4e régiment de hussards (France)

4e régiment de hussards
Image illustrative de l’article 4e régiment de hussards (France)
Insigne régimentaire du 4e régiment de hussards.

Création 1779
Pays Drapeau de la France France
Branche Armée de Terre
Type Régiment de hussards
Garnison Montigny-lès-Metz
Ancienne dénomination régiment Colonel-Général hussards
Devise « Saxe-Conflans, bannière au vent ! »
Inscriptions
sur l’emblème
Valmy 1792, Hohenlinden 1800, Austerlitz 1805, Friedland 1807, Kanghil 1855, Guise 1914,
L'Escaut 1918, AFN 1952-1962
Anniversaire Saint-Georges
Guerres Première Guerre mondiale,
Seconde Guerre mondiale
Décorations Croix de guerre 1914-1918 (une étoile d'argent),
Croix de guerre 1939-1945 (une palme)

Le 4e régiment de hussards (ou 4e RH), est une unité de cavalerie de l'armée française, créé sous la Révolution à partir du régiment Colonel-Général hussards, un régiment de cavalerie français d'Ancien Régime.

Ses traditions sont gardées par le groupement de soutien de la base de défense de Metz.

Création et différentes dénominations[modifier | modifier le code]

Le 4e régiment de hussards connait différentes appellations et évolutions tout au long de son histoire :

Ancien Régime[modifier | modifier le code]

Guerres de la Révolution et de l'Empire[modifier | modifier le code]

Le 5e puis 4e hussards est affecté à l'armée du Centre :

En 1793 et 1794, il est à l'armée du Nord : bataille de Maastricht, bataille d'Aldenhoven (1794), bataille de Tirlemont, bataille de Hondschoote, bataille de Wattignies, passage de la Sambre.

Le , le futur maréchal de France, Étienne Gérard, alors sous-lieutenant, enlève un obusier et un convoi à l'ennemi. À cette époque, les engagements sont rares.

Cavalier du 4e hussards, 1795.

De 1794 à 1797, le régiment est à l'armée de Sambre-et-Meuse, combattant sous le regard imperturbable de Saint-Just qui signe lui-même la mise en retraite du lieutenant Jacques Helaïssen, le 5 messidor an II, au Pont :

  •  : bataille de Fleurus ;
  • combat à Langenheim ;
  • 1796 : blocus de Mayence ;
  • 1797 : passage du Rhin à Neuwied ; le lieutenant Devaillant, à la tête de 30 hussards, capture un bataillon autrichien.

En 1798 le régiment est à l'armée de Mayence et en 1799 à l'armée du Danube :

En 1800 il passe à l'armée du Rhin.

En 1804, le 4e reçoit quatre aigles et étendards du modèle Challiot. En 1805, le régiment, qui a 637 hommes, fait partie de la brigade Picard, division Kellermann, 1er corps d'armée du maréchal Bernadotte de la Grande Armée.

Le , bataille d'Austerlitz..

Charge du 4e à la bataille de Friedland, 14 juin 1807 (Vive l'Empereur !, par Detaille).

En 1806 et 1807, campagne de Prusse et de Pologne : bataille de Schleiz, bataille d'Iéna, bataille de Lübeck, bataille de Liebstadt, bataille de Mohrungen, bataille de Friedland.

Hussard du 4e régiment en 1809.

À cette époque, les anciens de la Révolution cèdent leur place à de jeunes recrues. Le , le 4e reçoit deux couronnes d'or de la ville de Paris et part pour l'armée d'Espagne. Là, il combat jusqu'en 1813 : bataille d'Alcañiz (1809), bataille de Belchite (1809), bataille de Stella (1811), bataille de Chiclana (1811), bataille de Sagonte (1811), bataille de Tecla (1813), bataille d'Ordal (1813).

En 1812, un aigle reste en service, les autres sont renvoyés le . L'étendard du régiment est du modèle 1812 avec les mentions : Austerlitz Iéna Friedland.

En 1813 lors de la campagne d'Allemagne le régiment passe au 3e corps de cavalerie de la Grande Armée : le bataille de Gross Beeren, du 16 au bataille de Leipzig.

