Louis Pasteur

Louis Pasteur
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Fauteuil 17 de l'Académie française
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Jean-Joseph Pasteur (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Marie Pasteur (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
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Marie-Louise Pasteur (d)
Jean-Baptiste Pasteur (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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signature de Louis Pasteur
Signature
Musée Pasteur, chapelle d'inspiration byzantine, crypte du tombeau de Louis Pasteur et de son épouse

Louis Pasteur, né le à Dole (Jura) et mort le à Marnes-la-Coquette (Hauts-de-Seine, à cette époque en Seine-et-Oise), est un scientifique français, chimiste et physicien de formation. Pionnier de la microbiologie, il connut (de son vivant) une grande notoriété pour avoir mis au point un vaccin contre la rage.

Biographie

Jeunesse

Louis Pasteur en 1845, dessin de Charles Lebayle.
Maison de Louis Pasteur à Dole.
Façade de la maison de Louis Pasteur.

Louis Pasteur est né à deux heures du matin le dans la maison familiale de Dole, troisième enfant de Jean-Joseph Pasteur et de Jeanne-Étiennette Roqui[3],[4],[5]. Il est baptisé dans la Collégiale Notre-Dame de Dole le . Son père, après avoir été sergent dans l’armée napoléonienne, reprit la profession familiale de tanneur. En 1827, la famille quitte Dole pour Marnoz, lieu de la maison familiale des Roqui[4], pour finalement s'installer dans une nouvelle maison en 1830 à Arbois, localité plus propice à l'activité de tannage. Le jeune Pasteur suit à Arbois les cours d'enseignement mutuel puis entre au collège de la ville. C'est à cette époque qu'il se fait connaître pour ses talents de peintre ; il a d'ailleurs fait de nombreux portraits de membres de sa famille et des habitants de la petite ville.

Formation

Il part au collège royal de Besançon[4]. Puis, en , il le quitte pour l'Institution Barbet, à Paris, afin de se préparer au baccalauréat puis aux concours. Cependant, déprimé par cette nouvelle vie, il renonce à son projet, quitte Paris et termine son année scolaire 1838-1839 au collège d'Arbois. À la rentrée 1839, il réintègre le collège royal de Franche-Comté, à Besançon. En 1840, il obtient le baccalauréat en lettres puis, en 1842, après un échec, le baccalauréat en sciences mathématiques. Pasteur retourne à Paris en novembre. Logé à la pension Barbet, où il fait aussi office de répétiteur, il suit les cours du lycée Saint-Louis et assiste avec enthousiasme à ceux donnés à la Sorbonne par le chimiste Jean-Baptiste Dumas ; il a pu également prendre quelques leçons avec Claude Pouillet[6]. En 1843, il est finalement admis — quatrième — à l'École normale[4]. Plus tard il sera élève de Jean-Baptiste Boussingault au Conservatoire national des arts et métiers[7].

Mariage et descendance

Alors qu'il est professeur suppléant à la Faculté des Sciences de Strasbourg, Pasteur se marie le avec Marie-Anne, la fille du recteur Aristide Laurent (1791-1869), lequel réside dans les bâtiments de l'Académie avec sa famille[8]. Ensemble ils ont cinq enfants, dont les trois premiers sont nés à Strasbourg [9]: Jeanne (1850-1859), Jean Baptiste (1851-1908), Cécile Marie Louise Marguerite – dite Cécile – (1853-1866). La quatrième, Marie-Louise (1858-1934) se marie en 1879 avec René Vallery-Radot, Camille (1863-1865) est la dernière. De l'union de Marie-Louise et de René Vallery-Radot sont issus Camille Vallery-Radot (1880-1927), sans descendance, et Louis Pasteur Vallery-Radot (1886-1970), membre de l'Académie française et de l'Académie de Médecine, également sans enfant et dernier descendant de Pasteur.

Son épouse Marie, dont Émile Roux dit qu'« elle a été le meilleur collaborateur de Louis Pasteur », écrit sous sa dictée, réalise les revues de presse et veille à son image puis à sa mémoire jusqu'à sa mort, en 1910[10].

Carrière

Institut Pasteur de Lille, inauguré en 1899.

À l'École normale, Pasteur étudie la chimie et la physique, ainsi que la cristallographie. Il devient agrégé-préparateur de chimie, dans le laboratoire d'Antoine-Jérôme Balard, et soutient en 1847 à la faculté des sciences de Paris ses thèses pour le doctorat en sciences[11],[4]. Ses travaux sur la chiralité moléculaire lui vaudront la médaille Rumford en 1856.

Il est professeur à Dijon puis à Strasbourg de 1848 à 1853. Le , il est nommé professeur suppléant à la faculté des sciences de Strasbourg ; il occupe également la suppléance de la chaire de chimie à l’école de pharmacie de cette même ville, du au [12].

En 1853 il est fait chevalier de la Légion d'honneur.

En , pour avoir le temps de mener à bien des travaux qui puissent lui valoir le titre de correspondant de l'Institut, il se fait octroyer un congé rémunéré de trois mois à l'aide d'un certificat médical de complaisance[13]. Il fait prolonger le congé jusqu'au 1er août, date du début des examens. « Je dis au Ministre que j'irai faire les examens, afin de ne pas augmenter les embarras du service. C'est aussi pour ne pas laisser à un autre une somme de 6 ou 700 francs »[14].

Louis Pasteur en 1857
Pasteur en 1857.

Il est ensuite en 1854 nommé professeur de chimie et doyen de la faculté des sciences de Lille nouvellement créée[4]. C'est à cette occasion qu'il prononce la phrase souvent citée : « Dans les champs de l'observation, le hasard ne favorise que les esprits préparés[15]. » Pasteur, qui s'intéressait à la fermentation depuis 1849 (voir plus loin), est stimulé dans ces travaux par les demandes des brasseurs lillois concernant la conservation de la bière[16].

Inscription rue Fulton dans le quartier d'Esquermes à Lille

Après Frédéric Kuhlmann et Charles Delezenne, Pasteur est ainsi un des premiers en France à établir des relations fructueuses entre l'enseignement supérieur et l'industrie chimique.

Les travaux qu'il réalise à Lille entre 1854 et 1857, notamment ceux effectués à la demande de l'industriel Louis Bigo dans sa distillerie de betteraves à sucre d'Esquermes, conduisent à la présentation de son Mémoire sur la fermentation appelée lactique[17] dans le cadre de la Société des sciences, de l'agriculture et des arts de Lille le .

En 1857, il est nommé administrateur chargé de la direction des études à l'École normale supérieure[4].

De 1861 à 1862, Pasteur publie ses travaux réfutant la théorie de la génération spontanée[4]. L'Académie des sciences lui décerne le prix Jecker pour ses recherches sur les fermentations. En 1862, il est élu à l'Académie des sciences, dans la section de minéralogie, en remplacement de Henri Hureau de Senarmont[18].

En 1863, il commence l'étude des altérations du vin, et entre autres, le processus de formation du vinaigre, il publie un ouvrage sur le sujet en 1866[19].

En , le baron Haussmann, instituant une commission chargée d'étudier l'étiologie du choléra et les moyens d'y remédier, y nomme Pasteur, avec Dumas (président), Claude Bernard (malade, il n'y prendra part que de loin), Sainte-Claire Deville et Pelouze[20]. Les savants, qui cherchent le principe de la contagion dans l'air (alors que Snow, dans un travail publié en 1855, avait montré qu'il était dans l'eau), ne trouvent pas[21] le microbe, que Pacini avait pourtant fait connaître en 1854.

Lettre de Pasteur à Napoléon III, demandant de nouveaux moyens matériels pour mener à bien ses recherches, avec annotations de Victor Duruy. Archives nationales de France.

À l'École normale supérieure, où règne l'esprit républicain, Pasteur, proche de Napoléon III, est contesté tant par ses collègues que par les élèves[22], ce qui le pousse à démissionner, en 1867, de ses fonctions d'administrateur. Il reçoit une chaire en Sorbonne et on crée, à l'École normale même, un laboratoire de chimie physiologique dont la direction lui est confiée.

Ses études sur les maladies des vers à soie, menées de 1865 à 1869 à la demande de Napoléon III, triomphent de la pébrine mais non de la flacherie et ne permettent pas vraiment d'endiguer le déclin de la sériciculture. Pendant ces études, il demeure à Pont-Gisquet près d'Alès[4]. Durant cette période, une attaque cérébrale le rend hémiplégique. Il se remet, mais gardera toujours des séquelles : perte de l'usage de la main gauche et difficulté à se déplacer[23]. En 1868 il devient commandeur de la Légion d'honneur. Cette même année, l'université de Bonn le fait docteur honoris causa en médecine[24].

La défaite de 1870 et la chute de Napoléon III sont un coup terrible pour Pasteur, grand patriote et très attaché à la famille impériale. Au lendemain de la proclamation de la IIIe République, il n'hésite pas à prophétiser que « l'Empereur peut attendre avec confiance le jugement de la postérité[25]. » Par ailleurs, il est malade. L'Assemblée nationale lui vote une récompense pour le remercier de ses travaux dont les conséquences économiques sont considérables. Le , il est élu « membre associé libre » de l'Académie de médecine[26],[27]. En 1874, ses recherches sur la fermentation lui valent la médaille Copley, décernée par la Royal Society, de Londres[28].

Par ailleurs, ayant perdu le soutien financier de la cour en 1870, il se lance dans les affaires. Il dépose deux brevets en 1871 et en 1873 sur la fabrication de bière, et les met à disposition d'une entreprise, contre 20% des bénéfices[29].

En 1876, Pasteur se présente aux élections sénatoriales, mais c'est un échec[30]. Ses amis croient qu'il va enfin s'arrêter et jouir de sa retraite, mais il reprend ses recherches. Il gagne Clermont-Ferrand où il étudie les maladies de la bière[31] avec son ancien préparateur Émile Duclaux, et conclut ses études sur la fermentation par la publication d'un livre : Les Études sur la bière (1876)[32].

En 1878, il devient grand-officier de la légion d'honneur. Le , Louis Pasteur est élu à l'unanimité à l'Académie vétérinaire de France. En 1881, l'équipe de Pasteur met au point un vaccin contre le charbon des moutons, à la suite des études commencées en 1877[4]. Il lance deux nouvelles entreprises qui vont prospérer : une société pour commercialiser son vaccin dans le monde entier, et une société pour exploiter une invention d'un collaborateur sur la filtration de l'eau[29].

En 1882, il est reçu à l'Académie française. Dans son discours de réception[33], il accepte pour la science expérimentale l'épithète « positiviste », en ce sens qu'elle a pour domaine les causes secondes et s'abstient donc de spéculer sur les causes premières et sur l'essence des choses, mais il reproche à Auguste Comte et à Émile Littré d'avoir voulu imposer à toute la pensée humaine cette abstention. Il plaide pour le spiritualisme et célèbre « les deux saintetés de l'Homme-Dieu », qu'il voit réunies dans le couple que l'agnostique Littré formait avec sa femme chrétienne. C'est dans ce discours que Pasteur prononce la phrase souvent citée : « Les Grecs […] nous ont légué un des plus beaux mots de notre langue, le mot enthousiasme […] — un dieu intérieur ».

Médaille du jubilé de Pasteur
Faire-part des obsèques de Louis Pasteur

Il reçoit, le , le mérite agricole pour ses travaux sur les vins et la fermentation. Il se rend régulièrement aux réunions du Cercle Saint-Simon[34].

En 1885, Pasteur refusa de poser sa candidature aux élections législatives, alors que les paysans de la Beauce, dont il avait sauvé les troupeaux grâce au vaccin contre le charbon, l'auraient sans doute porté à la Chambre des Députés.

La découverte du vaccin antirabique (1885) vaudra à Pasteur sa consécration dans le monde : il recevra de nombreuses distinctions. L'Académie des sciences propose la création d'un établissement destiné à traiter la rage : l'Institut Pasteur naît en 1888. En 1892, la Troisième République lui organise un jubilé triomphal pour son 70e anniversaire[35]. À cette occasion, une médaille gravée par Oscar Roty lui est offerte par souscription nationale[36].

Il meurt le à Villeneuve-l'Étang, dans l'annexe (dite « de Garches »[37]) de l'Institut Pasteur[38]. Après des obsèques nationales, le , son corps, préalablement embaumé, est déposé dans l'un des caveaux de Notre-Dame, puis transféré le , à la demande de sa famille, dans une crypte du musée Pasteur. La famille avait décliné la proposition de l'inhumation au Panthéon[39].

Œuvres

Sa carrière scientifique a connu une évolution basée sur l'expérimentation progressive sur des sujets aussi variés que les minéraux, les insectes, les végétaux pour passer sur le vin, le vinaigre, la bière et les fermentations et terminer sur la santé de ses semblables avec la vaccination contre la rage[40].

Découverte de la dissymétrie moléculaire

Pasteur sépare les deux formes de cristaux d'acide tartrique, pour former deux tas : la forme lévogyre, qui, en solution, dévie la lumière polarisée vers la gauche, et la forme dextrogyre qui dévie la lumière polarisée vers la droite. Un mélange équimoléculaire (racémique) des deux solutions ne dévie pas cette lumière.

Dans les travaux que Pasteur a réalisés au début de sa carrière scientifique en tant que chimiste, il résolut en 1848[41] un problème qui allait par la suite se révéler d'importance capitale dans le développement de la chimie contemporaine : la séparation des deux formes de l'acide tartrique. Le seul acide tartrique que l'on connaissait à l'époque était un sous-produit classique de la vinification, utilisé dans la teinturerie. Parfois, au lieu de l'acide tartrique attendu, on obtenait un autre acide, qu'on appela acide racémique puis acide paratartrique[42]. Une solution de l'acide tartrique, comme de chacun de ses sels (tartrates), tournait le plan de la lumière polarisée la traversant, alors qu'une solution de l'acide paratartrique, comme de chacun de ses sels (paratartrates), ne causait pas cet effet, bien que les deux composés aient la même formule brute. En 1844, Mitscherlich[43] avait affirmé que, parmi les couples tartrate / paratartrate, il y en avait un, à savoir le couple « tartrate double de soude et d'ammoniaque » / « paratartrate double de soude et d'ammoniaque », où le tartrate et le paratartrate n'étaient discernables que par la propriété rotatoire, présente dans le tartrate et absente dans le paratartrate (« tartrate double[44] de soude et d'ammoniaque » était la façon dont on désignait à l'époque le tartrate — base conjuguée de l'acide tartrique — de sodium et d'ammonium). En particulier, ce tartrate et ce paratartrate avaient, selon Mitscherlich, la même forme cristalline. Pasteur eut peine à croire « que deux substances fussent aussi semblables sans être tout à fait identiques »[45]. Il refit les observations de Mitscherlich et s'avisa d'un détail que Mitscherlich n'avait pas remarqué : dans le tartrate en question, les cristaux présentent une dissymétrie (« hémiédrie »), toujours orientée de la même façon ; en revanche, dans le paratartrate correspondant, il coexiste deux formes de cristaux, images spéculaires non superposables l'une de l'autre, et dont l'une est identique à celle du tartrate. Il sépara manuellement les deux sortes de cristaux du paratartrate, en fit deux solutions et observa un effet de rotation du plan de polarisation de la lumière, dans un sens opposé pour les deux échantillons. La déviation du plan de polarisation par les solutions étant considérée, depuis les travaux de Biot, comme liée à la structure de la molécule[46], Pasteur conjectura[47] que la dissymétrie de la forme cristalline correspondait à une dissymétrie interne de la molécule, et que la molécule en question pouvait exister en deux formes dissymétriques inverses l'une de l'autre[48]. C'était la première apparition de la notion de chiralité des molécules[49]. Depuis les travaux de Pasteur, l'acide racémique ou paratartrique est considéré comme composé d'un acide tartrique droit (l'acide tartrique connu antérieurement) et d'un acide tartrique gauche[50].

Les travaux de Pasteur dans ce domaine ont abouti, quelques années plus tard à la naissance du domaine de la stéréochimie avec la publication de l'ouvrage la Chimie dans l'Espace par van 't Hoff qui, en introduisant la notion d'asymétrie de l'atome de carbone a grandement contribué à l'essor de la chimie organique moderne[51].

Une vitrine de musée.
Vitrine du musée Pasteur de Paris, montrant les maquettes originales des cristaux d'acide tartrique (au centre), des échantillons et des instruments utilisés par Louis Pasteur lors de ses études en cristallographie.

Pasteur avait correctement démontré (par l'examen des cristaux puis par l'épreuve polarimétrique) que l'acide paratartrique est composé de deux formes distinctes d'acide tartrique. En revanche, la relation générale qu'il crut pouvoir en déduire entre la forme cristalline et la constitution de la molécule[52] était inexacte, le cas spectaculaire de l'acide paratartrique étant loin d'être l'illustration d'une loi générale, comme Pasteur s'en apercevra lui-même[53]. François Dagognet dit à ce sujet : « la stéréochimie n'a rien conservé des vues de Pasteur, même s'il demeure vrai que les molécules biologiques sont conformées hélicoïdalement »[54].

Gerald L. Geison, dans un livre de 1995, et d'autres auteurs après lui ont noté chez Pasteur une tendance à atténuer sa dette envers Auguste Laurent pour ce qui est de la connaissance des tartrates[55]. Geison a formulé d'autres critiques contre les travaux de Pasteur sur la chiralité des molécules, mais dans un travail publié en 2019, Joseph Gal, de l'université du Colorado à Denver, conclut que, pour l'essentiel, ces critiques sont entièrement dépourvues de valeur scientifique[56].

Études sur la fermentation

De la dissymétrie moléculaire à la fermentation

En 1849, Biot signale à Pasteur que l'alcool amylique dévie le plan de polarisation de la lumière[57] et possède donc la propriété de dissymétrie moléculaire. Pasteur estime peu vraisemblable que l'alcool amylique hérite cette propriété du sucre dont il est issu (par fermentation), car, d'une part, la constitution moléculaire des sucres lui paraît très différente de celle de l'alcool amylique et, de plus, il a toujours vu les dérivés perdre la propriété rotatoire des corps de départ. Il conjecture donc que la dissymétrie moléculaire de l'alcool amylique est due à l'action du ferment. S'étant persuadé (sous l'influence de Biot[58]) que la dissymétrie moléculaire est étroitement liée à la vie, il voit là la confirmation de certaines « idées préconçues » qu'il s'est faites sur la cause de la fermentation et qui le rangent parmi les tenants du ferment vivant[59].

Les idées de l'époque sur la fermentation

En 1787, en effet, Adamo Fabbroni, dans son Ragionamento sull'arte di far vino (Florence), avait le premier soutenu que la fermentation du vin est produite par une substance vivante présente dans le moût[60]. Cagniard de Latour et Theodor Schwann avaient apporté des faits supplémentaires à l'appui de la nature vivante de la levure[61]. Dans le même ordre d'idées, Jean-Baptiste Dumas, en 1843 (époque où le jeune Pasteur allait écouter ses leçons à la Sorbonne[62]), décrivait le ferment comme un être organisé et comparait son activité à l'activité de nutrition des animaux[63].

Berzelius, lui, avait eu une conception purement catalytique de la fermentation, qui excluait le rôle d'organismes vivants. Liebig, de façon plus nuancée, avait des idées analogues : il voulait bien envisager que la levure fût un être vivant[64], mais il affirmait que si elle provoquait la fermentation, ce n'était pas par ses activités vitales mais parce qu'en se décomposant, elle était à l'origine de la propagation d'un état de mouvement (vibratoire). Berzelius et Liebig avaient tous deux combattu les travaux de Cagniard de Latour et de Schwann[65].

Les découvertes de Pasteur

Pasteur « dispose d'une première orientation donnée par Cagniard de Latour ; il la développe et montre que c'est en tant qu'être vivant que la levure agit, et non en tant que matière organique en décomposition »[66]. Ces travaux bénéficient de la mise au point des premiers objectifs achromatiques dépourvus d'irisation parasite[67]. De 1857[68] à 1867, il publie des études sur les fermentations. Inaugurant la méthode des cultures pures[69], il établit que certaines fermentations (lactique, butyrique[70]) où on n'avait pas aperçu de substance jouant un rôle analogue à celui de la levure[71] (ce qui avait servi d'argument à Liebig[72]) sont bel et bien l'œuvre d'organismes vivants[73].

Il établit[74] la capacité qu'ont certains organismes de vivre en l'absence d'oxygène libre (c'est-à-dire en l'absence d'air). Il appelle ces organismes anaérobies[75].

Sculpture à Lille, en hommage à Louis Pasteur, au lieu précis où il a effectué ses recherches qui mèneront à la compréhension de la microbiologie actuelle.

Ainsi, dans le cas de la fermentation alcoolique, la levure tenue à l'abri de l'air vit en provoquant aux dépens du sucre une réaction chimique qui libère les substances dont elle a besoin et provoque en même temps l'apparition d'alcool. En revanche, si la levure se trouve en présence d'oxygène libre, elle se développe davantage et la fermentation productrice d'alcool est faible. Les rendements en levure et en alcool sont donc antagonistes. L'inhibition de la fermentation par la présence d'oxygène libre est ce qu'on appellera « l'effet Pasteur »[76].

Débat sur le rôle exact des agents vivants dans la fermentation

Même si Liebig resta sur ses positions, les travaux de Pasteur furent généralement accueillis comme prouvant définitivement le rôle des organismes vivants dans la fermentation. Toutefois, certains faits (comme le rôle joué dans l'hydrolyse de l'amidon par la diastase, ou alpha-amylase, découverte en 1833 par Payen et Persoz[77]) allaient dans le sens de la conception catalytique de Berzelius. C'est pourquoi Moritz Traube en 1858[78] et Marcellin Berthelot en 1860[79] proposèrent une synthèse des deux théories, physiologique et catalytique : la fermentation n'est pas produite directement par les êtres vivants qui en sont responsables couramment (levures etc.) mais par des substances non vivantes, des « ferments solubles » (on disait parfois « diastases » et on dira plus tard « enzymes »), substances elles-mêmes sécrétées ou excrétées par les êtres vivants en question. En 1878, Berthelot publia un travail posthume de Claude Bernard qui, contredisant Pasteur, mettait l'accent sur le rôle des « ferments solubles » dans la fermentation alcoolique[80]. Il en résulta entre Pasteur et Berthelot une des controverses célèbres de l'histoire des sciences[81].

