Élections aux Cortes de Castille-et-León de 2022

Élections aux Cortes de Castille-et-León de 2022
81 représentants des Cortes
(majorité absolue : 41 représentants)
Type d’élection Élections législatives de communauté autonome
Campagne du au
Corps électoral et résultats
Inscrits 2 094 623
Votants 1 230 599
58,75 % en diminution 7
Votes exprimés 1 204 994
Votes blancs 12 170
Votes nuls 13 435
PP – Alfonso Fernández Mañueco
Voix 382 157
31,40 %
en diminution 0,1
Représentants élus 31 en augmentation 2
PSOE – Luis Tudanca
Voix 365 434
30,02 %
en diminution 4,8
Représentants élus 28 en diminution 7
Vox – Juan García Gallardo
Voix 214 668
17,64 %
en augmentation 12,1
Représentants élus 13 en augmentation 12
Unidas Podemos – Pablo Fernández
Voix 62 138
5,11 %
en diminution 2,2
Représentants élus 1 en diminution 1
Cs – Francisco Igea
Voix 54 721
4,50 %
en diminution 10,4
Représentants élus 1 en diminution 11
UPL – Luis Mariano Santos
Voix 52 098
4,28 %
en augmentation 2,2
Représentants élus 3 en augmentation 2
XIe législature
Diagramme
Président de la Junte
Sortant Élu
Alfonso Fernández Mañueco
PP
Alfonso Fernández Mañueco
PP
elecciones2022ccyl.es

Les élections aux Cortes de Castille-et-León de 2022 (en espagnol : elecciones a las Cortes de Castilla y León de 2022) se tiennent le , afin d'élire les 81 représentants de la XIe législature des Cortes de Castille-et-León, pour un mandat de quatre ans.

Ces élections sont convoquées avec quinze mois d'avance sur le terme naturel de la législature par le président de la Junte Alfonso Fernández Mañueco, qui rompt à cette occasion la coalition entre le Parti populaire et Ciudadanos, formée en .

La campagne tourne autour de la question de l'exode rural, qui frappe particulièrement la Castille-et-León, ce qui engendre l'émergence de candidatures territoriales, ainsi que la défense du modèle agricole de la part des partis de droite. Si le Parti populaire domine les sondages, son avance diminue à mesure que le scrutin se rapproche.

Marqué par la courte victoire du Parti populaire, au pouvoir depuis , le scrutin voit une percée du parti d'extrême droite Vox, la quasi-disparition de Ciudadanos, précédemment troisième force politique régionale, et l'irruption avec force des partis localistes, dont Soria ¡Ya! (es) qui s'impose dans la circonscription de Soria, ce qui entraîne un recul du Parti socialiste, vainqueur du précédent scrutin.

Près d'un mois après le scrutin, le PP et Vox concluent un accord de coalition.

Contexte[modifier | modifier le code]

Coalition PP-Ciudadanos[modifier | modifier le code]

Lors des élections parlementaires du 26 mai 2019, le Parti socialiste (PSOE) l'emporte à la majorité relative, avec 35 représentants sur 81, s'arrogeant sa première victoire depuis 32 ans dans ce fief du Parti populaire (PP). Celui-ci termine deuxième avec 29 sièges, et la formation d'une majorité dépend de Ciudadanos (Cs), troisième parti des Cortes avec 13 élus[1].

Le Parti populaire et Ciudadanos s'entendent environ trois semaines plus tard sur un accord programmatique[2] avant de se mettre d'accord peu après sur la formation d'un gouvernement de coalition de dix membres, répartis entre six conservateurs et quatre libéraux[3]. Le , Alfonso Fernández Mañueco est élu président de la Junte de Castille-et-León par 41 voix pour, 38 voix contre et deux abstentions[4].

