Élections au Parlement d'Andalousie de 1982

Élections au Parlement d'Andalousie de 1982
109 députés du Parlement
(Majorité absolue : 55 députés)
Type d’élection Élections législatives de communauté autonome
Corps électoral et résultats
Population 6 497 990
Inscrits 4 331 628
Votants 2 872 422
66,31 %
Votes exprimés 2 838 175
Votes blancs 9 358
Votes nuls 24 889
PSOE-A – Rafael Escuredo
Voix 1 496 522
52,73 %
Députés élus 66
AP – Antonio Hernández Mancha
Voix 485 056
17,09 %
Députés élus 17
UCD – Luis Merino (es)
Voix 371 518
13,09 %
Députés élus 15
PCA – Felipe Alcaraz (es)
Voix 243 026
8,56 %
Députés élus 8
PSA – Luis Uruñuela (es)
Voix 153 283
5,40 %
Députés élus 3
Vainqueur et sièges par circonscription.
Carte
Président de la Junte
Sortant Élu
Rafael Escuredo
PSOE-A
Rafael Escuredo
PSOE-A

Les élections au Parlement d'Andalousie de (en espagnol : Elecciones al Parlamento de Andalucía de 1982) se tiennent le dimanche , afin d'élire les 109 députés de la Ire législature du Parlement d'Andalousie pour un mandat de quatre ans.

Le Parti socialiste remporte la majorité absolue des sièges, une première en Espagne depuis la fin du franquisme, tandis que l'Alliance populaire devient la deuxième force politique devant l'Union du centre démocratique. Deux mois après le scrutin, le socialiste Rafael Escuredo est investi président de la Junte par le Parlement avec le soutien de ses seuls députés.

Contexte[modifier | modifier le code]

Mode de scrutin[modifier | modifier le code]

Le Parlement d'Andalousie (Parlamento de Andalucía) est une assemblée parlementaire monocamérale constituée de 109 députés (diputados), élue pour une législature de quatre ans au suffrage universel direct selon les règles du scrutin proportionnel d'Hondt par l'ensemble des personnes résidant dans la communauté autonome où résidant momentanément à l'extérieur de celle-ci, si elles en font la demande.

La communauté autonome d'Andalousie n'étant pas encore dotée d'une loi électorale propre, la quatrième disposition transitoire du statut d'autonomie de 1981 dispose que le Parlement est élu dans les mêmes conditions que le Congrès des députés. L'article 28 dispose que « la province constitue la circonscription électorale ». La disposition transitoire précitée distribue les sièges ainsi[1] :

Circonscriptions Députés
Séville 18
Cadix et Malaga 15
Cordoue, Grenade et Jaén 13
Almería et Huelva 11

Présentation des candidatures[modifier | modifier le code]

Peuvent présenter des candidatures[2] :

  • les partis ou fédérations politiques enregistrées auprès du registre des associations politiques du ministère de l'Intérieur ;
  • les coalitions électorales de ces mêmes partis ou fédérations dûment constituées et inscrites auprès de la commission électorale au plus tard 15 jours après la convocation du scrutin ;
  • et les électeurs de la circonscription, en nombre d'au moins 500 et représentant au plus 0,1 % des inscrits.

Répartition des sièges[modifier | modifier le code]

Seules les listes ayant recueilli au moins 3 % des suffrages valides peuvent participer à la répartition des sièges à pourvoir dans une circonscription, qui s'organise en suivant différentes étapes[2] :

  • les listes sont classées en une colonne par ordre décroissant du nombre de suffrages obtenus ;
  • les suffrages de chaque liste sont divisés par 1, 2, 3... jusqu'au nombre de députés à élire afin de former un tableau ;
  • les mandats sont attribués selon l'ordre décroissant des quotients ainsi obtenus.

Lorsque deux listes obtiennent un même quotient, le siège est attribué à celle qui a le plus grand nombre total de voix ; lorsque deux candidatures ont exactement le même nombre total de voix, l'égalité est résolue par tirage au sort et les suivantes de manière alternative[2].

Campagne[modifier | modifier le code]

Principales forces politiques[modifier | modifier le code]

Force politique Chef de file Idéologie Résultats en 1979
Parti socialiste ouvrier espagnol d'Andalousie
(es) Partido Socialista Obrero Español de Andalucía
PSOE-A Rafael Escuredo
(Président pré-autonome)
Centre gauche
Social-démocratie, progressisme, nationalisme
33,6 % des voix
23 députés
Union du centre démocratique
(es) Unión de Centro Democrático
UCD Luis Merino (es)
(Ex-maire de Malaga)
Centre
Social-libéralisme, démocratie chrétienne, régionalisme
31,8 % des voix
24 députés
Parti communiste d'Andalousie
(es) Parti Comunista de Andalucía
PCA Felipe Alcaraz (es) Gauche
Marxisme-léninisme, communisme, républicanisme
13,4 % des voix
7 députés
Parti socialiste d'Andalousie-Parti andalou
(es) Partido Socialista de Andalucía-Partido Andaluz
PSA Luis Uruñuela (es)
(Maire de Séville)
Gauche
Socialisme, marxisme-léninisme, nationalisme
11,1 % des voix
5 députés
Alliance populaire
(es) Alianza Popular
AP Antonio Hernández Mancha Droite
Conservatisme, démocratie chrétienne
4,3 % des voix
0 député

Déroulement du scrutin[modifier | modifier le code]

