Régiments français de hussards

Les régiments français de hussards sont des régiments de cavalerie légère française regroupant les hussards.

Dans l'armée française, les hussards apparaissent en 1637 lors de la guerre de Trente Ans, mais ils ne forment une arme distincte dans la cavalerie qu'en 1776. Servant d'éclaireurs, chargés de harceler l'adversaire, les hussards s'illustrent dans des batailles majeures, capturant notamment en 1795 la flotte hollandaise prise dans les glaces, faisant capituler la forteresse de Stettin.

Par tradition issue de l'Ancien Régime, les régiments français de hussards portent le nom de leur propriétaire fondateur ou le plus marquant[note 1].

Charge du 4e régiment de hussards à la bataille de Friedland d'après Édouard Detaille.

Les cinq premiers régiments dans l'ordre de leurs numéros depuis le sont les suivants :

Ces 5 régiments, du fait de leur ancienneté, sont traditionnellement désignés par le vieux terme de houzard. Ainsi on parle par exemple de Bercheny Houzards pour désigner le 1er RHP, de Chamborant Houzards pour désigner le 2e RH ou d’Esterhazy-Houzards pour le 3e régiment de hussards.

À partir du nouveau 6e régiment de hussards (ex-no 7), les régiments sont hussards et non plus « houzards ».

Origines[modifier | modifier le code]

Ancien Régime[modifier | modifier le code]

Révolution française, Consulat et Premier empire[modifier | modifier le code]

Hussard du 4e régiment de la Grande Armée en 1809 d'après Hippolyte Bellangé, illustration du livre de P.-M. Laurent de L’Ardeche Histoire de Napoléon, 1843

Les 6 régiments de hussards de 1789 deviennent 14 sous la Révolution et sont réduits à 10 en 1803. Deux régiments supplémentaires sont créés en 1810 avec les hussards hollandais et le doublement du 9e en Espagne.

Révolution et Consulat[modifier | modifier le code]

Par ordonnance du les régiments de hussards sont composés de quatre escadrons, chacun de deux compagnies qui sont sous le commandement et l'autorité d'un chef d'escadrons.
La compagnie est la même en officiers et sous-officiers que celle des régiments de cavalerie, à la seule différence qu'elle est à soixante-sept dans les régiments de hussards, et celle de cavalerie n'est que de soixante-cinq, ce qui porte le régiment sur pied de paix à 699, tout compris, dont 653 montés.
Les compagnies de cavalerie augmentée seulement de treize hommes sur le pied de guerre, le seront de vingt-cinq dans les régiments de hussards, ce qui portera la force à 899 dont 853 montés[1].

En 1791, les régiments sont numérotés dans l'ordre d'ancienneté de création :

Le , l’escadron des Hussards de la Mort est créé par l'Assemblée nationale et est constitué de près de 200 volontaires parisiens.

Le voit la création d’un autre corps franc de hussard, dit Hussards défenseurs de la Liberté et de l'Égalité (ou Légion de Boyer), constitué d’un escadron de 200 hommes, par le citoyen Boyer, unité qui sera rattachée le au 7e régiment de hussards.

Le , le 4e Hussards (ex-régiment de Saxe Houzards) émigra dans sa presque totalité. Il ne fut pas recomplété mais supprimé de l'ordre de bataille et les régiments furent renumérotés à partir du numéro 5 (Colonel-Général) qui prit le numéro 4 et ainsi de suite. Après la trahison du 4e régiment de hussards, le 6e régiment de hussards devient donc 5e régiment de hussards qui garde l'uniforme, les traditions et l'ensemble des personnels du 6e hussards. C’est donc le 5e régiment de hussards qui est héritier.

Premier Empire[modifier | modifier le code]

Restauration, Monarchie de Juillet et Seconde république[modifier | modifier le code]

Louis-Philippe, duc d'Orléans et futur roi des Français (1773-1850) en uniforme de colonel-général des Hussards sous la Restauration.