Censure ratée et rupture de la coalition[modifier | modifier le code]

Le chef de file du PSOE Luis Tudanca annonce le le dépôt d'une motion de censure à l'encontre d'Alfonso Fernández Mañueco, sans disposer des voix nécessaires pour la faire voter à la majorité absolue, justifiant ce choix par sa volonté d'empêcher le gouvernement autonome de dissoudre les Cortes, comme l'avait fait quelques heures plus tôt la présidente de la communauté de Madrid Isabel Díaz Ayuso, en conséquence d'une motion de censure souscrite en région de Murcie par le PSOE et Ciudadanos et qu'elle souhaitait éviter dans sa propre communauté autonome[5]. La motion est repoussée douze jours plus tard par 37 voix pour, 41 voix contre et trois abstentions, Luis Tudanca ayant rallié seulement les deux voix des représentants de Unidas Podemos tandis que le PP, Cs et Vox s'y opposaient et que deux partis locaux et une dissidente de Ciudadanos faisaient le choix de l'abstention[6]. La perte de la majorité absolue par le gouvernement en raison de cette dissidence engendre une perte de confiance du PP envers Cs, qui ne sera jamais totalement résorbée, en dépit des signaux de loyauté régulièrement envoyés par les libéraux aux conservateurs[7].

Le , Alfonso Fernández Mañueco révoque les quatre conseillers de Ciudadanos membres de son gouvernement et prononce la dissolution des Cortes, convoquant les électeurs aux urnes le , quelques jours seulement avant le vote en séance plénière du projet de loi de finances pour 2022, pour lequel l'exécutif ne disposait pas de majorité faute de s'être entendu avec le représentant du parti local Pour Ávila[8]. Le président de la Junte invoque comme justification les échanges entre Ciudadanos et Pour Ávila sur un certain nombre d'amendements au projet de loi de finances — qui concernaient exclusivement les départements exécutifs gérés par les libéraux — qui auraient constitué les prémices d'une motion de censure disposant du soutien du Parti socialiste[7]. La veille de cette décision, Alfonso Fernández Mañueco avait pourtant assuré à la présidente de Ciudadanos Inés Arrimadas qu'il n'avait aucune intention d'anticiper les élections et qu'il continuait de travailler sur le vote du budget de la communauté autonome[9].

Mode de scrutin[modifier | modifier le code]

Les Cortes de Castille-et-León (Cortes de Castilla y León) sont une assemblée parlementaire monocamérale constituée de représentants (procuradores[10]) élus pour une législature de quatre ans au suffrage universel direct selon les règles du scrutin proportionnel d'Hondt par l'ensemble des personnes résidant dans la communauté autonome où résidant momentanément à l'extérieur de celle-ci, si elles en font la demande.

Convocation du scrutin[modifier | modifier le code]

Conformément à l'article 21 du statut d'autonomie, les Cortes sont élues pour un mandat de quatre ans[10]. Puisque la Castille-et-León ne relève plus depuis la réforme statutaire de du régime électoral de droit commun — qui prévoit de facto la convocation des élections parlementaires le même jour que les élections municipales —, les Cortes élues en cas de dissolution anticipées accomplissent une législature de quatre ans[11].

L'article 16 de la loi électorale castillane du précise que les élections sont convoquées au moyen d'un décret du président de la Junte de Castille-et-León. Celui-ci fixe la date du scrutin, qui doit se tenir entre 54 et 60 jours après l'entrée en vigueur du décret, qui se produit pour sa part dès sa publication au Bulletin officiel de Castille-et-León, celle-ci ayant lieu le lendemain de la signature[12].

Nombre de représentants par circonscription[modifier | modifier le code]

L'article 21 du statut dispose que « la province constitue la circonscription électorale, chacune se voyant assigner trois représentants, et un représentant supplémentaire par tranche de 45 000 habitants ou fraction de 22 500 »[10]. Le décret de dissolution du répartit les sièges entre les neuf circonscriptions de la façon suivante[13] :

Circonscriptions Représentants Carte
Valladolid 15 nombre de représentants par circonscription
León 13
Burgos 11
Salamanque 10
Ávila, Palencia et Zamora 7
Ségovie 6
Soria 5

Présentation des candidatures[modifier | modifier le code]

Peuvent présenter des candidatures[14],[15],[16] :

  • les partis et fédérations de partis inscrits auprès des autorités ;
  • les coalitions de partis et/ou fédérations inscrites auprès de la commission électorale au plus tard dix jours après la convocation du scrutin ;
  • les groupes d'électeurs bénéficiant du parrainage d'au moins 1 % des électeurs de la circonscription.

