Judith Hemmendinger

Judith Hemmendinger
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(à 100 ans)
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Judith FeistVoir et modifier les données sur Wikidata
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Judith Hemmendinger (née Feist le , à Bad Homburg vor der Höhe (Allemagne) et morte le [1]) est travailleuse sociale juive française d'origine allemande, connue pour son aide aux Enfants de Buchenwald à la fin de la Seconde Guerre mondiale, en particulier Elie Wiesel, Naphtali Lau-Lavie, Israel Meir Lau et Menashe Klein. Éventuellement, dans le cadre de ses recherches et ses écrits, elle s'intéresse aux enfants survivants de l'Holocauste.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Judith Feist est née le à Bad Homburg vor der Höhe, en Allemagne[2]. Elle est la fille de Hannah et Philippe Feist. La famille est aisée, d'une haute éducation et suit une pratique religieuse orthodoxe. Son père, né le à Francfort-sur-le-Main[3],[4], est un ingénieur et sa mère a un doctorat en zoologie de l'université de Heidelberg. Elle a deux frères et sœurs : Selma, l'épouse de Moshé Catane[5] (1922, Francfort-sur-le-Main – , Jérusalem)[6], et Moshe [Martin Pazi, (Feist)] (-)[7], marié à Ahuva Zukowsky, Jacob Feist Pazi et Ellen Feist[8].

En France[modifier | modifier le code]

En 1928, la famille Feist s'installe en France, à Eaubonne, en Val-d'Oise[9], passant l'été à Megève, en Haute-Savoie. Comme à Eaubonne, il n'y a pas de communauté juive, les enfants Feist fréquentent l'école publique et reçoivent des cours particuliers en hébreu et en Bible.

La famille Feist finit par s'installer à Paris.

La Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

La famille Feist[modifier | modifier le code]

À la déclaration de la Seconde Guerre mondiale, en , la famille Feist se trouve à Megève. Étant citoyen allemand, Philippe Feist est arrêté et détenu dans un camp en Normandie, en compagnie des membres de l'ambassade d'Allemagne. Il passe son temps à étudier le Talmud. Le reste de la famille est assigné à résidence à Megève.

En , Philippe Feist recouvre sa liberté et la famille s'installe à Roanne (Loire, Rhône-Alpes). L'ambassade allemande recommande à Philippe Feist de revenir à Paris, car elle ne peut garantir sa sécurité en zone libre et il revient seul à Paris. Dans la capitale, Philippe Feist passe la journée à étudier le Talmud, avec monsieur Chouchani, dans le métro parisien, pour se maintenir au chaud. À la demande du grand-rabbin Schneour Zalman Schneersohn, Philippe Feist vient à Voiron s'occuper de l'administration de la maison d'enfants.

Alors qu'il est à la gare de Nice, il est arrêté et interné au camp de Gurs, puis transféré au camp de Drancy puis déporté à Auschwitz, par le convoi No 60, en date du [10], où il est assassiné dès son arrivée[11].

En 1941, Paul Klein (plus tard Moshé Catane) épouse Selma Feist (connue plus tard comme Choulamith Catane), la sœur de Judith Hemmendinger.

Judith Feist[modifier | modifier le code]

Le , sous le nom de Jacqueline Fournier (elle garde la première lettre de son prénom et nom de famille, JF), elle arrive à Taluyers (Rhône), près de Lyon, dans une ferme-école religieuse[12],[13],[14],[15],[16] sous les auspices des éclaireurs israélites de France, fondée en été 1941 par Frédéric-Shimon Hammel et son épouse. Les élèves de cette école consistent en 22 garçons et 2 filles, munis de faux-papiers.

À Taluyers, Judith rencontre celui qu'elle va plus tard épouser, Claude Hemmendinger. Il est né le à Strasbourg, le fils de Fernand et Alice Hemmendinger. Il a une sœur, Janine, né en 1928. Avant la Seconde Guerre mondiale, Claude Hemmendinger étudie à l'école supérieure de commerce de Montpellier. En 1942, il arrive à Taluyers, ayant choisi le nom de Claude Hamelin (il conserve la première lettre de son prénom et de son nom, CH) et y reste jusqu'en .