En 1814, il fait partie du 6e corps de cavalerie à l'armée de Lyon sous le commandement du général Pierre Augereau avec le 10e escadron du 4e Garde d'Honneur (Garde impériale). Dès le , les premières échauffourées entre les troupes françaises et autrichiennes ont lieu au nord de Bourg. Le 11, les Autrichiens se ressaisissent et contre-attaquent près de la carronière de Challes. La résistance acharnée des Français les oblige à faire venir 6 pièces d'artillerie qui poussent les Français à refluer en bon ordre à Meximieux. Le 4e hussard combat à Lons-le-Saunier, à Châlons, à Mâcon le où, sous les ordres du général Pannetier, il se distingue en chargeant quatre bataillons et quatre escadrons ennemis à Lage-Longeart. Le 20, a lieu la bataille de Limonest suivie de l'abdication.

Lors de la Première Restauration, beaucoup de cavaliers du 4e rentrent chez eux. Certains restent au régiment et acceptent de servir le roi.

Dès le retour de Napoléon en France, les engagements dans le 4e sont nombreux dans les départements rhônalpins ; le 4e est caserné à Vienne. Les jeunes gens et les anciens combattants préférant l'uniforme et le prestige du 4e à la désignation sordide des Conseils d'examen départementaux.

Regroupé à Vienne, le 4e reçoit un aigle et un étendard modèle 1815, après avoir brûlé son étendard blanc de régiment royal fraîchement béni sur le parvis de l'église de Vienne à l'annonce du retour de Napoléon, puis rejoint la Grande Armée. Il combat à Ligny le et à Waterloo le .

De 1815 à 1848[modifier | modifier le code]

Officier du 4e Hussards (1840).

Le régiment est regroupé à Orléans, l'aigle et l'étendard du 4e sont détruits à Bourges.

En 1832, la garnison est à Poitiers.

Deuxième République[modifier | modifier le code]

De 1848 à 1850, la garnison est à Sedan.

Second Empire[modifier | modifier le code]

Le , lors de la bataille de Kanghil, pendant la guerre de Crimée, le 4e régiment de hussards se distingue en capturant plusieurs canons russes.

En 1863, il est en garnison à Rome où le général de Montebello commande les troupes.

En 1870, il est en garnison à Phalsbourg et participe à la guerre franco-allemande de 1870. Au , le 4e régiment de hussards fait partie de l'Armée du Rhin. Avec le 4e régiment de lanciers du colonel Féline et le 8e régiment de lanciers du colonel de Dampierre, le 4e forme la 1re brigade aux ordres du général Cambriels. Cette 1re brigade, avec la 2e brigade du général Jolif-Ducoulombier, constituent la division de cavalerie commandée par un général de division, le baron Ameil. Cette division de cavalerie évolue au sein du 7e corps d'armée ayant pour commandant en chef le général de division Félix Douay :

  • le à Belfort, formation du 7e corps ;
  • le à Mulhouse ;
  • le à Belfort ;
  • le , embarquement à Montbéliard et arrivée à Reims le  ;
  • du 23 au , marche vers l'est ;
  • le , il prend part à la bataille de Sedan.

De 1871 à 1914[modifier | modifier le code]

De 1880 à 1887, il est en Algérie et participe à la campagne de Tunisie.

Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

En 1914, la portion centrale (dépôt, administration, intendance) est à Reims et le reste à Verdun. Il appartient à la 4e brigade de cavalerie légère. Il combat avec la 4e division de cavalerie pendant la guerre, à cheval jusqu'au puis à pied jusqu'à janvier 1918. De mars à novembre 1918, le régiment sert comme infanterie montée[3].

Entre-deux-guerres[modifier | modifier le code]

Le 4e régiment de hussards, avec son étendard, rend les honneurs au roi d'Espagne Alphonse XIII et au président Poincaré le à Rambouillet.

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Uniforme d'un cavalier du 4e hussards en 1939.

