Northrop BT

Northrop BT
(caract. BT-1)
Vue de l'avion.
Plusieurs BT-1 de l'US Navy en vol au-dessus de Miami, en .

Constructeur Northrop Corporation
Rôle Bombardier en piqué[1]
Statut Retiré du service
Premier vol
Mise en service
Nombre construits BT-1 : 54 exemplaires
BT-2 : 144 exemplaires
(redésignés Douglas SB-1 et SB-2)
Équipage
2 membres : 1 pilote + 1 mitrailleur
Motorisation
Moteur Pratt & Whitney R-1535-94
Nombre 1
Type Moteur à 14 cylindres en étoile
Puissance unitaire 825 ch, soit 615 kW
Dimensions
Envergure 12,65 m
Longueur 9,65 m
Hauteur 3,02 m
Surface alaire 29,60 m2
Masses
À vide 2 094 kg
Maximale 3 721 kg
Performances
Vitesse de croisière 309 km/h
Vitesse maximale 357 km/h
Plafond 7 710 m
Vitesse ascensionnelle 390 m/min
Rayon d'action 926 km
Charge alaire 70,74 kg/m2
Armement
Interne • 1 mitrailleuse fixe de 12,7 mm (calibre .50) tirant vers l'avant dans le nez de l'avion
• 1 mitrailleuse mobile défensive Browning M1919 de 7,62 mm (calibre .30) à l'arrière du cockpit
Externe bombe de 454 kg

Le Northrop BT était un bombardier en piqué monoplan cantilever biplace monomoteur américain, conçu et produit pendant les années 1930 par la Northrop Corporation pour l'US Navy. À cette période, Northrop était une subsidiaire de la Douglas Aircraft Company.

Le BT avait de gros défauts et ne fut pas une grande réussite, mais il eut un descendant bien plus populaire aux yeux des pilotes et passionnés d'aviation : le Douglas SBD Dauntless, qui fut un atout majeur des Américains au cours de la Seconde Guerre mondiale.

Conception et développement[modifier | modifier le code]

À la fin de l'année 1934, le Bureau of Aeronautics (BuAer) de l'US Navy publia une spécification pour la conception de nouveaux « scout bombers » (SB, pour « bombardier-éclaireur » en français) et bombardiers-torpilleurs[2]. Huit compagnies proposèrent un total de dix projets en réponse à ces besoins, répartis équitablement entre des monoplans et des biplans[3],[Note 1].

La conception de la version initiale de l'avion débuta en 1935. Il était propulsé par un moteur à 14 cylindres en double étoile Pratt & Whitney XR-1535-66 de 700 ch (520 kW), et disposait de volets perforés en deux parties s'ouvrant vers le haut et le bas, aussi plus connus sous le noms de « freins de piqué ». Il disposait aussi d'un train d'atterrissage qui se rétractait vers l'arrière à l'intérieur de carénages proéminents sous les ailes[4]. Les volets perforés furent inventés pour éliminer les oscillations instables (« buffeting ») de la queue de l'appareil pendant les manœuvres en piqué[4].

La version suivante du BT, le XBT-1, fut équipée avec un R-1535 de 750 ch (560 kW). Cet avion fut suivi en 1936 par le BT-1, propulsé par un moteur R-1535-94 de 825 ch (615 kW) et doté d'une roulette de queue[5]. Un BT-1 fut modifié avec un train d'atterrissage tricycle fixe, et fut le premier avion de ce type à apponter sur un porte-avions. En , la marine américaine commanda 54 exemplaires du BT-1 de production, 53 étant réellement livrés[5]. L'avion se montra très décevant en opérations, mais la Navy n'abandonna pas Northrop et enchaîna avec la version suivante de l'avion, le XBT-2[5].

Le XBT-2 était un BT-1 modifié[4], le 54e exemplaire de production[5], et incorporant un train d'atterrissage qui se rétractait latéralement à l'intérieur de logements encastrés dans les ailes, des becs de bord d'attaque à fente fixe, une verrière redessinée, et était propulsé par un moteur en étoile Wright XR-1820-32 de 800 ch (600 kW). Le XBT-2 vola pour la première fois le , et se montra tout-aussi mauvais que la version précédente[5]. L'avion fut alors envoyé au centre de recherche Langley du NACA, en Virginie, pour y subir une série d'essais en soufflerie. À l'issue de ces essais, il fut renvoyé à Northrop pour subir une complète refonte de sa conception[5].

Après de nouveaux essais plus réussis, la Navy passa une nouvelle commande pour la production de 144 exemplaires du BT-2, qui ne partageait alors plus beaucoup de ressemblances avec le BT-1[5]. En 1939, la désignation de l'avion fut changée en « Douglas SBD-1 », les 87 derniers avions de la commande étant alors produits en tant que SBD-2. À ce moment, Jack Northrop avait quitté son entreprise et en avait fondé une nouvelle – qu'il renomma à nouveau « Norhtrop Aircraft » –, et l'« ancienne Northrop » était devenue la « division El Segundo » de la compagnie Douglas (du nom de la ville d'El Segundo, en Californie où était située l'entreprise), d'où le changement de désignation[5].

