Jean-Claude Zylberstein

Jean-Claude Zylberstein, né le dans le 9e arrondissement de Paris, est un avocat, journaliste et éditeur français.

Jeunesse et éducation[modifier | modifier le code]

Jean-Claude Zylberstein naît le dans le 9e arrondissement de Paris.

Né dans une famille de petits commerçants d’origine juive polonaise, il va, durant l’Occupation, être confié aux Lauverjon (qui seront ultérieurement reconnus comme « Justes parmi les Nations ») à Brunoy. C'est chez eux qu'il découvre la lecture et le jazz. Il développera d'abord un goût pour la lecture des ouvrages de littérature classique : Comtesse de Ségur, Jules Verne, Jack London, Alexandre Dumas[1],[2].

Éducation[modifier | modifier le code]

Après des études secondaires aux lycées Voltaire (Paris) et Lakanal (Sceaux), il suit d’abord des études scientifiques et obtient un certificat de physique, de chimie et de biologie. Il se réorientera ensuite en droit mais n'obtiendra son diplôme d’avocat qu'en 1973. Dans l'intervalle, sa passion pour les lettres l’a conduit à devenir un temps le secrétaire de Jean Paulhan, ce n'est donc pas pour ses compétences en droit d'auteur qu'il intégrera le milieu de l'édition. Auparavant son autre passion - pour la musique de jazz - l'a conduit à négliger ses études pour collaborer à Jazz Hot puis à Jazz magazine. Pour ce dernier il écrit notamment, en , un compte rendu des concerts donnés à Paris par John Coltrane avec Eric Dolphy qui sera repris cinquante ans plus tard, en traduction anglaise, dans l'anthologie « Coltrane on Coltrane ». Il rencontre le , celle qui deviendra sa femme en  : Marie-Christine Halpern. Elle sera pour lui une « petite fée capable de transformer une citrouille : lui-même ». Elle est la fille de Bernard Halpern, médecin et chercheur qui occupe la chaire de médecine expérimentale au Collège de France, membre de l’Académie des Sciences.[réf. nécessaire]

Carrière dans l'édition[modifier | modifier le code]

Il édite avec Pierre Oster, aux éditions Tchou, les œuvres complètes de Jean Paulhan[3]. C'est à cette occasion qu’il fait la connaissance de Guy Dumur, alors à la recherche d'un pigiste pour s’occuper d’une rubrique « romans policiers »au Nouvel Obervateur. Tout en poursuivant ses collaborations épisodiques au Magazine littéraire, à France-Soir ou à Combat, il entre grâce à Guy Dumur au Nouvel Observateur en . Là, outre les romans policiers, il assurera jusqu'en 1986, le plus souvent de façon anonyme (mais il reste dans l'ours du journal), la critique des disques de jazz. Ces activités lui ouvrent d'autres portes dans l'édition : d'abord lecteur chez Gallimard, il effectue ensuite un bref séjour aux Presses de la Cité qu'il quitte en 1970 pour reprendre - vivement encouragé par son beau-père le Professeur Bernard Halpern - ses études de droit, ayant ainsi découvert « sur le tas » les domaines - droit d'auteur et droit de la presse - dont il fera ses spécialités.

Avocat[modifier | modifier le code]