Pasteur ne rejetait pas absolument le rôle des « ferments solubles ». Dans le cas particulier de la fermentation ammoniacale de l'urine, il considérait comme établi, à la suite d'une publication de Musculus[82], que la cause proche de la fermentation était un « ferment soluble » (dans ce cas, l'enzyme qu'on appellera « uréase ») produit par le ferment microbien qu'il avait découvert lui-même[83]. Il admettait aussi le phénomène, signalé par Georges Lechartier et Bellamy[84], de l'alcoolisation des fruits sans intervention du ferment microbien alcoolique. Plus d'une fois, il déclara qu'il ne repoussait pas (mais n'adoptait pas non plus) l'hypothèse d'un ferment soluble dans la fermentation alcoolique[85]. Toutefois, il écrivit en 1879 (à propos du ferment soluble alcoolique) : « La question du ferment soluble est tranchée : il n'existe pas; Bernard s'est fait illusion »[86]. On s'accorde donc à penser que Pasteur fut incapable de comprendre l'importance des « ferments solubles » (consacrée depuis par les travaux d’Eduard Buchner) et souligna le rôle des micro-organismes dans les « fermentations proprement dites » avec une insistance excessive[87], qui n'allait pas dans le sens du progrès de l'enzymologie[88]. On met cette répugnance de Pasteur à relativiser le rôle des organismes vivants sur le compte de son vitalisme[89], qui l'empêcha aussi de comprendre le rôle des toxines et d'admettre en 1881, lors de sa rivalité avec le vétérinaire Henry Toussaint dans la course au vaccin contre le charbon, qu'un vaccin « tué » pût être efficace[90].

Les travaux de Pasteur sur la fermentation ont fait l'objet d'un débat dans les années 1970 et 1980, la question étant de savoir si, en parlant de « fermentations proprement dites », Pasteur avait commis une tautologie qui lui permettait de prouver à peu de frais la cause biologique des fermentations[91].

Réfutation de la génération spontanée

À partir de 1859, Pasteur mène une lutte contre les partisans de la « génération spontanée », en particulier contre Félix Archimède Pouchet et un jeune journaliste, Georges Clemenceau[92] ; ce dernier, médecin, met en cause les compétences de Pasteur, qui ne l'est pas, et attribue son refus de la génération spontanée à un parti pris idéologique (Pasteur est chrétien). Il fallut à Pasteur six années de recherche pour démontrer la fausseté à court terme de la théorie selon laquelle la vie pourrait apparaître à partir de rien, et les microbes être générés spontanément[93].

Les questions précises

Monument à Pasteur, dans la ville d'Arbois

Depuis le XVIIIe siècle, partisans et adversaires de la génération spontanée (aussi appelée hétérogénie) cherchent à réaliser des expériences décisives à l'appui de leur opinion.

Les partisans de cette théorie (appelés spontéparistes ou hétérogénistes) soutiennent que, quand le contact avec l'air fait apparaître sur certaines substances des êtres vivants microscopiques, cette vie tient son origine non pas d'une vie préexistante mais d'un pouvoir génésique de l'air.

Pour les adversaires de la génération spontanée, l'air amène la vie sur ces substances non par une propriété génésique mais parce qu'il véhicule des germes d'êtres vivants.

En 1791 déjà, Pierre Bulliard avance, à la suite d'expériences rigoureuses, que la putréfaction ne donne pas naissance à des êtres organisés et que toute moisissure ne peut survenir que de la « graine d'un individu de la même espèce »[94].

En 1837, encore, Schwann a fait une expérience que les adversaires de la génération spontanée considèrent comme probante en faveur de leur thèse : il a montré que si l'air est chauffé (puis refroidi) avant de pouvoir exercer son influence, la vie n'apparaît pas[95].

En 1847, M. Blondeau de Carolles faisant état d'une expérience reprenant celles conduites par Turpin conclut : « tout être organisé provient d'un germe qui, pour se développer, n'a besoin que de circonstances favorables, et que ce germe ne peut dévier de la mission qui lui est assignée, laquelle est de reproduire un être semblable à celui qui l'a formé »[94].

Le [96], l'Académie des Sciences prend connaissance de deux notes où Félix Pouchet, naturaliste et médecin rouennais, prétend apporter une preuve définitive de la génération spontanée.

Le [97], l'Académie des Sciences discute la note de Pouchet. Tous les académiciens qui participent à cette discussion : Milne Edwards, Payen, Quatrefages, Claude Bernard et Dumas, alléguant des expériences qu'ils ont faites eux-mêmes, s'expriment contre la génération spontanée, qui, d'ailleurs, est alors devenue une doctrine minoritaire.

Même après les discussions de l'Académie, il reste cependant deux points faibles dans la position des adversaires de la génération spontanée :

  1. Sous certaines conditions, ils obtiennent, sans pouvoir l'expliquer, des résultats apparemment favorables à la génération spontanée[98] ;
  2. Les procédés (chauffage, lavage à l'acide sulfurique, filtrage) par lesquels ils débarrassent l'air des germes qu'il pourrait véhiculer sont accusés par les spontéparistes de « tourmenter » l'air et de le priver de son pouvoir génésique[99].

« Personne, raconte Pasteur, ne sut indiquer la véritable cause d'erreur de ses expériences [= de Pouchet], et bientôt l'Académie, comprenant tout ce qui restait encore à faire, propose pour sujet de prix la question suivante : Essayer, par des expériences bien faites, de jeter un jour nouveau sur la question des générations spontanées »[100].

C'est Pasteur qui va obtenir le prix en 1862, pour ses travaux expérimentaux exposés dans son Mémoire sur les corpuscules organisés qui existent dans l'atmosphère. Examen de la doctrine des générations spontanées[101].

Les expériences de Pasteur

Ses expériences sont, pour l'essentiel, des versions améliorées de celles de ses prédécesseurs[102]. Il comble de plus les deux desiderata signalés plus haut. Tout d'abord, il comprend que certains résultats antérieurs, apparemment favorables à la génération spontanée[103] étaient dus à ce qu'on utilisait la cuve à mercure pour empêcher la pénétration de l'air ambiant : le mercure, tout simplement, est lui-même très sale[104].

Ballon à « col de cygne » de Pasteur

Ensuite, il présente une expérience qu'on ne peut pas accuser de « tourmenter » l'air : il munit des flacons d'un col en S (col de cygne) et constate que, dans un nombre appréciable de cas[105], l'air qui a traversé les sinuosités, sans avoir été ni chauffé, ni filtré ni lavé, ne provoque pas l'apparition d'êtres vivants sur les substances qui se trouvent au fond du flacon, alors qu'il la provoque sur une goutte placée à l'entrée du circuit. La seule explication de l'inaltération[106] du fond est que des germes ont été arrêtés par les sinuosités et se sont déposés sur le verre. Cette expérience avait été suggérée à Pasteur par le chimiste Balard ; Chevreul en avait fait d'analogues dans ses cours[107].

Enfin, Pasteur réfute un argument propre à Pouchet : celui-ci, arguant de la constance avec laquelle (dans ses expériences, du moins) la vie apparaissait sur les infusions, concluait que, si la théorie de ses adversaires était exacte, les germes seraient à ce point ubiquitaires que « l'air dans lequel nous vivons aurait presque la densité du fer »[108]. Pasteur fait des expériences en divers lieux, temps et altitudes et montre que (si on laisse pénétrer l'air ambiant sans le débarrasser de ses germes) la proportion des bocaux contaminés est d'autant plus faible que l'air est plus pur. Ainsi, sur la Mer de Glace, une seule des vingt préparations s'altère[109].

Trois flacons de verre emplis de divers liquides.
Ballons utilisés par Louis Pasteur lors de ces expériences autour de la génération spontanée (vitrine du musée Pasteur de Paris).

Dans l'expérience des ballons à col de cygne, l'air était de l'air normal, ni chauffé, ni filtré ni lavé chimiquement, mais la matière fermentescible était chauffée, ce dont un spontépariste aurait pu tirer argument pour prétendre que le résultat de l'expérience (non-apparition de la vie) ne provenait pas de l'absence des germes, mais d'une modification des propriétés de la matière fermentescible. En 1863, Pasteur montre que si on met un liquide organique tout frais (sang ou urine) en présence d'air stérilisé, la vie n'apparaît pas, ce qui, conclut-il, « porte un dernier coup à la doctrine des générations spontanées »[110].

Incomplétude de la démonstration de Pasteur

Il y avait toutefois une lacune dans la démonstration de Pasteur : alors qu'il se posait en réfutateur de Pouchet, il n'utilisa jamais une infusion de foin comme le faisait Pouchet[111]. S'il l'avait fait, il se serait peut-être trouvé devant une difficulté inattendue[112]. En effet, de 1872 à 1876, quelques années après la controverse Pasteur-Pouchet, Ferdinand Cohn établira qu'un bacille du foin, Bacillus subtilis, peut former des endospores qui le rendent résistant à l'ébullition[113].

À la lumière des travaux de Cohn, le pasteurien Émile Duclaux reconnaît que la réfutation de Pouchet par Pasteur devant la Commission académique des générations spontanées était erronée : « L'air est souvent un autre facteur important de la réviviscence des germes (…). [Le] foin contient d'ordinaire, comme Cohn l'a montré depuis, un bacille très ténu (…). C'est ce fameux bacillus subtilis (…). Ses spores, en particulier, peuvent supporter plusieurs heures d'ébullition sans périr, mais elles sont d'autant plus difficiles à rajeunir qu'elles ont été plus maltraitées. Si on ferme à la lampe le col du ballon qui les contient, au moment où le liquide qui les baigne est en pleine ébullition elles ne sont pas mortes, mais elles ne se développent pas dans le liquide refroidi et remis à l'étuve, parce que l'air fait défaut. Si on laisse rentrer cet air, l'infusion se peuple, et se peuplerait encore si on ne laissait rentrer que de l'air chauffé, car l'air n'agit pas, comme le croyait Pasteur au moment des débats devant la Commission académique des générations spontanées, en apportant des germes : c'est son oxygène qui entre seul en jeu. » (Émile Duclaux ajoute que Pasteur revint de son erreur[114]).

L'air comme facteur de réviviscence de germes non pas morts, mais en état de non-développement, telle est donc l'explication que la science a fini par préférer à l'air convoyeur de germes pour rendre compte d'un phénomène que Pouchet, pour sa part, interprétait comme suit : « les Proto-organismes, qui naissent spontanément (...) ne sont pas extraits de la matière brute proprement dite, ainsi que l'ont prétendu quelques fauteurs [= partisans] de l'hétérogénie, mais bien des particules organiques, débris des anciennes générations d'animaux et de plantes, qui se trouvent combinées aux parties constituantes des minéraux. Selon cette doctrine, ce ne sont donc pas des molécules minérales qui s'organisent, mais bien des particules organiques qui sont appelées à une nouvelle vie »[115].

On considère que c'est John Tyndall qui, en suivant les idées de Cohn, mettra la dernière main à la réfutation de la génération spontanée[116].

Pasteur estimait d'ailleurs que la génération spontanée n'était pas réfutée de façon absolue, mais seulement dans les expériences par lesquelles on avait prétendu la démontrer. Dans un texte non publié de 1878, il déclarait ne pas juger la génération spontanée impossible[117].

Critiques « externalistes »

Si l'on peut reprocher à Pasteur comme un manque de rigueur le fait de ne pas avoir cherché à répéter vraiment les expériences de Pouchet, il y a une autre circonstance où, dans ses travaux sur la génération spontanée, Pasteur peut sembler tendancieux, puisqu'il admet avoir passé sous silence des constatations qui n'allaient pas dans le sens de sa thèse. En effet, travaillant à l'aide de la cuve à mercure alors qu'il n'avait pas encore compris que le mercure apporte lui-même des germes, il avait obtenu des résultats apparemment favorables à la génération spontanée : « Je ne publiai pas ces expériences ; les conséquences qu'il fallait en déduire étaient trop graves pour que je n'eusse pas la crainte de quelque cause d'erreur cachée, malgré le soin que j'avais mis à les rendre irréprochables. J'ai réussi, en effet, plus tard, à reconnaître cette cause d'erreur »[118].

Se fondant sur ces deux entorses de Pasteur à la pure méthode scientifique, et aussi sur ce qu'ils considéraient comme l'évidente partialité de l'Académie des sciences en faveur de Pasteur, Farley et Geison, dans un article de 1974[119], ont soutenu qu'un facteur externe à la science intervenait dans la démarche de Pasteur et de l'Académie des sciences : le désir de faire échec aux idées matérialistes et subversives dont la génération spontanée passait pour être l'alliée. (Pasteur, qui était spiritualiste, voyait un lien entre matérialisme et adhésion à la génération spontanée, mais se défendait de s'être lui-même laissé influencer par cette sorte de considérations dans ses travaux scientifiques[120].) Dans son livre de 1995[121], Geison reprend une bonne part de l'article de 1974, mais reconnaît que cet article était trop « externaliste » au détriment de Pasteur et faisait la part trop belle à Pouchet.

H. Collins et T. Pinch, en 1993, prennent eux aussi pour point de départ de leur réflexion les deux entorses de Pasteur à la pure méthode scientifique et la partialité de l'Académie des sciences, ils mentionnent eux aussi (brièvement) les enjeux religieux et politiques que certains croyaient voir dans la question, mais n'évoquent pas la possibilité que Pasteur lui-même ait cédé à de tels mobiles idéologiques. En fait, ils exonèrent Pasteur et blâment plutôt une conception aseptisée de la méthode scientifique : « Pasteur savait ce qui devait être considéré comme un résultat et ce qui devait l'être comme une 'erreur'. Pasteur était un grand savant, mais la manière dont il a agi ne s'approche guère de l'idéal de la méthode scientifique proposé de nos jours. On voit mal comment il aurait pu transformer à ce point notre conception de la nature des germes s'il avait dû adopter le modèle de comportement stérile qui passe aux yeux de beaucoup pour le parangon de l'attitude scientifique »[122].

Signalons cependant, à propos de cette apologie un peu cynique, que des voix se sont élevées contre la tendance de certains théoriciens « externalistes » ou « relativistes » des sciences à réduire l'activité scientifique, et notamment celle de Pasteur, à des manœuvres et à des coups de force où la rationalité aurait assez peu de part[123].

Dans un article de 1999[124] et un livre de 2003[125], D. Raynaud a réexaminé la controverse sur la génération spontanée en partant de la correspondance non publiée entre les membres de l'Académie des Sciences et Pouchet. À partir de quatre arguments principaux, il a conclu à l'inanité de l'apologie de Pouchet présentée par certains historiens et sociologues « relativistes » des sciences.

  • Défaite de Pouchet. En 1862, après avoir déposé son mémoire pour le concours du prix Alhumbert, Pouchet décida de se retirer du concours, contribuant ainsi à assurer la victoire de Pasteur. En 1864, après avoir demandé que la controverse soit tranchée par une commission d'expertise (MHNR, FAP 3978), Pouchet recula parce que les résultats seraient « compromis par les basses températures du printemps ». Les expériences reportées au mois de juin, Pouchet refusa une nouvelle fois de se présenter à Paris. Dans une lettre du , Flourens devait lui laisser une dernière chance de faire ses expériences mais il se défaussa encore, laissant la commission expertiser les seuls travaux de Pasteur.
  • Coalition anti-Pouchet. Raynaud note que la coalition anti-Pouchet au sein de l'Académie des Sciences a été plus supposée que réellement démontrée. La correspondance montre que Pouchet avait des relations suivies et amicales avec plusieurs académiciens, en particulier Geoffroy Saint-Hilaire, Serres, Coste et Flourens, secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences[126].
  • Qualités d'expérimentateur. Raynaud pondère les erreurs de méthode de Pasteur, qui sont souvent mises en exergue, par celles, moins connues, de son adversaire rouennais. L'argument du Bacillus subtilis est fragilisé par le fait que Pouchet « porta le corps putrescible à 200 °C, 250 °C et même plus, sans entraver l'apparition des micro-organismes »[127]. Pouchet pensait avoir démontré expérimentalement que la lumière rouge favorise l'apparition des micro-organismes d'origine animale, la lumière verte, celle des microphytes[128]. Il admettait par ailleurs les pluies de grenouilles et les «avalanches d'épinoches» comme preuves irréfutables de la génération spontanée[129].
  • Probité intellectuelle. En 1863, Pouchet, Joly et Musset tentèrent de reproduire les expériences de Pasteur dans les Pyrénées. Ils ouvrent quatre ballons (A, B, C, D) au village de Rencluse à 2 083 m d'altitude ; quatre autres ballons (E, F, G, H) sur les glaciers de la Maladeta à 3 000 m d'altitude. À leurs yeux, tous les ballons contiennent des micro-organismes. La note des Comptes rendus de l'Académie des Sciences de 1863 ne décrivant pas le contenu des ballons un à un, Pasteur sommera Pouchet d'expliquer ce que sont devenus les ballons manquants (B, C, G, H). Pouchet demande alors à Joly de répondre: «Vous voyez où il veut en venir. Pondérez bien vos phrases». Par ailleurs, selon D. Raynaud, l'apologie de Pouchet se fonderait sur la prise en compte par les historiens et sociologues des sciences du témoignage de Pennetier, disciple de Pouchet, qui tire sa lecture de la controverse d'une lettre présumée d'Isidore Geoffroy Saint-Hilaire du , qui est un faux de Pouchet.

Les maladies du vin et la pasteurisation

Études sur le vin Louis Pasteur, édition de 1866

En 1862, Pasteur confirme l'opinion formulée dès 1822 par Christiaan Hendrik Persoon, en établissant le rôle d'un microorganisme, le mycoderma aceti (renommé Acetobacter aceti) dans la formation du vinaigre[130].

En 1863, il y a déjà quelques années que les maladies des vins français grèvent lourdement le commerce. Napoléon III demande à Pasteur, spécialiste de la fermentation et de la putréfaction, de chercher un remède : Pasteur, qui transporta deux années de suite en automne son laboratoire à Arbois, publiera les résultats de ses travaux dans Études sur le vin en 1866 (il avait publié un premier papier sur le sujet dès 1863)[131]. Il propose de chauffer le vin à 57 °C afin de tuer les germes et résout ainsi le problème de sa conservation et du transport, c'est la pasteurisation. Il a au sujet de ce procédé une querelle de priorité avec l'œnologue Alfred de Vergnette de Lamotte, dans laquelle les savants Balard et Thenard prennent parti respectivement pour Pasteur et pour Vergnette[132]. Pasteur et Vergnette avaient d'ailleurs été tous deux précédés par Nicolas Appert qui avait publié le chauffage des vins en 1831 dans son ouvrage Le livre de tous les ménages[133]. La découverte de la pasteurisation vaudra à Pasteur le Mérite Agricole, mais aussi le Grand Prix de l’Exposition universelle (1867).

Des dégustateurs opérant à l'aveugle avaient conclu que la pasteurisation n'altérait pas le bouquet des grands vins, mais « Pasteur fut forcé de reconnaître la forte influence de l'imagination après avoir vu sa commission d'expertise renverser complètement ses conclusions sur le même vin en l'espace de quelques jours »[134]. Finalement, la pasteurisation du vin n'eut pas un grand succès et fut abandonnée avant la fin du XIXe siècle[135]. Avant la Première Guerre mondiale, l'Institut Pasteur pratiqua sur le vin une pasteurisation rapide en couche mince qui ne se répandit guère mais fit plus tard « un retour triomphal en France sous son nom américain » de flash pasteurization[136].

En Bourgogne, la pasteurisation du vin a été abandonnée dans les années 1930[137].

Les maladies microbiennes du vin ont été évitées par d'autres moyens que la pasteurisation : conduite rationnelle des fermentations, sulfitage des vendanges[138], réduction des populations contaminantes par différents procédés de clarification. D'un emploi malaisé au niveau du chai, où elle ne met pas en outre la cuvée à l'abri d'une contamination postérieure au chauffage, la pasteurisation a toutefois son utilité pour certains types de vins, - d'ailleurs plutôt de qualité moyenne et de consommation rapide — au moment de l'embouteillage où l'on préfère parfois les techniques de sulfitage et de filtration stérile (mais la brasserie recourt plus volontiers à la pasteurisation)[139].

Pour sa mise en évidence du rôle des organismes vivants dans la fermentation alcoolique et pour les conséquences d'ordre pratique qu'il en a tirées, Pasteur est considéré comme le fondateur de l’œnologie, dont Chaptal avait posé les premiers jalons. Toutefois, en limitant l'action positive aux seules levures, Pasteur n'a pas pu voir le rôle de certaines bactéries dans le déclenchement de la fermentation malolactique (rôle qui, une fois redécouvert -en 1946- permettra une conduite beaucoup plus subtile de la vinification)[67].

Contrairement à la pasteurisation du vin, la pasteurisation du lait, à laquelle Pasteur n'avait pas pensé (c'est le chimiste allemand Franz von Soxhlet qui, en 1886, proposa d'appliquer la pasteurisation au lait[140]), s'implanta durablement. (Ici encore, d'ailleurs, on marchait sur les traces d'Appert[141]).

Les fermentations mènent aux maladies contagieuses

Buste de Pasteur à Dole.
Microscope de Louis Pasteur (vitrine du musée Pasteur de Paris).

La théorie de l'origine microbienne des maladies contagieuses, appelée théorie microbienne ou théorie des germes, existait depuis longtemps, mais seulement à l'état d'hypothèse. La première démonstration de la nature vivante d'un agent infectieux est établie en 1687 par deux élèves de Francesco Redi, Giovanni Cossimo Bonomo et Diacinto Cestoni qui montrent, grâce à l'utilisation du microscope, que la gale est causée par un petit parasite, Sarcoptes scabiei. Cette découverte n'eut pourtant alors aucun écho[142]. Vers 1835, quelques savants, dont on a surtout retenu Agostino Bassi[143], prouvent qu'une des maladies du ver à soie, la muscardine, est causée par un champignon microscopique. En 1836-37 Alfred Donné décrit le protiste responsable de la trichomonose : Trichomonas vaginalis. En 1839 Johann Lukas Schönlein identifie l'agent des teignes faviques : Trichophyton schoenleinii ; en 1841, le Suédois Frederick Theodor Berg identifie Candida albicans, l'agent du Muguet buccal et en 1844, David Gruby identifie l'agent des teignes tondantes, Trichophyton tonsurans (cette dernière découverte apparemment oubliée, fut faite de nouveau par Saboureau en 1894). Il s'agissait là toutefois de protozoaires ou d'organismes multicellulaires. En 1861, Anton de Bary établit le lien de causalité entre le mildiou de la pomme de terre - responsable notamment de la Grande Famine en Irlande - et le champignon Botrytis infestans (qui avait déjà été observé par Miles Joseph Berkeley en 1845).

Dans un essai de 1840, Friedrich Gustav Jakob Henle, faisant écho aux travaux de Bassi sur la nature microbienne de la muscardine du ver à soie et à ceux de Cagniard de Latour et de Theodor Schwann sur la nature vivante de la levure, avait développé une théorie microbienne des maladies contagieuses et formulé les critères permettant selon lui de décider si telle maladie a pour cause tel micro-organisme.