Répartition des sièges[modifier | modifier le code]

Seules les listes ayant recueilli au moins 3 % des suffrages exprimés — ce qui inclut les bulletins blancs — dans une circonscription peuvent participer à la répartition des sièges à pourvoir dans cette circonscription, qui s'organise en suivant différentes étapes :

  • les listes sont classées en une colonne par ordre décroissant du nombre de suffrages obtenus ;
  • les suffrages de chaque liste sont divisés par 1, 2, 3... jusqu'au nombre de représentants à élire afin de former un tableau ;
  • les mandats sont attribués selon l'ordre décroissant des quotients ainsi obtenus[17],[18].

Campagne[modifier | modifier le code]

Partis et chefs de file[modifier | modifier le code]

Force politique Chef de file Idéologie Résultats en 2019
Parti socialiste ouvrier espagnol
(es) Partido Socialista Obrero Español
PSOE Luis Tudanca Centre gauche
Social-démocratie, progressisme, régionalisme
34,84 % des voix
35 représentants
Parti populaire
(es) Partido Popular
PP Alfonso Fernández Mañueco
(Président de la Junte)
Centre droit à droite
Libéral-conservatisme, démocratie chrétienne, unionisme
31,50 % des voix
29 représentants
Ciudadanos
(fr) Citoyens
Cs Francisco Igea Centre droit à droite
Libéralisme, réformisme, unionisme
18,28 % des voix
13 représentants
Unidas Podemos
(fr) Unies, nous pouvons
UP Pablo Fernández Gauche radicale
Anticapitalisme, écologisme, régionalisme
7,29 % des voix
2 représentants
Vox Juan García Gallardo Droite radicale à extrême droite
Néo-franquisme, centralisme, ultranationalisme
5,50 % des voix
1 représentant
Union du peuple léonais
(es) Unión del Pueblo Leonés
UPL Mariano Santos Centre gauche
Régionalisme
2,04 % des voix
1 représentant
Pour Ávila
(es) Por Ávila
XAV Pedro Pascual Centre droit à droite
Régionalisme
0,69 % des voix
1 représentant
Soria ¡Ya! (es)
(fr) Soria Maintenant !
SY Ángel Ceña Attrape-tout
Localisme, ruralisme
Nouveau parti

Sondages[modifier | modifier le code]