Devenu avocat à la cour d'appel de Paris à partir de 1973, il fait son stage chez Georges Kiejman et il va d'abord plaider principalement dans des affaires de propriété littéraire et artistique, de diffamation et de vie privée. Par la suite il élargira son activité aux domaines du droit de la musique et de l'audiovisuel. Sa passion sera la défense des créateurs : de Salman Rushdie à Françoise Sagan, d'Yves Navarre à Daft Punk (pour qui il obtient une modification substantielle des statuts de la SACEM) en passant par Simone Jacques-Yahiel , André Hodeir , Barney Wilen, Maurice Girodias ou la succession de Jacques Brel, Eric Benier-Burckel, Étienne de Monpezat (rewriter du livre L'homme qui marchait dans sa tête pour qui il obtient le statut de co-auteur), Ingrid Betancourt et l’amiral Philippe de Gaulle. Dans ce domaine il obtient le la première décision de justice (une ordonnance de référé) reconnaissant l'applicabilité des droits des auteurs sur internet. Conseiller juridique de la Société des lecteurs de Jean Paulhan dès 1977, il est aussi, à partir de 1980, aux comités juridiques de la Société des gens de lettres (SGDL) et de la SACD. Au fil du temps il plaidera aussi pour des maisons d'édition : Orban, Plon, Julliard, Phébus, Les Belles Lettres, Robert Laffont, Fixot et des producteurs audiovisuels comme UGC DA devenu par la suite Studio Canal. Ou encore des sociétés de gestion collective de droits telles la PROCIREP et l'ANGOA.[réf. nécessaire]

Conseiller littéraire[modifier | modifier le code]

Avant même de s'inscrire au barreau de Paris, il a entamé une carrière de conseiller littéraire au Livre de poche entre 1970 à 1975 grâce à sa rencontre avec Bernard de Fallois[4], alors directeur du groupe livre chez Hachette, puis aux éditions Champ libre[5] de 1973 à 1977 où il dirige la collection de science-fiction « Chute libre ». Lorsque Bernard de Fallois, ayant quitté Hachette en 1975, devient le directeur général des Presses de la Cité, il le suit pour s'occuper de littérature étrangère chez Julliard à partir de 1975 (il y fera notamment publier Italo Calvino, Primo Levi, Vladimir Nabokov et Joan Didion). Zylberstein y retrouve Christian Bourgois qu'il avait connu lors de son passage dans le groupe en 1968-1970.

Chez 10/18 avec Christian Bourgois – dont il est aussi conseiller littéraire pour sa propre maison d’édition où il fait publier John Fante, Jim Harrison et Vasquez Montalban, Juan Carlo Onetti et Leonard Cohen entre autres, il oriente la stratégie éditoriale vers l’ouverture à la fiction romanesque étrangère. Il crée ainsi en 1980 une nouvelle collection (« Domaine étranger ») où vont être publiés sous sa houlette trente ans durant de nombreux auteurs étrangers qu'il fait redécouvrir ou découvrir, tels Jim Harrison, John Fante, Kennedy Toole, Jorn Riel à côté des Forster, Dorothy Parker, Saki, Maugham, Wodehouse ou Rosamond Lehmann pour n'en citer que quelques-uns.[réf. nécessaire]

Deux ans plus tard, il lance une collection policière, « Grands détectives », pour publier des auteurs de "polars historiques" inédits (tels Ellis Peters, Annejhbn Perry, Peter Tremayne, Lilian Jackson Braun, Arthur Upfield, Paul Charles Doherty ou Robert van Gulik, l'auteur du célèbre Juge Ti, Margaret Doody , Dominique Muller, Marc Paillet, Anton Gill, Elena Arseneva, Claude Izner) à côté d'auteurs plus classiques (comme Dashiell Hammett, William Irish, Patricia Wentworth, Lilian Jackson Braun, Ngaio Marsh, Michael Innes,Sjowall et Wahloo, Arthur Updike,Harry Kemelman ou plus contemporains comme John Crosby, Ross McDonald, Ed McBain , Vasquez Montalban, Scerbanenco, James Melville , Dick Francis, Stuart Kaminski ou James Crumley ). Il souhaite y proposer l’image d’un « héros positif anti série noire […] qui ramène l’ordre, dans un monde, où le crime a produit une espèce de chaos ». Cette nouvelle direction l’oblige alors à quitter ses fonctions chez Julliard, d’autant plus que, l’année précédente, il est devenu chargé de cours en droit du cinéma à Paris ISorbonne. En 1986, il arrêtera ses fonctions universitaires et abandonne sa collaboration au Nouvel Observateur où il a continué d'assurer la critique des disques de jazz. Il va alors entrer, pour huit ans, au Comité de Rédaction de Globe. Il siège à deux reprises dans les commissions d’avances sur recettes du Centre National du Cinéma.[réf. nécessaire]

Déjà promu dans les ordres des Arts et lettres et du Mérite, il a reçu la croix d'officier de la Légion d'honneur en au Quai d'Orsay des mains d'Hubert Védrine alors Ministre des Affaires étrangères[réf. nécessaire].