La théorie, en dépit de ces avancées, rencontrait des résistances et se développait assez lentement, notamment pour ce qui est des maladies contagieuses humaines. Ainsi, la découverte du bacille du choléra était restée quasiment lettre morte quand Pacini l'avait publiée en 1854, alors qu'elle devait trouver immédiatement une vaste audience quand Koch la refit en 1883. À l'époque des débuts de Pasteur, donc, la théorie microbienne existe, même si elle est encore dans l'enfance. D'autre part, il est de tradition, surtout depuis le XVIIIe siècle, de souligner l'analogie entre les maladies fiévreuses et la fermentation[144]. Il n'est donc pas étonnant, dans ce contexte, que les travaux de Pasteur sur la fermentation aient stimulé le développement de la théorie microbienne des maladies contagieuses. En 1860, après avoir réaffirmé le rôle des organismes vivants dans la putréfaction et la fermentation, Pasteur lui-même ajoutait : « Je n'ai pas fini cependant avec toutes ces études. Ce qu'il y aurait de plus désirable serait de les conduire assez loin pour préparer la voie à une recherche sérieuse de l'origine de diverses maladies »[145]. Casimir Davaine, au début de ses publications de 1863 sur le charbon, qui sont maintenant considérées comme la première preuve de l'origine microbienne d'une maladie transmissible à l'homme, écrivait « M. Pasteur, en février 1861, publia son remarquable travail sur le ferment butyrique, ferment qui consiste en petites baguettes cylindriques, possédant tous les caractères des vibrions ou des bactéries. Les corpuscules filiformes que j'avais vus dans le sang des moutons atteints de sang de rate [= charbon] ayant une grande analogie de forme avec ces vibrions, je fus amené à examiner si des corpuscules analogues ou du même genre que ceux qui déterminent la fermentation butyrique, introduits dans le sang d'un animal, n'y joueraient pas de même le rôle d'un ferment »[146].Pasteur lui-même, en 1880, rappelle ses travaux sur les fermentations et ajoute : « La médecine humaine, comme la médecine vétérinaire, s'emparèrent de la lumière que leur apportaient ces nouveaux résultats. On s'empressa notamment de rechercher si les virus et les contages ne seraient pas des êtres animés. Le docteur Davaine (1863) s'efforça de mettre en évidence les fonctions de la bactéridie du charbon, qu'il avait aperçue dès l'année 1850 »[147].On verra toutefois que Pasteur, quand il aura à s'occuper des maladies des vers à soie, en 1865, commencera par nier le caractère microbien de la pébrine, compris par d'autres avant lui. Quant aux maladies contagieuses humaines, c'est seulement à partir de 1877[148] qu'il participera personnellement au développement de leur connaissance. (Dès 1873 Gerhard Armauer Hansen, porté par la conclusion de Pasteur dans le débat sur la génération spontanée certes, mais aussi lecteur de Charles-Louis Drognat-Landré[149] et de Davaine, identifie l'agent causal de la lèpre. Cette découverte, toutefois, ne fera pas immédiatement l'unanimité[150].)

Antisepsie et asepsie

Le chirurgien anglais Joseph Lister, après avoir lu les travaux de Pasteur sur la fermentation (où la putréfaction est expliquée, comme la fermentation, par l'action d'organismes vivants), se convainc que l'infection postopératoire (volontiers décrite à l'époque comme une pourriture, une putréfaction) est due elle aussi à des organismes microscopiques. Ayant lu ailleurs que l'acide phénique (phénol) détruisait les entérozoaires qui infectaient certains bestiaux, il lave les blessures de ses opérés à l'eau phéniquée et leur applique un coton imbibé d'acide phénique. Le résultat est une réduction drastique de l'infection et de la mortalité.

Lister publie sa théorie et sa méthode en 1867, en les rattachant explicitement aux travaux de Pasteur[151]. Dans une lettre de 1874, il remercie Pasteur « pour m'avoir, par vos brillantes recherches, démontré la vérité de la théorie des germes de putréfaction, et m'avoir ainsi donné le seul principe qui ait pu mener à bonne fin le système antiseptique »[152].

L'antisepsie listérienne, dont l'efficacité triomphera en quelques années des résistances, est, au point de vue théorique, une branche importante de la théorie microbienne. Sur le plan pratique, toutefois, elle n'est pas entièrement satisfaisante : Lister, qui n'a pensé qu'aux germes présents dans l'air, et non à ceux que propagent l'eau[153], les mains des opérateurs ainsi que les instruments et les tissus qu'ils emploient, attaque les microbes dans le champ opératoire, en vaporisant l'acide phénique dans l'air et en l'appliquant sur les plaies. C'est assez peu efficace quand il faut opérer en profondeur et, de plus, l'acide phénique a un effet caustique sur l'opérateur et sur le patient. On cherche donc bientôt à prévenir l'infection (asepsie) plutôt qu'à la combattre (antisepsie)[154].

Asepsie

Pasteur « est de ceux qui cherchent à dépasser l'antisepsie par l'asepsie »[155]. À la séance du de l'Académie de médecine, il attire l'attention sur les germes propagés par l'eau, l'éponge ou la charpie avec lesquelles les chirurgiens lavent ou recouvrent les plaies et leur recommande de ne se servir que d'instruments d'une propreté parfaite, de se nettoyer les mains puis de les soumettre à un flambage rapide et de n'employer que de la charpie, des bandelettes, des éponges et de l'eau préalablement exposées à diverses températures qu'il précise. Les germes en suspension dans l'air autour du lit du malade étant beaucoup moins nombreux que dans l'eau et à la surface des objets, ces précautions permettraient d'utiliser un acide phénique assez dilué pour ne pas être caustique[156].

Certes, ces recommandations n'étaient pas d'une nouveauté absolue : Semmelweis et d'autres avant lui (par exemple Claude Pouteau et Jacques-Mathieu Delpech[157],[158]) avaient déjà compris que les auteurs des actes médicaux pouvaient eux-mêmes transmettre l'infection, et ils avaient fait des recommandations en conséquence, mais les progrès de la théorie microbienne avaient tellement changé les données que les conseils de Pasteur reçurent beaucoup plus d'audience que ceux de ses prédécesseurs.

En préconisant ainsi l'asepsie, Pasteur traçait une voie qui serait suivie (non sans résistances du corps médical) par Octave Terrillon (1883), Ernst von Bergmann et William Halsted[159],[160].

Lutte contre les maladies des vers à soie

Hommage aux travaux de Pasteur sur le ver à soie à Alès

En 1865, Jean-Baptiste Dumas, sénateur et ancien ministre de l'Agriculture et du commerce, demande à Pasteur d'étudier une nouvelle maladie qui décime les élevages de vers à soie du sud de la France et de l'Europe, la pébrine, caractérisée à l'échelle macroscopique par des taches noires et à l'échelle microscopique par les « corpuscules de Cornalia ». Pasteur accepte et fera cinq longs séjours à Alès, entre le et 1869[161].

Erreurs initiales

Arrivé à Alès, Pasteur se familiarise avec la pébrine et aussi[162] avec une autre maladie du ver à soie, connue plus anciennement[163] que la pébrine : la flacherie ou maladie des morts-flats. Contrairement, par exemple, à Quatrefages, qui avait forgé le mot nouveau pébrine[164], Pasteur commet l'erreur de croire que les deux maladies n'en font qu'une et même que la plupart des maladies des vers à soie connues jusque-là sont identiques entre elles et à la pébrine[165]. C'est dans des lettres du et du à Dumas qu'il fait pour la première fois la distinction entre la pébrine et la flacherie[166].

Il commet une autre erreur : il commence par nier le caractère « parasitaire » (microbien) de la pébrine, que plusieurs savants (notamment Antoine Béchamp[167]) considéraient comme bien établi. Même une note publiée le [168] par Balbiani, que Pasteur semble d'abord accueillir favorablement[169], reste sans effet, du moins immédiat[170]. « Pasteur se trompe. Il ne changera d'opinion que dans le courant de 1867 »[171].

Victoire sur la pébrine

Alors que Pasteur n'a pas encore compris la cause de la maladie, il propage un procédé efficace pour enrayer les infections : on choisit un échantillonnage de chrysalides, on les broie et on recherche les corpuscules dans le broyat ; si la proportion de chrysalides corpusculeuses dans l'échantillonnage est très faible, on considère que la chambrée est bonne pour la reproduction[172]. Cette méthode de tri des « graines » (œufs) est proche d'une méthode qu'avait proposée Osimo quelques années auparavant, mais dont les essais n'avaient pas été concluants[173]. Par ce procédé, Pasteur jugule la pébrine et sauve pour beaucoup l'industrie de la soie dans les Cévennes[174],[175].

La flacherie résiste

En 1884, Balbiani[176], qui faisait peu de cas de la valeur théorique des travaux de Pasteur sur les maladies des vers à soie, reconnaissait que son procédé pratique avait remédié aux ravages de la pébrine, mais ajoutait que ce résultat tendait à être contrebalancé par le développement de la flacherie, moins bien connue et plus difficile à prévenir[177]. En 1886, la Société des agriculteurs de France émettait le vœu « que le gouvernement examine s’il n'y avait pas lieu de procéder à de nouvelles études scientifiques et pratiques sur le caractère épidémique des maladies des vers à soie et sur les moyens de combattre cette influence ». Decourt[178], qui cite ce vœu, donne des chiffres dont il conclut qu'après les travaux de Pasteur, la production des vers à soie resta toujours très inférieure à ce qu'elle avait été avant l'apparition de la pébrine et conteste dès lors à Pasteur le titre de « sauveur de la sériciculture française ».

Microbes et vaccins

À partir de 1876, Pasteur travaille successivement sur le filtre et l'autoclave, tous deux mis au point par Charles Chamberland (1851-1908), et aussi sur le flambage des vases[179].

Bien que ses travaux sur les fermentations, comme on l'a vu, aient stimulé le développement de la théorie microbienne des maladies contagieuses, et bien que, dans l'étude des maladies des vers à soie, il ait fini par se ranger à l'opinion de ceux qui considéraient la pébrine comme « parasitaire », Pasteur, à la fin de 1876 (année où l'Allemand Robert Koch a fait progresser la connaissance de la bactérie du charbon), est encore indécis sur l'origine des maladies contagieuses humaines : « Sans avoir de parti pris dans ce difficile sujet, j'incline par la nature de mes études antérieures du côté de ceux qui prétendent que les maladies contagieuses ne sont jamais spontanées (…) Je vois avec satisfaction les médecins anglais qui ont étudié la fièvre typhoïde avec le plus de vigueur et de rigueur repousser d'une manière absolue la spontanéité de cette terrible maladie »[180]. Mais il devient bientôt un des partisans les plus actifs et les plus en vue de la théorie microbienne des maladies contagieuses, domaine où son plus grand adversaire est Robert Koch, leur rivalité féroce (sur fond de guerre franco-prussienne) mais féconde s'étendant aux écoles qu’ils ont créées et se manifestant d'abord sur l'étiologie du charbon, puis sur le choléra, la sérothérapie antidiphtérique et la peste[181]. En 1877, Pasteur découvre le « vibrion septique »[182], qui provoque un type de septicémie et avait obscurci l'étiologie du charbon; ce microbe sera nommé plus tard Clostridium septicum[183]. En 1880, il découvre le staphylocoque, qu'il identifie comme responsable des furoncles et de l'ostéomyélite[184]. Son combat en faveur de la théorie microbienne ne l'empêche d'ailleurs pas de reconnaître l'importance du « terrain »[185], importance illustrée par l'immunisation vaccinale, à laquelle il va consacrer la dernière partie de sa carrière.

Les inoculateurs avant Pasteur : à la recherche de l'atténuation

Quand Pasteur commence ses recherches sur les vaccins, on fait des inoculations préventives contre une maladie humaine, la variole (la méthode de Jenner est célèbre), et contre deux maladies du bétail : la clavelée, maladie du mouton, et la péripneumonie bovine[186].

Certains clavelisateurs cherchent à atténuer[187] la virulence du claveau (la substance morbide injectée) par culture ou par inoculations successives d'animal à animal, mais, selon un dictionnaire de l'époque, leurs résultats sont illusoires[188].

Le vaccin contre le choléra des poules

Louis Pasteur par le photographe Félix Nadar en 1878.

Le germe du choléra des poules, nommé ensuite Pasteurella avicida, fut isolé en 1879 par l'italien Perroncito ; la même année Henry Toussaint réussit à le cultiver. C'est d'ailleurs auprès de Toussaint que Pasteur se procura la souche du microbe de choléra des poules[189].

Un don du hasard ?

Durant l'été 1879, Pasteur et ses collaborateurs, Émile Roux et Émile Duclaux, découvrent que les poules auxquelles on a inoculé des cultures vieillies du microbe du choléra des poules non seulement ne meurent pas mais résistent à de nouvelles infections — c'est la découverte d'un vaccin d'un nouveau type : contrairement à ce qui était le cas dans la vaccination contre la variole, on ne se sert pas, comme vaccin, d'un virus bénin fourni par la nature (sous forme d'une maladie bénigne qui immunise contre la maladie grave) mais on provoque artificiellement l'atténuation d'une souche initialement très virulente et c'est le résultat de cette atténuation qui est utilisé comme vaccin[190].

S'il faut en croire la version célèbre de René Vallery-Radot[191] et d'Émile Duclaux[192], c'est en reprenant de vieilles cultures oubliées (ou laissées de côté pendant les vacances) qu'on se serait aperçu avec surprise qu'elles ne tuaient pas et même immunisaient. Il y aurait là un cas de sérendipité.

Antonio Cadeddu[193], toutefois, rappelle que « depuis les années 1877-1878, [Pasteur] possédait parfaitement le concept d'atténuation de la virulence »[194]. C'est un des motifs pour lesquels Cadeddu[195], à la suite de Mirko Grmek, met en doute le rôle allégué du hasard dans la découverte du procédé d'atténuation de la virulence et pense que cette atténuation a sûrement été recherchée activement, ce que les notes de laboratoire de Pasteur semblent bien confirmer[196].

Irrégularité du vaccin contre le choléra des poules

Dans sa double communication du à l'Académie des Sciences et à l'Académie de médecine, Pasteur attribue l'atténuation de la virulence au contact avec l'oxygène. Il dit que des cultures qu'on laisse vieillir au contact de l'oxygène perdent de leur virulence au point de pouvoir servir de vaccin, alors que des cultures qu'on laisse vieillir dans des tubes à l'abri de l'oxygène gardent leur virulence. Il reconnaît toutefois dans une note de bas de page que l'oxygène ne joue pas toujours son rôle d'atténuation, ou pas toujours dans les mêmes délais : « Puisque, à l'abri de l'air, l'atténuation n'a pas lieu, on conçoit que, si dans une culture au libre contact de l'air (pur) il se fait un dépôt du parasite en quelque épaisseur, les couches profondes soient à l'abri de l'air, tandis que les superficielles se trouvent dans de tout autres conditions. Cette seule circonstance, jointe à l'intensité de la virulence, quelle que soit, pour ainsi dire, la quantité du virus employé, permet de comprendre que l'atténuation d'un virus ne doit pas nécessairement varier proportionnellement au temps d'exposition à l'air »[197].

Certains[198] voient là un demi-aveu de l'irrégularité du vaccin, irrégularité que la suite confirma : « Cette voie, que le génie de Pasteur avait ouverte et qui fut ensuite si féconde, se révéla bientôt fermée en ce qui concerne la vaccination anti-pasteurellique de la poule. Des difficultés surgirent dans la régularité de l'atténuation et de l'entretien de la virulence à un degré déterminé et fixe »[199].

Rôle de l'oxygène ?

La théorie de Pasteur, selon laquelle la virulence du vaccin était atténuée par l'action de l'oxygène, n'a pas été retenue. Th. D. Brock, après avoir présenté comme vraisemblable l'explication, étrangère à Pasteur, de l'atténuation dans les cultures par mutations et sélection (l'organisme vivant, qui possède des défenses immunitaires, exerce une sélection en défaveur des microbes mutants peu virulents, ce qui n'est pas le cas dans les cultures), ajoute : « Ses recherches [= de Pasteur] sur les effets de l'oxygène sont quelque chose de curieux. Bien que l'oxygène puisse jouer un rôle en accélérant les processus d'autolyse, il n'a probablement pas une action aussi directe que Pasteur le pensait »[200].

Le vaccin contre la maladie du charbon

Pasteur vaccinant des moutons contre le charbon à Pouilly-le-Fort (illustration du XXe siècle)

En 1880, Auguste Chauveau[201] et Henry Toussaint[202] publient les premières expériences françaises d'immunisation d'animaux contre le charbon par inoculation préventive. À la même époque, W.S. Greenfield, à Londres, obtient l'immunisation en inoculant le bacille préalablement atténué par culture. Au vu des publications de Greenfield, certains auteurs estiment qu'il a la priorité sur Pasteur[203], mais Greenfield reconnaissait lui-même que ses résultats étaient peu concluants[204].

Le , lors de la célèbre expérience de Pouilly-le-Fort, un troupeau de moutons est vacciné contre la maladie du charbon à l'aide d'un vaccin mis au point par Pasteur, Émile Roux et surtout Charles Chamberland. Cette expérience fut un succès complet. Certains auteurs reprochent cependant à Pasteur d'avoir induit le public scientifique en erreur sur la nature exacte du vaccin utilisé lors de cette expérience. C'est ce qu'on a appelé le « Secret de Pouilly-le-Fort ».

Afin de répondre à la demande importante de vaccins charbonneux qui s'est manifestée immédiatement après l'expérience de Pouilly-le-fort, et ce tant en France qu'à l’étranger, et tandis qu'un décret de inscrivait le vaccin charbonneux dans la loi de police sanitaire des animaux, Pasteur doit organiser « précipitamment » la production et la distribution en nombre de vaccin. Pour ce faire une entité est créée Le Vaccin charbonneux, rue Vauquelin[205]. Des accidents vaccinaux survenus à l'automne 1881 et au printemps 1882, en France et à l’étranger, imposent à Pasteur de revenir sur le postulat de la fixité des vaccins. En 1886, la diffusion du vaccin charbonneux à l'étranger est confiée à une société commerciale, la Compagnie de Vulgarisation du Vaccin Charbonneux qui détenait un monopole commercial mais aussi technique visant tant à préserver les secrets de fabrication qu'à garantir l'homogénéité des vaccins[206].

Le vaccin de Pasteur et ses dérivés donnaient des résultats globalement satisfaisants, mais ils s'affaiblissaient parfois au point de ne pas provoquer une réaction immunitaire suffisante et, dans d'autres cas, ils restaient assez virulents pour communiquer la maladie qu'ils étaient censés prévenir. Nicolas Stamatin en 1931 et Max Sterne en 1937 obtinrent des vaccins plus efficaces à l'aide de bacilles dépourvus de la capacité de former une capsule (bacilles acapsulés ou acapsulogènes)[207].

Le vaccin contre le rouget des porcs

Envoyé par Pasteur dans le Sud-est de la France où sévit une épidémie de rouget du porc, dit aussi le mal rouge, Louis Thuillier identifie le bacille de cette maladie le . Cette découverte a en réalité déjà été faite par H.J. Detmers à Chicago[208]. La description originellement donnée par Pasteur et Thuillier d'un bacille en forme de 8 est fautive. Le pasteurien Adrien Loir écrira en 1937-1938 que le bacille qu'ils ont cultivé et qui a servi à produire le vaccin (voir plus loin) était bien celui du rouget, même s'ils l'ont décrit incorrectement[209], mais en 1957, Gaston Ramon estimera que le bacille découvert par Thuillier était une pasteurelle du porc et non le bacille du rouget[210]. Dans une communication datée du et intitulée La vaccination du rouget des porcs à l'aide du virus mortel atténué de cette maladie , Pasteur présente à l'Académie des Sciences un vaccin obtenu par une diminution de la virulence du bacille à l'aide de passage successifs sur le lapin, espèce naturellement peu réceptive à cette maladie. Il s'agit d'une nouvelle méthode d'atténuation de la virulence, qui s'apparente à celle sur laquelle est basée le vaccin de Jenner[211]. En dépit des efforts de l'administration française, le vaccin du rouget, mis sur le marché dès 1886, ne rencontre pas un grand succès en France. Le , Pasteur note que « la Société vétérinaire de la Charente a été de nouveau découragée pour des vaccinations de rouget par un échec qu'elle a subi en octobre[212] ». Cet échec a été attribué à un investissement insuffisant de Chamberland chargé d'en assurer le développement dans le cadre du laboratoire Pasteur[213]. Ainsi pour la seule année 1890, seuls 20 000 porcs sont vaccinés en France, alors qu'en Hongrie ce nombre se monte alors à 250 000[214].

La rage

Travaux antérieurs de Duboué et Galtier

Faute de données précises, l'épidémiologie de la rage humaine et animale est difficile à retracer avant le XXe siècle. Elle semble en extension en Europe occidentale à partir du XVIe siècle, probablement en raison d'une croissance démographique perturbant les habitats de la faune sauvage, avec multiplication des contacts entre animaux sauvages et domestiques, notamment lors du marronnage[215]. La rage des loups, renards et chiens est présente en Europe tout au long du siècle en causant plusieurs centaines de décès humains[215].

En 1879, Pierre[216]-Henri Duboué[217] dégage de divers travaux de l'époque une « théorie nerveuse » de la rage : « Dans cette hypothèse, le virus rabique s'attache aux fibrilles nerveuses mises à nu par la morsure et se propage jusqu'au bulbe. » Le rôle de la voie nerveuse dans la propagation du virus de la rage, conjecturé par Duboué presque uniquement à partir d'inductions[218], fut plus tard confirmé expérimentalement par Pasteur et ses assistants.

La même année 1879, Galtier montre qu'on peut utiliser le lapin, beaucoup moins dangereux que le chien, comme animal d'expérimentation. Il envisage aussi de mettre à profit la longue durée d'incubation (c'est-à-dire la longue durée que le virus met à atteindre les centres nerveux) pour faire jouer à un moyen préventif (qu'il en est encore à chercher ou à expérimenter) un rôle curatif : « J'ai entrepris des expériences en vue de rechercher un agent capable de neutraliser le virus rabique après qu'il a été absorbé et de prévenir ainsi l'apparition de la maladie, parce que, étant persuadé, d'après mes recherches nécroscopiques, que la rage une fois déclarée est et restera longtemps, sinon toujours incurable, à cause des lésions qu'elle détermine dans les centres nerveux, j'ai pensé que la découverte d'un moyen préventif efficace équivaudrait presque à la découverte d'un traitement curatif, surtout si son action était réellement efficace un jour ou deux après la morsure, après l'inoculation du virus »[219]. (Galtier ne précise pas que le moyen préventif auquel il pense doive être un vaccin.)

Dans une note de 1881[220], il signale notamment qu'il semble avoir conféré l'immunité à un mouton en lui injectant de la bave de chien enragé par voie sanguine. (L'efficacité de cette méthode d'immunisation des petits ruminants : chèvre et mouton, par injection intraveineuse sera confirmée en 1888 par deux pasteuriens, Nocard et Roux[221]).

