Jacques Kahn

Jacques Kahn
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Jacques Abraham Kahn est un grand-rabbin français, né à Sarrebourg le et mort le au camp de concentration de Bergen-Belsen.

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance et famille[modifier | modifier le code]

Jacques Kahn naît le à Sarrebourg, en Meurthe, avant l'annexion allemande de 1871. Fils de Joseph Kahn et de Jeanette Lévy, Joseph Kahn deviendra plus tard le Hazzan de Sarrebourg, c'est-à-dire l’auxiliaire du rabbin de la communauté. La première épouse de Jacques Kahn, Joséphine Sara Lehmann meurt en 1898, sa deuxième épouse Déborah Bloch, sœur d'Abraham Bloch, meurt le [1],[2].

Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Pendant la Première Guerre mondiale, le rabbin Kahn est aumônier de l'hôpital militaire de l'École polytechnique[3]. Il perd son fils aîné Jean, mort pour la France (1896-1918), lors de la dernière bataille de la Marne, le 14 (ou le 15 [4]?) . Son second fils, Robert, inspecteur général de l’administration (1897-1971)[5], est le père de Jean (1922-2006) et de Pierre, étudiant en philosophie, mort pour la France (1923-1945).

Entre-deux-guerres[modifier | modifier le code]

Après la Première Guerre mondiale, Kahn devient professeur de théologie au « SIF », le Séminaire israélite de France à Paris. Il épouse, en troisièmes noces, Lucie Charlotte Samdan[6], le , à la mairie du 5e arrondissement de Paris. Jacques Kahn prend sa retraite un peu avant la Seconde Guerre mondiale, mais il veut toujours servir.

Seconde Guerre mondiale et déportation[modifier | modifier le code]

Jacques Kahn quitte Paris pour Vichy en , où il réside au 27, rue des Sources. Le grand-rabbin de France Isaïe Schwartz lui confie la communauté de la ville[7]. Kahn occupe le poste de directeur intérimaire du séminaire, de 1939 à 1944[8]. Il est arrêté dans le cadre de ses fonctions rabbiniques[9], dans le magasin de cuir de Louis Bloch, situé au 62 de la rue de Paris, à Vichy. Kahn est transféré avec son épouse le au camp de Drancy, où il reçoit le matricule numéro 21616. Il fait partie des 65 personnes déportées le dans le Convoi numéro 80 de Drancy à Bergen-Belsen, en train de voyageurs, le seul convoi de déportation des juifs de France ayant pour destination Bergen-Belsen.

Mort[modifier | modifier le code]

Concernant la mort de Jacques Kahn, Maurice Liber parle d'une mort d'inanition dans un hôpital de Hanovre[8], alors qu'Isaïe Schwartz parle d'une mort douce dans un camp de concentration, quelque temps après sa femme[10]. Selon l'état civil de Sarrebourg et le Journal officiel numéro 63 du , Jacques Kahn est mort le , au camp de concentration de Bergen-Belsen[11],[12].

Distinction[modifier | modifier le code]

En 1927, Il est nommé chevalier de l'ordre national de la Légion d'honneur par le ministre de la Guerre[3].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Voir, Jacques Abraham Kahn. Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier.
  2. Paul Lévy, Hommes de Dieu dans la tourmente : L'histoire des rabbins déportés, Paris, Safed, cop. 2005.
  3. a et b Mémorial (ed. Consistoire central)
  4. Fiche du ministère des Armées, secrétariat général pour l'administration, « Jean Léopold Kahn »[1]
  5. « Qu’est-ce qu’un préfet déporté ? Destins contrastés des préfets de Vichy déportés » (https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01362403/document) et Dictionnaire biographique des préfets. Septembre 1870 - mai 1982, éd. René Bargeton, Paris, 1994, sub verbo.
  6. Lucie Charlotte Kahn, née Samdan à Bruxelles en Belgique le 5 août 1875.
  7. Isaïe Schwartz in Mémorial (ed. Consistoire central).
  8. a et b De Pessa'h à Shavouoth, sur la Torah et ceux qui sont morts pour elle sur judaisme.sdv.fr, par Maurice Liber.
  9. Voir, Seror Israël Isidor. Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l'Allier. Cette référence donne comme date de son arrestation juin 1943 mais ce n'est pas exact.
  10. Ouvrage collectif (préface d'Isaïe Schwartz): Consistoire central des Israélites de France et d'Algérie. Mémorial; en souvenir de nos rabbins et ministres officiants, victimes de la barbarie nazie, J. Jacobs, Paris, 1947.
  11. Selon le Grand-rabbin Maurice Liber, son élève, il serait mort d'inanition avec sa femme dans un hôpital de Hanovre, en Allemagne. Voir, Grand rabbin Maurice Liber, L'Amendier fleuri, avril-mai 1950, ed. Durlacher. mais ce n'est pas la version officielle.
  12. Voir, Témoignage d'une parente sur son décès en 1945. Yad Vashem.

Articles connexes[modifier | modifier le code]