Sondages en vue des élections aux Cortes de Castille-et-León de 2022[19]
Institut Date PSOE PP Cs Vox UP UPL XAV SY EV ZD
ODyC 07/02/2022 32,6
30
33,0
35
8,6
5
12,7
9
6,7
1
1,4
1
Data10 - DyS 07/02/2022 28,8
27
35,2
33
4,1
0
14,7
11
6,9
3
3,4
3
0,8
1
5,1
3
CIS 07/02/2022 30,1
29/34
29,7
24/30
7,6
2/5
11,0
8/9
7,2
2/4
4,6
2/3
1,2
1/2
1,9
2/3
1,4
0
0,2
0
Target Point 07/02/2022 29,3
28/29
33,8
33/34
4,1
0/1
13,1
10/11
7,4
2/3
3,1
2/3
0,8
0/1
6,0
3
Hamalgama Métrica 07/02/2022 27,9
27
33,5
31
4,6
1
15,9
12
7,7
3
3,4
3
0,8
1
2,4
3
40dB 07/02/2022 29,7
27/29
30,8
30/32
4,0
0/1
13,4
10/11
7,1
3
3,9
3
0,6
0/1
6,4
4/5
0,6
0
NC Report 07/02/2022 28,0
26/28
34,7
34/37
4,3
1
14,7
10/11
6,5
2/3
3,6
2/3
0,9
1
4,2
1/4
GAD3 07/02/2022 28,9
25/28
36,1
34/37
4,3
0/1
15,1
11/13
7,4
2/3
3,3
2
1,8
2
SocioMétrica 06/02/2022 28,1
26/27
33,2
32
5,2
1
14,3
11
7,4
3
3,4
2/3
0,8
1
4,8
3
0,8
1
Ágora Integral 06/02/2022 27,2
27/28
32,7
31/32
4,9
1
15,2
10/11
7,8
3
3,2
2/3
1,3
1
5,3
3/4
0/1
Celeste-Tel 06/02/2022 28,2
26
33,3
32
4,2
1
15,1
10
6,6
3
3,8
3
1,4
1
4,7
4
0,9
1
GESOP 06/02/2022 31,0
27/31
34,7
32/35
6,9
2/3
10,3
7/10
6,8
3
3,1
2
0,7
1
2,8
2
SigmaDos 06/02/2022 29,4
26/30
36,5
34/37
4,1
1
12,8
9/11
6,5
2/3
3,8
2/3
1,3
1
3,5
2/3
Data10 - DyS 04/02/2022 28,7
26
38,4
36
4,4
1
12,7
10
6,2
3
3,1
2
0,8
1
1,2
2
Data10 - DyS 31/01/2022 28,6
26
38,7
37
3,9
0
13,1
11
6,3
3
3,0
2
0,7
1
1,0
1
Celeste-Tel 27/01/2022 28,0
25
35,9
34
4,5
1
14,0
10
6,6
3
3,0
2
1,3
1
4,7
4
0,8
1
SocioMétrica 27/01/2022 27,8
28
33,8
34
5,0
1
14,1
10
7,5
3
3,0
2
0,6
0
CIS 26/01/2022 30,8
25/34
29,8
27/32
7,9
2/5
9,3
4/8
8,7
3/5
4,0
2/3
1,1
1
2,8
2/3
SigmaDos 25/01/2022 29,7
25/27
39,2
37/39
3,5
1
12,3
9/10
7,0
3
3,2
2
0,8
0/1
3,3
1/2
IMOP Insights 25/01/2022 29,9
28/29
35,7
33/36
4,6
1/2
13,0
9/11
7,1
3/4
3,1
2
0 1,1
1/2
Target Point 24/01/2022 28,9
27/28
35,0
35/36
3,8
0/1
12,2
9/10
7,3
3
3,0
2/3
0,8
0/1
1,4
1/2
4,1
0/1
NC Report 24/01/2022 28,3
26/28
38,5
36/38
3,1
1
13,2
9
6,3
2
3,2
2
0,8
1
1,3
1
1,9
0/1
GAD3 17/01/2022 29,1
27/28
40,8
38/39
2,6
0/1
13,1
9
6,0
2/3
2,9
2
0,5
0
0,8
1
Data10 - DyS 11/01/2022 28,9
26
40,1
40
4,9
1
12,8
11
5,5
1
2,5
2
0,7
0
Hamalgama Métrica 10/01/2022 30,7
28
39,3
37
5,2
1
11,1
9
7,0
2
2,8
2
0,9
1
0,7
1
SigmaDos 04/01/2022 31,9
27/31
40,3
37/42
5,1
1
10,4
5/9
5,7
1/3
3,0
2
0,7
0/1
SigmaDos 29/12/2021 32,2
28/31
40,1
48/42
5,0
0/1
9,7
5/7
6,2
2/3
3,0
2
0,6
0/1
SocioMétrica 26/12/2021 29,2
28
37,1
36
5,1
1
14,0
11
7,6
1
2,9
2
0,9
1
0,8
1
GAD3 26/12/2021 29,8
28/29
39,2
37/39
4,5
1
13,5
9/10
5,6
1
2,9
2
0,4
0
0,7
1
GAD3 23/12/2021 31,8
30
39,2
37/39
4,2
0/1
12,1
10
5,1
0
2,8
1/2
0,4
0
0,7
1
Data10 - DyS 21/12/2021 28,7
27
40,7
39
5,6
1
12,4
10
5,9
2
2,1
1
0,8
1
Élections 26/09/2019 34,8
35
31,5
29
14,9
12
5,5
1
7,3
2
2,0
1
0,7
1
0,1
0

Thèmes et sujets abordés[modifier | modifier le code]

La Castille-et-León subit depuis les années 1950 un fort exode rural qui lui a fait perdre la moitié de ses habitants. Ses services publics sont insuffisants et elle manque de médecins, de logements publics et de transports. Le taux de mortalité pendant la pandémie de Covid-19 y a été supérieur à la moyenne nationale du fait des carences prononcées du système de soins. Le thème de la lutte contre l’exode rural a été central pendant la campagne électorale et a conduit à la création du parti Espagne vidée (es), qui se mobilise spécifiquement sur cette question[20]. Ce parti, qui se veut « ni de droite ni de gauche », souhaite obtenir des infrastructures, le maintien des écoles et des services publics de proximité, et lutter contre la fracture numérique[21].

