Grumman XSBF

Grumman XSBF
(caract. XSBF-1)
Vue de l'avion.
Le Grumman XSBF-1 (BuNo 9996), vers la fin des années 1930.

Constructeur Grumman Aircraft Engineering Corporation
Rôle Bombardier-éclaireur[1],[2],[3],[4]
Statut Projet annulé
Premier vol
Nombre construits 1 prototype
Équipage
2 membres : 1 pilote + 1 observateur
Motorisation
Moteur Pratt & Whitney R-1535-72
Nombre 1
Type Moteur à 14 cylindres en étoile
Puissance unitaire 650 ch, soit 480 kW
Dimensions
Envergure 10,52 m
Longueur 7,85 m
Hauteur 3,43 m
Surface alaire 29 m2
Masses
À vide 1 540 kg
Carburant 392 kg
Avec armement 2 269 kg
Performances
Vitesse maximale 346 km/h
Vitesse de décrochage 108 km/h
Plafond 7 900 m
Rayon d'action 553 km
Charge alaire 53,10 kg/m2
Armement
Interne • 1 mitrailleuse fixe Browning M1919 de 7,62 mm (calibre .30) tirant vers l'avant dans le nez de l'avion
• 1 mitrailleuse mobile défensive Browning M1919 de 7,62 mm (calibre .30) à l'arrière du cockpit
Externe bombe de 227 kg

Le Grumman XSBF, également désigné G-14 au sein de la compagnie, était un bombardier-éclaireur (en) biplan américain, développé par la Grumman Aircraft Engineering Corporation pour l'US Navy pendant les années 1930.

Dérivé du chasseur réussi Grumman FF (surnommé « Fifi »), l'avion fut développé à une période où le biplan commençait à céder sa place au monoplan. Pendant les essais menés à l'occasion d'une compétition avec d'autres avions, il se montra inférieur en performances dans son rôle prévu, et n'entra finalement pas en production. Le seul prototype fut relégué à un rôle d'avion de liaison, ainsi que d'expérimentations par le NACA, avant d'être complètement détruit dans un accident en 1939.

Conception et développement[modifier | modifier le code]

À la fin de l'année 1934, le Bureau of Aeronautics (BuAer) de l'US Navy publia une spécification pour la conception de nouveaux « scout bombers » (SB, pour « bombardier-éclaireur » en français) et bombardiers-torpilleurs[5]. Huit compagnies proposèrent un total de dix projets en réponse à ces besoins, répartis équitablement entre des monoplans et des biplans[6],[Note 1]. Grumman, qui avait fourni avec succès les chasseurs FF et F2F à la Navy, ainsi que l'avion éclaireur SF[5], proposa un développement avancé du SF-2 en réponse à la demande pour un avion de 2 270 kg capable d'emporter une bombe de 227 kg[7],[8]. Recevant le numéro de modèle G-14 par Grumman, l'avion reçut la désignation officielle de XSBF-1 par la marine américain[5] et un contrat pour la fabrication d'un prototype fut publié en [9].

Le XSBF-1 était un biplan biplace doté d'un cockpit fermé, d'un fuselage de construction entièrement métallique, et d'ailes largement recouvertes de tissu. La puissance était fournie par un moteur en étoile refroidi par air Pratt & Whitney R-1535 Twin Wasp Junior de 650 ch (480 kW) entraînant une Hélice Hamilton Standard à bipale à pas variable[5]. L'armement prévu devait consister en deux mitrailleuses fixes Browning M1919 de 7,62 mm (calibre .30) tirant vers l'avant installées dans le nez de l'avion, dont une pouvait être remplacée par une Browning M2 de 12,7 mm (calibre .50)[5]. Toutefois, le prototype n'emporta qu'une seule calibre .30[1]. Une autre mitrailleuse Browning M1919 de 7,62 mm était installée à l'arrière du cockpit en position mobile défensive. L'appareil pouvait également emporter une bombe de 500 livres (500 kg), accrochée à un pylône sous le fuselage. La crosse d'appontage était contenue dans un logement entièrement fermé, tandis que des sacs de flottaison étaient installés dans les ailes, au cas où l'avion aurait été forcé à amerrir. Le train d'atterrissage du XSBF-1 était similaire à celui du chasseur F3F[5].

Histoire opérationnelle[modifier | modifier le code]

Le XSBF-1 (no 9996[10]), emmené par le pilote d'essai Bud Gilles, prit l'air pour la première fois le [11]. Après une série de tests initiaux, qui démontrèrent un avion raisonnablement correct, le XSBF-1 fut livré à l'US Navy pour évaluation, en compétition avec deux autres biplans issus de la spécification de 1934, le Great Lakes XB2G et le Curtiss XSBC-3[12]. Fait inhabituel pour des biplans, les trois appareils proposés possédaient un train d'atterrissage rétractable[12]. L'évaluation montra que le concept de Curtiss-Wright était supérieur à ceux de Grumman et de la Great Lakes Aircraft Company (en)[13], et une commande fut passée pour l'avion Curtiss, désigné SBC-3 Helldiver en service, en [12].

