Fanny Loinger

Fanny Loinger
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Biographie
Naissance
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StrasbourgVoir et modifier les données sur Wikidata
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Fratrie

Fanny Loinger, plus tard Fanny Loinger-Nezer, née le à Strasbourg et morte dans la même ville[1] le , est une infirmière et résistante juive française, qui avec son frère, Georges Loinger, fait partie du Réseau Garel (Lyon, 1942-1944). Elle sauve 400 enfants juifs de la déportation.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fanny Loinger est née à Strasbourg, le , dans une famille de sept enfants, juive orthodoxe, de Mina Werzberg, née en Roumanie et Salomon Loinger, né en Pologne Son père vend des meubles et sa mère est une femme au foyer[2].

Elle est la quatrième enfant.

Tous les enfants Loinger fréquentent, à Strasbourg, la Hatikwa, mouvement de jeunesse sioniste[3].

En 1936, elle part pour la Palestine mandataire, avec un certificat d'immigration, après avoir été dans une ferme école du HeHalutz en France. De 1936 à 1938, elle est membre du kibboutz Na'an[4], (du mouvement Hanoar Haoved Véhalomed) dont les 4 valeurs idéologiques et fondatrices du mouvement sont : le sionisme, le socialisme, la paix et la démocratie.

Elle retourne en France, en 1938, pour terminer ses études d'infirmière[3]. Elle est diplômée de l’école d’infirmières-assistantes sociales de Strasbourg[4].

Fanny Loinger est une sœur de Georges Loinger[5],[6],[7] (né le à Strasbourg), de Charles Loinger (né en 1920 à Strasbourg) et de Yvette Loinger, la mère de Yardena Arazi[8].

Sa sœur Emma (Emilie)[9] Loinger, née le à Strasbourg, épouse de Erich Arnold Lederer, né à Diersbourg (Hohberg) dans le Bade-Wurtemberg (Allemagne), le , français par naturalisation[10], fait également partie de la Résistance[4]. Elle travaille à l'Œuvre de secours aux enfants (OSE)[11],[12] depuis 1939[13].

Dans la Résistance[modifier | modifier le code]

De Strasbourg, elle va à Bordeaux (Gironde), puis à Périgueux (Dordogne), où une grande partie de sa famille se réfugie. Elle travaille à l’hôpital de Strasbourg, replié à la cité-sanitaire de Clairvivre (Salagnac), Dordogne[4]

En 1941, son amie Andrée Salomon, responsable du service social de l’Œuvre de secours aux enfants (OSE), la recrute[14] pour s’occuper des Juifs étrangers, réfugiés à Marseille dans les hôtels Bompart et du Levant, en attente d’un visa d’immigration vers les États-Unis[4]. En , lorsque ces Juifs étrangers sont transférés au camp des Milles (Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône), elle décide de les accompagner comme internée volontaire, afin de faire sortir les enfants du camp[4].

Fanny Loinger, dite Stéphanie Laugier, devient dans le Réseau Garel (Lyon, 1942-1944) responsable du Sud-Est, c'est-à-dire les départements de l'Ardèche, de l'Isère, de la Drôme, de la Savoie, des Hautes-Alpes, des Basses-Alpes[15],[16], à Limoges (Haute-Vienne)[17],[18],[19]. Elle sauve 400 enfants[20].

Sa sœur Emma (Emilie) fait également partie de la Résistance[4].

Elle est une cousine du mime Marcel Marceau, lui aussi membre de la Résistance.

Après la Guerre[modifier | modifier le code]

Ce n'est qu'après la Seconde Guerre mondiale que Georges Loinger et Fanny Loinger découvrent qu'ils faisaient de la Résistance et dans le même Réseau Garel [21].

Fanny Loinger est détachée par l’OSE au American Jewish Joint Distribution Committee (Joint) pour travailler dans des camps de DP (personnes déplacées) en Allemagne et en Autriche.

Elle accompagne 350 enfants et adolescents rescapés du camp de Buchenwald vers la Suisse, pour qu’ils y soient soignés.

Elle dirige la maison d’enfants de Hausmanstaetten, près de Graz, en Styrie (Autriche)[4].

Famille[modifier | modifier le code]

En 1949, Fanny Loinger rencontre Heinrich Nezer, un Juif allemand. Ils se marient à Paris en 1950, et s'installent en Israël. Ils ont deux filles jumelles, Iris et Tamar, nées le [4].

Reconnaissance[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Insee, « Extrait de l'acte de décès de Fanni Augusta Loinger », sur MatchID
  2. (en) Richard Sandomir. Georges Loinger, Wartime Rescuer of Jewish Children, Dies at 108. The New York Times, January 4, 209. L'édition imprimée paraît dans le New York Times du lundi 7 janvier 2019, p. D6.
  3. a et b Fany Loinger, l'infirmière au grand cœur. Notre invitée du jour, Tamar Jacobs-Loinger. Association pour la Mémoire des Enfants Juifs Déportés des Alpes-Maritimes.
  4. a b c d e f g h et i Fanny Loinger-Nezer 29 mai 1915-13 mai 1992. Histoire de l'OSE-Les grandes figures. Voir, Fanny Loinger-Nezer. Mes activités comme infirmière-assistante sociale à l'OSE pendant la guerre et tout de suite après (1941-1944). Ramat Gan (Israël. 9 février 1984.
  5. Fanny Loinger-Nezer 29 mai 1915-13 mi 1992. Histoire de l'OSE - Les grandes figures.
  6. Haïm Musicant. Hommage à ces juifs qui ont aussi sauvé des juifs. L'Arche, 15 février 2017.
  7. Kathy Hazan. Loinger-Nezer Fanny (1915-1921). Cedias-Musée Social.
  8. Yardena Arzi, sur le site du judaïsme alsacien
  9. Fany Loinger, l'infirmière au grand cœur. Notre invitée du jour, Tamar Jacobs-Loinger. Association pour la Mémoire des Enfants Juifs Déportés des Alpes-Maritimes. Voir, la photo de Fanny, Emma, Amanda et Georges Loinger enfants
  10. Voir, André-Pierre Chavatte, 2014, p. 93.
  11. Georges Loinger, 2014.
  12. Voir, Hazan, 2014.
  13. Discours de Kathy Hazan. Inauguration de la fresque en hommage aux sauveteurs de l'OSE, Les Enfants & Amis Abadi. 25 mai 2010.
  14. Kathy Hazan & Georges J. Weill, 2012, p. 139.
  15. Georges Loinger. Souvenirs d'un combattant, prisonnier évadé, au service du sauvetage des enfants juifs.
  16. Kathy Hazan, 2014, note 24.
  17. L'OSE 100 ans d'Histoire 1912-2012. note 13.
  18. (en) Rina Bassist. Jewish Holocaust Heroes And Heroins Honored In Paris. The Jerusalem Post, February 14, 2017.
  19. (en) Testimony of Fanny Nezer-Loinger on her activities in the Œuvre de Secours aux Enfants (OSE), between 1941 and 1947. CM XXI-54. in: Selected Records of Lucien Lublin related to Resistance 1940-1992. United States Holocaust Memorial Museum.
  20. Des héroïnes de guerre parmi les assistantes sociales. Guide familial. 5 janvier 2018.
  21. Pierre Assouline. Georges Loinger, Résistant: "Pendant la guerre? Oui, j'ai fait des trucs"... Actualité Juive, 28 mai 2015.
  22. Centre Socio-éducatif Fanny-Loinger à Créteil.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]