À droite, le Parti populaire, qui gouverne la région depuis 35 ans, a lancé, selon la presse, la « bataille culturelle de la viande » pour mobiliser les populations rurales contre des mesures de défense de l'environnement perçues comme élitistes et écolo-citadines. Le PP a particulièrement exploité les déclarations du ministre de la Consommation, Alberto Garzón, qui avait appelé à manger moins de viande et à promouvoir la qualité des produits de l'agriculture traditionnelle contre l'élevage intensif. Le parti Vox a également milité sur cette thématique[22].

Résultats[modifier | modifier le code]

Participation[modifier | modifier le code]

Évolution de la participation[23]
Taux de participation En 2019 En 2022 Différence
à 11 heures 30 NC 11,31 % NC
à 14 heures 36,89 % 34,73 % en diminution 2,16
à 18 heures 53,70 % 51,62 % en diminution 2,08
à 20 heures 65,79 % 58,75 % en diminution 7,04

Voix et sièges[modifier | modifier le code]

Total régional[modifier | modifier le code]

Résultats des élections aux Cortes de Castille-et-León de 2022[24]
Partis Voix % +/− Sièges +/−
Parti populaire (PP) 382 157 31,43 en diminution 0,10 31 en augmentation 2
Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) 365 434 30,02 en diminution 4,82 28 en diminution 7
Vox 214 668 17,64 en augmentation 12,14 13 en augmentation 12
Unidas Podemos (UP) 62 138 5,11 en diminution 2,18 1 en diminution 1
Ciudadanos (Cs) 54 721 4,50 en diminution 10,44 1 en diminution 11
Union du peuple léonais (UPL) 52 098 4,28 en augmentation 2,24 3 en augmentation 2
Espagne vidée (es) (EV) 19 655 1,61 Nv. 0 en stagnation
Soria ¡Ya! (es) (SY) 19 385 1,59 Nv. 3 en augmentation 3
Pour Ávila (XAV) 13 875 1,14 en augmentation 0,45 1 en stagnation
Parti animaliste contre la maltraitance animale (PACMA) 6 572 0,54 en diminution 0,09 0 en stagnation
Parti castillan-Terre du peuple (PCAS-TC) 2 851 0,23 Nv. 0 en stagnation
Coalition pour El Bierzo (CB) 2 521 0,21 en diminution 0,06 0 en stagnation
Zamora décide (ZD) 2 121 0,17 en augmentation 0,03 0 en stagnation
Parti communiste des travailleurs espagnols (PCTE) 1 359 0,11 en augmentation 0,04 0 en stagnation
Autres[a] 5 439 0,45 - 0 -
Vote blanc 12 170 1,00 en diminution 0,06
Votes valides 1 217 164 98,91
Votes nuls 13 435 1,09
Total 1 230 599 100 - 81 en stagnation
Abstentions 864 024 41,25
Inscrits/Participation 2 094 623 58,75

Par circonscription[modifier | modifier le code]