Drôle de guerre[modifier | modifier le code]

Le 4e régiment de hussards forme la 5e brigade de cavalerie avec le 6e régiment de dragons. Lors de la transformation des divisions de cavalerie en février 1940, cette brigade est rattachée à la 3e division légère de cavalerie qui dépend de la 3e armée. En cas d'intervention au Luxembourg, cette division doit y entrer pour ralentir les Allemands et permettre l'exécution des destructions prévues. En attendant, le régiment stationne à Zoufftgen[4].

Bataille de France[modifier | modifier le code]

Après 1945[modifier | modifier le code]

Guerre d'Algérie[modifier | modifier le code]

Le 4e régiment de hussards est en Algérie de au . Au cessez-le-feu du — à la suite des accords d'Évian du  — il constitue, comme 91 autres régiments, une des 114 unités de la force locale de l'ordre algérienne à Dréa : la 410e UFL-UFO, composée de 10 % de militaires métropolitains et de 90 % de militaires musulmans qui, pendant la période transitoire, est au service de l'exécutif provisoire algérien, jusqu'à l'indépendance de l'Algérie.

1964 - 1984[modifier | modifier le code]

bérets avec insigne de hussards (la hongroise portée sur le béret).

Le régiment est dissous le pour former le 8e régiment de dragons. Un nouveau 4e régiment de hussards est immédiatement recréé à partir d'éléments du 1er régiment de chasseurs d'Afrique et du centre d'instruction du 6e régiment de dragons.

De 1964 à 1979, le 4e RH est présent à Besançon, au quartier Brun. Doté d'engins blindés de reconnaissance (EBR), il fait partie du détachement d'avant garde du 1er corps d'armée.

Il s'installe à Laon en 1979 et rejoint la 8e division d'infanterie puis est dissous en 1984.

1984 - 1991[modifier | modifier le code]

Le 1er juillet 1984, son étendard est confié au groupement des moyens régionaux n°6 — créé le 1er octobre 1969 — de Montigny-lès-Metz qui prend l'appellation de GMR/6 - 4e RH.

1991 - 2011[modifier | modifier le code]

Le , il redevient le 4e régiment de hussards puis 4e groupe d'escadrons de hussards à partir du .

Entre 2000 et 2011, le 4e groupe d'escadrons de hussards soutient l'état-major de la région terre Nord-Est (RTNE) et bon nombre d'organismes et de formations isolées de la garnison de Metz, entre autres : l'état major de la brigade de renseignement (EMBR), le groupement de recueil de l'information (GRI), le centre d'instruction santé de l'armée de terre (CISAT), l'état-major interarmées de zone de défense Est (EMIAZD), le groupement recrutement sélection (GRS) de la RTNE et la place de Metz. Le régiment a également la responsabilité de 11 emprises dans Metz et de 17 terrains ou fortifications dans tout le département de la Moselle.

Comptant 500 personnels, il était composé d'un escadron d'instruction et d'un escadron de commandement et de quartier général.

Le 4e groupe d’escadrons de hussards occupait les casernes Raffenel-Delarue, Colin et Lizé sur la commune de Montigny-lès-Metz.

Dans le cadre de la création des bases de défense, il se transforme en groupement de soutien de la base de défense de Metz le et regroupe ses moyens au sein des casernes Raffenel-Delarue et Colin.

Colonels, chefs de brigade[modifier | modifier le code]

Chefs de corps du régiment Colonel-Général (1779-1791), colonel-propriétaire duc de Chartres[modifier | modifier le code]

  • comte de Montréal, 1779
  • marquis du Chastelier-Dumesnil, 1783

Chefs de corps du 5e régiment de hussards (ex Colonel-Général) 1791-1793, puis du 4e hussards[modifier | modifier le code]