Dans cette même note, toutefois, Galtier répète une erreur qu'il avait déjà commise dans son Traité des maladies contagieuses de 1880 : parce qu'il n'a pas pu transmettre la maladie par inoculation de fragments de nerfs, de moelle ou de cerveau, il croit pouvoir conclure que, chez le chien, le virus n'a son siège que dans les glandes linguales et la muqueuse bucco-pharyngienne[222].

Les choses en sont là quand Pasteur, en 1881, commence ses publications sur la rage.

Les études de Pasteur
Études sur les animaux

Dans une note du de cette année[223], Pasteur rappelle la « théorie nerveuse » de Duboué et l'incapacité où Galtier a dit être de confirmer cette théorie en inoculant de la substance cérébrale ou de la moelle de chien enragé. « J'ai la satisfaction d'annoncer à cette Académie que nos expériences ont été plus heureuses », dit Pasteur, et dans cette note de deux pages, il établit deux faits importants :

  1. Le virus rabique ne siège pas uniquement dans la salive, mais aussi, et avec une virulence au moins égale, dans le cerveau ;
  2. L'inoculation directe de substance cérébrale rabique à la surface du cerveau du chien par trépanation communique la rage à coup sûr, avec une incubation nettement plus courte (mort en moins de trois semaines) que dans les circonstances ordinaires, ce qui fait gagner un temps précieux aux expérimentateurs.

Dans cette note de 1881, Galtier n'est nommé qu'une fois, et c'est pour être contredit (avec raison).

En [224], nouvelle note de Pasteur et de ses collaborateurs, établissant que le système nerveux central est le siège principal du virus, où on le trouve à l'état plus pur que dans la salive, et signalant des cas d'immunisation d'animaux par inoculation du virus, autrement dit des cas de vaccination. Galtier est nommé deux fois en bas de page, tout d'abord à propos des difficultés insurmontables auxquelles se heurtait l'étude de la rage avant l'intervention de Pasteur, notamment parce que « la salive était la seule matière où l'on eût constaté la présence du virus rabique » (suit une référence à Galtier) et ensuite à propos de l'absence d'immunisation que les pasteuriens ont constatée chez le chien après injection intraveineuse : « Ces résultats contredisent ceux qui ont été annoncés par M. Galtier, à cette Académie, le 1er août 1881, par des expériences faites sur le mouton. » Galtier, en 1891[225] puis en 1904[226], se montra ulcéré[227] de cette façon de traiter sa méthode d'immunisation des petits ruminants par injection intraveineuse, dont l'efficacité fut confirmée en 1888 par deux pasteuriens, Roux et Nocard[228].

Deux notes de février[229] et mai[230] 1884 sont consacrées à des méthodes de modification du degré de virulence par passages successifs à l'animal (exaltation par passages successifs aux lapins, atténuation par passages successifs aux singes). Les auteurs estiment qu'après un certain nombre de passages chez des animaux d'une même espèce, on obtient un virus fixe, c'est-à-dire un virus dont les propriétés resteront immuables lors de passages subséquents (en 1935, P. Lépine montra que cette fixité était moins absolue qu'on ne le croyait et qu'il était nécessaire de contrôler le degré de virulence et le pouvoir immunogène des souches « fixes »[231]).

En 1885, Pasteur se dit[232] capable d'obtenir une forme du virus atténuée à volonté en exposant de la moelle épinière de lapin rabique desséchée au contact de l'air gardé sec[233]. Cela permet de vacciner par une série d'inoculations de plus en plus virulentes.

Dans ce célèbre tableau d'Albert Edelfelt, Louis Pasteur observe dans un bocal une moelle épinière de lapin enragé, suspendue en train de se dessécher au-dessus de cristaux de potasse. C'est le processus qui a permis d'obtenir le vaccin contre la rage.
Essais sur l'homme

Pour expérimenter ses recherches sur l'homme, Pasteur écrit, le 22 septembre 1884, à l'Empereur du Brésil pour lui proposer d'offrir aux condamnés à mort de son pays, la possibilité d'échapper à leur exécution en devenant cobayes[234].

Mais c'est en 1885, en France, qu'il fait ses premiers essais sur l'homme.

Il ne publia rien sur les deux premiers cas : Girard, sexagénaire de l'hôpital Necker, inoculé le , et la fillette de 11 ans Julie-Antoinette Poughon, inoculée après le , ce qui, selon Patrice Debré[235], alimente régulièrement une rumeur selon laquelle Pasteur aurait « étouffé » ses premiers échecs. En fait, dans le cas Girard, qui semble avoir évolué favorablement, le diagnostic de rage, malgré des symptômes qui avaient fait conclure à une rage déclarée, était douteux, et, dans le cas de la fillette Poughon (qui mourut le lendemain de la vaccination), il s'agissait très probablement d'une rage déclarée, ce qui était et est encore, avec une quasi-certitude[236], un arrêt de mort à brève échéance, avec ou sans vaccination[237].

G. Geison a noté qu'avant de soigner ces deux cas humains de rage déclarée, Pasteur n'avait fait aucune tentative de traitement de rage déclarée sur des animaux[238].

Le , on amène à Pasteur un petit Alsacien de Steige âgé de neuf ans, Joseph Meister, mordu l'avant-veille par un chien qui avait ensuite mordu son propriétaire. Meister avait reçu quatorze blessures et le chien, toujours agressif, avait été abattu par des gendarmes[239]. Les morsures étant récentes, il n'y a pas de rage déclarée. Cette incertitude du diagnostic rend le cas plus délicat que les précédents et Roux, l'assistant de Pasteur dans les recherches sur la rage, refuse formellement de participer à l'injection[240]. Pasteur hésite, mais deux éminents médecins, Alfred Vulpian et Jacques-Joseph Grancher, estiment que le cas est suffisamment sérieux pour justifier la vaccination et la font pratiquer sous leur responsabilité. Le fort écho médiatique accordé alors à la campagne de vaccination massive contre le choléra menée par Jaume Ferran en Espagne a pu également infléchir la décision de Pasteur[241]. Joseph Meister reçoit sous un pli fait à la peau de l’hypocondre droit treize inoculations réparties sur dix jours, et ce par une demi-seringue de Pravaz d'une suspension d'un broyat de moelle de lapin mort de rage le et conservée depuis 15 jours[242]. Il ne développera jamais la rage.

En fait, la valeur de preuve du cas Meister laisse sceptiques certains spécialistes. Ce qui fit considérer que le chien qui l'avait mordu était enragé est le fait que « celui-ci, à l'autopsie, avait foin, paille et fragments de bois dans l'estomac »[243]. Aucune inoculation de substance prélevée sur le chien ne fut faite. Dans une communication à l'Académie de médecine (), Peter, principal adversaire de Pasteur et grand clinicien, déclara que le diagnostic de rage par la présence de corps étrangers dans l'estomac était caduc[244]. Victor Babès, disciple de Pasteur, confirmera dans son Traité de la rage[245] que « l'autopsie est, en effet, insuffisante à établir le diagnostic de rage. En particulier, la présence de corps étrangers dans l'estomac est à peu près sans valeur[246]. »

Un détail du traitement de Meister illustre ces mots écrits en 1996 par Maxime Schwartz, alors directeur général de l'Institut Pasteur (Paris) :

« Pasteur n'est pas perçu aujourd'hui comme il y a un siècle ou même il y a vingt ans. Le temps des hagiographies est révolu, les images d'Épinal font sourire, et les conditions dans lesquelles ont été expérimentés le vaccin contre la rage ou la sérothérapie antidiphtérique feraient frémir rétrospectivement nos modernes comités d'éthique[247]. »

Pasteur, en effet, fit faire à Meister, après la série des inoculations vaccinales, une injection de contrôle, consistant à lui inoculer une souche d'une virulence qui lui serait fatale dans le cas où il ne serait pas vacciné ou le serait mal ; afin de conclure avec certitude sur l'efficacité du vaccin si l'enfant en réchappe[248].

Pasteur a lui-même dit les choses clairement : « Joseph Meister a donc échappé, non seulement à la rage que ses morsures auraient pu développer, mais à celle que je lui ai inoculée pour contrôle de l'immunité due au traitement, rage plus virulente que celle des rues. L'inoculation finale très virulente a encore l'avantage de limiter la durée des appréhensions qu'on peut avoir sur les suites des morsures. Si la rage pouvait éclater, elle se déclarerait plus vite par un virus plus virulent que par celui des morsures ».

À propos de la seconde de ces trois phrases, André Pichot, dans son anthologie d'écrits de Pasteur, met une note : « Cette phrase est un peu déplacée, dans la mesure où il s'agissait ici de soigner un être humain (et non de faire une expérience sur un animal) »[249].

L'efficacité du vaccin de Pasteur remise en cause

Pasteur ayant publié ses premiers succès, son vaccin antirabique devient vite notoire et les candidats affluent (parmi les premiers vaccinés, Jean-Baptiste Jupille est resté célèbre). Déçu par quelques cas où le vaccin a été inefficace, Pasteur croit pouvoir passer à un « traitement intensif », qu'il présente à l'Académie des Sciences le [250]. L'enfant Jules Rouyer, vacciné dans le mois d'octobre précédant cette communication, meurt vingt-quatre jours après la communication et son père porte plainte contre les responsables de la vaccination[251].

D'après un récit fait une cinquantaine d'années après les évènements par le bactériologiste Adrien Loir, neveu et ancien assistant-préparateur de Pasteur, le bulbe rachidien de l'enfant, inoculé à des lapins, leur communique la rage, mais Roux (en l'absence de Pasteur, qui villégiature à la Riviera) fait un rapport en sens contraire ; le médecin légiste, Brouardel, après avoir dit à Roux « Si je ne prends pas position en votre faveur, c'est un recul immédiat de cinquante ans dans l'évolution de la science, il faut éviter cela ! », conclut dans son expertise que l'enfant Rouyer n'est pas mort de la rage. Patrice Debré accepte ce récit, tout en notant qu'il repose uniquement sur Adrien Loir[252].

À la même époque, le jeune Réveillac, qui a subi le traitement intensif, meurt en présentant des symptômes atypiques où Peter, le grand adversaire de Pasteur, voit une rage humaine à symptômes de rage de lapin, autrement dit la rage de laboratoire, la rage Pasteur, dont on commence à beaucoup parler[253].

Selon P. Lépine et L. Cruveilhier, « on renonça plus tard à une méthode de traitement aussi énergique, et qui pouvait présenter quelques dangers »[254].

En fait, on finit même par renoncer au traitement ordinaire de Pasteur-Roux. En 1908, le médecin italien Claudio Fermi (it) proposa un vaccin contre la rage avec virus traité au phénol. Progressivement, dans le monde entier, le vaccin phéniqué de Fermi supplanta les moelles de lapin de Pasteur et Roux. En France, où on en était resté aux moelles de lapin, P. Lépine et V. Sautter firent en 1937 des comparaisons rigoureuses : une version du vaccin phéniqué protégeait les lapins dans la proportion de 77,7 %, alors que les lapins vaccinés par la méthode des moelles desséchées n'étaient protégés que dans la proportion de 35 %[255]. Dans un ouvrage de 1973, André Gamet signale que la préparation de vaccin contre la rage par la méthode des moelles desséchées n'est plus utilisée. Parmi les méthodes qui le sont encore, il cite le traitement du virus par le phénol[256].

Dernier microscope de Louis Pasteur (vitrine du musée Pasteur de Paris).

Même si ce sont les travaux de Pasteur sur la vaccination antirabique, et donc les derniers de sa carrière, qui ont fini[257] par faire l'essentiel de sa gloire aux yeux du grand public, un immunologiste comme Patrice Debré estime que les œuvres les plus remarquables de Pasteur sont les premières[258].

Fondation de l'Institut Pasteur

La création d'un Institut antirabique sera d'abord évoquée devant l'Académie des Sciences par Vulpian dès octobre 1885 après que Pasteur y eut exposé les résultats de son traitement préventif. Le , Pasteur mentionne brièvement[259] son projet devant l'Académie des Sciences : à l'issue de cette même séance une commission ad-hoc adopte ce projet et décide de lancer une souscription internationale afin de permettre le financement de ce qui est déjà nommé Institut Pasteur[260].Reconnu d'utilité publique par décret du , l'Institut Pasteur / Institut Antirabique de Paris sera officiellement inauguré le en présence du Président Sadi Carnot[261].

Erreurs théoriques

Les toxines

En 1877, Pasteur veut tester l'hypothèse selon laquelle le bacille du charbon ne causerait l'état morbide que de façon indirecte, en produisant un « ferment diastasique soluble » qui serait l'agent pathogène immédiat. Il prélève le sang d'un animal qui vient de mourir du charbon, le filtre de façon à en ôter les bacilles et inocule le filtrat à un animal sain. L'animal récepteur ne développe pas la maladie et Pasteur estime que cette expérience « écarte complètement l'hypothèse du ferment soluble »[262]. Dans une publication ultérieure, toujours en 1877, Pasteur note toutefois que le sang filtré, s'il ne cause pas la maladie, rend les globules agglutinatifs, autant et même plus que dans la maladie, et envisage que ce soit l'effet d'une « diastase » formée par les bacilles[263]. En fait, les pasteuriens Roux et Yersin prouveront en 1888 (dans le cas de la diphtérie) que les microbes sécrètent bel et bien une substance (la toxine) qui est la cause directe et isolable de la maladie.

Des épistémologues et historiens des sciences comme F. Dagognet et A. Pichot[264] pensent que le demi-échec de Pasteur à mettre l'existence et le rôle des toxines en évidence a la même cause que son attitude défensive face à la théorie des enzymes : son « vitalisme » (Dagognet dit « végétalisme »), qui tend à séparer rigoureusement les domaines du vivant et du non-vivant. Il faut dire, à la décharge de Pasteur, que l'existence d'une toxine du charbon ne sera démontrée qu'en 1955[265]. En 1880, d'ailleurs, Pasteur accepte d'envisager, à titre d'hypothèse, le rôle d'une substance toxique[266].

Les vaccins par microbes tués (inactivés)

En 1880, le vétérinaire Henry Toussaint estime, à tort ou à raison, avoir immunisé des moutons contre le charbon par deux méthodes : en inoculant du sang charbonneux dont les microbes ont été éloignés par filtration, et en inoculant du sang charbonneux où les microbes ont été laissés, mais tués par chauffage. Pasteur, qui voit ainsi Toussaint, « à son insu, peut-être, car il n'y fait aucune allusion », battre en brèche les opinions publiées antérieurement par Pasteur, rejette l'idée d'un vaccin qui ne contiendrait pas d'agents infectieux vivants[267]. Ici encore, André Pichot[268] voit un effet de la tendance de Pasteur à cloisonner rigoureusement les domaines du vivant et de l'inanimé. Pasteur, toutefois, finira par admettre la possibilité des « vaccins chimiques »[269].

Le mécanisme de l'immunisation

Pour expliquer l'immunisation, Pasteur adopta tour à tour deux idées différentes. La première de ces idées, qu'on trouve déjà chez Tyndall et chez Auzias-Turenne[270], explique l'immunisation par l'épuisement, chez le sujet, d'une substance nécessaire au microbe[271]. La seconde idée[272] est que la vie du microbe ajoute une matière qui nuit à son développement ultérieur[273]. Aucune de ces deux idées n'a été ratifiée par la postérité[274], encore que la seconde puisse être considérée comme une esquisse de la théorie des anticorps[275].

Le « génie » de Pasteur

Mise en ordre plutôt qu'innovation

Monument à Pasteur, place de Breteuil (7e-15e arrondissements de Paris).

En 1950, René Dubos faisait gloire à Pasteur « d'audacieuses divinations »[276]. En 1967, François Dagognet[277] cite ce jugement de Dubos, mais pour en prendre le contre-pied : il rappelle que Pasteur a seulement ajouté à la chimie des isomères que Berzelius et Mitscherlich avaient fondée, qu'il avait été précédé par Cagniard-Latour dans l'étude microscopique des fermentations, par Davaine dans la théorie microbienne des maladies contagieuses et, bien sûr, par Jenner dans la vaccination. Il ajoute que la science de Pasteur « consiste moins à découvrir qu'à enchaîner ».

Dans le même ordre d'idées que Dagognet, André Pichot définit comme suit le caractère essentiel de l'œuvre de Pasteur : « C'est là le mot-clé de ses travaux : ceux-ci ont toujours consisté à mettre de l'ordre, à quelque niveau que ce soit. Ils comportent assez peu d'éléments originaux[278] ; mais, le plus souvent, ils partent d'une situation très confuse, et le génie de Pasteur a toujours été de trouver, dans cette confusion initiale, un fil conducteur qu'il a suivi avec constance, patience et application »[279].

Patrice Debré dit de même : « Pasteur donne parfois même l'impression de se contenter de vérifier des résultats décrits par d'autres, puis de se les approprier. Cependant, c'est précisément quand il reprend des démonstrations laissées, pour ainsi dire, en jachère, qu'il se montre le plus novateur : le propre de son génie, c'est son esprit de synthèse »[280].

Un savant dans le monde

Décorations décernées à Louis Pasteur (vitrine du musée Pasteur de Paris).

Pasteur n'était en rien un chercheur isolé dans sa tour d'ivoire. Ses travaux étaient orientés vers les applications médicales, hygiéniques, agricoles et industrielles. Il a toujours collaboré étroitement avec les professions concernées (même si, parmi les médecins, ses partisans étaient en minorité[281]) et il a su obtenir le soutien des pouvoirs publics à la recherche scientifique.

C'est sans doute à cela que Pasteur doit sa grande popularité. Il a lui-même sciemment contribué à l'édification de sa légende, par ses textes et par ses interventions publiques[282].

À Lille, Pasteur dépose un brevet sur la fermentation alcoolique le [283]. À Paris, il dépose un brevet sur la fabrication de l'acide acétique le . Le , Pasteur obtient en France un brevet sur la conservation des vins par chauffage modéré à l’abri de l’air (méthode qui portera le nom de pasteurisation)[284]. Le il obtient un brevet en France sur la fabrication de la bière[285]. Ce brevet est à l'origine de la création de la «Société des bières inaltérables - procédé Pasteur» que Pasteur crée le [286]. Cette société, au capital de 250000 francs, procède au rachat du brevet sur la bière pour un montant de 150 000 francs. La même année, l'Office américain des brevets accorde en 1873 à Pasteur un brevet[287] « sur une levure exempte de germes organiques de maladie, en tant que produit de fabrication ».

Par la loi du , l'Assemblée Nationale accorde une pension à Louis Pasteur en récompense des services rendus.

Louis Pasteur, par ailleurs, a eu quelques velléités de s'engager activement en politique.

Dans la théorie solidariste de Léon Bourgeois

Dans sa théorie solidariste, qui passe pour l’idéologie officielle de la Troisième République, Léon Bourgeois considère Louis Pasteur comme un père fondateur de la République pour avoir identifié un lien biologique entre les humains : selon le résumé du philosophe Pierre Charbonnier, « chacun étant potentiellement pour l’autre une source d’infection, la maladie est une responsabilité collective, le socle le plus tangible de la solidarité qui existe de fait entre nous », ce qui entraîne « la nécessité d’institutions protectrices qui traduisent la solidarité microbienne en mesures d’éducation et de prévoyance »[288].

Pasteur, la religion catholique et l'euthanasie

Dans les dernières années du XIXe siècle et les premières du XXe siècle, l'apologétique catholique attribuait volontiers à Pasteur la phrase « Quand on a bien étudié, on revient à la foi du paysan breton. Si j'avais étudié plus encore j'aurais la foi de la paysanne bretonne »[289].

En 1939 (l'entre-deux-guerres a été la grande époque de l'Union rationaliste), Louis Pasteur Vallery-Radot, petit-fils de Louis Pasteur, fait cette déclaration : « Mon père a toujours eu soin, et ma mère également d'ailleurs, de dire que Pasteur n'était pas pratiquant. Si vous ouvrez la Vie de Pasteur, vous verrez que mon père parle du spiritualisme et non du catholicisme de Pasteur. Je me souviens parfaitement de l'irritation de mon père et de ma mère, quand quelque prêtre, en chaire, se permettait de lui attribuer cette phrase qu'il n'a jamais dite : « J'ai la foi du charbonnier breton. » (…) Toute la littérature qui a été écrite sur le prétendu catholicisme de Pasteur est absolument fausse »[290].

En 1994-1995, Maurice Vallery-Radot, arrière-petit-neveu de Pasteur [291], ne se contente pas du spiritualisme, du théisme de Pasteur. Il tient que Pasteur resta, au fond, catholique, même s'il n'allait pas régulièrement à la messe[292].

Dans son livre Pasteur paru en 1896 (éd. Gauthier-Vilars), Charles Chappuis, son ami d'enfance, témoigne que Louis Pasteur se rendait à Notre-Dame de Paris pour écouter les sermons de carême.

Après le décès de sa petite fille Jeanne, en 1859, il écrit à un proche qu’elle « vient d’aller au Ciel pour prier pour nous ».

En 1882 il est admis sous la coupole de l’Académie française.

Pasteur parla : « Au-delà de cette voûte étoilée, qu’y a-t-il ? De nouveaux cieux étoilés. Soit ! Et au-delà ?…

Quand cette notion [de l’infini] s’empare de l’entendement, il n’y a qu’à se prosterner. On se sent prêt à être saisi par la sublime folie de Pascal ».

Un témoin, Ernest Legouvé, membre de l’Institut, déclarera dans son discours pour les funérailles de Pasteur à Notre-Dame de Paris : « Ces paroles firent courir dans toute l’assemblée un frisson d’enthousiasme et de foi ».

En 2004, Pasteur sert de caution morale à une cause d'une nature différente : son précédent est évoqué à l'Assemblée nationale en faveur de l'euthanasie compassionnelle[293]. La commission rapporte, en se référant à Léon Daudet, que quelques-uns des dix-neuf Russes soignés de la rage par Pasteur développèrent la maladie et que, pour leur épargner les souffrances atroces qui s'étaient déclarées et qui auraient de toute façon été suivies d'une mort certaine, on pratiqua sur eux l'euthanasie avec le consentement de Pasteur[294].

Pourtant, il y eut une époque où un Pasteur praticien de l'euthanasie n'était pas une chose qu'on exhibait volontiers : Axel Munthe ayant lui aussi raconté l'euthanasie de quelques-uns des mordus russes dans la version originale en anglais de son Livre de San Michele (The Story of San Michele)[295], la traduction française publiée en 1934 par Albin Michel, bien que donnée comme « texte intégral », fut amputée du passage correspondant[296].

Distinctions et hommages

La plaque commémorative sur la façade de son laboratoire rue d'Ulm.

Distinctions

Décorations françaises

Décorations étrangères

Plaque de la rue Pasteur (Đường Pasteur) à Da Nang, Viêt Nam, année 2020.