Circonscription Ávila Burgos León
Sièges 7 en stagnation 11 en stagnation 13 en stagnation
Nombre % Nombre % Nombre %
Inscrits 137 555 100,00 297 406 100,00 426 108 100,00
Abstentions 54 721 39,78 121 887 40,98 198 145 46,50
Votants 82 834 60,22 175 519 59,02 227 963 53,50
Nuls 955 1,15 2 175 1,24 1 884 0,83
Exprimés 81 879 98,85 173 344 98,76 226 079 99,17
Partis Voix % Sièges +/− Voix % Sièges +/− Voix % Sièges +/−
PP 27 865 34,03 3 en stagnation 53 595 30,92 4 en augmentation 1 56 462 24,97 4 en stagnation
PSOE 19 826 24,21 2 en stagnation 56 466 32,57 5 en stagnation 64 342 28,46 4 en diminution 2
Vox 14 275 17,43 1 en augmentation 1 28 726 16,57 2 en augmentation 2 34 789 15,39 2 en augmentation 2
UP 3 007 3,67 0 en stagnation 10 827 6,25 0 en diminution 1 11 329 5,01 0 en diminution 1
Cs 1 932 2,36 0 en diminution 1 8 648 4,99 0 en diminution 2 4 973 2,20 0 en diminution 1
UPL NC NC 48 144 21,30 3 en augmentation 2
XAV 13 703 16,74 1 en stagnation NC NC
Autres 644 0,79 12 769 7,37 4 365 1,93
Blanc 627 0,77 2 313 1,33 1 675 0,74
Circonscription Palencia Salamanque Ségovie
Sièges 7 en stagnation 10 en stagnation 6 en stagnation
Nombre % Nombre % Nombre %
Inscrits 139 110 100,00 302 079 100,00 119 762 100,00
Abstentions 53 416 38,40 131 785 43,63 44 131 36,85
Votants 85 694 61,60 170 294 56,37 75 631 63,15
Nuls 1 037 1,21 1 903 1,12 1 309 1,73
Exprimés 84 657 98,79 168 391 98,88 74 322 98,27
Partis Voix % Sièges +/− Voix % Sièges +/− Voix % Sièges +/−
PP 27 887 32,94 3 en stagnation 65 277 38,77 5 en augmentation 1 25 779 34,69 3 en augmentation 1
PSOE 28 709 33,91 3 en stagnation 49 795 29,57 3 en diminution 1 23 362 31,43 2 en diminution 1
Vox 15 260 18,03 1 en augmentation 1 30 370 18,04 2 en augmentation 2 14 456 19,45 1 en augmentation 1
UP 3 669 4,33 0 en stagnation 5 832 3,46 0 en stagnation 4 479 6,03 0 en stagnation
Cs 4 639 5,48 0 en diminution 1 8 334 4,95 0 en diminution 2 3 616 4,87 0 en diminution 1
Autres 3 619 4,28 7 099 4,22 1 656 2,23
Blanc 874 1,03 1 684 1,00 974 1,31
Circonscription Soria Valladolid Zamora
Sièges 5 en stagnation 15 en stagnation 7 en stagnation
Nombre % Nombre % Nombre %
Inscrits 76 257 100,00 431 039 100,00 165 307 100,00
Abstentions 30 645 40,19 152 059 35,28 77 235 46,72
Votants 45 612 59,81 278 980 64,72 88 072 53,28
Nuls 239 0,52 2 878 1,03 1 055 1,20
Exprimés 45 373 99,48 276 102 98,97 87 017 98,80
Partis Voix % Sièges +/− Voix % Sièges +/− Voix % Sièges +/−
PP 10 822 23,85 1 en diminution 1 85 242 30,87 5 en stagnation 29 228 33,59 3 en stagnation
PSOE 8 193 18,06 1 en diminution 2 86 328 31,27 5 en diminution 1 28 413 32,65 3 en stagnation
Vox 5 204 11,47 0 en stagnation 55 125 19,97 3 en augmentation 2 16 463 18,92 1 en augmentation 1
UP 1 020 2,25 0 en stagnation 19 165 6,94 1 en augmentation 1 2 810 3,23 0 en stagnation
Cs 351 0,77 0 en stagnation 19 081 6,91 1 en diminution 2 3 147 3,62 0 en diminution 1
SY (es) 19 385 42,72 3 en augmentation 3 NC NC
Autres 166 0,37 8 326 3,02 6 000 6,90
Blanc 232 0,51 2 835 1,03 956 1,10

Analyse[modifier | modifier le code]

Parti arrivé en tête par circonscription.

À l'inverse de 2019, le Parti populaire arrive en tête, gagnant deux nouveaux représentants mais échouant à conquérir la majorité absolue des sièges qu'il recherchait. Avec la quasi-disparition de son ancien partenaire Ciudadanos, qui perd onze de ses douze mandats, le PP ne peut plus se tourner que vers Vox pour constituer une majorité de droite. Selon Elena Martínez Barahona, professeur de science politique à l’université de Salamanque, interrogée par Le Figaro, ces deux partis pourraient s'entendre mais cela « donnerait alors l’impression [que le PP], au niveau national, de ne pas pouvoir former de gouvernement sans Vox »[25].

Si le Parti populaire perd 55 000 voix, le Parti socialiste en abandonne pour sa part 118 000, retombe à la deuxième place, s'impose dans quatre provinces sur neuf — trois de moins qu'en  — et obtient sept représentants de moins qu'au précédent scrutin, subissant notamment la percée des formations localistes et ne parvenant pas à conquérir l'électorat de Ciudadanos. Unidas Podemos, allié des socialistes au niveau national, est lui aussi sanctionné en ne conservant qu'un seul de ses deux députés[26].

