1er régiment de chevau-légers lanciers

1er régiment de chevau-légers lanciers
Image illustrative de l’article 1er régiment de chevau-légers lanciers
Chevau-léger lancier de la Grande Armée, gravure de Bellangé illustrant l’Histoire de Napoléon de Laurent de l’Ardèche, 1843

Création
Dissolution 1815
Pays Drapeau de la France France
Allégeance Drapeau de l'Empire français Empire français
Branche Grande Armée
Type Régiment
Rôle Cavalerie
Guerres Guerres napoléoniennes
Commandant Paul Ferdinand Stanislas Dermoncourt (1811-1813)
Jean-Baptiste Nicolas Jacquinot (1813-1815)

Le 1er régiment de chevau-légers lanciers également appelé plus simplement 1er régiment de chevau-légers (1811-1814) ou 1er régiment de lanciers (1815) est une unité de cavalerie française issue du 1er régiment de dragons.

Création et différentes dénominations[modifier | modifier le code]

Le décret du crée neuf régiments de chevau-légers. Les six premiers sont formés à partir de six régiments de dragons, les 7e et 8e à partir de deux régiments de lanciers polonais de la Vistule et le 9e à partir d'un régiment de chasseurs à cheval d'origine allemande[1].

Le 1er régiment de chevau-légers-lanciers est formé à partir du 1er régiment de dragons. Sa composition est fixée à quatre escadrons, avec dépôt à Chartres. Plusieurs instructeurs des lanciers polonais de la Garde impériale sont détachés auprès du régiment pour enseigner le maniement de la lance aux nouvelles recrues[2].

Sous la Première Restauration, l'unité devient le 1er régiment de lanciers du Roi par ordonnance du . Rétabli en tant que 1er régiment de lanciers en [3], il est définitivement dissous le suivant après le second retour des Bourbons[4].

Chefs de corps[modifier | modifier le code]

Le premier commandant du régiment est Paul Ferdinand Stanislas Dermoncourt (1771-1847), colonel du 1er régiment de dragons depuis 1807. Après avoir servi en Russie et au début de la campagne d'Allemagne, il est promu général de brigade le et est alors remplacé à la tête du 1er lanciers par Jean-Baptiste Nicolas Jacquinot (1768-1845). Ce dernier, frère du général Charles Claude Jacquinot, a effectué une grande partie de sa carrière dans les chasseurs à cheval avant d'être nommé major au 5e régiment de hussards en 1809. Il inaugure ses nouvelles fonctions le et participe avec ses lanciers aux campagnes d'Allemagne et de France de 1813 à 1814. Maintenu à son poste par la Première Restauration, il combat en Belgique durant les Cent-Jours. Il est placé en non-activité après la dissolution de son régiment mais renoue un temps avec le service actif de 1821 à 1834, en tant que lieutenant du roi à Besançon et Thionville[5].

Historique[modifier | modifier le code]

Il participe à la campagne de Russie de 1812 au sein du corps d'observation de l'Elbe puis du 1er corps de cavalerie de réserve de la Grande Armée où il est le régiment de cavalerie légère chargé d'éclairer la 1re division de cuirassiers du général Saint-Germain[6]. Son effectif est encore loin d'être au complet car il n'aligne, au , que 223 hommes dont 14 officiers. Quelques jours plus tard, ces cavaliers prennent part à la bataille de Smolensk puis, le , à celle de la Moskova où ils chargent les « flèches » russes sous les ordres du chef d'escadron Dumanoir. Le , le colonel Dermoncourt arrive à Moscou à la tête d'une colonne de renfort[7].

Reformé à partir de la conscription et des cadres restés au dépôt, il participe ensuite à la campagne de 1813 en Allemagne, au sein du 1er corps de cavalerie de la Grande Armée, et combat à Dresde, Leipzig et Hanau. Durant la campagne de 1814 en France, il est au 1er corps de cavalerie où il se distingue lors des batailles de Vauchamps (14 février), de Reims et de Paris.

Lors de la réorganisation des corps de cavalerie le , le 1er régiment de chevau-légers lanciers, renforcé d'éléments du 9e régiment de chevau-légers, garde son numéro mais prend la dénomination de régiment de Lanciers du Roi (n°1). À son retour de l'île d'Elbe, Napoléon, réorganise les différents corps de l'armée. Le décret du rend aux régiments de cavalerie leur numérotation d'avant la Première Restauration. Le régiment reprend donc le nom de 1er régiment de lanciers durant les Cent-Jours et, faisant campagne en Belgique, combat à Waterloo.

À la Seconde Restauration, il est supprimé comme l'ensemble de l'armée napoléonienne par ordonnance du . Le 1er lanciers est en fait définitivement licencié le . La majorité des hommes et des chevaux sont incorporés au nouveau 8e régiment de chasseurs à cheval de la Côte-d'Or. Les lanciers ne disparaissent pas complètement de l'armée française puisque la réorganisation de 1815 impose que le dernier escadron[8] de chaque régiment de cavalerie soit armé de lances.

