Liste des accidents ferroviaires en France en 1920

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La liste des accidents ferroviaires en France en 1920, est une liste non exhaustive, chronologique.

Janvier[modifier | modifier le code]

  •  : À Saint-Ouen, vers 18 heures, chemin de La Chapelle (devenu en 1944 rue du Docteur Bauer), le passage à niveau du raccordement des docks avec la ligne de Petite Ceinture, dépourvu de toute signalisation, est fermé quand un taxi en défonce la barrière et est pris en écharpe par un train de marchandises qui le broie et le traine sur une cinquantaine de mètres. Des cinq occupants, trois sont tués, deux grièvement blessés[1].
  •  : Sur la ligne de Tours à Vierzon, entre les gares de Chenonceaux et de Bléré-La Croix, un train déraille à 9 heures 15. Le chef de train est tué[2].
  •  : Vers 7 heures, un train de la Société métallurgique de Normandie de Colombelles transportant des ouvriers vers les hauts-fourneaux de Caen déraille à une bifurcation. On dénombrera sept morts et quarante-et-un blessés[3].
  •  : Sur la ligne Caen-Le Mans, en gare de La Guierche, vers 1 heure, un train de voyageurs percute un convoi de marchandises en manœuvre. Le serre-frein du train tamponné et une voyageuse sont tués, onze personnes sont blessées[4].

Février[modifier | modifier le code]

  •  : Sur la ligne Lyon-Paris, près de Dijon, à la gare de triage de Perrigny, vers minuit, l'express Lyon-Paris percute un train de marchandises. Les trois premières voitures s'écrasent contre la locomotive et le tender renversés. La collision fera dix-huit morts et une soixantaine de blessés[5]. La responsabilité en sera attribuée au mécanicien du train tamponneur, qui n'aurait pas respecté un signal d'arrêt[6].

Mars[modifier | modifier le code]

  •  : Alors qu'un mouvement de grève affecte les réseaux, sur la ligne Tours-Vierzon, près de la gare de Véretz, vers 23 heures, la machine et douze wagons d'un train de marchandises déraillent. Le chef de train est tué[7].
Déraillement de l'express de Cherbourg le 17 avril 1920
  •  : Sur la ligne Paris-Strasbourg, vers 1 heure, entre les gares de Lérouville et d'Ernecourt-Loxéville, un train de marchandises descendant vers Bar-le-Duc, dont le mécanicien gêné par le brouillard, n'a pas observé les signaux d'arrêt, percute l'express Metz-Paris arrêté au sémaphore de Cousances-les-Triconville. Le fourgon de queue et la dernière voiture du train tamponné sont écrasés; on en tirera un mort et neuf blessés[8].

Avril[modifier | modifier le code]

  •  : À 18 heures 45, à 500 mètres de la gare de Verneuil-Vernouillet, l'express Paris-Cherbourg déraille au passage de travaux de voie non signalés (rail ôté). Le fourgon de tête et sept voitures se renversent. Bilan : un mort et trente-cinq blessés. Aristide Briand, passager du train, est indemne[9].

Mai[modifier | modifier le code]

  •  : Sur la ligne Paris- Dijon, en gare des Laumes, vers 6 heures 15, le rapide Marseille-Paris aborde une zone de travaux de voie à une vitesse excessive et déraille. La locomotive, le tender, le fourgon et la voiture de tête se renversent. Un élève de l'École centrale, chauffeur stagiaire sur la machine, est tué, et dix sept personnes sont blessées[10].

Juin[modifier | modifier le code]

Juillet[modifier | modifier le code]

  •  : à l'entrée de la gare des Aubrais, à 16 heures 15, un aiguillage dépendant du poste A, dont le mécanisme électro-pneumatique est déréglé, modifie brutalement l'itinéraire au passage de la sixième voiture du train Paris-Orsay-Nantes, provoquant le déraillement du reste du convoi, bondé de vacanciers. On dénombrera sept morts et vingt blessés[12].

Août[modifier | modifier le code]

  •  : Entre Tours et Vierzon, le matin, au lieudit La Lande, un tronc d'arbre tombe d'un train de marchandises Bourges-Tours, et fait dérailler la suite du convoi, composé de wagons plates-formes transportant des roulottes de forains et leurs occupants. Bilan, deux morts et dix blessés[13].