Les candidatures siglées « Espagne Vidée » ne parviennent pas à remporter de représentation, mais Soria ¡Ya! (es) — soutenue par Espagne Vidée[27] — s'impose dans la province la plus dépeuplée d'Espagne en totalisant 42 % des voix et trois représentants sur cinq. L'Union du peuple léonais, avec à peine dix mille voix de moins qu'Unidas Podemos alors qu'elle ne se présente que dans trois circonscriptions, égale son record historique de 1999 avec trois mandats, remportant un score double de celui du scrutin précédent. Quant à Pour Ávila, il conserve son unique représentant, obtenu deux ans et demi plus tôt, mais progresse également avec 4 000 voix supplémentaires[28].

Conséquences[modifier | modifier le code]

Alfonso Fernández Mañueco commence le ses entretiens avec les dirigeants des différents partis, dans l'objectif de former un gouvernement minoritaire[29]. Recevant le jour même Luis Tudanca du Parti socialiste, le président met un terme à la réunion au bout de quinze minutes, après que son interlocuteur a évoqué la différence de vue entre leurs deux partis quant à la corruption[30]. Il échange deux jours plus tard avec Juan García-Gallardo, mais les négociations avec Vox se révèlent complexes dans la mesure où le parti d'extrême droite revendique de participer directement au gouvernement territorial, ce à quoi s'oppose Alfonso Fernández Mañueco[31]. Le , le chef de file du PP s'entretient avec Ángel Ceña, porte-parole de Soria ¡Ya!, saluant à l'issue de cette rencontre la « volonté de dialogue » du parti localiste et remarquant la proximité des solutions préconisées par leurs programmes respectifs pour résoudre la crise du dépeuplement intérieur[32].

Après avoir rompu leurs discussions sans parvenir à s'entendre le [33], le Parti populaire et Vox conviennent le , à quelques minutes de la séance constitutive de la législature, d'un contrat de coalition qui prévoit la cession à Vox de la présidence des Cortes, de la vice-présidence de la Junte et de trois départements exécutifs[34]. Le , Alfonso Fernández Mañueco est investi pour un second mandat de président de la Junte avec 44 voix pour et 37 voix contre, recevant le seul soutien du PP et de Vox tandis que tous les autres partis lui refusent leur confiance[35].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. 13 partis : moins de 0,1 % chacun.

Références[modifier | modifier le code]