La journée électorale est notamment marquée par des fortes chaleurs, dignes de la période estivale, avec 35°C à l'ombre à Séville et 36°C à Cordoue[3]. À Séville, plusieurs centaines de personnes sont contraintes de faire corriger, autant que faire se peut, directement la liste électorale de leur bureau de vote, le fichier étant truffé d'erreurs[3]. À Huelva, ces mêmes erreurs empêchent le délégué du gouvernement, Félix Manuel Pérez Miyares, et l'ensemble de sa famille d'exercer leur droit de vote[4]. Selon la Garde civile, les Andalous vivant à l'intérieur du territoire régional ont reporté de h leur traditionnelle baignade dominicale à la plage en dépit de la vague de chaleur, afin de voter au préalable[5]. Le général Manuel Saavedra Palmeyro, commandant de la IIe Région militaire, appelle — à sa sortie du bureau de vote — à ce que chacun accepte le verdict des urnes[6].

Résultats[modifier | modifier le code]

Total régional[modifier | modifier le code]

Résultats des élections au Parlement d'Andalousie de 1982[7]
Représentation en hémicycle sur un axe gauche-droite du résultat.
Partis Voix % Sièges
Parti socialiste ouvrier espagnol d'Andalousie (PSOE-A) 1 496 522 52,73 66
Alliance populaire (AP) 485 056 17,09 17
Union du centre démocratique (UCD) 371 518 13,09 15
Parti communiste d'Andalousie (PCA) 243 026 8,56 8
Parti socialiste d'Andalousie-Parti andalou (PSA) 153 283 5,40 3
Fuerza Nueva (FN) 34 944 1,23 0
Parti socialiste des travailleurs (PST) (es) 14 601 0,51 0
Unification communiste d'Espagne (UCE) 8 148 0,51 0
Parti communiste ouvrier espagnol (PCOE) 7 880 0,28 0
Autres listes 23 197 0,82 0
Votes valides 2 838 175 98,81
Votes blancs 9 358 0,33
Votes nuls 24 889 0,86
Total 2 872 422 100 109
Abstentions 1 459 206 33,69
Inscrits / Participation 4 331 628 66,31

Par circonscription[modifier | modifier le code]

Analyse[modifier | modifier le code]

Parti arrivé en tête par circonscription et intensité de son score.

À lui seul, le Parti socialiste remporte la majorité absolue des sièges, un résultat qualifié de « triomphe retentissant » par El País[8] et de « victoire écrasante » par ABC[9]. Le PSOE, qui remporte la première majorité absolue en Espagne depuis 1977[10], s'impose dans les huit provinces, manquant la majorité absolue des suffrages exprimés dans celles d'Almería et de Cordoue. Il obtient son meilleur résultat en pourcentage dans la circonscription de Huelva et son plus grand nombre de suffrages dans celle de Séville. En voix, il obtient le triple du parti arrivé en deuxième position[11].

Les résultats sont également marqués par l'effondrement de l'Union du centre démocratique au pouvoir, reléguée à la troisième place derrière l'Alliance populaire[8],[9]. Ensemble, les deux partis totalisent à peine 30 % des suffrages exprimés. Dans le détail, l'AP arrive deuxième dans six circonscriptions sur huit, cédant la deuxième place à l'UCD dans celles d'Almería et de Huelva. Dans celle de Malaga, dont est originaire le chef de file électoral de l'UCD, celle-ci obtient la moitié des résultats de l'AP[11].

Suites[modifier | modifier le code]

Le , Rafael Escuredo est investi président de la Junte d'Andalousie par le Parlement à l'issue de deux jours de débat, par 66 voix pour et 39 voix contre, l'ensemble des partis autres que le PSOE s'opposant à lui et quatre députés de l'UCD se trouvant absents au moment du vote[12]. Il est officiellement nommé, par décret paru au Bulletin officiel de l'État (BOE), neuf jours plus tard[13].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (es) Espagne, Andalousie. « Ley Orgánica 6/1981, de 30 de diciembre, de Estatuto de Autonomía para Andalucía. », BOE [lire en ligne (page consultée le 22 avril 2023)].
  2. a b et c (es) Espagne. « Real Decreto-ley 20/1977, de 18 de marzo, sobre Normas Electorales. », BOE, art. 20 [lire en ligne (page consultée le 13 décembre 2020)]
  3. a et b (es) « Los andaluces acudieron a las urnas con temperaturas veraniegas y un censo plagado de errores », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. (es) « Un error en el censo impidió votar al delegado del Gobierno », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. (es) Alfredo Relaño, « Miles de andaluces retrasaron su salida a las playas », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. (es) « El capitán general de Sevilla insta a las Fuerzas Armadas a que acepten el resultado », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. (es) Datos Elecciones, « Elecciones Parlamento de Andalucía 1982 », sur datoselecciones.com (consulté le ).
  8. a et b (es) « Arrollador triunfo del Partido Socialista en las elecciones al Parlamento andaluz », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. a et b (es) Carlos Dávila, « Alianza Popular reemplaza a UCD como segunda fuera política en Andalucía », ABC,‎ (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  10. (es) Joaquina Prades, « El PSOE es el primer partido que obtiene mayoría absoluta en unas elecciones celebradas en España desde la transición », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. a et b (es) « El PSOE, primera fuerza electoral en todas las provincias », El País,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. (es) « Los grupos de la oposición prometieron al candidato no hacer labor obstruccionista », ABC,‎ (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  13. (es) « Escuredo, nombrado oficialmente presidente de la Junta », ABC,‎ (lire en ligne [PDF], consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]