La compétition étant perdue, le développement du XSBF-1 prit fin[12]. L'unique prototype construit fut assigné à la base aéronavale Anacostia (NAS Anacostia), où il fut testé pour être utilisé comme avion de liaison et développement. Le XSBF fut aussi utilisé par le centre de recherche Langley du NACA (l'ancêtre de la NASA) pour participer aux recherches aéronautiques de l'agence[14]. Pendant son séjour à Anacostia, l'avion fut impliqué dans trois accidents : un en 1937, un en 1938, puis un en 1939. Il fut réparé après les deux premiers[5], mais le troisième coûta la vie à son pilote[15] et l'avion fut considéré comme trop touché pour retourner à son état de vol. L'avion fut alors officiellement retiré de l'inventaire de la Navy en [5].

Étonnamment, la désignation SBF-1 fut réutilisée juste après par la Navy au cours de la Seconde Guerre mondiale, assigné aux SB2C Helldivers produits sous licence par Fairchild Aircraft[11],[16].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Les avions proposés furent les Brewster SBA, Curtiss SBC Helldiver, Douglas TBD Devastator, Great Lakes XB2G, Great Lakes XTBG-1, Grumman XSBF, Hall XPTBH, Northrop BT (qui devint par la suite le célèbre Douglas SBD Dauntless), Vought SB2U Vindicator et Vought XSB3U.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) Johnson et Jones 2012, p. 302
  2. (en) Wagner 1968
  3. (en) « Grumman, Grumman-American », Aerofiles, (consulté le )
  4. (en) David Lednicer, « The Incomplete Guide to Airfoil Usage », sur aerospace.illinois.edu, UIUC Applied Aerodynamics Group, (consulté le )
  5. a b c d e f g et h (en) Dann 1996, p. 20
  6. (en) Doll 1992, p. 4
  7. (en) Smith 1982, p. 38
  8. (en) Friedman 1981, p. 44
  9. (en) Andrade 1979, p. 222
  10. (en) « Aircraft - Grumman XSBF-1 », Aviation Enthousiast Corner (consulté le )
  11. a et b (en) Jos Heyman et Andreas Parsch, « Duplications in U.S. Military Aircraft Designation Series », designation-systems.net, (consulté le )
  12. a b c et d (en) Johnson 2008, p. 304
  13. (en)Friedman 1981, p. 43
  14. (en) Hansen 1987, p. 488
  15. (en) Joe Baugher, « US Navy and US Marine Corps BuNos, First Series (A6002 to 9999) », sur joebaugher.com, (consulté le )
  16. (en) Bowers 1979, p. 430

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) E. R. Johnson et Lloyd S. Jones (photogr. David W. Ostrowski), American attack aircraft since 1926, Jefferson, Caroline du Nord, États-Unis, McFarland, , 455 p. (ISBN 978-0-7864-5189-0, OCLC 782056326, présentation en ligne, lire en ligne)
  • (en) Ray Wagner, American Combat Planes, Garden City, NY, Doubleday & Company, , 3e éd. (ISBN 0-385-13120-8)
  • (en) Richard S. Dann, Grumman Biplane Fighters in action, Carrollton, Texas, États-Unis, Squadron/Signal Publications, coll. « Aircraft In Action » (no 150), , 49 p. (ISBN 0-89747-353-1)
  • (en) Tom Doll, SB2U Vindicator in action, Carrollton, Texas, États-Unis, Squadron/Signal Publications, coll. « Aircraft In Action » (no 122), (ISBN 0-89747-274-8)
  • (en) Peter Charles Smith, Dive Bomber : An Illustrated History, Annapolis, Maryland, États-Unis, Naval Institute Press, , 223 p. (ISBN 0-87021-930-8, EAN 978-0-87021-930-6, lire en ligne)
  • (en) Norman Friedman, Carrier Air Power, Londres, Conway Maritime Press, , 192 p. (ISBN 0-85177-216-1, EAN 978-0-85177-216-5, lire en ligne)
  • (en) John M. Andrade, U.S. Military Aircraft Designations and Serials since 1909, Leicester, Royaume-Uni, Midland Counties Publications, , 254 p. (ISBN 0-904597-22-9 et 9780904597219, présentation en ligne)
  • (en) James R. Hansen, Engineer In Charge : A History of the Langley Aeronautical Laboratory, 1917-1958., vol. SP-4305, Washington, Scientific and Technical Information Office, National Aeronautics and Space Administration, coll. « NASA History Series », (ASIN B0047OKSSO, lire en ligne)
  • (en) Peter M. Bowers, Curtiss Aircraft, 1907-1947, New York, États-Unis, Putnam, , 636 p. (ISBN 978-0-370-10029-6)
  • (en) Gordon Swanborough et Peter M. Bowers, United States Navy aircraft since 1911, Londres, Putnam, , 2e éd. (ISBN 0-370-10054-9)
  • (en) David Donald, The complete encyclopedia of world aircraft, New York, États-Unis, Barnes & Noble Books, , 928 p. (ISBN 0-7607-0592-5)

Liens externes[modifier | modifier le code]