Second empire[modifier | modifier le code]

De la Troisième république à l'époque contemporaine[modifier | modifier le code]

VBL du 1RHP en Afghanistan

« Tout hussard qui n’est pas mort à trente ans est un jean-foutre, et je m’arrange pour ne pas dépasser ce terme »

— Antoine Charles Louis de Lasalle (surnommé le « général hussard », il mourut après trente ans, à 34 ans)

Régiments de hussards français, en activité au 31 décembre 2021[modifier | modifier le code]

Régiments dissous[modifier | modifier le code]

Les hussards dans la culture française[modifier | modifier le code]

  • L’expression « à la hussarde » signifie aujourd’hui : « avec brutalité et précipitation ; sans raffinements ni délicatesses »[3]. Il s’agit probablement d’une référence aux charges, ou attaques des hussards. Dans le domaine militaire, l’on retrouve cette expression dans une lettre de Frédéric II de Prusse datée de 1756, décrivant sa tactique prudente pendant la bataille de Lobositz contre l’Autriche « …il faut bien se garder de les attaquer à la housarde. »[4]. Cette phrase a été utilisée dans un contexte civil au moins depuis 1815, année pendant laquelle Paul-Louis Courier, dans une lettre de adressée à sa femme, écrivait : « Le curé ayant appris que j'avais une femme jeune et jolie fit là-dessus des commentaires à la housarde qui réjouirent fort la compagnie… »[5]. Ce n’est qu'en 1866 qu’un dictionnaire de langue française, Le Littré, mentionne cette locution, possédant le sens énoncé ci-dessus : « à la hussarde , à la housarde, à la façon des hussards, sans retenue »[6].

Memorabilia[modifier | modifier le code]

La collection « historique des hussards », qui a acquis une réputation internationale, rassemble plus de 15 000 objets évoquant 400 ans d’histoire, du XVIe au XXe siècle, dans trente pays différents. Elle a été constituée à partir de 1955 par Marcel Boulin, alors conservateur du musée, pour lier l'élevage du cheval anglo-arabe à la présence des régiments de hussards en garnison à Tarbes. La présentation au public, dans le musée rénové, suivra un déroulement chronologique de l'épopée des hussards de 1545 à 1945. Le parcours muséographique, faisant appel aux nouvelles technologies multimédia, permettra de découvrir deux cents mannequins et bustes, six cents armes et une centaine de peintures d'artistes tels que Horace Vernet, Ernest Meissonnier ou Édouard Detaille

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Études historiques[modifier | modifier le code]

  • L. Fallou, Nos hussards 1692-1902, Lavauzelle, 2008, 352p, (ISBN 978-2-7025-1019-3)
  • André Jouineau et Jean-Marie Mongin, Les Hussards français : Tome 1, De l'Ancien Régime au Consulat, Histoire & Collections, 2004, 82p, (ISBN 978-2-915239-02-7)
  • Gérard Massoni, Histoire d'un régiment de cavalerie légère : Le 5e Hussards de 1783 à 1815, Archives & culture, 2007, (ISBN 978-2911665905)
  • Abbé Staub, Histoire des régiments de hussards, Lavauzelle, 2008, 344p, (ISBN 978-2-7025-0991-3)
  • Radoslaw Sikora, hussards, la terreur de l'Est, dans Art de la Guerre, n° 9, août-, p. 66-75.
  • Yves Barjaud, Les Hussards : Trois siècles de cavalerie légère en France, Lausanne, Favre, , 307 p. (ISBN 2-8289-0333-8, lire en ligne)
  • Louis Susane, Histoire de la Cavalerie Française (ISBN 978-2-8289-0333-6 et 2-8289-0333-8)
  • Édouard Desbrière et Maurice Sautai, La Cavalerie de 1740 à 1789, Berger-Levrault & Cie (1re éd. 1906), 131 p.
  • Liliane & Fred Funcken : L'Uniforme et les Armes des soldats de la guerre en dentelle (XVIIIe siècle), Tome 2 1700-1800 France,Grande-Bretagne et Prusse :cavalerie et artillerie - Autres pays : infanterie, cavalerie, artillerie, Casterman 1976 (ISBN 2203143169)
Articles

Œuvres romanesques[modifier | modifier le code]

Filmographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

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Notes[modifier | modifier le code]

  1. Sous l'Ancien régime, les régiments étaient à la charge d'un propriétaire, souvent noble, qui commandait et qui subvenait à son équipement.

Références[modifier | modifier le code]

  1. État militaire de 1789 page 385
  2. Trompette, Géricault
  3. CNRTL, article « hussard ».
  4. Jean-Charles Laveaux, Vie de Frédéric II, roi de Prusse : « accompagnée d'un grand nombre… », Strasbourg, 1787, pp. 213 et 218.
  5. Lettres écrites de France et d'Italie (1787-1812), Bibliothèque nationale, 1868, p. 183
  6. Emile Littré, Dictionnaire de la langue française, vol. III, Paris, 1866.