Carrière opérationnelle[modifier | modifier le code]

La marine américaine passa une commande pour 54 BT-1 en 1936, les avions entrant en service en 1938. Ces avions servirent sur les porte-avions USS Yorktown et Enterprise.

Le BT-1 ne fut pas franchement une réussite en opérations, en raison d'un manque de puissance et de mauvaises caractéristiques de manœuvrabilité[5], en particulier à basse vitesse, ce qui était « un défaut fatal pour un avion embarqué sur porte-avions »[6]. De plus, il était aussi enclin à partir en tonneau sans prévenir, et un certain nombre d'appareils furent perdus dans des accidents.

Versions[modifier | modifier le code]

  • XBT-1 : Prototype, produit à un exemplaire ;
  • BT-1 : Version de production, produite à 54 exemplaires, dont 53 livrés ;
  • XBT-2 : Un BT-1 (le dernier de la première série de production) modifié avec un train d'atterrissage entièrement rétractable et d'autres améliorations ;
  • BT-2 : Version de production du XBT-2, après avoir subi une longue re-conception. 144 exemplaires furent commandés et produits sous les désignations SBD-1 et SBD-2 ;
  • Douglas DB-19 : Un BT-1 modifié, qui fut testé par la marine impériale japonaise sous la désignation de DXD1 (« Avion d'attaque expérimental de type D de la marine »)

Utilisateur[modifier | modifier le code]

Dans la culture populaire[modifier | modifier le code]

Des BT-1 apparaissent dans leur livrée jaune d'avant-guerre dans le film Technicolor « Dive Bomber », de 1941, mettant en vedette Errol Flynn.

Galerie photographique[modifier | modifier le code]


Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Swanborough et Bowers 1976, p. 358.
  2. (en) Dann 1996, p. 20.
  3. (en) Doll 1992, p. 4.
  4. a b et c (en) Francillon 1979.
  5. a b c d e f g h et i (en) Greg Goebel, « The Douglas SBD Dauntless & Curtiss SB2C Helldiver », sur Air Vectors, (consulté le ).
  6. (en) J. Rickard, « Northrop BT-1 », sur historyofwar.org, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (en) Gordon Swanborough et Peter M. Bowers, United States Navy aircraft since 1911, Londres, Putnam, , 2e éd. (ISBN 0-370-10054-9). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (en) Richard S. Dann, Grumman Biplane Fighters in action, Carrollton, Texas, États-Unis, Squadron/Signal Publications, coll. « Aircraft In Action » (no 150), , 49 p. (ISBN 0-89747-353-1). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (en) Tom Doll, SB2U Vindicator in action, Carrollton, Texas, États-Unis, Squadron/Signal Publications, coll. « Aircraft In Action » (no 122), (ISBN 0-89747-274-8). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (en) René J. Francillon, McDonnell Douglas aircraft since 1920, Londres, Putnam, , 721 p. (ISBN 978-0-370-00050-3, OCLC 5341100). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (en) David Brazelton, The Douglas SBD Dauntless, Leatherhead, Surrey, Royaume-Uni, Profile Publications Ltd., coll. « Aircraft in Profile » (no 196), .
  • (en) Lou Drendel, U.S. Navy Carrier Bombers of World War II, Carrollton, Texas, États-Unis, Squadron/Signal Publications, Inc., (ISBN 0-89747-195-4).
  • (en) Bill Gunston, The Illustrated History of McDonnell Douglas Aircraft : From Cloudster to Boeing, Londres, Osprey Publishing, (ISBN 1-85532-924-7).
  • (en) Bert Kinzey, SBD Dauntless in Detail & Scale, Carrollton, Texas, États-Unis, Squadron/Signal Publications, Inc., coll. « Detail & Scale » (no 48), (ISBN 1-888974-01-X).
  • (en) Phil H. Listemann, Northrop BT-1, RAF in Combat, coll. « Allied Wings » (no 3), , 2e éd., 42 p. (ISBN 978-2-9526381-7-3 et 2-9526381-7-9, présentation en ligne).
  • (en) E. R. Johnson et Lloyd S. Jones (photogr. David W. Ostrowski), American attack aircraft since 1926, Jefferson, Caroline du Nord, États-Unis, McFarland, , 455 p. (ISBN 978-0-7864-5189-0, OCLC 782056326, présentation en ligne, lire en ligne).
  • (en) Ray Wagner, American Combat Planes, Garden City, NY, Doubleday & Company, , 3e éd. (ISBN 0-385-13120-8).
  • (en) Peter Charles Smith, Dive Bomber : An Illustrated History, Annapolis, Maryland, États-Unis, Naval Institute Press, , 223 p. (ISBN 0-87021-930-8, EAN 978-0-87021-930-6, lire en ligne).
  • (en) Norman Friedman, Carrier Air Power, Londres, Conway Maritime Press, , 192 p. (ISBN 0-85177-216-1, EAN 978-0-85177-216-5, lire en ligne).
  • (en) David Donald, The complete encyclopedia of world aircraft, New York, États-Unis, Barnes & Noble Books, , 928 p. (ISBN 0-7607-0592-5).

Liens externes[modifier | modifier le code]