Septembre[modifier | modifier le code]

  •  : nouveau déraillement en gare des Aubrais, pratiquement au même endroit que le précédent. À 14 heures, l'express no 11, Paris-Bordeaux franchit à vitesse excessive (70 km/h) un aiguillage, dépendant cette fois du poste B, le dirigeant sur une voie déviée alors que le mécanicien du train affirmera lors de l'enquête qu'un signal vert lui indiquait le passage sur une voie directe. La machine, le fourgon et les cinq voitures de tête se renversent. L'accident fera un mort et trente-deux blessés[14].
  • - La Rochelle : une locomotive américaine récemment livrée au réseau de l'État est immobilisée sur un quai du port de La Pallice (commune de La Rochelle) à la suite du déraillement de son tender. À 17 heures 25, alors qu'une équipe d'ouvriers du dépôt de La Rochelle vient de terminer le relevage, la chaudière explose, faisant onze morts, dont un enfant de treize ans assistant à l'opération, et huit blessés[15].
  • - Vers 20 heures 20, en gare de Marsac (Creuse), sur la ligne à voie unique de Guéret à Saint-Sulpice-Laurière, un train de voyageurs Limoges-Guéret est à l'arrêt lorsqu'il est percuté par le train de marchandises dont il attendait le passage. Les deux locomotives et dix voitures et wagons sont détruits, le chef du tain tamponneur est tué, huit voyageurs sont blessés[16].
  •  : À 13 heures, sur la ligne Nantes-Quimper, quatre kilomètres avant la gare de Vannes, une machine haut-le-pied percute un train de ballast en cours de déchargement insuffisamment protégé, sur lequel le mécanicien, le chauffeur et un ouvrier sont tués, et huit autres cheminots blessés[17].
  •  : Sur la ligne des Invalides, vers 1 heure, collision entre deux trains de marchandises à Issy-les-Moulineaux, au niveau de la halte d'Issy-Plaine. Le mécanicien du train tamponné est tué, le chauffeur et le chef de train sont blessés[18].
  •  : Sur la ligne de Perpignan à Arles-sur-Tech, à 6 heures 15, les trois dernières voitures du train venant d'Arles se renversent près d'Amélie-les-Bains, faisant un mort et trois blessés[19].
  •  : Entre Saint-Nazaire et le camp de Montoir-de-Bretagne[20], vers 8 heures, un wagon d'un train ouvrier déraille et se couche par suite d'une erreur d'aiguillage. Bilan: un mort et quinze blessés[21].

Octobre[modifier | modifier le code]

  • - Sur la ligne Paris-Mantes par Poissy, en gare de Houilles, à 19 heures 25, un train de marchandises déraille et défonce une cabine de signalisation. Immédiatement après, survient un semi-direct Paris-Mantes, qui percute et escalade à pleine vitesse les débris obstruant les voies dans les deux sens de circulation. Des voitures disloquées et se chevauchant, on tirera quarante-cinq morts et soixante blessés[22], dont plusieurs décèderont par la suite[23]. Le lendemain, à la sortie du pont d'Asnières, un express prendra en écharpe un train de banlieue, faisant un mort et quarante blessés[24]. Son mécanicien sera condamné à 100 F d'amende en correctionnelle[25].
  • - À la sortie de Nîmes, de nuit, sur la ligne de Nîmes à Avignon, à la bifurcation de Grézan, un train de voyageurs pour Remoulins percute un train de marchandises pour Miramas, et sept voitures déraillent. Le tamponnement fait un mort (un conducteur[26] du train tamponneur) et huit blessés[27].
  • - Sur le réseau départemental à voie métrique des Chemins de fer du Morbihan, peu après son départ de la gare de Locminé, un train de voyageurs pour Pontivy rencontre dans une courbe de la voie unique un train de marchandises venant de Ploërmel. Dans le choc, les deux locomotives et plusieurs wagons déraillent; un chauffeur est tué, l'autre chauffeur, les deux mécaniciens et un conducteur[26] sont blessés[28].
  • - Sur la ligne Cognac-Barbezieux du réseau à voie métrique des Chemins de fer économiques des Charentes, près de la halte de Saint-Eugène, un train de voyageurs à l'arrêt dans une rampe est percuté par un autre le suivant de trop près, qui broie ses deux dernières voitures, tuant le conducteur[26] de queue et un voyageur, et faisant également trois blessés[29].
  • - Vers 21 heures 40, à la sortie de la gare de Chartres, l'express Paris-Brest est pris en écharpe à la bifurcation des lignes de Bretagne et du Sud-Ouest par un train de marchandises venant de Niort dont le frein à air est défaillant, et dont la locomotive se couche après avoir broyé deux wagons postaux et une voiture de voyageurs. La collision fait un mort et une quarantaine de blessés[30].

