Raphaël Esrail

Raphaël Esraïl
Raphaël Esraïl lors d'une conférence à Sciences Po Paris, le 13 février 2018.
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Naissance
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Voir et modifier les données sur Wikidata (à 96 ans)
LannionVoir et modifier les données sur Wikidata
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Raphaël Esrail, né le à Magnésie en Turquie et mort le à Lannion dans les Côtes-d'Armor[1], est un résistant et déporté français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Raphaël Esrail lors d'une conférence à Sciences Po Paris en 2018.

Raphaël Esrail naît le (18 ans lorsqu'il entre dans la résistance en 1943) à Magnésie en Turquie dans une famille juive qui parle ladino[2],[3]. Elle émigre à Lyon lorsqu'il a un an et s'établit dans le quartier de la Croix-Rousse. Adolescent, il entre aux Éclaireurs israélites de France où il est confronté à l'arrivée de réfugiés fuyant le nazisme.

Pendant l'Occupation, élève à l'École centrale de Lyon, il est recruté par la Résistance juive en pour la confection de faux papiers. Il prend le nom de guerre de Paul Raoul Cabanel et il rapporte à Marcel Gherson dans l'organisation de résistance la Sixième. Le , il se rend au laboratoire de faux papiers installé chez Roger Appel, un autre membre de la Sixième qui avait été arrêté la veille. Il est à son tour arrêté et torturé sans qu'il parle. Puis il est transféré au camp de Drancy (où il rencontre Liliane Badour, sa future femme, qui sera elle aussi déportée). Il est déporté à Auschwitz par le convoi no 67, le (Matricule 173295). Il y survit onze mois.

Le , il subit l'évacuation organisée par les SS d'abord dans une marche de la mort puis à un transport en train dont il essaye vainement de s'évader. Il reste quelques jours à Dachau, puis il est transféré dans un sous-camp, d'Ampfing Waldlager. Le , sous la pression des troupes alliées, ce camp est évacué. Raphaël est libéré par les Américains près du village de Tutzing le . Il rentre en France en passant par l'hôtel Lutetia à Paris avant de retourner à Lyon le où il retrouve sa famille dont aucun membre n'a été déporté.

Après l'achèvement de ses études, il est ingénieur à Gaz de France où il fait carrière de 1949 à 1988. Il y est longtemps responsable des services de formation. Il ne parle de ses épreuves ni avec son épouse, déportée elle aussi, ni avec le reste de sa famille, ni au-delà.

À partir de la fin des années 1980, il se consacre au travail de mémoire initiant des projets en lien avec l'Éducation nationale.

Après avoir été secrétaire général de l'Amicale d'Auschwitz depuis le milieu des années 1980, il est président de l’Union des déportés d’Auschwitz à partir de 2008.

Il meurt le d'un cancer à l'hôpital de Lannion à l'âge de 96 ans[1].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Raphaël Esrail est nommé chevalier de l'ordre national de la Légion d'honneur, le , puis promu officier, par décret du , et commandeur du même ordre par décret du [4],[5],[6] et il est titulaire, ainsi que son épouse, de la croix de chevalier du mérite de la République fédérale d'Allemagne remise le 22 mars 2013 à l'ambassade d'Allemagne à Paris[7].

Publication[modifier | modifier le code]

Raphaël Esrail publie en 2017 son témoignage L'espérance d'un baiser :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Raphaël Esrail, président de l'Union des déportés d'Auschwitz, est mort à 96 ans », sur LEFIGARO, (consulté le )
  2. Pour l'ensemble des éléments biographiques, se reporter à son ouvrage testimonial, L'espérance d'un baiser, Paris Robert Laffont, 2017, écrit en collaboration avec Isabelle Ernot.
  3. « Raphaël Esrail, président de l’Union des déportés d’Auschwitz, est mort », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. « Chevalier de la Légion d'honneur », sur legifrance.gouv.fr (consulté le ).
  5. « Officier et commandeur de la Légion d'honneur », sur legifrance.gouv.fr (consulté le ).
  6. Jean Brauman, Georges Loinger et Frida Wattenberg, Organisation juive de combat, Éditions Autrement, , page 297
  7. (de) « Bundesverdienstkreuz für Liliane und Raphaël Esrail », sur Auschwitz.info, (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]