Personnalités[modifier | modifier le code]

Guillaume Félix Dumanoir (1783-1815)[modifier | modifier le code]

Fils de Jean Louis Lechanoine Dumanoir de Juaye, mestre de camp de Commissaire-Général de la Cavalerie et futur maréchal de camp, et Pétronille Pavée de Provenchères, Félix naît à Paris le . Émigré avec ses parents, il devient page du duc de Weimar en 1795. Rentré en France en 1802, il entre aux gendarmes d’ordonnance de la Garde impériale en 1806 et en sort lieutenant de dragons. Affecté au 9e puis au 17e dragons, il est détaché en Espagne puis affecté comme capitaine au 1er dragons en 1810. Le régiment devenu 1er régiment de chevau-légers en 1811, il en commande le seul escadron envoyé en Russie et est blessé à la Drissa le avant de s'illustrer à la Moskowa où il a son cheval tué le . Aussitôt nommé chef d’escadron, il sert aux côtés de son colonel qui a rejoint à Moscou avec le gros du régiment et est encore blessé à Winkowo le . Rentré de Russie, il prend part aux campagnes de 1813 et 1814 étant contusionné à Culm et blessé à Leipzig . Il meurt décapité par un boulet à Waterloo le . Il était officier de la Légion d'honneur du .

Étendard[modifier | modifier le code]

Lors de sa création, le 1er lanciers conserve l'aigle impériale du 1er régiment de dragons[2]. En 1812, il reçoit un étendard où sont inscrits les noms de batailles suivants : « Ulm, Austerlitz, Iéna, Eylau, Friedland »[7].

1er régiment de lanciers[modifier | modifier le code]

1er régiment de lanciers
Image illustrative de l’article 1er régiment de chevau-légers lanciers
Lanciers de Nemours en 1832

Création
Dissolution
Pays Drapeau de la France France
Type Régiment
Rôle Cavalerie
Ancienne dénomination Lanciers de Nemours
Guerres Campagne des Dix-Jours
Campagne d'Italie (1859)
Guerre franco-allemande de 1870

Le , le 1er régiment de lanciers est recréé.

1830 - 1854[modifier | modifier le code]

Le , le 1er régiment de lancier devient le 6e régiment de lanciers[réf. souhaitée]. Un nouveau 1er régiment de lanciers est formé le [9] avec le 1er régiment de chasseurs à cheval[réf. souhaitée]. Stationné à Cambrai, il est baptisé lanciers de Nemours. En 1832, le 1er lanciers est, durant la campagne des Dix-Jours[9], à l'armée du Nord et au corps d'observation de la Meuse.

Il reprend son nom de 1er régiment de lanciers après la révolution de 1848[9].

Second Empire[modifier | modifier le code]

En 1859, le régiment participe à la campagne d'Italie contre les Autrichiens. Il participe à la guerre franco-prussienne de 1870. Par arrêté ministériel du 14 août 1871, il est transformé en 14e régiment de dragons[9].

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Historiques des régiments de l'armée française : 1er régiment de lanciers, Paris, Librairie militaire de J. Dumaine, , 12 p. (lire en ligne).
  • Jérôme Croyet, « Le 1er chevau-légers lanciers », Traditions, Éditions du Quotidien, no 3,‎ , p. 26-32 (ISSN 2427-2744).
  • Jean-Baptiste Duvergier : Lois, décrets, ordonnances, règlements, avis du conseil-d'État T19 ;
  • Olivier Lapray "Les chevau-légers français en Russie", revue Traditions n°3,  ;
  • François Joseph Michel Noel, LJM Carpentier : Nouveau dictionnaire des origines, inventions et découvertes T4 ;
  • Adrien Pascal : Histoire de l'armée et de tous les régiments T4 ;

Notes et références[modifier | modifier le code]

  • Les ouvrages cités en bibliographie
  1. Lapray 2015, p. 52.
  2. a et b Croyet 2015, p. 26.
  3. Historiques des régiments de l'armée française 1846, p. 1.
  4. Croyet 2015, p. 32.
  5. Benoît Lorenzini, « Parcours d'officiers des chevau-légers lanciers », Traditions, Éditions du Quotidien, no 3,‎ , p. 97-98 (ISSN 2427-2744).
  6. Olivier Lapray, « Les chevau-légers français en Russie », Traditions, Éditions du Quotidien, no 3,‎ , p. 52-70.
  7. a et b Croyet 2015, p. 28.
  8. Le 6e escadron.
  9. a b c et d « 14dragonsh », sur cavaliers.blindes.free.fr (consulté le ).