Dans le domaine du droit d'auteur, il est membre de la branche française de l'ALAI et du comité scientifique de la revue Communication, commerce électronique. En 2003 à l'invitation de François Gèze il crée aux Editions La Découverte deux collections. Dans " Culte Fiction" il reprend notamment des auteurs prématurément disparus du catalogue " Domaine étranger" comme Nancy Mitford ( ils y retourneront) ou le fameux " Je hais les acteurs" de Ben Hecht. Avec " PulpFiction" il reprend au format " omnibus" les enquêtes du Juge Ti de Van Gulik en 4 volumes, celle du Rabbin Small de Harry Kemelman et consacre deux volumes à la saga des " Hommes-dieux" de Philip José Farmer. Par arrêté du , il est promu commandeur dans l'ordre des Arts et des Lettres en sa qualité d'avocat à la cour d'appel de Paris et de directeur de collections littéraires[6].

En 2007, Zylberstein crée aux Éditions Tallandier une nouvelle collection au petit format « Texto » sous-titrée « Le goût de l'histoire » consacrée à des ouvrages historiques avec la volonté de produire des livres qui conjuguent le divertissement avec la rigueur académique[7]. Il y inclura notamment la série " Témoin parmi les hommes" de Joseph Kessel, plusieurs titres de Winston Churchill devenus introuvables comme " Mes jeunes années" et ses " Discours de guerre", le monumental livre d'Alexandre Werth " La Russie en guerre" , l'" Histoire de France" de Bainville, etc. Parallèlement, Zylberstein fait publier chez le même éditeur mais en grand format les Mémoires de guerre de Winston Churchill.

Début 2009, Zylberstein a été promu commandeur de l'ordre national du Mérite par le ministre de la Culture et de la communication Christine Albanel. Les insignes de cette distinction lui ont été remis le par Guy Canivet, membre du Conseil constitutionnel, Premier président de la Cour de cassation, dans les salons du Conseil.[réf. nécessaire]

Pour la rentrée 2010, J.-C. Zylberstein lance, aux Éditions Les Belles Lettres, une collection d'essais intitulée « Le Goût des idées ». Il y publie des classiques du XXe siècle : Arthur Koestler, Bertrand Russell, George Steiner, Raymond Aron, Primo Levi, Chesterton, Allan Bloom, Martin Buber, Isaiah Berlin, Eric Fromm, Stefan Zweig, Bernanos, André Suarès,Aldous Huxley,ainsi qu'une édition scientifique des " Oeuvres" de François Mitterrand. À l'automne 2012, Zylberstein a lancé sa « Bibliothèque policière » chez J Éditions Pour y rééditer John Crosby, Marc Paillet et Dominique Muller notamment. Il a également repris le flambeau de son « Domaine étranger », toujours aux Belles Lettres. Il y publie des inédits de Wodehouse, de Virginia et Leonard Woolf et des rééditions de livres de Mario Rigoni Stern, Joseph Roth, Tchekhov, Chaim Potok, Malaparte, Tolstoi ou Jack London devenus introuvables. A l'automne 2023 il y fait paraître en deux volumes les nouvelles complètes de Dostoievski dans la traduction de Bernard Kreise Revue et complétée par ce dernier.[réf. nécessaire]Début 2924 Chinus Achebe les rejoint avec ses " Terlitières de la Savabe" ainsi que " La mort et l'archevèque" de Willa Cather.

Il est promu commandeur de la Légion d'honneur le [8].