Rues Pasteur

Du vivant même de Pasteur, des rues adoptèrent son nom : il existe à ce jour 2 020 artères (rues, boulevards…) « Pasteur » en France. C'est un des noms propres les plus attribués comme nom de rue[297]. Lors des grands mouvements de décolonisation, qui entraînèrent des changements de nom de rues, les voies nommées en hommage à Pasteur gardèrent souvent leur nom. C'est le cas encore aujourd'hui, par exemple, d'un boulevard du quartier résidentiel de Bellevue à Constantine, en Algérie[réf. souhaitée][298].

C'est également le cas au Viet Nam dans au moins deux villes importantes: à Ho Chi Minh Ville, dans le 3e arrondissement (vietnamien: Quận 3)[299], où par ailleurs l'Institut Pasteur d'Hô-Chi-Minh-Ville, construit en 1891, est toujours en activité et n'a pas été renommé à la suite de l'indépendance ; à Danang, troisième ville du pays, où l'ancienne rue Pasteur, située dans l'arrondissement Hải Châu (vietnamien: Quận Hải Châu) n'a pas été rebaptisée[300].

Établissements Louis Pasteur

En 2015, Pasteur est le onzième personnage le plus célébré au fronton des 67 000 établissements publics français : pas moins de 361 écoles, collèges et lycées lui ont donné son nom, derrière Saint-Joseph (880), Jules Ferry (642), Notre-Dame (546), Jacques Prévert (472), Jean Moulin (434), Jean Jaurès (429), Jeanne d'Arc (423), Antoine de Saint-Exupéry (418), Sainte Marie (377), Victor Hugo (365), mais devant Marie Curie (360), Pierre Curie (357), Jean de la Fontaine (335)[301].

Numismatique

Astronomie et géographie

Philatélie

Timbre-poste (50 c).

La Poste française émet en 1923 une série de timbres-poste d'usage courant à l'effigie de Louis Pasteur. Vingt-cinq timbres à ce type, dont des surchargés ou préoblitérés sont émis jusqu'en 1932.

Pasteur sera célébré aussi par des timbres de grand format en 1936, 1938, 1973, 1995 et 2022.

Le paquebot Pasteur, lancé en 1938, a fait l'objet d'un timbre de 70c non émis (en 1939), surchargé 1F + 1F en 1941.

Cinéma et télévision

Iconographie

Tableau

Sculpture

Monument à Louis Pasteur à Chartres - Paul Richer, 1903.
Paul Richer, Monument à Louis Pasteur (1903), Chartres, Logo monument historique Inscrit MH (2017)[305].
D'après Naoum Aronson, Buste de Louis Pasteur (1923), université du Québec à Montréal[306].

Photographie

Musées Pasteur

Les écrits de Pasteur

Éditions originales

  • Études sur le vin, ses maladies, causes qui les provoquent. Procédés nouveaux pour le conserver et pour le vieillir, Imprimerie impériale, 1866, 264 pages
  • Études sur la maladie des vers A soie moyen pratique assure de la combattre et d'en prévenir le retour, Tome I : La Pébrine et la Flacherie, Ed Gauthier-Villars, Paris, 1870, 322 pages
  • Études sur la maladie des vers A soie moyen pratique assure de la combattre et d'en prévenir le retour, Tome II : Notes et documents, Ed Gauthier-Villars, Paris, 1870, 326 pages
  • Études sur le vin, ses maladies, causes qui les provoquent. Procédés nouveaux pour le conserver et pour le vieillir, deuxième édition revue et augmentée, librairie F. Savy, Paris, 1873, 344 pages
  • Études sur la bière, ses maladies, causes qui les provoquent, procédé pour la rendre inaltérable avec une Théorie nouvelle de la fermentation, Ed Gauthier-Villars, Paris, 1876, 387 pages

Rééditions

L’œuvre complète de Pasteur est téléchargeable sur le site de la Bibliothèque nationale de France, Gallica (cliquer sur le lien puis en haut et à droite à la rubrique « Télécharger »)

Élèves, émules de Pasteur (non cités dans le corps de l'article)