Novembre[modifier | modifier le code]

  • - Sur le réseau du Tramway de Cherbourg, à un passage à niveau de la ligne de desserte du port, un tramway électrique remorquant une baladeuse est percuté par une rame de wagons de marchandises. Une voyageuse est tuée, vingt autres personnes sont blessées[31].
  • - À 19 heures 30, sur la ligne de Pamiers à Limoux, un train venant de Belvèze-du-Razès déraille à un passage à niveau trois kilomètres avant Limoux. La locomotive dévale le remblai, le mécanicien est tué, quelques voyageurs sont légèrement blessés[32].
  • - Au poste 4 du triage de Perrigny, près de Dijon, vers 19 heures, un express Paris-Lyon est percuté par un train de marchandises, dont le mécanicien est tué. Le chauffeur et le conducteur[26] chef sont blessés, mais tous les voyageurs du train tamponné, dont quatre voitures ont déraillé, sont indemnes[33].

Décembre[modifier | modifier le code]

  • - Peu après 9 heures, sur la ligne Calais-Lille, à la sortie de la gare d'Armentières, dans une tourmente de neige, un train de voyageurs venant de Saint-Omer et se dirigeant vers Lille est pris en écharpe à une bifurcation par un train de charbon venant de Lille, dont le mécanicien n'a pas vu le signal d'arrêt. Dans la collision, le tender et les deux voitures de tête, bondées, du train tamponné sont écrasés. On dénombrera onze morts et une trentaine de blessés[34].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Liste des accidents ferroviaires en France dans les années 1920 » (voir la liste des auteurs).

Références[modifier | modifier le code]

  1. Le Matin du 2 janvier 1920, p. 1.
  2. Le Matin du 10 janvier 1920, p. 3.
  3. Le Figaro du 11 janvier 1920, p. 2; Le Petit Parisien du 11 janvier 1920, p. 3
  4. Le Figaro du 25 janvier 1920, p. 2.
  5. Le Petit Parisien du 6 février 1920, p. 1.
  6. Le Petit Parisien du 7 février 1920, p. 2.
  7. Le Matin du 6 mars 1920, p. 2.
  8. Le Petit Journal du 22 mars 1920, p. 3.
  9. Le Petit Journal du 18 avril 1920, p. 1.
  10. Le Matin du 4 mai 1920, p. 1.
  11. Le Petit Parisien du 23 juin 1920, p. 3.
  12. Le Petit journal des 6 et 7 juillet 1920
  13. Le Figaro du 3 août 1920, p. 2.
  14. Le Petit Parisien du 4 septembre 1920, p. 1; Le Petit Journal du 5 septembre 1920, p. 3
  15. Courrier de La Rochelle, le 4 septembre 1920; Le Petit Parisien du 5 septembre 1920, p. 3 et Le Temps du 5 septembre 1920, p. 4.
  16. Le Matin du 9 septembre 1920, p. 3.
  17. Le Matin du 11 septembre 1920, p. 3.
  18. Le Petit Parisien du 16 septembre 1920, p. 2.
  19. Le Temps du 20 septembre 1920, p. 4.
  20. Construit par les Américains à partir de 1917 pour les besoins de la guerre (voir :les Américains à Montoir-de-Bretagne.
  21. Le Figaro du 26 septembre 1920, p. 2.
  22. Le Petit Journal du 11 octobre 1920, p. 1-2.
  23. Le Temps du 20 octobre 1920, p. 3
  24. Le Petit Parisien du 11 octobre 1920, p. 1-2.
  25. Le Petit Parisien du 24 décembre 1920, p.2.
  26. a b c et d À ne pas confondre avec le mécanicien : il s'agit d'un agent de sécurité imposé par l'article 17 de l'ordonnance du 15 novembre 1846 modifiée par décret du 1er mars 1901 portant règlement d'administration publique sur la police, la sûreté et l'exploitation des chemins de fer, selon lequel « chaque train de voyageurs, de marchandises ou mixte devra être accompagné : - 1° d'un mécanicien et d'un chauffeur par machine (...)- 2° du nombre de conducteurs et de garde-freins qui sera déterminé, suivant le nombre des véhicules, suivant les pentes, et suivant les appareils d'arrêt ou de ralentissement, par le ministre des Travaux publics, sur la proposition de la Compagnie…»
  27. Le Matin du 19 octobre 1920, p. 2.
  28. Le Temps du 22 octobre 1920, p. 4.
  29. Le Temps du 26 octobre 1920, p. 4.
  30. Le Petit Parisien du 1er novembre 1920, p. 1
  31. Le Temps du 10 novembre 1920, p. 3.
  32. Le Temps du 18 novembre 1920, p. 3.
  33. Le Temps du 27 novembre 1920, p. 3.
  34. Le Petit Parisien des 13 décembre 1920, p. 1, et 14 décembre 1920, p. 1 et 2.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]