Freddy Raphaël

Freddy Raphaël
Freddy Raphaël en 2013.
Biographie
Naissance
Nom de naissance
Fredy Jean RaphaëlVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Autres informations
A travaillé pour
Distinctions

Freddy Raphaël, né le à Colmar en Alsace, est un sociologue français d’origine juive alsacienne. Il est professeur émérite de sociologie à l’Université de Strasbourg.

Éléments de biographie[modifier | modifier le code]

Enfance et jeunesse[modifier | modifier le code]

Freddy Raphaël est né le 27 juin 1936 à Colmar. Sa grand-mère et sa mère sont originaires de Turckheim dans le Haut-Rhin et il est le fils d’un marchand de bestiaux[1].

Il passe sa petite enfance à Phalsbourg jusqu’à l’âge de trois ans et demi. Pendant la Seconde Guerre mondiale, lors de l’évacuation de l’Alsace, il se réfugie avec sa mère à Clermont-Ferrand puis à La Voulte-sur-Rhône puis, à partir de 1943, à Lentilly, un hameau où il se cache jusqu’à la fin de la guerre grâce à l’aide de religieux[2]. Son père est prisonnier de guerre en Haute Silésie dans un camp pour soldats juifs[2].

À la fin de la guerre, sa famille revient à Phalsbourg : « Le retour à Phalsbourg fut douloureux. Nous avons retrouvé l’appartement familial vide, nos objets et notre mobilier ayant été “récupéré” par des voisins… Ils avançaient comme excuse pour avoir pris ces objets : “On pensait que vous ne reviendriez pas ! ” »[2].

Il poursuit sa scolarité au collège Erckmann-Chatrian, puis après avoir obtenu son baccalauréat, entreprend des études de lettres supérieures en hypokhâgne et en khâgne, au lycée Fustel-de-Coulanges, puis à la faculté des lettres de Strasbourg[2]. Il s’engage au sein de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), et y occupe des responsabilités nationales[3]. Il participe dès 1957 au Colloque des intellectuels juifs de langue française (CIJLF), où il côtoie des hommes qui l’ont « beaucoup impressionné, comme Emmanuel Levinas ou Vladimir Jankélévitch »[3].

Carrière universitaire[modifier | modifier le code]

Freddy Raphaël obtient un Capes d’anglais mais échoue à l’agrégation. Il devient professeur d’anglais dans le secondaire pendant douze ans, à Saint-Avold puis au lycée Pasteur de Strasbourg[3].

Il se tourne ensuite vers des études de philosophie, de psychologie et de sociologie[2] et soutient une thèse de doctorat de 3e cycle de sociologie en traduisant et publiant une édition critique du « Judaïsme antique » de Max Weber[4]. En 1967-1968 il obtient un poste d’assistant auprès de Julien Freund à la faculté de sociologie[3], et prépare une thèse d’État de sociologie qu’il soutient sur Le judaïsme et le capitalisme chez Max Weber et Werner Sombart[2].

Freddy Raphaël a été pendant quinze ans le doyen de la faculté des Sciences sociales de Strasbourg à l’Université Marc-Bloch[5].

Directeur scientifique de la Revue des sciences sociales jusqu’en 2016, il a dirigé le Laboratoire de Sociologie de la Culture européenne, et a publié de nombreux ouvrages de recherche, principalement sur l’histoire et la sociologie du judaïsme.

Il a été administrateur et vice-président de la Communauté israélite de Strasbourg[2]. Il est le président d’honneur de la Société d’Histoire des Israélites d’Alsace et de Lorraine (SHIAL).

Publications[modifier | modifier le code]

Liste non exhaustive

Ouvrages collectifs, direction d’ouvrages[modifier | modifier le code]

Traductions[modifier | modifier le code]

  • Max Weber (trad. Freddy Raphaël), Le Judaïsme antique, vol. 31, Paris, Plon, coll. « Recherches en sciences humaines », , 615 p.
  • Selma Stern, L’Avocat des Juifs. Les tribulations de Yossel de Rosheim dans l’Europe de Charles Quint, traduit et préfacé par Monique Ebstein et Freddy Raphaël, Éditions La Nuée bleue/DNA, Strasbourg 2008. (ISBN 978-2-7165-0739-4).

Préface[modifier | modifier le code]

Distinction[modifier | modifier le code]

Prix[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Freddy Raphaël », sur France Culture, (consulté le )
  2. a b c d e f g h et i Alvezio Buonasorte, « Le Portrait du Lundi. Freddy Raphaël donne du sens à l’Histoire », sur L’Alsace, (consulté le )
  3. a b c et d Nicolas Potier, « Freddy Raphaël : rencontre avec un héritier », I T E M S — La revue des Musées de la Ville de Strasbourg,‎ (lire en ligne)
  4. Edmond Jacob, « Max Weber, Le Judaïsme antique, traduit de l'allemand par Freddy Raphael. « Recherches en sciences humaines », 31. Paris, Pion, 1971 », Revue d'Histoire et de Philosophie religieuses, vol. 53, no 1,‎ , p. 77–79 (lire en ligne, consulté le )
  5. Yolande Baldeweck, « Freddy Raphaël, un sociologue profondément humain », L’Alsace, 22 mai 2013.
  6. Décret du 14 nov 2012 portant promotion et nomination

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Michèle Herzberg, « Freddy Raphaël », Réalités alsaciennes, 1987, p. 29
  • Collectif, « Hommage à Freddy Raphaël », in Revue des sciences sociales de la France de l’Est, 2003
  • Anny Bloch, « À Freddy Raphaël : l’enfant prodige du judaïsme alsacien », Revue des sciences sociales de la France de l’Est, 2003, p. 8-11
  • Geneviève Herberich-Marx, « Freddy Raphaël : un voyage biographique », Revue des sciences sociales de la France de l’Est, 2003, p. 12-17
  • Léon Strauss, « Freddy Raphaël », in Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 30, p. 3081
  • Patrick Watier, « Pont et porte : l’itinéraire scientifique de Freddy Raphaël », Revue des sciences sociales de la France de l’Est, 2003, p. 6-7

Liens externes[modifier | modifier le code]

Podcast[modifier | modifier le code]