  1. (es) Inés Santaeulalia, « El PSOE gana en Castilla y León pero Cs tiene la llave de la Junta », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. (es) Luis Ángel Sanz, « PP y Ciudadanos pactan 100 medidas para un Gobierno de coalición en Castilla y León a falta de repartirse los cargos », El Mundo,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. (es) Juanma Lamet et Luis Ángel Sanz, « PP y Cs cierran un acuerdo en Castilla y León: seis consejerías para los 'populares' y cuatro para los 'naranjas' », El Mundo,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. (es) « Mañueco, elegido presidente de la Junta con 41 votos a favor », El Día de Soria,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. (es) « Tudanca se la juega sin los apoyos que prometía tener y en plena pandemia », ABC,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. (es) « La moción de censura tampoco prospera en Castilla y León », El Periódico de Catalunya,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. a et b (es) Paloma Esteban, « El PP diseñó la operación electoral en Castilla y León con la excusa de una moción inexistente », El Periódico de España,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. (es) Juan Navarro et Carlos E. Cué, « Mañueco anticipa las elecciones en Castilla y León al 13 de febrero tras echar de su Gobierno a Ciudadanos », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. (es) Juan Casillas Bayo, « Mañueco prometió este domingo a Arrimadas que no iba a haber adelanto electoral », ABC,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. a b et c (es) Espagne, Castille-et-León. « Ley Orgánica 14/2007, de 30 de noviembre, de reforma del Estatuto de Autonomía de Castilla y León. », BOE, art. 21. (version en vigueur : 11 avril 2011) [lire en ligne (page consultée le 21 décembre 2021)].
  11. (es) Rodrigo Ortega, « ¿Por qué en Castilla y León son cuatro años de legislatura? », La Razón,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. (es) Espagne, Castille-et-León. « Ley 3/1987, de 30 de marzo, Electoral de Castilla y León. », BOE, art. 16. (version en vigueur : 6 juillet 2017) [lire en ligne (page consultée le 21 décembre 2021)].
  13. (es) Espagne, Castille-et-León. « DECRETO 2/2021, de 20 de diciembre, del Presidente de la Junta de Castilla y León, por el que se disuelven anticipadamente las Cortes de Castilla y León y se convocan elecciones a las Cortes de Castilla y León. », BOCyL, art. 3. (version en vigueur : 21 décembre 2021) [lire en ligne (page consultée le 21 décembre 2021)] [PDF].
  14. (es) Espagne, Castille-et-León. « Ley 3/1987, de 30 de marzo, Electoral de Castilla y León. », BOE, art. 25. (version en vigueur : 6 juillet 2017) [lire en ligne (page consultée le 21 décembre 2021)].
  15. (es) Espagne, Castille-et-León. « Ley 3/1987, de 30 de marzo, Electoral de Castilla y León. », BOE, art. Disposición final primera.. (version en vigueur : 6 juillet 2017) [lire en ligne (page consultée le 21 décembre 2021)].
  16. (es) Espagne. « Ley Orgánica 5/1985, de 19 de junio, del Régimen Electoral General. », BOE, art. 44. (version en vigueur : 25 juin 2019) [lire en ligne (page consultée le 6 mai 2021)].
  17. (es) Espagne, Castille-et-León. « Ley 3/1987, de 30 de marzo, Electoral de Castilla y León. », BOE, art. 20. (version en vigueur : 6 juillet 2017) [lire en ligne (page consultée le 21 décembre 2021)].
  18. (es) Espagne. « Ley Orgánica 5/1985, de 19 de junio, del Régimen Electoral General. », BOE, art. 96. (version en vigueur : 25 juin 2019) [lire en ligne (page consultée le 6 mai 2021)].
  19. (es) « CyL », sur electograph.com (consulté le ).
  20. « Espagne : la lutte contre l’exode rural, enjeu des élections locales », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  21. « L'Espagne rurale se rebiffe », sur Les Echos,
  22. « En Espagne, la « bataille culturelle de la viande » est lancée », sur Les Echos,
  23. (es) Junte de Castille-et-León, « Avances de participación », sur elecciones2022ccyl.es (consulté le ).
  24. (es) Commission électorale de Castille-et-León, « RESOLUCIÓN de 7 de marzo de 2022, de la Junta Electoral de Castilla y León, por la que se publica el resumen de los resultados de las elecciones a las Cortes de Castilla y León convocadas por Decreto 2/2021, de 21 de diciembre, y celebradas el 13 de febrero de 2022, conforme a las actas de escrutinio general y de proclamación de electos remitidas por las Juntas Electorales Provinciales. », sur bocyl.jcyl.es, (consulté le ).
  25. Mathieu de Taillac, « Espagne: l’inconfortable victoire de la droite en Castille », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  26. (es) Juanma Romero, « El PSOE pincha en Castilla y León y Tudanca abre la puerta a su salida », El Periódico de Catalunya,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  27. (es) « Paso al frente de la 'España Vaciada': Soria ¡Ya! concurrirá en el adelanto electoral de Mañueco », El Periódico,‎ (lire en ligne, consulté le )
  28. (es) Miguel Ángel Rodríguez, « Soria Ya! irrumpe con fuerza con tres procuradores en Castilla y León », El Periódico de Catalunya,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  29. (es) Juan Navarro, « Mañueco insiste en gobernar en solitario y niega una posible repetición electoral en Castilla y León », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  30. (es) « Mañueco se levanta de la reunión con el PSOE al ser cuestionado por la corrupción », El Confidencial,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  31. (es) « Vox ve todavía lejos el acuerdo y reafirma que quiere consejerías: cree que el PP le quiere tratar "distinto" que a Cs », La Tribuna de Salamanca,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  32. (es) « Alfonso Fernández Mañueco ve posible el "entendimiento" con Soria ¡YA! para gobernar », Telecinco,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  33. (es) « PP y Vox rompen en Castilla y León a pesar de que los populares transigen con un Gobierno conjunto », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  34. (es) « El PP cede la Presidencia de las Cortes a Vox para garantizar la gobernabilidad de Mañueco en Castilla y León », El Mundo,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  35. (es) Vicente Coll, « Mañueco, investido como presidente de Castilla y León en el primer gobierno con Vox: "Haremos piña" y "sin complejos" », El Mundo,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]