  • 1850 : colonel Gallais
  • 1855 : colonel Simon de la Mortière
  • 1864 : colonel Choury de la Vigerie
  • 1871 : colonel Cousin de Montauban
  • 1875 : colonel Bauvieux
  • 1880 : colonel de Poul
  • 1886 : colonel Colinet de Labeau
  • 1888 : colonel Gaudin
  • 1895 : colonel Le Moine de Margon
  • 1900 : colonel du Cor de Duprat
  • 1908 : colonel Renaud
  • 1911 : colonel Joubert
  • 1915 : colonel Dollfus
  • 1916 : colonel Parrot
  • 1925 : colonel Bonnet
  • 1929 : colonel Langlois
  • 1931 : colonel du Bessey de Contenson
  • 1934 : colonel Saint Poulof
  • 1934 : colonel Rupied
  • 1938 : colonel Chiappini
  • 1945 : colonel Reboul
  • 1945 : colonel Finaz
  • 1956 : colonel Duboster
  • 1957 : colonel Giraud
  • 1959 : colonel Oddo
  • 1960 : colonel Noe
  • 1962 : colonel Heraud
  • 1964 : colonel Burin des Roziers
  • 1964 : colonel de Barry
  • 1966 : colonel Février
  • 1968 : colonel Gonneville
  • 1970 : colonel de Lassus
  • 1972 : colonel Gérin-Roze
  • 1974 : colonel de Zélicourt
  • 1976 : colonel Chevallereau
  • 1978 : colonel Jacquot
  • 1980 : colonel Voinot
  • 1982 : colonel Rocolle
  • 1988 : colonel Boulery
  • 1991 : colonel Lhomme
  • 1993 : lieutenant-colonel Vallet
  • 1995 : lieutenant-colonel Enguilabert
  • 1997 : colonel de Colombel
  • 1999 : colonel Joannes
  • 2001 : colonel Pillet
  • 2003 : lieutenant-colonel Martin
  • 2005 : lieutenant-colonel Salsedo
  • 2007 : lieutenant-colonel Maurin
  • 2009 : lieutenant-colonel Rocolle

Batailles inscrites sur l'étendard[modifier | modifier le code]

Étendard du 4e régiment de hussards.

Il porte, brodées en lettres d'or dans les plis de son étendard les inscriptions[6],[7]:

Décorations[modifier | modifier le code]

La cravate de son drapeau est décorée :

Devise[modifier | modifier le code]

la hongroise portée sur le béret.

« Saxe-Conflans, bannière au vent ! »

Personnalités ayant servi au sein du régiment[modifier | modifier le code]

Portrait de Michel Ney en 1792, sous-lieutenant au 4e hussards.

Références[modifier | modifier le code]

  1. André Pierre Staub 1867, p. 11.
  2. « Le soutien des Hussards de Montigny », sur republicain-lorrain.fr, Le Républicain lorrain, (consulté le ).
  3. Historique 1914-1918, p. 7.
  4. Jean-Yves Mary 2012, p. 144.
  5. Tué le lors d'un combat vers Charleroi.
  6. Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007
  7. Arrêté relatif à l'attribution de l'inscription AFN 1952-1962 sur les drapeaux et étendards des formations des armées et services, du 19 novembre 2004 (A) NORDEF0452926A Michèle Alliot-Marie
  8. Historique 1914-1918, p. 16-17.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean-Yves Mary, La bataille des trois frontières : mai-juin 1940, Bayeux, Heimdal, , 471 p. (ISBN 978-2-84048-331-1)
  • André Pierre Staub, Histoire de tous les régiments de hussards, Robuchon, (lire en ligne)
  • Arturo Reverte (trad. François Maspero), Le hussard : roman, Paris, Points, coll. « Les grands romans », , 184 p. (ISBN 978-2-02-086481-7, OCLC 470344601) consacré à la campagne d'Espagne du 4e Hussards de 1808 à 1813.
  • Historique du 4e régiment de hussards : campagne 1914-1918, Rambouillet, Librairie nouvelle, 27 p., lire en ligne sur Gallica.
  • capitaine Chaduc, historique du 4e régiment de hussards - Point d'impression du 4e hussards, Laon, 1983
  • "le 4e régiment de hussards", La Feuille de Route no 2, .
  • général Andolenko, Recueil d'historique de l'arme blindée et de la cavalerie, Paris, Eurimprim, 1968.
  • Historique des corps de troupe de l'armée française, Ministère de la Guerre, Paris, 1900

Liens externes[modifier | modifier le code]