Robert Job

Robert Job est une des personnalités principales de l'Œuvre de Secours aux Enfants (OSE). Il naît à Imling (Moselle) le , et meurt à Strasbourg le [1].

Durant la Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Professeur au lycée de Thann dans le Haut-Rhin, Robert Job est mobilisé en . Son unité arrive à éviter l'encerclement et peut se replier en zone non-occupée. Il est alors nommé responsable du ravitaillement général par le Préfet des Hautes-Alpes, fonction dans laquelle il est maintenu jusqu'au début de l'année 1941. Après la proclamation des lois anti-juives du gouvernement de Vichy, il doit cependant quitter ses fonctions[2].

En , il prend avec sa femme Ruth la direction de la maison d'enfants de Poulouzat (commune de Condat-sur-Vienne, département de la Haute-Vienne).

Au début de l'année 1943, à la demande de la direction centrale de l'Œuvre de secours aux enfants[3], il assume en même temps l'inspection générale de toutes les maisons de l'OSE dans la région du Limousin, en Creuse et Haute-Vienne.

Après son arrestation en , c'est à Robert Job qu'Alain Mossé (représentant le bureau de l'OSE à Chambéry) envoie un télégramme codé lui conseillant d'entrer complètement dans la clandestinité. En raison de l'occupation totale de la France par l'Armée nazie et du risque couru par les enfants et les employés, la décision a été prise de fermer progressivement les maisons de l'OSE.

Le réseau Garel organise alors le camouflage des enfants de l'OSE dans des familles d'accueil, ou leur passage clandestin vers la Suisse avec les organisations juives de la Résistance. Le choix des enfants, leur répartition et la constitution des convois est confiée à Robert Job[4].

Dès la Libération, au cours du dernier trimestre de 1944, Robert Job rejoint la direction de l'OSE qui lui confie le Service de l'enfance[5].

Ouvrir 25 maisons pour recueillir plus de 2 000 enfants devenus orphelins dont 426 rescapés du camp de Buchenwald, recruter leur encadrement, telle fut sa tâche, dans laquelle il fut remarquablement secondé par Marc Schiffmann, qui lui succède.

Après la Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Au départ de Georges Garel en 1947, Robert Job est nommé secrétaire général de l'OSE, une fonction qui recouvre la direction générale de l'Œuvre. Il occupera ce poste jusqu'à sa retraite en 1973.

En outre, Robert Job fait partie de la Direction mondiale de l'Union OSE jusque dans les années 1960. Dans ce cadre, il effectue plusieurs missions, tant en France qu'en Israël.

Après sa retraite, Robert Job est nommé vice-président de l'OSE et participe encore très activement à son action. À fin 1988, il est nommé à l'unanimité Vice-Président d'honneur de l'OSE. Pendant toute la durée de son activité, Robert Job représenta également l'OSE au sein du Conseil de Direction de l'UNIOPSS, organisation fédératrice regroupant les principales œuvres sociales de toutes confessions en France.

Parmi toutes les instances auxquelles il apporte son aide et sa compétence, il faut citer entre autres la présidence de la Communauté de la synagogue Chasseloup-Laubat (15e arrondissement de Paris), le CASIP (Comité d'action sociale israélite de Paris), le FSJU (Fonds social juif unifié).

Son épouse Ruth Job meurt le à l'âge de 95 ans en Alsace.

Ils sont les parents de Guy Job et grands-parents de Léa Job, morte le des suites d'une longue maladie et de Luc Job, artiste en effets spéciaux installé à New-York.

Témoignages[modifier | modifier le code]

En 1977, Robert Job témoigne en faveur d'Edmond Dauphin, secrétaire général de la préfecture d'Indre durant l'Occupation[6].

Honneurs[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Moteur de recherche des décès », sur matchid.io (consulté le ).
  2. Voir, Souvenirs d'un médecin d'enfants à l'OSE par le Docteur Gaston Lévy. www.judaisme.sdv.fr.
  3. Voir, Histoire de l'OSE-Les grandes figures. Robert Job. www.ose-france.
  4. Voir, Le sauvetage des enfants juifs pendant l'occupation (dans les maisons de l'OSE 1938-1945). Saint Quay-Portrieux et les Côtes du Nord pendant l'occupation 39-45.
  5. Voir, Katy Hazan. L'OSE une institution multiforme ancienne. www.judaisme.sdv.fr.
  6. Voir, Annette Lévy-Willard. Ceux qui se sont opposés à Vichy. A Limoges, le haut fonctionnaire qui sauva des enfants juifs. Libération. 14 novembre 1997.
  7. Voir, Site du Centre D'Activité De Jour Robert Job, 3 rue Charles Baudelaire 75012 Paris.
  8. Voir, Jacques Chirac conquis par le travail de l'ESAT et CAJ Robert Job del'OSE. Le Crif en action. 14 octobre 2010.
  9. Voir, Katy Hazan, Serge Klarsfeld, Œuvre de secours aux enfants. Le sauvetage des enfants juifs pendant l'Occupation, dans les maisons de l'OSE, 1938-945. Œuvre de secours aux enfants, 2008.
  10. Voir, (en) Tara Zahra. The Lost Children. Harvard University Press, 2011, p. 74, note 99.
  11. Voir, Georges Garel. Le sauvetage des enfants juifs par l'OSE. Éditions Le Manuscrit, 2012, p. 61.
  12. Voir, (en) Vivette Samuel. Rescuing the Children: A Holcaust Memoir. University ofWisconsin Press, 2013, p. 12.
  13. Voir, Hazan. Rire le jour, pleurer la nuit. Enfants cachés dans la Creuse pendant la guerre (939-1945). Calmann-Lévy, 2014.
  14. Voir, (en) Daniella Doron. Jewish Youth and Identity in Postwar France: Rebuilding Family and Nation. Indiana University Press, 2015, p. 266.

Article connexe[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]