Jacques Kohn

Jacques Kohn
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Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 82 ans)
JérusalemVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Salomon Jacques KohnVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activité
Père
Autres informations
Distinction

Jacques (Chelomo[1]) Kohn, né le à Mulhouse et mort le à Jérusalem[2], est un magistrat, avocat général français qui a prononcé le réquisitoire lors du procès Villemin de 1993 et érudit juif, éditeur moderne de Rachi.

Éléments biographiques[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Jacques Kohn est né à Mulhouse le . Son père Samuel Kohn, fondé de pouvoir dans une banque à Paris est né dans le 9e arrondissement de Paris[3],[4]. La mère de Jacques Kohn est Marguerite Samuel, de Colmar. Elle est née le à Saverne, Bas-Rhin et décédée en 1993[5]. Jacques Kohn est l'aîné de sa famille. Il a trois sœurs et un frère[6].

Le père de Jacques Kohn, Samuel Kohn, est un membre actif de la synagogue orthodoxe non-consistoriale Adas Yereim, dans le 9e arrondissement de Paris. Pendant la Shoah, il est arrêté le , lors de la rafle de la rue Sainte-Catherine à Lyon, par la Gestapo, sous les ordres de Klaus Barbie. Il est transféré de Lyon vers le camp de Drancy. Il est déporté par le Convoi no 62, en date du , à Auschwitz, où il est assassiné.

Le rabbin Élie Munk guide les enfants de Samuel Kohn, après sa déportation. Après la guerre, veuve, Maguerite Kohn est secrétaire de direction de l'École Yabné, au 60 Rue Claude-Bernard, dans le 5e arrondissement de Paris[7].

Jacques Kohn fait ses études secondaires au Lycée Condorcet, dans son quartier, le 9e arrondissement de Paris. Après la guerre, il passe deux ans à Cleveland, aux États-Unis, à la Yechiva de Telsz.

Carrière de magistrat[modifier | modifier le code]

Jacques Kohn devient juge d'instruction à Senlis puis à Mulhouse[4]. Il termine sa carrière en tant que procureur de la République à Dijon[4]. Il y est avocat général lors du procès Jean-Marie Villemin en 1993. Il critique alors sévèrement le premier juge de l'affaire, le juge Lambert[8] : « Il a accumulé des erreurs trop nombreuses pour qu'il me soit possible d'en dresser l' inventaire[9]. » Il requiert à cette occasion une peine d’au moins dix ans de prison contre Jean-Marie Villemin, meurtrier de Bernard Laroche mais n'obtient que cinq ans dont un an avec sursis[8].

L'étude de la Torah à Jérusalem[modifier | modifier le code]

Après avoir vécu à Mulhouse de 1962 à 1990[4], il s'installe en 1999 à Jérusalem, où il consacre son temps à l'étude de la Torah et à son enseignement. Il publie une édition appréciée du Houmach avec le commentaire de Rachi aujourd'hui disponible en ligne sur le site Sefarim[10]. Bien que pratiquant un judaïsme orthodoxe, il refuse l'idée de séparer hommes et femmes dans les autobus[11]. De formation juridique, Jacques Kohn répond en juriste à diverses questions liées au judaïsme, sous la forme de Responsa[12].

Jacques Kohn est l'époux d'Ellen Klopman. Ils ont trois enfants. Il meurt le à Jérusalem, à l'âge de 82 ans. Il est enterré au Mont des Oliviers.

Distinction[modifier | modifier le code]

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • Jacques Kohn, Houmach avec Rachi, Jérusalem, Librairie Gallia[14], ouvrage salué en 2009 par le magazine l'Arche d'édition « excellente quoique peu connue »[15]. Le commentaire de Rachi traduit par Jacques Kohn est disponible sur Sefarim[16]. Il s'agit d'une traduction non seulement rigoureuse mais aussi explicitée là où la pensée de Rachi n'est pas immédiatement compréhensible[17].

Pour approfondir[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Marguerite Kohn. Nous, les rescapés: le destin d'une famille juive française de stricte observance[18].

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Prénom de son grand-père paternel.
  2. Relevé des fichiers de l'Insee
  3. Voir, Moché Catane. Salomon (Schlôme) Wolf Klein Grand Rabbin de Colmar et du Haut-Rhin (1814-1867). Bulletin de nos Communautés. 1955.
  4. a b c et d Voir, Jacques Kohn 1920-2012. Hommage de Jacky Dreyfus, Grand Rabbin honoraire du Haut-Rhin. 18 janvier 2012. judaisme.sdv.fr.
  5. Voir, (en) Marguerite Kohn. Geni.
  6. Voir, R. Levy (Epinay). Lettre en hommage à Jacques Kohn Zal. 16 janvier 2012. chiourim.com.
  7. Voir, Rabbin Jacues Grunewald. La colo de Moosch: Être ou avoir été. judaisme.sdv.fr.
  8. a et b Thierry Moser, « L’avocat des époux Villemin s’insurge contre le livre du juge Lambert », sur Dalloz-Actualités,
  9. « Affaire Grégory. Le juge Lambert est persuadé de l'innocence de Laroche », sur Ouest France,
  10. « Sefarim.fr : la Bible en hébreu, en français et en anglais dans la traduction du Rabbinat avec le commentaire de Rachi », sur sefarim.fr (consulté le )
  11. « Et pourquoi ne pas séparer les hommes des femmes dans les bus ? », sur JSS News,
  12. Voir, Dernières réponses de JacquesKohn Z"L. cheela.org.
  13. « Décret du 13 juillet 1993 portant promotion et nomination », sur Legifrance
  14. Le Houmach est la désignation hébraïque du Pentateuque
  15. L'Arche, (présentation en ligne)
  16. « Sefarim »
  17. Rachi désormais accessible sur Internet
  18. Voir, Marguerite Kohn. Nous, les rescapés: le destin d'une famille juive française de stricte observance.