Notes et références

  1. « http://bibliographie-historique.bnf.fr/Biblio/le-fonds-pasteur-a-la-bibliotheque-nationale »
  2. « https://unesco.delegfrance.org/Les-Archives-de-Louis-Pasteur-Focus-Memoire-du-Monde »
  3. Pour les points de chronologie, voir par exemple P. Debré, Louis Pasteur, Flammarion, 1994, p. 529-538.; Louis naquit après Jean-Denis [R.Moreau donne Jean-Charles](1816, † 1817)et après Jeanne Antoine (1818, † 1880) ; après lui vinrent Joséphine (1825,† 1850), et Jeanne Émilie (1826, † 1853).
  4. a b c d e f g h i et j Brochure de la maison natale ; selon elle, la mère de ce personnage s'appelait Jeanne-Étiennette Roqui.
  5. « Jura. Jeanne-Etiennette Roqui, une mère dans l’ombre de son fils savant », sur leprogres.fr (consulté le )
  6. René Vallery-Radot, "La vie de Pasteur : enfance et jeunesse" in Revue politique et littéraire : revue bleue, 1900,2e semestre.
  7. Jean Boulaine et Jean-Paul Legros, D'Olivier de Serres à René Dumont : portraits d'agronomes, Paris, Technique et documentation, 1998 (ISBN 2-7430-0289-1).
  8. Patrice Debré, Louis Pasteur, Paris, 1994, p. 530.; le mariage est célébré en l'église Sainte Madeleine de Strasbourg cf. http://php.pasteur.net/modules.php?name=News&file=article&sid=238.
  9. Georges Livet, "L'Université de Strasbourg de la Révolution française à la guerre de 1870", Strasbourg, 1996, p. 120
  10. (en) Louis Pasteur dans E.notes.
  11. Recherches sur la capacité de saturation de l'acide arsénieux. Étude des arsénites de potasse, de soude et d'ammoniaque. Suivi de Étude des phénomènes relatifs à la polarisation rotatoire des liquides. Application de la polarisation rotatoire des liquides à la solution de diverses questions de chimie, Faculté des sciences de Paris, disponible sur : https://patrimoine.sorbonne-universite.fr/idurl/1/1354
  12. Louis Sergent, « Le centenaire de Pasteur : Pasteur et la pharmacie », dans 'Bulletin de la Société d'histoire de la pharmacie, 11e année, no 38, 1923. p. 192 cf http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pharm_0995-838x_1923_num_11_38_1502.
  13. « Sans ce travail que l'on me demande en vue de la Correspondance de l'Institut je serais resté à Strasbourg. Seulement tu comprends que ce congé que ces missions m'ont fait avoir avec traitement complet est une irrégularité qui a besoin d'être couverte par un motif de santé. » (Pasteur, lettre du 25 février 1854 à son père, dans Pasteur, Correspondance, t. 1, Paris, 1940, p. 261.).
  14. Pasteur, lettre du 8 mai 1854 à son père, dans Pasteur, Correspondance, t. 1, Paris, 1940, p. 267. Cet épisode de la carrière de Pasteur est noté par Pierre-Yves Laurioz, Louis Pasteur. La réalité après la légende, Paris, 2003, p. 79-81. Sur l'attitude de Pasteur envers l'argent, voir Richard Moreau, La Préhistoire de Pasteur, Paris, L'Harmattan, 2000, p. 257-262.
  15. L. Pasteur, Discours prononcé à Douai, le 7 décembre 1854, à l'occasion de l'installation solennelle de la Faculté des lettres de Douai et de la Faculté des sciences de Lille, Œuvres complètes, t. 7, p. 131, consultable sur Gallica. L'article hasard de l'index figurant à la fin du vol. 7 des Œuvres complètes donne encore deux autres passages analogues.
  16. « André Grelon, Les universités et la formation des ingénieurs en France 1870-1914 ».
  17. Louis Pasteur, (Wikilivre) Mémoires de la Société des sciences, de l'agriculture et des arts de Lille, séance du 8 août 1857, 2e sér., V, 1858, p. 13-26. - Annales de chimie et de physique, 3e sér., LII, 1858, p. 404-418. Œuvres complètes de Pasteur, t. 2, Paris, 1922, p. 3-13.
  18. Il ne fut élu que difficilement, à la troisième t, Fondation Napoléon cf http://www.napoleon.org/fr/salle_lecture/articles/files/Napoleon_III_Pasteur.asp.
  19. Pasteur, Louis, (1822-1895)., Études sur le vin, ses maladies, causes qui les provoquent, procédés nouveaux pour le conserver et pour le vieillir études couronnées par le Comité central agricole de Sologne et par le jury de l'Exposition universelle de 1867, F. Savy, (OCLC 490106020, lire en ligne)
  20. Denise Wrotnowska, « Claude Bernard et Pasteur, Commission du choléra, en 1865 », dans Histoire des Sciences médicales, t. 13, no 1, 1979, p. 25-32, consultable sur le site de l'université Paris Descartes. D. Wrotnowska semble ignorer que Robert Koch fut précédé par Filippo Pacini dans la découverte du bacille du choléra.
  21. Lettre de Pasteur au Temps, en date du 26 juillet 1883, Œuvres complètes de Pasteur, t. 6, p. 539-540, consultable sur Gallica; René Vallery-Radot, La vie de Pasteur, réimpr. phot. Hachette, 1962, p. 159-160; Patrice Debré, Louis Pasteur, 1994, p. 323-325.
  22. En 1867, à propos d'un débat au Sénat, quatre-vingts élèves de l'École envoient une « adresse » à l'écrivain Sainte-Beuve pour le soutenir dans son combat en faveur de la liberté de la librairie. Deux d'entre eux ayant, contrairement au règlement de l'école, fait publier cette « adresse » dans la presse, Pasteur, avec l'accord du ministre de l'Instruction publique, Victor Duruy, prend des mesures disciplinaires contre lesquelles des élèves manifestent en bloc. L'opposition politique et la presse libérale attaquent Pasteur et Duruy, Duruy revient sur les mesures contre les étudiants, la démission de Pasteur comme administrateur de l'École normale supérieure est acceptée ; il reçoit une chaire en Sorbonne et on crée, à l'École normale même, un laboratoire de chimie physiologique dont la direction lui est confiée, selon Patrice Debré, Louis Pasteur, 1994, p. 149-155.
  23. Patrice Debré, Louis Pasteur, Flammarion, 1994, p. 230-231.
  24. Patrice Debré, Louis Pasteur, Flammarion, (lire en ligne), p. 168.
  25. Patrice Debré, Louis Pasteur, Flammarion, (lire en ligne), p. 172.
  26. P. Debré, Louis Pasteur, Flammarion, 1994, p. 303.
  27. Académie de médecine, liste des membres.
  28. Patrice Debré, Pasteur, 1994, p. 535.
  29. a et b Nicolas Chevassus-au-Louis, « Louis Pasteur, portrait du chercheur en entrepreneur », sur Mediapart, (consulté le )
  30. Patrice Debré, Louis Pasteur, 1997, p. 535.
  31. D'après la Maison natale de Pasteur à Dole, il s'agit de l'année 1871.
  32. C'est la date indiquée dans l'édition des Œuvres complètes, vol. 5.
  33. Œuvres complètes de Pasteur, t. 7, p. 326-339, consultable sur Gallica et sur Wikisource.
  34. Patrice Debré, Louis Pasteur, Flammarion, (lire en ligne), p. 256.
  35. Le jubilé de Pasteur.
  36. La vie de Pasteur, René Vallery-Radot, Éditions L'Harmattan, 2009 Lire en ligne.
  37. Pour cette dénomination, voir par exemple un document de l'Institut Pasteur datant de 2003, en ligne, décrivant le « fonds d'archives Annexe de Garches de l'Institut Pasteur ».
  38. L'acte de notoriété établi à son décès par Me Jean André Lindet et son testament rédigé de sa main sont conservés aux Archives nationales à Paris sous la cote MC/ET/XLIII/1495 et sont consultables sur microfilm (cotes MC/MI/XLIII/1171 et 1172).
  39. Christophe Perrey, « Les figures du sacré à l'Institut Pasteur », L'Homme, nos 175-176,‎ (lire en ligne)
  40. A. Philibert-Soupé, « Louis Pasteur, portraits d'académiciens », La Revue du siècle, vol. 9,‎ , p. 599 (lire en ligne)
  41. L. Pasteur, « Mémoire sur la relation qui peut exister entre la forme cristalline et la composition chimique, et sur la cause de la polarisation rotatoire. (Extrait par l'auteur) », Comptes rendus de l'Académie des sciences, séance du 22 mai 1848, t. 26, p. 535-538, consultable sur Gallica. Œuvres complètes de Pasteur, t. 1, p. 61-64 (avec date erronée du 15 au lieu du 22 mai 1848), consultable sur Gallica. Voir aussi des mémoires plus détaillés de pasteur sur le même sujet dans le même volume des Œuvres complètes.
  42. Sur l'histoire de l'apparition de l'acide paratartrique et sur ses deux dénominations, voir J.J. Berzelius, « Composition de l'acide tartrique et de l'acide racémique […] et remarques générales sur les corps qui ont la même composition et possèdent des propriétés différentes », Annales de chimie et de physique, t. 46, 1831, p. 113-147. Consultable sur Google Books.
  43. J.B. Biot, « Chimie optique. - Communication d'une Note de M. Mitscherlich », Comptes rendus de l'Académie des sciences, séance du 14 octobre 1844, vol. 19, p. 719-725. Consultable sur Gallica.
  44. Pour exprimer ce qu'on exprimait alors par le mot « double », on dirait maintenant que les deux ions alcalins sont combinés à une même molécule d'acide. (Jean-Jacques, La molécule et son double, 1992, p. 24.).
  45. « je ne pouvais comprendre que deux substances fussent aussi semblables que le disait Mitscherlich, sans être tout à fait identiques ». L. Pasteur, « La dissymétrie moléculaire », Conférence faite à la Société chimique de Paris le 22 décembre 1883, Œuvres complètes de Pasteur, t. 1, p. 369-380, p. 370. Consultable sur Gallica.
  46. « Je montre, en effet, que l'hémiédrie [dans le langage de Pasteur, hémiédrie = dissymétrie de la forme cristalline] est liée avec le sens de la polarisation rotatoire. Or, ce dernier phénomène étant moléculaire et accusant une dissymétrie dans les molécules, l'hémiédrie, à son tour, se trouve donc en étroite connexion avec la dissymétrie des derniers éléments qui composent le cristal [= avec la dissymétrie des molécules]. » L. Pasteur, « Recherches sur les relations qui peuvent exister entre la forme cristalline, la composition chimique et le sens de la polarisation rotatoire », Annales de chimie et de physique, 3e série, vol. 24, 1848, p. 442-459. Œuvres complètes de L. Pasteur, t. 1, p. 65-80, p. 66. Consultable sur Gallica. On trouve par exemple l'expression « pouvoir de rotation moléculaire » dans J.-B. Biot, « Mémoire sur la polarisation circulaire et sur ses applications à la chimie organique » (lu en 1832), Mémoires de l'Académie des sciences de l'Institut de France, t. 13, 1835, p. 39-176, p. 51, consultable sur Gallica.
  47. D'après Claude Debru, Pasteur marchait en cela sur les traces de son maître Delafosse : « Pasteur n'était pas le premier à rechercher la raison de l'hémiédrie des cristaux dans l'arrangement des atomes constituant la molécule. L'un de ses maîtres, Gabriel Delafosse, l'avait également envisagé. » (Claude Debru, L'interdisciplinarité et la transdisciplinarité dans l'œuvre de Louis Pasteur, en ligne.
  48. Voir par exemple L. Pasteur, « Recherches sur les relations qui peuvent exister entre la forme cristalline, la composition chimique et le sens de la polarisation rotatoire », Annales de chimie et de physique, 3e série, vol. 24, 1848, p. 442-459. Œuvres complètes de L. Pasteur, t. 1, p. 65-80, p. 78 (consultable sur Gallica) : de l'existence, dans le paratartrate double de soude et d'ammoniaque, de deux sortes de cristaux, images spéculaires non superposables les uns des autres, Pasteur conclut qu'il y a là « deux groupes atomiques symétriquement isomorphes ».
  49. (fr) Pasteur Œuvre tome 1 – Dissymétrie moléculaire [PDF].
  50. Anthonny Guerronnan, Dictionnaire Synonymique, Paris, Gauthier-Villars, 1895, réimpr. Ayer Publishing, 1979, p. 9. Partiellement consultable sur Google Books. Pasteur avait d'abord proposé une terminologie un peu différente : « L'acide paratartrique, ou racémique, est bien réellement formé de deux acides distincts, l'un déviant à droite, l'autre à gauche le plan de la lumière polarisée, et tous deux de la même quantité absolue. (…) Je proposerai d'appeler acide lévoracémique l'acide qui dévie à gauche, acide dextroracémique l'acide qui dévie à droite le plan de polarisation des rayons lumineux. » (L. Pasteur, « Recherches sur les relations qui peuvent exister entre la forme cristalline, la composition chimique et le sens de la polarisation rotatoire (Deuxième mémoire) », Comptes rendus de l'Académie des sciences, séance du 9 avril 1849, t. 28, p. 477-478. Œuvres complètes de Pasteur, t. 1, p. 81-82, p. 81, consultable sur Gallica.
  51. (en) Aaron J. Ihde, The development of modern chemistry, New York, 1984.
  52. « Ces faits cependant nous montrent, en outre, l'étroite relation qui existe entre la forme cristalline et la constitution moléculaire » L. Pasteur, « Mémoire sur la relation qui peut exister entre la forme cristalline et la composition chimique, et sur la cause de la polarisation rotatoire (Extrait par l'auteur) », Comptes rendus de l'Académie des sciences, séance du , t. 26, p. 535-538. Œuvres complètes de Pasteur, t. 1, p. 61-64, p. 62. Consultable sur Gallica.
  53. L. Pasteur, Œuvres complètes, t. 1, p. 124, 133, 204, 283-284, 288, 311 (consultables sur Gallica) ; cités par F. Dagognet, Méthodes et doctrine dans l'œuvre de Pasteur, Paris, 1967 ; rééd. sous le titre Pasteur sans la légende, 1994, p. 98-101.
  54. F. Dagognet, Méthodes et doctrine dans l'œuvre de Pasteur, Paris, 1967 ; rééd. sous le titre Pasteur sans la légende, 1994, préface à la nouvelle édition, p. 17.
  55. Gerald L. Geison, The private science of Louis Pasteur, éd. Princeton University press, 1995, p. 86-89. Voir aussi (en) [PDF] George B. Kauffman, Robin D. Myers, Pasteur’s resolution of racemic acid : a sesquicentennial retrospect and a new translation, The chemical education, 1998, vol. 3, no 6, et Compléments à l'article « Auguste Laurent (1807-1853) : chimiste bicentenaire et inconnu », de Marika Blondel-Mégrelis, L’Actualité chimique, 2007, no 314, p. 36, lire en ligne.
  56. (en) Joseph Gal, « In defense of Louis Pasteur: Critique of Gerald Geison's deconstruction of Pasteur's discovery of molecular chirality », Chirality,‎ (lire en ligne).
  57. L. Pasteur, « Mémoire sur l'alcool amylique », Comptes rendus de l'Académie des sciences, séance du 20 août 1855, vol. 41, p. 296-300; Œuvres complètes de L. Pasteur, vol. 1, p. 275, consultable sur Gallica.
  58. « Chacun sait, en effet, depuis les belles et nombreuses recherches de M. Biot, que beaucoup de substances organiques jouissent de la propriété singulière de dévier à l'état de dissolution le plan de polarisation des rayons lumineux. » (Pasteur, Mémoire sur la relation qui peut exister entre la forme cristalline et la composition chimique, et sur la cause de la polarisation rotatoire. (Extrait par l'auteur), 1848, Œuvres complètes de Pasteur, t. 1, p. 63, consultable sur Gallica. Pour l'influence de Biot sur Pasteur à ce sujet, voir P. Pinet, Pasteur et la philosophie, Paris, L'Harmattan, 2005, p. 46-50.
  59. L. Pasteur, « Mémoire sur la fermentation appelée lactique », Mémoires de la Société des sciences, de l'agriculture et des arts de Lille, séance du 3 août 1857, 2e série, t. 5, 1858, p. 13-26; Annales de chimie et de physique, 3e série, t. 52, 1858, p. 404-418, Œuvres complètes de L. Pasteur, vol. 2, p. 3-13, spéc. 3-4, consultable sur Wikisource. Cité par F. Dagognet, Méthodes et doctrine dans l'œuvre de Pasteur, Paris, 1967, rééd. sous le titre Pasteur sans la légende, 1994, p. 147, 151 et 181.
  60. Harry W. Paul, Science, Vine and Wine in Modern France, Cambridge University Press, 2002, p. 123 (consultable sur Internet). L. Pasteur, dans son Mémoire sur la fermentation alcoolique, Annales de Chimie et de Physique, Vol. 58, 3e série, 1860, p. 323-426 (Œuvres complètes, t. 2, p. 80-81 et 83-84), rappelle les apports de Fabbroni (1787), de Cagniard de Latour (1836) et de Schwann (1837) à la connaissance du rôle des organismes vivants dans la fermentation.
  61. C. Galey, J. Potus et J. Adrian écrivent un peu schématiquement : « La connaissance scientifique de la levure fut établie au XIXe siècle par Cagniard de Latour qui découvre sa nature vivante, par Payen qui établit sa composition chimique et Pasteur qui décrit son métabolisme. (C. Galey, J. Potus et J. Adrian, L'emploi de la levure en alimentation, de l'Antiquité à nos jours, Médecine et nutrition, 1994, vol. 30, no 6, p. 299-306.).
  62. Patrice Debré, Louis Pasteur, Flammarion, 1994, p. 42-43.
  63. J.-B. Dumas, Traité de chimie appliquée aux arts, t. 6, p. 304-305, consultable sur Google Books.
  64. « la formation des globules dans le moût de bière en fermentation y démontre sans doute l'existence d'une activité vitale » (Justus Liebig, Nouvelles lettres sur la chimie, tr. fr., Paris, 1852, 28e lettre, p. 30.
  65. Pour Berzelius, voir Hilaire Cuny, Pasteur et le mystère de la vie, Paris, Seghers, 1963, p. 86. Quant à Liebig, il écrivait par exemple: « La levure de bière, et en général toutes les matières animales et végétales en putréfaction, reportent sur d'autres corps l'état de décomposition dans lequel elles se trouvent elles-mêmes. (…) Le mouvement qui, par la perturbation d'équilibre, s'imprime à leurs propres éléments se communique également aux éléments qui se trouvent en contact avec elles. » (Justus Liebig, Traité de chimie organique, tr. fr., t. 1, Paris, 1840, introd., p. XVIII, consultable sur Gallica. Cité par Pasteur, Mémoire sur la fermentation alcoolique, 1860, Œuvres complètes de Pasteur, t. 2, Paris, 1922, p. 84, consultable sur Gallica, et par René Dubos, Louis Pasteur franc-tireur de la science, rééd. 1995, Paris, p. 150.) Sur les idées de Liebig, voir aussi Herbert C. Friedmann (1997) « From Friedrich Wöhler’s Urine to Eduard Buchner’s Alcohol », in A. Cornish-Bowden (dir.), New Beer in an Old Bottle: Eduard Buchner and the Growth of Biochemical Knowledge, Université de Valence, Valence, 1997, p. 67–122, en ligne.
  66. André Pichot, introduction au chapitre des fermentations dans : Louis Pasteur, Écrits scientifiques et médicaux, Choix, présentation et notes par André Pichot, Paris, Flammarion, p. 46-47, avec référence précise aux publications de Cagniard de Latour.
  67. a et b Émile Peynaud, Le vin et les jours, Dunod, 10 oct. 2012.
  68. Louis Pasteur, (Wikisource) Mémoires de la Société des sciences, de l'agriculture et des arts de Lille, séance du 8 août 1857, 2e sér., V, 1858, p. 13-26. - Annales de chimie et de physique, 3e sér., LII, 1858, p. 404-418. Œuvres complètes de Pasteur, t. 2, Paris, 1922, p. 3-13.-Société des sciences, de l'agriculture et des arts de Lille.
  69. P. Debré, Louis Pasteur, 1994, p. 121.
  70. Le « vibrion butyrique » de Pasteur a ensuite été nommé Bacillus amylobacter ou Clostridium butyricum. Ph. van Tieghem, « Identité du Bacillus amylobacter et du vibrion butyrique de M. Pasteur », Comtes rendus de l'Académie des sciences, t. 89 (1879), p. 5-8, consultable sur Gallica; article Bacillus amylobacter du Pr Georges Delisi sur Médicopédia.
  71. « Des recherches minutieuses n'ont pu jusqu'à présent faire découvrir le développement d'êtres organisés. Les observateurs qui en ont reconnu ont établi, en même temps, qu'ils étaient accidentels et nuisaient au phénomène. » (L. Pasteur, Mémoire sur la fermentation appelée lactique, 1858, consultable sur Wikisource.).
  72. « On perd complètement de vue (…) que la décomposition du sucre en alcool et en acide carbonique, ou en acide lactique, en mannite, en acide butyrique, ou en huile de pomme de terre, doit dépendre d'une seule et même cause; et que les agents excitateurs de ces différentes sortes de décompositions n'ont pas, dans tous ces cas, dans leur propriété extérieure, de la ressemblance avec certains végétaux d'un ordre inférieur. » (Justus Liebig, Lettres sur la chimie, tr. fr. G.W. Bichon, Paris, 1845, p. 207, consultable sur Google Books.) Cet argument de Liebig est mentionné par P. Debré, Louis Pasteur, 1994, p. 120.
  73. Pour sa découverte de la «levure» de la fermentation lactique, par exemple, voir L. Pasteur, « Mémoire sur la fermentation appelée lactique », Mémoires de la Société des sciences, de l'agriculture et des arts de Lille, séance du 8 août 1857, 2e sér., V, 1858, p. 13-26. - Annales de chimie et de physique, 3e sér., LII, 1858, p. 404-418. Œuvres complètes de Pasteur, t. 2, Paris, 1922, p. 3-13. Consultable sur Wikisource. Résumé dans P. Debré, Louis Pasteur, Flammarion, 1994, p. 119-122, qui conclut : « Quand on parcourt ce premier mémoire, on constate que Pasteur a déjà presque tout trouvé. » (Pasteur appelait «levures» les agents vivants de fermentation qu'il découvrait et parlait par exemple de levure lactique. Dans la terminologie scientifique actuelle, un ferment n'est pas forcément une levure : une levure appartient par définition au règne des champignons, alors que, par exemple, les agents de la fermentation lactique sont des bactéries, formant le groupe des bactéries lactiques. L'expression « levure lactique » est toutefois encore courante.).
  74. Hilaire Cuny (Louis Pasteur et le mystère de la vie, Seghers, 1963, p. 95) écrit : « C'est en effet en observant au microscope une goutte de liquide en train de subir la fermentation butyrique qu'une nouvelle possibilité de vie, absolument insoupçonnée par ses devanciers lui [= à Pasteur] fut révélée : l'anaérobiose, ou vie de certains organismes et de certains tissus en l'absence d'oxygène libre, c'est-à-dire en l'absence d'air contenant cet oxygène libre. » D'après Hendrik C.D. de Wit, Histoire du développement de la biologie, vol. III, Presses polytechniques et universitaires romandes, 1994, partiellement consultable sur Google Livres, p. 390, Van Leeuwenhoeck et Spallanzani avaient déjà observé que certains micro-organismes fuient l'oxygène.
  75. D'après Hendrik C.D. de Wit, Histoire du développement de la biologie, vol. III, Presses polytechniques et universitaires romandes, 1994, partiellement consultable sur Google Livres, p. 390, le mot anaérobie avait été créé en 1768 par O.F. Müller et utilisé par Ehrenberg en 1838.
  76. Hilaire Cuny, Pasteur et le mystère de la vie, Paris, Seghers, 1963, p. 95; André Pichot, Introduction au chapitre des fermentations dans : Louis Pasteur, Écrits scientifiques et médicaux, Choix, présentation et notes par André Pichot, Paris, Flammarion, p. 49. Pasteur conjectura que, dans la « respiration » anaérobie, la substance que la levure prélève sur les matières fermentescibles est de l'oxygène, qu'elle utilise comme dans le cas de la respiration aérobie, mais cette opinion est abandonnée. « Avec l'anaérobiose, Pasteur apporte à la biochimie un phénomène fondamental, mais propose immédiatement des interprétations et généralisations erronées. Selon lui, la fermentation a pour but d'enlever au sucre l'oxygène qui n'est pas fourni à l'état libre. Ces faits et interprétations résument la philosophie de Pasteur en la matière. L'identification de la fermentation à l'anaérobiose est un fait acquis. La thèse selon laquelle l'oxygène reste requis dans l'anaérobiose est une interprétation erronée. Pour Pasteur l'oxygène reste, sous une forme libre ou liée, indispensable à la vie - conception à laquelle la biochimie, au terme de longs développements, tournera le dos. » (Claude Debru, titulaire de la chaire de philosophie des sciences à l'École Normale Supérieure de Paris, « L'interdisciplinarité et la transdisciplinarité dans l'œuvre de Louis Pasteur », ch. IV, en ligne. Critiques analogues dans F. Dagognet, Méthodes et doctrine dans l'œuvre de Pasteur, Paris, 1967, réédité sous le titre Pasteur sans la légende, 1994, p. 201-202, qui comprend le processus conjecturé par Pasteur comme un prélèvement de dioxygène (O2) sur les matières fermentescibles et objecte qu'il serait impossible. Sur l'accepteur d'électrons final dans le cas de la respiration anaérobie, voir G.J. Tortora, B.R. Funke et C.L. Case, Introduction à la microbiologie, tr. fr., Saint-Laurent (Québec), 2003, p. 144 et 174-175.) Pasteur a signalé l'effet qui porte maintenant son nom dans une communication intitulée « Sur les ferments », Bulletin de la Société chimique de Paris, séance du 28 juin 1861, p. 79-80 ; Œuvres complètes de Pasteur, vol. 2, 1922, p. 148-149, consultable sur Wikisource.
  77. Payen et Persoz, « Mémoire sur la diastase, les principaux produits de ses réactions et leurs applications aux arts industriels », Annales de chimie et de physique, 2e série, t. 53, 1833, p. 73-92, consultable sur Google Books. Cité comme allant dans le sens de Berzelius par François Dagognet, Méthodes et doctrine dans l'œuvre de Pasteur, Paris, 1967, rééd. sous le titre Pasteur sans la légende, 1994, p. 204, et par André Pichot, Pasteur, écrits scientifiques et médicaux, Paris, 1994, p. 47.
  78. M. Traube, Theorie der Fermentwirkungen, Berlin, 1858, p. 7–8. Repris dans Moritz Traube, Gesammelte Abhandlungen, Berlin, 1899, p. 74, point 21 (réimpr. Édition Classic, VDM Verlag Dr Müller, 2007). Cité en traduction anglaise par Joseph S. Fruton, Fermentation Vital or Chemical Process?, Brill, 2006, p. 57, « en ligne ».
  79. M. Berthelot, « Sur la fermentation glucosique du sucre de canne », Comptes rendus de l'Académie des sciences, vol. 50, 1860, p. 980-984, spéc. 983-984, où Berthelot étend conjecturalement à toutes les fermentations ce qu'il a observé dans l'interversion du sucre de canne; consultable sur Gallica. Cité par Jean Jacques : Berthelot. Autopsie d'un mythe, Belin, 1987, p. 150 et 280. Voir aussi André Pichot, introduction au chapitre des fermentations dans : Louis Pasteur, Écrits scientifiques et médicaux, Choix, présentation et notes par André Pichot, Paris, Flammarion, p. 47-48.
  80. Jean Rostand, La genèse de la vie, Histoire des idées sur la génération des idées spontanées, 1943, tirage de 1946, p. 169-181, observe que le travail posthume de Claude Bernard était une régression vers la génération spontanée et, p. 180-181, distingue nettement entre le travail de Claude Bernard et la position de Berthelot dans le débat qui s'ensuivit entre Berthelot et Pasteur.
  81. Sur cette âpre polémique entre Pasteur et Berthelot, voir Jean Jacques : Berthelot. Autopsie d'un mythe, Belin, 1987, p. 147-158 et un exposé de B. Bourdoncle, qui renvoie au livre de Jean Jacques.
  82. Musculus, « Sur le ferment de l'urée », Comptes rendus de l'Académie des sciences, vol. 82, 1876, p. 333-336, consultable sur Gallica.
  83. L. Pasteur, avec la collaboration de J. Joubert, « Sur la fermentation de l'urine », publié plusieurs fois en 1876; Œuvres complètes de Pasteur, t. 6, p. 80-84, consultable sur Gallica. La publication originale est suivie d'un échange entre Berthelot et Pasteur. (Comptes rendus de l'Académie des sciences, t. 83, 1876, p. 8-10, consultable sur Gallica.).