À la rentrée 2018, Zylberstein a publié aux Éditions Allary une autobiographie intitulée Souvenirs d'un chasseur de trésors littéraires. Le livre est dédié à la mémoire de « la petite fée qui avait transformé une citrouille en carrosse » : son épouse Marie-Christine, née Halpern. L'ouvrage a été réédité au format poche en janvier 2022 dans la collection « Titres » aux Editions Christian Bourgois.[réf. nécessaire]

Au début de l’année 2019, Jean-Claude Zylberstein crée une nouvelle collection aux Belles Lettres « Le goût de l'Histoire ». Il y réédite le livre Les Voisins de Jan Gross, puis l'autobiographie de Hans-Christian Andersen, la biographie de Louis II de Bavière par Guy de Pourtalès. Ces ouvrages seront suivis par les Mémoires d'une maîtresse américaine et Les Assassins de Bernard Lewis. Au programme 2020 : Un siècle de trahisons de David Pryce-Jones et Anus Mundi le récit glaçant par un déporté politique polonais de ses cinq années passées dans le camp d'extermination d'Auschwitz. Le livre incarne l'injonction adressée par le général Eisenhower aux journalistes présents lors de la libération des camps : « Écrivez, photographiez, filmez ! Dans cinquante ans il y aura des bâtards pour dire que tout ceci n'a pas existé ». Ont suivi dans la collection : Des hommes ordinaires de Christopher Browning, Rue sans joie de Bernard Fall, Weimar de Walter Laqueur et Staline et les Juifs d'Arkady Vaksberg notamment. Après Les procès de Moscou de Nicolas Werth, l'automne 2023 voit la parution de l'autobiographie de Golda Meir Ma Vie.[réf. nécessaire]. Début 2024 voit paraitre le livre-somme de Bernard Fall sur " Dien Bien Phu", "L'armée d'Hitler" d'Omer Bartov, " La tragédue de Krinstadt@ de Paul Avrich et le " Makhno" d'Yves Ternon.

Par décret du Jean-Claude Zylberstein a été élevé à la dignité de Grand officier dans l'ordre national du Mérite[9]. Les insignes de cette distinction lui ont été remis le par Xavier Darcos, de l'Académie française, chancelier de l'Institut.

Hommages et distinctions[modifier | modifier le code]

Publications[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Des livres, du jazz et des plaidoiries dans la mémoire de Jean-Claude Zylberstein », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le ).
  2. « Jean-Claude Zylberstein, l’éditeur aux mille vies », sur Télérama, (consulté le ).
  3. Adriano Marchetti, « Pierre Oster, hommage à Max Jacob », Les Cahiers Max Jacob, vol. 11, no 1,‎ , p. 137–138 (DOI 10.3406/maxja.2012.1009, lire en ligne, consulté le ).
  4. « Jean-Claude Zylberstein : « Un besoin de raconteurs d’histoires » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. Éditions Champ Libre, Correspondance Vol. 2 (1981).
  6. « Nominations dans l'ordre des Arts et des Lettres de janvier 2007 », sur Ministère de la Culture, (consulté le ).
  7. Jérôme Meizoz, « Quelques enjeux des genres biographiques », Dacoromania Litteraria, no 1,‎ , p. 8 à 12 (lire en ligne).
  8. a et b « Discours de Fleur Pellerin, ministre de la Culture et de la Communication, prononcé à l'occasion de la cérémonie de remise des insignes de Commandeur de l’ordre national de la Légion d’honneur à Jean-Claude Zylberstein », sur Ministère de la Culture et de la Communication, (consulté le ).
  9. a et b « Décret du 23 novembre 2022 portant élévation aux dignités de grand'croix et de grand officier de l'ordre national du Mérite », sur legifrance.gouv.fr.
  10. Décret du 11 juillet 2014 portant promotion (lire en ligne).
  11. Décret du 14 novembre 2008 portant promotion et nomination (lire en ligne).
  12. Décret du 10 mai 1995 portant promotion et nomination (lire en ligne).
  13. « Nomination ou promotion dans l'ordre des Arts et des Lettres janvier 2007 », sur www.culture.gouv.fr (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]