Durant l'été 1943, Judith Feist travaille à Ussac, commune située dans l'aire urbaine de Brive-la-Gaillarde, en Corrèze.

À la mi-, la mère de Judith Feist la prévient que son père a été arrêté. Elle veut se réfugier en Suisse avec les deux plus jeunes enfants et demande à Judith de les accompagner. Ils font appel à un passeur qui les amène à Annemasse où il les laisse à leurs sorts. Après avoir passé la frontière franco-suisse, ils sont arrêtés par la police suisse et transférés dans une prison à Genève.

Israël[modifier | modifier le code]

Elle s'installe à Jérusalem en 1970.

Thèse de doctorat[modifier | modifier le code]

Le , elle soutient sa thèse de doctorat à la faculté des Sciences Humaines de l'université de Strasbourg (Université Strasbourg II et obtient la mention : Très Honorable[17].

Honneurs[modifier | modifier le code]

Elle devient officier de la Légion d'honneur le à l'Hôtel de la Monnaie de Paris et reçoit sa médaille des mains de l'amiral René Bloch[18].

Œuvres[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. [1]
  2. (en) Judith Hemmendinger poses with a group of Jewish DP youth who numbered among the Buchenwald children, at an OSE (Œuvre de Secours aux Enfants) children's home, in France [either in Ambloy or Taverny.]
  3. (en) Studio Portrait of Dr. Phillip Feist, director of a religious children's home in France. United States Holocaust Memorial Museum.
  4. Klarsfeld, 2012.
  5. (en) Judith Hemmendinger. Genealogy.
  6. (en) Selma Catane (Feist). Geni.
  7. (en) Martin Pazi (Feist). Geni.
  8. Voir, (en) DutchJewry.
  9. (en) The Feist children pose on the steps of their home dressed in Purim costumes (Thursday, March 1, 1934, Eauborne, Val d'Oise, France.) United States Holocaust Memorial Museum.
  10. Klarsfeld, 2012.
  11. (en) Chana Arnon-Benninga. Schneerson, Schneour Zalman 1898-1980. Jerusalem, September 2010. Voir, p. 5, 6. Arrestation de Phillip Feist et d'un jeune garçon David Belk.
  12. Samuel, 2014.
  13. Frédéric Hammel "Chameau", un homme au meilleur sens du mot. Tribune Juive, septembre 1977. judaïsme.sdv.fr.. Hammel note que Marc Breuer venait chaque semaine à Taluyers. Il remarque que: "Même à Taluyers, pendant la guerre où le danger était grand, on achetait des disques au marché noir. Jacques Samuel, un grand connaisseur de musique, nous guidait".
  14. Catherine Nicault. L'utopie sioniste du "nouveau juif" et la jeunesse juive dans la France de l'après-guerre, Les Cahiers de la Shoah 2001/1 (no. 5) pages 105-169.
  15. (en) Jewish youth in hiding on a farm in Taluyers during the German occupation. 1943. United States Holocaust Memorial Museum. On trouve ici une biographie de Claude Hemmendinger.
  16. (en) Three Jewish youths, who are living in hiding on a farm in Taluyers eat a meal while seating in a field. 1943. United States Holocaust Memorial Museum.
  17. Revenu du Néant. La genèse du livre. Judith Hemmendinger. judaïsme.sdv.fr.
  18. Discours de l'Amiral René Bloch en l'honneur de Judith Hemmendinger à l'occasion de la remise de la Légion d'honneur le 9 décembre 2003 à l'Hôtel de la Monnaie de Paris. judaïsme.sdv.fr.
  19. Voir, Judith Hemmendinger. L'Harmattan.
  20. Voir, Sonia Combe. Une vie contre une autre. Échange de victime et modalité de survie dans le camp de Buchenwald, 2014, page 91.
  21. Voir, Jacques Samuel. Journal 1939-1945. Une famille juive alsacienne durant la Seconde Guerre mondiale, 2014. Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Articles annexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]