  84. Comptes rendus de l'Académie des sciences, t. 79, 1874, p. 1006-1009, consultable sur Gallica. Pasteur estimait que l'observation de Lechartier et Bellamy confirmait sa théorie de la fermentation comme vie sans air : dans la « fermentation proprement dite », la vie en question est celle du ferment microbien; dans l'observation de Lechartier et Bellamy, il s'agit de la vie des fruits. (Discussion sur la fermentation, Bulletin de l'Académie de médecine, séance du 2 mars 1875, 2e série, vol. 4, p. 230-257; Œuvres complètes de Pasteur, t. 6, p. 28-37, spéc. p. 34-35, consultable sur Gallica).
  85. En 1860 (année de la publication de la note de Berthelot) : « Dira-t-on au contraire que la levûre produit en se développant une matière telle que la pepsine, qui agit sur le sucre et disparaît aussitôt épuisée, car on ne trouve aucune substance de cette nature dans les liqueurs ? Je n'ai rien à répondre au sujet de ces hypothèses. Je ne les admets ni ne les repousse et veux m'efforcer toujours de ne pas aller au-delà des faits. Et les faits me disent seulement que toutes les fermentations proprement dites sont corrélatives de phénomènes physiologiques. » L. Pasteur, « Mémoire sur la fermentation alcoolique », Annales de chimie et de physique, 3e série, t. 58 (1860), p. 360, consultable sur Gallica, signalé par Herbert C. Friedmann (1997) « From Friedrich Wöhler’s Urine to Eduard Buchner’s Alcohol » p. 67–122 in A. Cornish-Bowden (dir.)New Beer in an Old Bottle: Eduard Buchner and the Growth of Biochemical Knowledge, Université de Valence, Valence, 1997, en ligne. Même chose lors de la polémique de 1878 avec Berthelot; voir Œuvres complètes de Pasteur, vol. 2, p. 534 et 592, consultables sur Gallica, citées par François Dagognet, Méthodes et doctrine dans l'œuvre de Pasteur, Paris, 1967, rééd. sous le titre Pasteur sans la légende, 1994, p. 204-206. On notera que ce que Pasteur veut bien envisager dans le passage cité ci-dessus du Mémoire de 1860, c'est que la fermentation soit causée par une substance inconnue, elle-même «produite» par la levure. Dans une note du même mémoire, p. 342, consultable sur Gallica, il nie que la fermentation soit produite par la substance soluble contenue dans les cellules de levure, ce que certains avaient cru pouvoir déduire d'expériences de Colin (expériences que Pasteur interprète autrement) et qui sera confirmé par Eduard Buchner.
  86. Louis Pasteur, Examen critique d'un écrit posthume de Claude Bernard sur la fermentation, Paris, 1879, p. 79, en ligne.
  87. Voir F. Dagognet, Méthodes et doctrine dans l'œuvre de Pasteur, Paris, 1967, rééd. sous le titre Pasteur sans la légende, 1994, p. 205 et 208-210, qui note que les « majorations » et les « hypothèses excessives » de Pasteur eurent leur fécondité.
  88. P. Pinet, Pasteur et la philosophie, Paris, L'Harmattan, 2005, p. 79-80, qui renvoie à A.-M. Moulin, « Biologie sans vivant, médecine sans malades », dans Anatomie d'un épistémologue: François Dagognet, Paris, Vrin, 1984, p. 60.
  89. Le mot « vitalisme » a des sens différents. Employé à propos de Pasteur, il désigne la tendance à séparer rigoureusement le domaine du vivant et celui de l'inanimé. Voir André Pichot, Introduction générale à : Louis Pasteur, Écrits scientifiques et médicaux, Choix, présentation et notes par André Pichot, Paris, Flammarion, 1994, p. 18-19, et Patrice Pinet, Pasteur et la philosophie, Paris, 2005, chap. II, « Pasteur philosophe de la vie », section 3, « Le vitalisme de Pasteur », p. 46 et ss. Pour Pasteur, la barrière entre le règne minéral et le règne organique était une hypothèse de travail féconde plutôt qu'un dogme : « Non seulement je ne crois pas que cette barrière entre les deux règnes minéraux et organiques soit infranchissable, mais j'ai assigné, le premier, des conditions expérimentales qui seraient propres, selon moi, à la faire disparaître. Tant que ces conditions n'auront pas été réalisées avec succès, il est sage de croire à la distinction dont il s'agit et de la prendre pour guide. » (Œuvres complètes de Pasteur, t. 1, p. 365, consultable sur Gallica, écrit en 1875.
  90. François Dagognet, Méthodes et doctrines dans l'œuvre de Pasteur, Paris, PUF, 1967; rééd. en 1994 sous le titre Pasteur sans la légende, p. 208, 211, 298...; André Pichot, Introduction générale à : Louis Pasteur, Écrits scientifiques et médicaux, Choix, présentation et notes par André Pichot, Paris, Flammarion, 1994, p. 18.
  91. Voir un résumé dans P. Thuillier, D'Archimède à Einstein, 1988, p. 281-300.
  92. Clemenceau journaliste1841-1929, les combats d'un républicain pour..., Gérard Minart, 2005.
  93. http://www.academie-sciences.fr/fondations/lp_pdf/CR1860_p303.pdf Comptes rendus T.50 p. 303.
  94. a et b Lemay Pierre, Gilbert E.-J. Question XX, (posée par L. S., Paris). Quid des micro-organismes avant Pasteur ? In: Revue d'histoire de la pharmacie, 40e année, no 133, 1952. p. 383-384.
  95. Th. Schwann, Vorläufige Mitteilung betreffend Versuche über Weingährung und Fäulniss., Annalen der Physik und Chemie, XLI, 1837, p. 184-193. Cité par Pasteur, Mémoire sur les corpuscules organisés qui existent dans l'atmosphère. Examen de la doctrine des générations spontanées., 1861, t. 2 des O. C., p. 217. P. Debré, Louis Pasteur, 1994, p. 177.
  96. Pouchet, Note sur les proto-organismes animaux et végétaux nés spontanément dans l'air artificiel et le gaz oxygène ; Pouchet et Houzeau, Expériences sur les générations spontanées. Deuxième partie : Développement de certains proto-organismes dans de l'air artificiel ; Comptes rendus de l'Académie des Sciences, vol. 47, 1858, p. 979-982 et 982-984, consultable sur Gallica.
  97. Milne Edwards, Remarques sur la valeur des faits qui sont considérés par quelques naturalistes comme étant propres à prouver l'existence de la génération spontanée des animaux, Comptes rendus de l'Académie des Sciences, vol. 48, 1859, p. 23-36, consultable sur Gallica.
  98. Par exemple Th. Schwann, Vorläufige Mitteilung betreffend Versuche über Weingährung und Fäulniss., Annalen der Physik und Chemie, XLI, 1837, p. 184-193. Cité par Pasteur, Mémoire sur les corpuscules organisés qui existent dans l'atmosphère. Examen de la doctrine des générations spontanées., 1861, t. 2 des O. C., p. 217-218. P. Debré, Louis Pasteur, 1994, p. 177. Schwann mentionne les résultats aberrants mais estime pouvoir conclure malgré eux.
  99. « M. Bérard, qui admettait la génération spontanée, prétendait qu'en somme, si même les deux expériences de Schultz et de Schwann étaient positives, cela signifierait tout simplement que des animalcules ne peuvent venir dans de l'air tourmenté par l'acide sulfurique ou par la chaleur rouge. » Pouchet, Remarques sur les objections […], Comptes rendus de l'Académie des Sciences, vol. 48, 1859, p. 155-156.
  100. Pasteur, Mémoire sur les corpuscules organisés qui existent dans l'atmosphère. Examen de la doctrine des générations spontanées., 1861, t. 2 des O. C., p. 223. La question fut posée par l'Académie des Sciences dans sa séance du 30 janvier 1860 ; Comptes rendus de l'Acad. des Sciences, L, 1860, p. 248.
  101. Annales des sciences naturelles (partie zoologique), 4e sér., XVI, 1861, p. 5-98 en ligne.; Annales de chimie et de physique, 3e sér., LXIV, janvier 1862, p. 5-110 en ligne. ; Œuvres de Pasteur, tome 2, p. 210-294 en ligne..
  102. « les expériences sur la génération spontanée sont l'affinement de travaux dont le principe était vieux de plus d'un siècle ». André Pichot, Introduction générale à : L. Pasteur, Écrits scientifiques et médicaux, Paris, Flammarion, 1994, p. 12.
  103. Signalés même par Theodor Schwann (dont d'autres expériences étaient considérées comme réfutant la génération spontanée).
  104. Émile Duclaux, Pasteur, histoire d'un esprit, 1896, p. 130 ; Jean Rostand, La genèse de la vie. Histoire des idées sur la génération spontanée, tirage 1946, p. 130.
  105. « Je n'ai jamais dit que dans la série de mes expériences avec matras à cols recourbés ou sinueux, cent expériences sur cent réussissent. Ce qui doit étonner, ce qui a profondément surpris à l'origine toutes les personnes qui ont vu ces expériences et moi-même, c'est leur succès à peu près constant. » (L. Pasteur, « Observations verbales relatives à des notes communiquées à l'Académie par M. Victor Meunier dans les séances des 28 août, 11 septembre et 11 décembre 1865 », Comptes rendus de l'Académie des sciences, séance du 18 décembre 1865, LXI, p. 1091-1093; Œuvres complètes, t. 2, p. 349-351.).
  106. « Inaltération n.f. Absence d'altération, de changement en pis. » (Littré).
  107. Le pasteurien Émile Duclaux, dans son livre Pasteur, histoire d'un esprit, 1896, p. 138, raconte dans quelles circonstances Balard donna à Pasteur l'idée des ballons à col de cygne. Pasteur (« Expériences relatives aux générations dites spontanées », Comptes rendus de l'Académie des sciences, séance du 6 février 1860, vol. 50, p. 303-307; O.C. de Pasteur, vol. 2, p. 187-191, spéc. 190) signale les expériences analogues faites antérieurement par Chevreul.
  108. F.A. Pouchet, Hétérogénie, Paris, 1859, p. 243. Consultable sur Google Books.
  109. Pasteur, « Suite à une précédente communication relative aux générations dites spontanées », Comptes rendus de l'Académie des Sciences, t. 51, séance du 5 novembre 1860, p. 675-678, spéc. 676, consultable sur Gallica. Voir aussi conférence du 7 avril 1864 à la Sorbonne, Œuvres complètes de Pasteur, vol. 2, p. 328-346, spéc. p. 344. Consultable sur Gallica.
  110. L. Pasteur, « Examen du rôle attribué au gaz oxygène atmosphérique dans la destruction des matières animales et végétales après la mort », Comptes rendus de l'Académie des sciences, séance du 20 avril 1863, t. 56, p. 734-740, reproduit dans les Œuvres complètes de Pasteur, t. 2, p. 165-171, consultable sur Gallica. Selon Jean Rostand (J. Rostand, Le Courrier d'un bilolgiste, Gallimard, 1970, p. 183), cette expérience de 1863 est peut-être encore plus probante que toutes les précédentes.
  111. G. L. Geison, The private science of Louis Pasteur, Princeton University Press, 1995, p. 130-131. Le pasteurien Émile Duclaux dit à ce sujet que Pasteur « ne voulait pas suivre ses adversaires sur leur terrain, sentant que c'était dangereux, et qu'on pourrait ainsi l'attirer où on voudrait. » (Émile Duclaux, Pasteur, histoire d'un esprit, Imprimerie Charaire, 1896, p. 139, consultable sur Gallica).
  112. Voir le pasteurien Émile Duclaux, Pasteur, histoire d'un esprit, Imprimerie Charaire, 1896, p. 141-142, consultable sur Gallica.
  113. Ferdinand Cohn, « Untersuchungen über Bacterien », Beiträge zur Biologie der Pflanzen 1, no 2, 1872, p. 127-144; « Untersuchungen über Bacterien, II », Beiträge zur Biologie der Pflanzen 1, no 3, 1875, p. 141-207; « Untersuchungen über Bacterien, IV, Beiträge zur Biologie der Bacillen », Beiträge zur Biologie der Pflanzen 2, no 2, 1876; cités par G.L. Geison, art. Cohn, Ferdinand Julius, dans C.G. Gillispie (dir.), The Dictionary of Scientific Biography, vol. 3, New York, 1971, p. 338-340. En 1868, Casimir Davaine avait déjà noté que certaines bactéries ont, outre une forme filamenteuse, une forme granulaire (autrement dit sporulaire) plus résistante à la chaleur et que ce fait pouvait avoir son importance dans la question des générations spontanées. (C. Davaine, « Recherches physiologiques et pathologiques sur les Bactéries », Comptes rendus de l'Académie des sciences, vol. 66, 1868, p. 499, spéc. p. 502-503, consultable sur Gallica. Cité par F. Dagognet, Méthodes et doctrine dans l'œuvre de Pasteur, Paris, 1967, rééd. sous le titre Pasteur sans la légende, 1994, p. 287.
  114. Émile Duclaux, Pasteur, histoire d'un esprit, Imprimerie Charaire, 1896, p. 150-151, consultable sur Gallica.
  115. F.A. Pouchet, Hétérogénie, Paris, 1859, p. 141, consultable sur Google Books. Cité par François Dagognet, Méthodes et doctrine dans l'œuvre de Pasteur, Paris, 1967, rééd. sous le titre Pasteur sans la légende, 1994, p. 217.
  116. John Tyndall, « Further researches on the deportment and vital resistance of putrefactive and infective organisms, from a physical point of view » Philosophical Transactions of the Royal Society, 167 (1877), p. 149-206; « On heat as a germicide when discontinuously applied », Proceedings of the Royal Society (Londres), 25 (1877), p. 569-570; cités par G.L. Geison, art. Cohn, Ferdinand Julius, dans C.G. Gillispie (dir.), The Dictionary of Scientific Biography, vol. 3, New York, 1971, p. 339-340. Selon Geison, Ibid., p. 339, « Cohn et Tyndall à eux deux contribuèrent autant que Pasteur à la victoire finale sur la vieille doctrine de la génération spontanée ».
  117. Manuscrit 18002 N.A.F. de la Bibl. Nat. Fr., reproduit incomplètement dans les Œuvres complètes de Pasteur, t. 7, p. 30, consultable sur Gallica, et plus complètement dans P. Pinet, Pasteur et la phiolosophie, Paris, 2005, p. 63-64, passage consultable sur Google Books. En fait, dans sa jeunesse (1854) et même encore en 1870, Pasteur rêva et tenta de créer la vie en laboratoire, ce qui doit nuancer l'opinion qu'on lui prête d'une séparation radicale entre le vivant et l'inanimé. Voir René Dubos, Louis Pasteur Franc-tireur de la science, éd. fr. 1995, p. 138-141, qui fait ce commentaire : « Pasteur a consacré une grande partie de sa vie à démontrer que tout se passe comme s'il était impossible de faire ce que lui, Pasteur, avait été impuissant à réaliser. » (p. 140).
  118. Pasteur, Mémoire sur les corpuscules organisés qui existent dans l'atmosphère. Examen de la doctrine des générations spontanées, 1862; Œuvres complètes de Pasteur, t. 2, p. 236, consultable sur Gallica.
  119. J. Farley et G. Geison, « Science, Politics, and Spontaneous Generation in Nineteenth-Century France : The Pasteur-Pouchet Debate », Bulletin of the History of Medicine, t. 48 (1974), p. 161-198; traduction française dans M. Callon et B. Latour (dir.), La science telle qu'elle se fait, Paris, 1991, p. 87-146.
  120. Voir sa conférence de 1864 à la Sorbonne, Œuvres complètes de Pasteur, t. 2, p. 332-333, consultable sur Gallica. Voir aussi son discours de réception à l'Académie française (1882) : « En prouvant que jusqu'à ce jour, la vie ne s'est jamais montrée à l'homme comme un produit des forces qui régissent la matière, j'ai pu servir la doctrine spiritualiste » (Œuvres complètes de Pasteur, t. 7, p. 326, consultable sur Gallica.).
  121. G. L. Geison, The Private Science of Louis Pasteur, Princeton University Press, 1995, p. 321.
  122. H. Collins et T. Pinch, The Golem, Cambridge, 1993, tr. fr. Tout ce que vous devriez savoir sur la science, Paris, 1994, p. 111-125, spéc. p. 125.
  123. Voir à ce sujet Pierre Thuillier, D'Archimède à Einstein, Fayard, 1988, p. 281-300.
  124. Dominique Raynaud, « La correspondance de F.-A. Pouchet avec les membres de l'Académie des Sciences: une réévaluation du débat sur la génération spontanée », European Journal of Sociology, 1999, 40 (2), p. 257-276, en ligne.
  125. Dominique Raynaud, Sociologie des controverses scientifiques, Paris, PUF, 2003, p. 45-80.
  126. Dominique Raynaud, «La correspondance de F.-A. Pouchet avec les membres de l'Académie des Sciences: une réévaluation du débat sur la génération spontanée», European Journal of Sociology, 1999, 40 (2), p. 257-276, en ligne.
  127. G. Pennetier, Un débat scientifique, Pouchet et Pasteur, Rouen, J. Lecerf, p. 36.
  128. Hétérogénie, p. 197.
  129. Hétérogénie, p. 448.
  130. Lisa Solieri, Paolo Giudici, Vinegars of the world, Springer, 2009.
  131. Études sur le vin, Ses maladies causes qui les provoquent. Procédés nouveaux pour le conserver et pour le vieillir. Paris, Imprimerie Impériale, 1866. Royal-8vo.. L'ouvrage qui connut une seconde édition en 1873, ne fut réédité qu'une fois ensuite, en 1924.
  132. P. Debré, Louis Pasteur, Flammarion, 1994, p. 241, 256-258. À propos des querelles de priorité qu'on fit à Pasteur en matière de chauffage du vin, René Dubos écrit : « Ces polémiques ont perdu tout intérêt aujourd'hui, si ce n'est de mettre en lumière l'écrasante supériorité des techniques fondées sur une théorie rationnelle par rapport aux procédés de l'empirisme. De toute antiquité, on avait sporadiquement appliqué la chaleur au vin, et certains vignerons savaient qu'on peut y parvenir dans certaines conditions sans en altérer le goût. Mais c'est Pasteur qui le premier a donné une base rationnelle aux traditions empiriques. Ce sont ces études théoriques qui ont permis de mettre au point des techniques standardisées et sûres pour la conservation non seulement du vin, mais aussi des autres liquides périssables ». (René Dubos, Louis Pasteur franc-tireur de la science, rééd. 1995, p. 180; traduction d'un livre publié en anglais la première fois en 1950; première traduction française en 1955). Toutefois, Pierre-Yves Laurioz, Louis Pasteur, la réalité après la légende, Paris, 2003, p. 109-142, plaide pour la priorité de Vergnette.
  133. Pasteur connaissait les conserves d'Appert, mais a déclaré que quand il publia ses premiers travaux sur la conservation du vin, il ignorait que le vin figurait parmi les substances dont Appert s'était occupé (L. Pasteur, Sur la conservation des vins. [Publication en brochure d'une] Lettre adressée à M. le rédacteur en chef du Moniteur vinicole, Paris, 1865, note de la publication en brochure; Œuvres complètes de Pasteur, t. 3, p. 352, note 1, consultable sur Gallica), Appert n'ayant publié ses expériences sur le vin que dans les dernières éditions de son traité (L. Pasteur, « Note sur l'emploi de la chaleur comme moyen de conservation du vin », Comptes rendus de l'Académie des sciences, t. 61 (1865), p. 979, consultable sur Gallica). Voir P. Debré, Louis Pasteur, 1994, p. 256.
  134. Harry W. Paul, Science, Vine and Wine in Modern France, Cambridge University Press, 1996, p. 186-187, qui renvoie à Georges Curtel, « Expériences de pasteurisations organisées par l'Institut œnologique de Bourgogne », dans Le petit viticulteur bourguignon, 1er année, no 2, p. 1-3.
  135. Patrice Debré, Louis Pasteur, 1994, p. 259-260, qui attribue l'abandon de la pasteurisation du vin aux problèmes plus graves que posait alors le phylloxéra.
  136. Harry W. Paul, Science, Vine and Wine in Modern France, Cambridge University Press, 1996, p. 187.
  137. Chambertin, Un vin qui réjouit Pasteur ota au vin son amertume, Le Soir, samedi 23 septembre 1995 http://archives.lesoir.be/un-vin-qui-rejouit-pasteur-ota-au-vin-son-amertume_t-19950923-Z0A2A2.html.
  138. Le sulfitage de la vendange avant le départ de la fermentation se développe au début du XXe siècle à la suite des travaux de Müller ; ce procédé ouvrit une ère nouvelle dans le travail de la vinification. Émile Peynaud, Le vin et les jours, Dunod, 2012, p. 162.
  139. Pascal Ribéreau-Gayon, Yves Glories, Alain Maujean, Denis Dubourdieu, Traité d'œnologie - Tome 2 - 6e éd. - Chimie du vin. Stabilisation et traitements", Dunod, 2012, p. 502-504.
  140. « En 1886, les chimistes allemands V. H. et F. Soxhlet adaptèrent la technique pour la conservation du lait et la réduction des maladies transmissibles par ce dernier. » Lansing M. Prescott et al., Microbiologie, tr. fr., De Boeck Université, 2003, p. 142, consultable sur Google Books.
  141. Nicolas Appert, Livre de tous les ménages, 1831, p. 84.
  142. Patrick Berche, Une histoire des microbes, John Libbey Eurotext, 2007, p. 38-39.
  143. Dutrochet, « Rapport sur divers travaux entrepris au sujet de la maladie des vers à soie, connue vulgairement sous le nom de muscardine », Comptes rendus de l'Académie des sciences, t. 6, 1838, p. 86-102, spéc. 88-89 et 97-100, consultable sur Gallica, tend à relativiser le rôle de Bassi. Cité par P. Pinet, Pasteur et la philosophie, Paris, L'Harmattan, 2005, p. 180.
  144. F. Dagognet, Méthodes et doctrine dans l'œuvre de Pasteur, Paris, 1967, réédité sous le titre Pasteur sans la légende, 1994, p. 267-268, donne un exemple tiré de Nicolas Lémery, Cours de chimie, 10e éd., Paris, 1713, p. 268. L'assimilation de la fièvre à la fermentation est déjà faite en 1663 par Boyle : « Celui qui comprend parfaitement la nature des ferments et des fermentations, bien mieux que celui qui les ignore, sera en mesure de rendre compte des divers aspects de plusieurs maladies (fièvres et autres) qu'on ne saisira peut-être jamais complètement sans avoir pénétré la doctrine de la fermentation. » (R. Boyle, Sur quelques aspects de la partie pathologique de la physique, 1663; référence donnée par René Dubos, Louis Pasteur franc-tireur de la science, rééd. 1995, p. 268.) Pasteur cite ce passage de Boyle dans sa lettre du 25 décembre 1882 À Monsieur Koch, Œuvres complètes de Pasteur, t. 6, p. 425, consultable sur Gallica. (Voir P. Pinet, Pasteur et la philosophie, Paris, L'Harmattan, 2005, p. 171.) P. Pinet signale une opinion semblable chez John Pringle (1707-1782), que Pasteur avait lu. (P. Pinet, Pasteur et la philosophie, Paris, L'Harmattan, 2005, p. 156 et 175-176. Pasteur mentionne cette opinion de Pringle dans ses Recherches sur la putréfaction, 1863, Œuvres complètes de Pasteur, t. 2, p. 175, consultable sur Gallica.).
  145. Pasteur, « À la suite d'une précédente communication relative aux générations spontanées », Comptes rendus de l'Académie des sciences, séance du 5 novembre 1860, t. 51, p. 675-678, Œuvres complètes de Pasteur, t. 2, p. 202-205, spéc. 204-205, consultable sur Gallica. Dans une note non publiée, datée du 17 décembre 1859, Pasteur avait déjà écrit, après avoir décrit le phénomène de la fermentation : « Tout annonce également que c'est à des causes de cette nature que les maladies contagieuses doivent leur existence », mais cette note ne parle pas du rôle des organismes vivants. (Note remise par Pasteur au ministre de l'instruction et des cultes, Œuvres complètes, t. 3, p. 481, consultable sur Gallica; cité par P. Pinet, Pasteur et la philosophie, Paris, L'Harmattan, Paris, 2005, p. 155.).
  146. C. Davaine, Recherches sur les infusoires du sang dans la maladie connue sous le nom de « sang de rate » - Comptes rendus de l'Académie des Sciences, 1863, vol. 57, p. 221. (Consultable sur le site Gallica). Cité par Jean Théodoridès ; (en) Casimir Davaine (1812-1882) a precursor of Pasteur, Med Hist. 1966 - p. 159. [PDF].
  147. L. Pasteur, Sur les maladies virulentes, et en particulier sur la maladie appelée vulgairement choléra des poules., Comptes rendus de l'Académie des Sciences, séance du 9 février 1880, t. 90, 1880, p. 239-248; Bulletin de l'Académie de médecine, séance du 10 février 1880, 2e série, t. 9, p. 121-134; O. C., vol. 6, p. 291-303, spéc. p. 292.
  148. P. Pinet, Pasteur et la philosophie, Paris, L'Harmattan, 2005, p. 157.
  149. Médecin hollandais d'ascendance huguenote, exerçant au Suriname, il fait paraître en 1869 en français à Paris "De la contagion seule cause de la propagation de la lèpre".
  150. Jean-Paul Bado, Médecine coloniale et grandes endémies en Afrique 1900-1960 : Lèpre, trypanosomiase et onchocercose, Karthala, 2000,p. 64-65.
  151. P. Debré, Louis Pasteur, 1994, p. 296-297.
  152. Cité par P. Debré, Louis Pasteur, Paris, 1994, p. 299-300.
  153. Pour ce qui est de la mise en évidence de l'importante présence de germes dans l'eau, Pasteur et Joubert (« Sur les germes des bactéries en suspension dans l'atmosphère et dans les eaux », Comptes rendus de l'Académie des sciences, t. 84, 1877, p. 206-209, spéc. 207-208, Œuvres complètes de Pasteur, t. 2, p. 467-469, spéc. p. 468, consultable sur Gallica) rendent hommage à Burdon-Sanderson, « The origin and distribution of microzymes (bacteria) in water, and the circumstances which determine their existence in the tissue and liquids of the living body », Quarterly Journal of Microscopical Science, n. ser., XI, 1871, p. 323-352, consultable sur le site du Journal of Cell Science.
  154. P. Debré, Louis Pasteur, Paris, 1994, p. 301.
  155. P. Debré, Louis Pasteur, 1994, p. 307. L'expression « Pasteur est de ceux » de P. Debré suggère que l'asepsie post-listérienne n'est pas le fait du seul Pasteur. En 1874, par exemple, Félix Terrier, qui ne s'initiera que plus tard à la bactériologie, pratique l'asepsie « en quelque sorte par intuition ». (Ém. Lagrange, Monsieur Roux, Bruxelles, 1954, p. 83.).
  156. Pasteur, Joubert et Chamberland, « La théorie des germes et ses applications à la médecine et à la chirurgie », Bulletin de l'Académie de médecine, 2e série, t. 7, 1878, p. 446; Œuvres complètes de Pasteur, t. 6, p. 112-130, spéc. 123-124, consultable sur Gallica. Communication publiée sous le même titre dans les Comptes rendus de l'Académie des Sciences, séance du 29 avril 1878 (t. 86, 1878, p. 1037-1043), mais la partie contenant les recommandations de stérilisation a été supprimée pour ne pas dépasser la longueur réglementaire. À la séance du 5 janvier 1874 de l'Académie des Sciences, Pasteur avait déjà dit : « Si j'avais l'honneur d'être chirurgien, jamais je n'introduirais dans le corps de l'homme un instrument quelconque sans l'avoir fait passer dans l'eau bouillante et mieux encore dans la flamme tout aussitôt avant l'opération, et refroidir rapidement. » (Comptes rendus de l'Académie des Sciences, t. 78 (1874), p. 46-47.
  157. A.C. Masquelet, « Plaie infection et cicatrisation », Maîtrise orthopédique, no 94, mai 2000, en ligne.
  158. « M. Delpech établit sur les faits suivants, que la pourriture d'hôpital est contagieuse : (...) elle devenait surtout très fréquente quand on fut obligé d'employer la charpie qui avait déjà recouvert des plaies qui en étaient affectées. Les instruments de chirurgie devenaient un moyen de propagation, si on n'avait le soin de les laver dans le vinaigre; les habits même des chirurgiens l'ont communiquée. » (L.J. Ramon, article « Pourriture d'hôpital », dans Encyclopédie méthodique, Médecine, t. 12, Paris, 1827, p. 294, consultable sur Google livres.
  159. P. Debré, Louis Pasteur, Paris, 1994, p. 310. Bruno Halioua, Histoire de la médecine, Paris, Masson, 2004, p. 176, passage consultable sur Google Books.
  160. Contrairement à ce qui est dit ou semble dit sur Internet, la phrase « Au lieu de s'ingénier à tuer les microbes dans les plaies, ne serait-il plus raisonnable de ne pas en introduire ? » ne figure pas dans la communication que Pasteur fit à l'Académie des sciences le 29 avril 1878 et à l'Académie de médecine le lendemain.
  161. Jimmy Drulhon, Louis Pasteur. Cinq années dans les Cévennes, Éditions Hermann, 2009, Pasteur séjourne et effectue ses travaux scientifiques à la magnanerie du Pont Gisquet, sur la route de Saint-Jean-du-Pin.voir dans Google Street.
