Cheval en Libye

Cheval en Libye
Image illustrative de l’article Cheval en Libye
Série de timbres à l’effigie des traditions équestres libyennes.

Espèce Cheval
Statut natif (importé sous l'Antiquité)
Races élevées Barbe, Arabe-Barbe, Arabe
Objectifs d'élevage Selle et traction

Le cheval en Libye, comme dans les autres pays d'Afrique du Nord, correspond à une tradition ancienne, et se distingue par des fantasias et des courses hippiques. Au terme des deux guerres civiles des années 2010, ces activités sont réorganisées. L'élevage local concerne de nombreux chevaux croisés ainsi que deux lignées pures, l'Arabe et le Barbe.

Histoire[modifier | modifier le code]

L'utilisation du cheval sur le territoire libyen remonte au moins au XIIIe siècle av. J.-C.[1], un détachement militaire égyptien ayant capturé les 14 chariots d'un chef libyens en −1 229[2]. C'est aussi par la Libye que l'usage du char gagne le Sahara Libyen-berbère[1]. L'établissement de comptoirs Phéniciens au XIe siècle av. J.-C. permet de diffuser le cheval jusqu'au détroit de Gibraltar[1].

Les courses de char sont connues dans l'Antiquité, et enseignées aux Grecs[2]. Hérodote rapporte l'usage du char à 4 chevaux par les Garamantes du Fezzan[2]. Septime Sévère est réputé avoir exporté des chevaux de course libyens vers la Britannia[2].

La tradition des courses hippiques modernes en Libye remonte à leur création en 1959, sous l'autorité du ministère de l'agriculture[3]. Le colonel Kadhafi en transfère l’exercice aux autorités militaire dès son arrivée au pouvoir, entraînant la disparition de l'industrie d'élevage du Pur-sang en Libye[3]. En 2004, l'élevage du Pur-sang est de nouveau autorisé, et par là les importations de ces animaux depuis le Royaume-Uni et les États-Unis[3]. En 2012, les courses de chevaux sont à leur tour officiellement ré-autorisées et réorganisées[3].

Le , l'autorité générale pour les courses hippique a organisé la première édition de la Peace Cup for Libya à l'hippodrome Abu Sittah de Tripoli, une série de courses hippiques tenues chaque semaine, dont la première édition a attiré 350 jockeys venus de tout le pays[4]. Une parade équestre traditionnelle s'est tenue dans le district de Tajoura, à Tripoli, pendant un festival équestre le [5]. Avec la reprise officielle des activités équestres, le coût du harnachement traditionnel s'est envolé, pouvant atteindre l'équivalent de 6 000 euros pour les selles les plus chères, décorées en argent, fin 2017[6].

Pratiques[modifier | modifier le code]

Statue équestre à Green Square, à Tripoli.

La Fédération équestre arabe libyenne est membre de la Fédération équestre internationale (FEI) depuis 1970[7]. Le pays n'a pas décroché de médaille dans les compétitions gérées par la FEI[7].

L'autorité libyenne des courses de chevaux (الْهَيْئَـةُ الْلِّيبِيـةُ لِسِبَـاقِ الْخَيْـلْ), créée en 2013 à Tripoli sur décision du conseil des ministres, gère l'organisation du sport hippique dans tout le pays[8].

Les courses hippiques, organisées entre autres à Zaouïa chaque vendredi, permettent à la population d'avoir une distraction, et de relancer l'artisanat de confection des selles et des harnachements traditionnels[9]. Ces courses se doublent de fantasias[6].

Élevage[modifier | modifier le code]

Les guerres civiles libyennes, en 2011 puis en 2014, ont nui a l'élevage local. Le Barbe libyen, peu connu hors des frontières de son pays, est l'une des races locales élevées en Libye[10]. Il existe cependant de nombreux chevaux de races croisées, qui ne permettent plus forcément de distinguer les deux lignées ancestrales que sont le Barbe et l'Arabe[11].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c (en) J. D. Fage, John Desmond Clark et Roland Anthony Oliver, The Cambridge History of Africa, vol. 2 : From CA. 500 B.C. to A.D. 1050, Cambridge ; London ; New York etc, Cambridge University Press, , 840 p. (ISBN 0-521-21592-7 et 9780521215923), p. 279.
  2. a b c et d Malcolm, Loslenben et Nevins 2015, p. 113.
  3. a b c et d (en-US) Gabriel Harrison, « Horse racing season begins in Tripoli », sur Libya Herald (consulté le ).
  4. (en) « Libya Horse Racing », sur www.libyaobserver.ly, The Libya Observer (consulté le ).
  5. (en) « Traditional Horse Riding - Tajoura », sur www.libyaobserver.ly, The Libya Observer (consulté le ).
  6. a et b « En Libye, les fantasias perpétuent culture et tradition malgré le chaos », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le ).
  7. a et b (en) « NATIONAL FEDERATION - LIBYA - (LBA) », sur data.fei.org/ (consulté le ).
  8. (en-US) « Libyan horse racing authority », sur الْهَيْئَـةُ الْلِّيبِيـةُ لِسِبَـاقِ الْخَيْـلْ,‎ (consulté le ).
  9. (en) « Libyan's enjoying horse racing to escape chaos in the country », sur Africanews, (consulté le ).
  10. (en) Rick Parker, Equine science, Delmar, Cengage Learning, , 608 p. (ISBN 978-1-111-13877-6 et 111113877X, OCLC 775364242, lire en ligne), p. 62.
  11. Ernst Hufnagl, Libyan mammals, Oleander Press, (ISBN 0-902675-08-7 et 9780902675087, OCLC 770176, lire en ligne), p. 68.

Annexes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • [Malcolm, Loslenben et Nevins 2015] Peter Malcolm, Elie Loslenben et Debbie Nevins, « Horses », dans Libya, Cavendish Square Publishing, LLC, coll. « Cultures of the World », , 3e éd., 144 p. (ISBN 1502607999 et 9781502607997)