  162. « Il la [= la flacherie] connaissait depuis longtemps, depuis son premier séjour dans le Midi en 1865, où l'une des deux éducations qui avaient servi de point de départ à ses déductions était atteinte de cette maladie, en même temps que de celle des corpuscules. » Émile Duclaux, Pasteur, Histoire d'un esprit, p. 218-219, consultable sur Gallica.
  163. « Cette dénomination de morts-blancs, employée par l'abbé de Sauvages et plusieurs autres écrivains, est inexacte; c'est pourquoi j'ai cru devoir ajouter celle de morts-flats, vulgairement employée dans plusieurs départements, et qui désigne fort bien l'état de mollesse et de flaccidité dans lequel se trouvent les vers morts de cette maladie.» Pierre Hubert Nysten, Recherches sur les maladies des vers à soie, Paris, 1808, p. 5, consultable sur Google Books.
  164. Voir récit de Quatrefages reproduit dans L. Pasteur, Études sur la maladie des vers à soie, Paris, 1870, Œuvres complètes de Pasteur, t. 4, p. 27, consultable sur Gallica.
  165. « Mais les cas d'association étaient tellement fréquents, précisément parce que la maladie des corpuscules était très répandue, que Pasteur avait considéré les deux affections comme liées l'une à l'autre et devant disparaître ensemble. » (Émile Duclaux, Pasteur, Histoire d'un esprit, p. 218-219, consultable sur Gallica) Pasteur a exprimé cette opinion, notamment dans « Nouvelles études sur la maladie des vers à soie », Comptes rendus de l'Académie des sciences, t. 63 (1866), p. 126-142 : « Je suis très-porté à croire qu'il n'existe pas de maladie actuelle particulière des vers à soie. Le mal dont on se plaint me paraît avoir existé toujours, mais à un moindre degré. (...) En outre, j'ai des motifs sérieux de croire que la plupart des maladies du ver à soie connues depuis longtemps sont liées à celle qui nous occupe, la muscardine et, peut-être, la grasserie exceptées. » (p. 136). Consultable sur Gallica. Même chose dans une lettre du 27 juin 1866 à Dumas : « toutes les autres maladies dites anciennes du ver à soie, moins la muscardine et peut-être la grasserie, telles que la maladie des motrs-flats, des petits, des passis, des arpians, ne sont que des formes de la maladie actuelle. » (Correspondance, t. 2, p. 265. Cité par Ph. Decourt, Les vérités indésirables, Paris, 1989, p. 173, et par P. Pinet, Pasteur et la phiolosophie, Paris, 2004, p. 158.
  166. « Sur la maladie des vers à soie. Lettre de M. L. Pasteur à M. Dumas. » Comptes rendus de l'Académie des sciences, séance du 3 juin 1867, t. 64, p. 1113. Consultable sur Gallica.
  167. Philippe Decourt, Les vérités indésirables, Paris, 1989, p. 165-193. reproche à Pasteur un déni de justice envers Antoine Béchamp, qui étudia la pébrine en même temps que Pasteur et affirma d'emblée la nature parasitaire de la maladie. Voir détails dans l'article Antoine Béchamp.
  168. Balbiani, « Recherches sur les corpuscules de la pébrine et sur leur mode de propagation », Comptes rendus de l'Académie des Sciences, séance du 27 août 1866, vol. 63 (1866), p. 388-391, consultable sur Gallica. Balbiani commence ainsi : « Parmi toutes les opinions contradictoires qui ont été émises sur la nature des corpuscules de la pébrine, la plus discutable, à mon avis, est celle qui consiste à les assimiler à des éléments anatomiques soit normaux, soit plus ou moins altérés, ou à des produits morbides tels que les globules du pus, etc. Il y a plus de huit ans que cette opinion a été réfutée par M. le professeur Lebert (…) ; mais je crois pouvoir apporter en outre, contre la manière de voir citée plus haut, des preuves plus décisives, fondées sur l'observation des phénomènes que ces corpuscules présentent dans leur évolution, phénomènes qui mettent hors de doute leur étroite parenté avec les organismes parasites connus sous le nom de Psorospermies ».
  169. « Pour ce qui est des opinions émises par M. Balbiani sur la nature des corpuscules, bien que je ne les partage pas, j'apporterai beaucoup de soin à les examiner, pour deux motifs : parce qu'elles sont d'un observateur habile, et que je n'ai encore sur les objets qu'elles concernent que des vues préconçues, auxquelles je ne tiens pas plus que de raison. Il y a plus : je souhaite vivement que les idées de MM. Balbiani et Leydig soient vraies (…) ». Pasteur, « Observations au sujet d'une Note de M. Balbiani relative à la maladie des vers à soie », Comptes rendus de l'Académie des Sciences, séance du 10 septembre 1866, vol. 63 (1866), p. 441-443.
  170. Le 29 mai 1867, Pasteur écrit encore à Dumas : « Malgré tout ce que j'aurais à dire sur les notes de Béchamp, Estor, Balbiani et sur les articles que les deux premiers insèrent dans le Messager du Midi, je suis votre conseil, je ne réponds pas. Si vous saviez combien il est erroné de dire que cette maladie n'est pas constitutionnelle et seulement parasitaire. Son caractère essentiel est précisément son caractère constitutionnel. » (Cité par Ph. Decourt, Les vérités indésirables, Paris, 1989, p. 190.).
  171. P. Debré, Louis Pasteur, Flammarion, 1994, p. 219. Dans ses Études sur la maladie des vers à soie, publiées en 1870 (Œuvres complètes de Pasteur, vol. 4, consultable sur Gallica), Pasteur rapporte qu'il consulta Leydig sur la question de la nature vivante des corpuscules. (Une de ses lettres à Leydig est de décembre 1866.) Il admet que « pour le fond » il a adopté les opinions de Leydig et de Balbiani, mais il les contredit sur la question du mode de formation des corpuscules (p. 135, 137 et 138). En 1884, Balbiani soumettra à un examen la théorie de Pasteur sur le développement des corpuscules et conclura comme suit : « Je crois qu'il est inutile de m'arrêter plus longtemps sur les observations de M. Pasteur, que je pense pouvoir caractériser d'un seul mot en disant que leur auteur y prouve combien il est peu familier avec les recherches de la biologie. Mais avec cette réserve, je rends justice à ses travaux qui ont rendu aux sériciculteurs un réel service en leur permettant de reconnaître une graine saine d'une graine malade. » (G. Balbiani, Leçons sus les sporozoaires, Paris, 1884, p. 160-163. En ligne.) Sur les erreurs de Pasteur dans l'étude des vers à soie et le jugement qu'il portait lui-même sur ces erreurs, voir Richard Moreau, « Le dernier pli cacheté de Louis Pasteur à l'Académie des sciences », La vie des sciences, Comptes rendus, série générale, t. 6, 1989, no 5, p. 403-434, en ligne.
  172. Louis Pasteur, Études sur la maladie des vers à soie; Œuvres complètes, t. 4, p. 166-167, consultable sur Gallica.
  173. Pasteur mentionne les idées d'Osimo dans Louis Pasteur, Études sur la maladie des vers à soie; Œuvres complètes, t. 4, p. 38-39, consultable sur Gallica. Résumant un développement du pasteurien Émile Duclaux (Émile Duclaux, Pasteur, histoire d'un esprit, Sceaux, 1896, p. 198, consultable sur Gallica), P. Debré écrit que Pasteur est « conduit à proposer une méthode de tri des graines à peu près identique à celle préconisée quelques années auparavant par Orcino [lire : Osimo]. Si celle-ci avait échoué, affirme Pasteur, c'est par manque de confiance; ce qui, bien sûr, n'est pas son cas. » P. Debré, Louis Pasteur, Flammarion, 1994, p. 210.
  174. Patrice Debré, Louis Pasteur, Flammarion, (lire en ligne), p. 246.
  175. Élie Reynier, La soie en Vivarais, 1921, en ligne.
  176. G. Balbiani, Leçons sus les sporozoaires, Paris, 1884, p. 167-168 En ligne..
  177. En 1878, au Congrès international séricicole, Pasteur avait admis que « si la pébrine est vaincue, la flacherie exerce toujours ses ravages. » Il attribuait la persistance de la flacherie au fait que les éleveurs n'avaient pas suivi ses conseils. (Comptes rendus sténographiques du Congrès international séricicole, tenu à Paris du 5 au 10 septembre 1878; Paris, 1879, p. 27-38. Reproduit dans les Œuvres complètes de Pasteur, t. 4, p. 698-713, spéc. 699 et 713; consultable sur Gallica.
  178. Philippe Decourt, Les vérités indésirables, Paris, 1989, p. 301.
  179. D'après le pasteurien Émile Duclaux, les travaux sur le filtre, l'autoclave et le flambage des vases furent stimulés par les objections des adversaires des idées de Pasteur sur la génération spontanée. (Émile Duclaux, Pasteur, histoire d'un esprit, Imprimerie Charaire, 1896, p. 148, 150 et 152, consultable sur Gallica.).
  180. Lettre de décembre 1876 au Dr Godelier, Correspondance, t. 2, p. 659. Cité par P. Pinet, Pasteur et la philosophie, Paris, 2005, p. 159-160.
  181. Annick Perrot et Maxime Schwartz, Pasteur et Koch. Un duel de géants dans le monde des microbes, Odile Jacob, , 240 p..
  182. Pasteur et Joubert, « Charbon et septicémie », Comptes rendus de l'Académie des sciences, t. 85 (1877), p. 101-115, consultable sur Gallica.
  183. Charles L. Hatheway, « Toxigenic Clostridia », Clinical microbiology reviews, vol. 3, no 1, janvier 1990, p. 66-98, p. 85, en ligne.
  184. Pasteur, « De l'extension de la théorie des germes à l'étiologie de quelques maladies communes », Comptes rendus de l'Académie des sciences, séance du 3 mai 1880, t. 90, p. 1033-1044; Bulletin de l'Académie de médecine, séance du 4 mai 1880, 2e série, t. 9, p. 435-447; Œuvres complètes, t. 6, Paris, 1933, p. 147-158, spéc. p. 151, consultable sur Gallica.
  185. « (…) des germes qui, vous le voyez, ont une facilité extrême de propagation dans les tissus et qui entraîneraient infailliblement la mort des opérés dans un temps très court si la vie, dans ces membres, ne s'opposait à la multiplication de ces germes. Mais, hélas ! combien de fois cette résistance vitale est impuissante, combien de fois la constitution du blessé, son affaiblissement, son état moral (…) n'opposent qu'une barrière insuffisante à l'envahissement des infiniment petits » (L. Pasteur, avec Joubert et Chamberland, « La théorie des germes et ses applications à la médecine et à la chirurgie », 1878; Œuvres complètes, t. 6, p. 123-124, consultable sur Gallica; cité par P. Pinet, Pasteur et la philosophie, Paris, L'Harmattan, 2005, p. 193-194.
  186. « Aujourd'hui, dans divers pays, on clavelise les moutons pour les préserver de la clavelée; on inocule la péripneumonie pour préserver de cette très grave affection de l'espèce bovine. » L. Pasteur, « Sur les maladies virulentes, et en particulier sur la maladie appelée vulgairement choléra des poules », Comptes rendus de l'Académie des Sciences, séance du 10 février 1880, t. 90, p. 245; Œuvres complètes de Pasteur, t. 6, p. 298; anthologie Pichot, p. 209.
  187. En 1857, J. Reynal emploie le mot « atténuation » à ce sujet : « Enfin, en 1847, M. Lebel est venu, par de nouvelles recherches, confirmer cette opinion, à savoir : que le virus s'affaiblit par des inoculations successives, sans perdre ses propriétés virulentes et préservatrices; qu'il faut mettre à profit cette atténuation, si nous pouvons nous exprimer ainsi, pour communiquer une clavelée bénigne. » (Reynal, article Clavelisation, dans H. Bouley et [J.] Reynal, Nouveau dictionnaire pratique de médecine, de chirurgie et d'hygiène vétérinaires, t. 3, Paris, 1857, p. 728-729.
  188. « C'est de cette croyance qu'est née l'idée de cultiver le virus claveleux; on a pensé ainsi affaiblir le virus claveleux, lui faire perdre de son activité virulente, le mitiger par des inoculations successives, tout en lui conservant ses propriétés préservatrices. Cependant, des expériences, faites à l'école de Vienne, ont prouvé que (…) la culture du virus claveleux ne mitige (…) pas l'action de celui-ci. » L.H.J. Hurtrel d'Arboval, Dictionnaire de médecine, de chirurgie et d'hygiène vétérinaires, édition entièrement refondue par A. Zundel, vol. 1, Paris, 1874, article Clavelisation, p. 402.
  189. Jean Théodoridès, « Quelques grands précurseurs de Pasteur », dans Histoire des Sciences médicales, 1973, vol. 7 (no 4), consultable sur le site de l'université Paris Descartes. Voici quelques citations d'époque : « D'après les recherches de Moritz, [le sang de l'animal malade du choléra des poules] renferme parfois des bactéries. Ici encore il faudrait de nouvelles recherches pour bien spécifier la nature et l'espèce des microphytes (…) » (Dictionnaire de médecine, de chirurgie et d'hygiène vétérinaires de L. H. J. Hurtrel d'Arboval, refondu par A. Zundel, t. 2, Paris, 1875, p. 467.) « La maladie [= le choléra des poules] est produite par un organisme microscopique, lequel, d'après le dictionnaire de Zundel, aurait été soupçonné en premier lieu par M. Moritz, vétérinaire de la haute Alsace, puis a été mieux figuré en 1878 par Perroncito, vétérinaire de Turin, et enfin retrouvé en 1879 par M. Toussaint, professeur de Toulouse, qui a démontré par la culture du petit organisme dans l'urine neutralisée que celui-ci était bien l'auteur de la virulence du sang. » L. Pasteur, Sur les maladies virulentes, et en particulier sur la maladie appelée vulgairement choléra des poules, Comptes Rendus de l'Acad. des Sciences, séance du 9 février 1880, XC, p. 239-248 ; Bulletin de l'Acad. de médecine, séance du 10 février 1880, 2e sér., IX, p. 121-134; Paris, 1880 (brochure) ; Recueil de médecine vétérinaire, 6e sér., VII, 1880, p. 125-135. (O. C., vol. 6, p. 291-303, spéc. p. 294.) « Certains vétérinaires y [= dans le « virus » du choléra des poules] avaient soupçonné l'existence de petits ferments animés, de bactéries, notamment un élève de M. Zundel. Il [= ?] a été signalé aussi par un vétérinaire de Turin et par un professeur de l'école vétérinaire de Toulouse, M. Toussaint. C'est de M. Toussaint que j'ai eu la première petite quantité de sang provenant d'une poule morte de ce qu'on désigne par choléra des poules. » (L. Pasteur, Sur les virus-vaccins du choléra des poules et du charbon, Comptes rendus des travaux du Congrès international des directeurs des stations agronomiques, session de Versailles, juin 1881. Paris, 1881, 4e séance, 22 juin 1881, p. 151-162. (O. C., vol. 6, p. 358-369, spéc. p. 359.) (fr) Pasteur Œuvre tome 6 - Maladie virulentes. Virus. Vaccins. Prophylaxie de la rage [PDF].
  190. « En 1880, M. Pasteur découvrait précisément le premier exemple d'une maladie (choléra des poules) produite par un microbe spécial, lequel, par un artifice particulier, pouvait être privé d'une partie de sa virulence et être ensuite inoculé sans danger aux poules. Par ce virus atténué on pouvait communiquer aux poules une maladie bénigne; et, à la suite de cette légère atteinte, elles étaient préservées contre la maladie mortelle. » (Ch. Chamberland, Le charbon et la vaccination charbonneuse, Paris, 1883, p. 94, cité par A. Cadeddu, Les vérités de la science, Florence, 2005, p. 109.).
  191. René Vallery-Radot, La vie de Pasteur, 1900, p. 427, consultable sur Gallica. Passage reproduit par A. Cadeddu, Les vérités de la science, Florence, 2005, p. 108.
  192. Émile Duclaux, Pasteur. Histoire d'un esprit, Sceaux, 1896, p. 348-349, consultable sur Gallica; reproduit par A. Cadeddu, ouvr. cité, p. 110, et résumée par P. Debré, Louis Pasteur, 1997, p. 404.
  193. Antonio Cadeddu, « Les vérités de la science: pratique, récit, histoire (Catalogue collectif de France de la Bibliothèque nationale de France (BNF) », sur ccfr.bnf.fr (consulté le )
  194. A. Cadeddu, Les vérités de la science, Florence, 2005, p. 122.
  195. A. Cadeddu, Les vérités de la science, Florence, 2005, p. 105-125.
  196. A. Cadeddu avait déjà traité cette question dans son article « Pasteur et le choléra des poules. Révision critique d'un récit historique », History and Philosophy of the Life Science, 1985, t. VII. Patrice Debré, Louis Pasteur, 1994, qui cite cet article dans sa bibliographie, p. 545, écrit dans le corps de son livre, p. 404, après avoir reproduit la version de la découverte fortuite : « Une autre version des mêmes faits, reconstituée à partir des archives de Pasteur, fait une part moins belle au hasard ».
  197. (Pasteur, O. C., vol. 6, p. 329.) (fr) Pasteur Œuvre tome 6 - Maladie virulentes. Virus. Vaccins. Prophylaxie de la rage [PDF].
  198. Philippe Decourt, Les vérités indésirables, Paris, 1989, p. 232, faisait ce commentaire : « Dans ces conditions, il est impossible de parler d'un procédé de vaccination. On est obligé de constater qu'à la fin d'octobre 1880, Pasteur n'en a encore aucun ».
  199. G. Lesbouyries, La pathologie des oiseaux, Paris, 1941, p. 340 ; cité par Hervé Bazin, L'Histoire des vaccinations, 2008, p. 155, qui présente G. Lesbouyries comme « un excellent spécialiste de la pathologie des oiseaux ». On lit dans une publication Internet du Département américain de l'agriculture en date du 14 janvier 2005 : « Pasteur travailla sur un vaccin contre le choléra des poules, mais sans grand succès. Depuis Pasteur, il y eut plusieurs tentatives de produire un vaccin efficace contre le choléra des poules. Une immunité substantielle mais non absolue peut être conférée à la volaille, dans des conditions contrôlées, à l'aide de vaccins tués de Pasteurella multocida. » (« Pasteur did some work with a vaccine for fowl cholera but was not very successful. Since Pasteur, there have been several attempts to produce efficient vaccines for fowl cholera. Substantial but not absolute immunity can be induced in fowl using killed Pasteurella multocida vaccines under controlled conditions. ») (Turkey Slaughter, 14 janvier 2005, p. 10.).
  200. Thomas D. Brock, Milestones in microbiology 1546 to 1940, ASM Press (American Society for Microbiology), 1999, p. 130, passage consultable sur Google Books.
  201. A. Chauveau, « Du renforcement de l'immunité des moutons algériens, à l'égard du sang de rate, par les inoculations préventives. Influence de l'inoculation de la mère sur la réceptivité du fœtus », Comptes rendus de l'Académie des sciences, t. 91, 1880, p. 148-151, spéc. p. 151, consultable sur Gallica.
  202. Henry Toussaint, Note contenue dans un pli cacheté et relative à un procédé pour la vaccination du mouton et du jeune chien (Note de Toussaint présentée par M. Bouley), Comptes rendus de l'Académie des sciences, 1880, tome 91, 2 août 1880, p. 303. H. Toussaint, « Vaccinations charbonneuses. Séance du 19 août 1880 », Association française pour l'avancement des sciences, 9, Comptes rendus de la 9e session, Reims 1880; Paris, 1881, p. 1021-1025. Consultable sur Gallica.
  203. W.D. Tigertt, « Anthrax. William Smith Greenfield, M.D., F.R.C.P., Professor Superintendant, the Brown Animal Sanatory Institution (1878-1881). Concerning the priority due to him for the production of the first vaccine against anthrax. », dans The Journal of Hygiene, vol. 85 (3), 1980, p. 415-420, sommaire consultable gratuitement en ligne; voir aussi autre lien vers cet article.
  204. Hervé Bazin, « L’histoire des vaccinations, 2e partie : des vaccins pastoriens aux vaccins modernes », Bulletin de la Société française d'histoire de la médecine et des sciences vétérinaires, 2013, 13, p. 45-63, en ligne sur le site de la société.
  205. Chapitre de Maurice Cassier dans l'ouvrage collectif, Sciences, chercheurs et agriculture : Pour une histoire de la recherche agronomique, Quae éditions, 3 mai 2010, p. 74.
  206. Chapitre de Maurice Cassier dans l'ouvrage collectif, Sciences, chercheurs et agriculture : Pour une histoire de la recherche agronomique, Quae éditions, 3 mai 2010, p. 80.
  207. E. Shlyakhov, J. Blancou et E. Rubinstein, « Les vaccins contre la fièvre charbonneuse des animaux, de Louis Pasteur à nos jours »; Revue scientifique et technique de l'Office international des épizooties, 1996, 15 (3), p. 853-862, spéc. 856 et s., en ligne.
  208. Hervé Bazin, Histoire des vaccinations, 2008, John Libbey Eurotext, Paris, p. 197, qui renvoie à C. A. Herter, The influence of Pasteur on medical science, An address delivered before the medical school of Johns Hopkins University, New York, 1904, p. 58, consultable en ligne. Voir aussi Darren R. Flower, Bioinformatics for Vaccinology, John Wiley & Sons, 2008, p. 31, partiellement consultable sur Google Livres, selon qui c'est Detmers qui a la priorité.
  209. Adrien Loir, À l'ombre de Pasteur, Le Mouvement sanitaire, 1938, p. 36; cité par Hervé Bazin, Histoire des vaccinations, 2008, John Libbey Eurotext, Paris, p. 197.
  210. Gaston Ramon, Quarante années de recherches et de travaux, Imprimerie régionale, Toulouse, 1957, p. 489; cité par Hervé Bazin, Histoire des vaccinations, 2008, John Libbey Eurotext, Paris, p. 197.
  211. Hervé Bazin, Histoire des vaccinations, 2008, John Libbey Eurotext, Paris, p. 197.
  212. Hervé Bazin, Histoire des vaccinations, 2008, John Libbey Eurotext, Paris, p. 198, qui renvoie à Bibliothèque Nationale, Nouvelles Acquisitions Françaises no 18016, f.P.140.
  213. Le laboratoire stricto sensu ne suffisant plus aux besoins, Chamberland dirige une annexe chargée de la production quasi industrielle du vaccin. Voir http://www.bruno-latour.fr/livres/PASTEUR-PERRIN.pdf.
  214. Hervé Bazin, Histoire des vaccinations, 2008, John Libbey Eurotext, Paris, p. 197-198.
  215. a et b Kenneth F. Kiple 1993, p. 966-967.
  216. Pierre-Henri Duboué (et non Paul-Henri), 1834-1889, médecin béarnais qui a dirigé plusieurs travaux sur le paludisme, la rage, le choléra et la fièvre typhoïde. Voir thèse de Lara Pellizza, Toulouse, 2006. On rencontre parfois la forme « Paul-Henri Duboué ».
  217. Pierre-Henri Duboué, De la physiologique pathologique et du traitement de la rage, Paris, 1879. Cité par Jean Théodoridès, Histoire de la rage, Paris, Masson, 1986, p. 184.
  218. Jean Théodoridès, Histoire de la rage, Paris, Masson, 1986, p. 185.
  219. V. Galtier, « Études sur la rage », Rec. Méd. vét., 6, 2e série, no 17, 1879, 857-67; Ann. méd. vét., 28, 1879, 627-39; conclusions in : Comptes Rendus de l'Académie des Sciences, 89, 1879, 444-6. Cité par Jean Théodoridès, Histoire de la rage, Paris, 1986, p. 191.
  220. V. Galtier, « Transmission du virus rabique », Bulletin de l'Académie de Médecine, 2e série, 10, 1881, 90-94. Cité par J. Théodoridès, Histoire de la rage, Paris, Masson, 1986, p. 192.
  221. E. Nocard et É. Roux, « Expériences sur la vaccination des ruminants contre la rage par injections intraveineuses du virus rabique», Annales de l'Institut Pasteur, 2, 1888, 341-353. Cité par J. Théodoridès, Histoire de la rage, Paris, 1986, p. 197.
  222. J. Théodoridès, Histoire de la rage, Paris, 1986, p. 191-192 (« assertion inexacte »).
  223. Pasteur, Chamberland, Roux et Thuillier, « Sur la rage », Comptes rendus de l'Académie des Sciences, 92, 1881, 1259-60. Cité par J. Théodoridès, Histoire de la rage, Paris, Masson, 1986, p. 202-203.
  224. Pasteur, Chamberland, Roux et Thuillier, Nouveaux faits pour servir à la connaissance de la rage, Comptes rendus de l'Académie des Sciences, 95, 1882, 1187-92; Bulletin de l'Académie de Médecine, 2e série, 11, 1882, 1440-45; cité par J. Théodoridès, Histoire de la rage, Paris, 1986, p. 203.
  225. Seconde édition de son Traité des maladies contagieuses, 1891, vol. 2, p. 141. Cité par J. Théodoridès, Histoire de la rage, Paris, Masson, 1986, p. 198.
  226. V. Galtier, « Une page d'histoire. Découverte de l'immunité rabique. Vaccination antirabique par injection intraveineuse », J. Méd. Vét. Zoot. (Lyon), 55, 1904, 274-77. Cité par J. Théodoridès, Histoire de la rage, Paris, Masson, 1986, p. 197.
  227. J. Théodoridès, Histoire de la rage, Paris, 1986, p. 198.
  228. E. Nocard et É. Roux, « Expériences sur la vaccination des ruminants contre la rage par injections intraveineuses du virus rabique», Annales de l'Institut Pasteur, 2, 1888, 341-353. Cité par J. Théodoridès, Histoire de la rage, Paris, 1986, p. 197 et 214.
  229. Pasteur, Chamberland et Roux, « Nouvelle communication sur la rage », Comptes rendus de l'Académie des Sciences, 98, 1884, 457-63; Bulletin de l'Académie de médecine, 2e série, 13, 1884, 337-44. Cité par J. Théodoridès, Histoire de la rage, Paris, Masson, 1986, p. 203-204.
  230. Pasteur, Chamberland et Roux, « Sur la rage », Comptes rendus de l'Académie des Sciences, 98, 1884, 1229-31; Bulletin de l'Académie de médecine, 2e série, 13, 1884, 661-64. Cité par J. Théodoridès, Histoire de la rage, Paris, Masson, 1986, p. 204.
  231. J. Théodoridès, Histoire de la rage, Paris, Masson, 1986, p. 234-235.
  232. A. Cadeddu, Les vérités de la science, Florence, Olschki, 2005, p. 178, signale que, d'après les notes de laboratoire de Pasteur, ses résultats n'avaient pas vraiment une telle régularité.
  233. L. Pasteur, « Méthode pour prévenir la rage après morsure », Comptes rendus de l'Académie des Sciences, t. 101 (1885), séance du 26 octobre 1885, p. 765-774, consultable sur Gallica; reproduit dans L. Pasteur, Écrits scientifiques et médicaux, choix, présentation et notes par André Pichot, Paris, Flammarion, 1994, p. 302-311.
  234. "Si j’étais Roi ou Empereur ou même Président de République, voici comment j’exercerais le droit de grâce sur les condamnés à mort. J’offrirais à l’avocat du condamné, la veille de l’exécution de ce dernier, de choisir entre une mort imminente et une expérience qui consisterait dans des inoculations préventives de la rage pour amener la constitution du sujet à être réfractaire à la rage.https://www.nouvelobs.com/rue89/rue89-la-lettre-du-dimanche/20150118.RUE1085/louis-pasteur-je-n-ai-rien-ose-tenter-jusqu-ici-sur-l-homme.html.
  235. Patrice Debré, Louis Pasteur, 1994, p. 463.
  236. En 1973, André Gamet ne voit que deux exceptions individuelles, et encore très douteuses, au pronostic fatal de la rage déclarée. (André Gamet, La rage, Paris, 1973, p. 94.) M. Fekadu, au contraire, considère comme probants plusieurs cas de guérison de rage clinique chez l'animal et chez l'homme qui ont été signalés, entre autres par Pasteur lui-même, au XIXe et au XXe siècle. Voir Makonnen Fekadu, dans G. M. Baer (dir.), The natural history of rabies, 2e éd., CRC Press, 1991, p. 192 et 370.
  237. Patrice Debré, Louis Pasteur, 1994, p. 463-466; Pierre Madeline, La première vaccination antirabique de Pasteur in L’aventure de la vaccination, éd. Frison-Roche, 1996, p. 160-167. A. Cadeddu, Les vérités de la science, Florence, Olschki, 2005, p. 185-192, qui renvoie aux notes de laboratoire de Pasteur, à Geison 1995, p. 198-205, à Madeline dans Moulin 1996, p. 160-167, et à Debré 1994, p. 441-474 (spéc. 464-465).
  238. G.L. Geison, The Private Science of Louis Pasteur, Princeton University Press, 1995, cité par Arthur Goldhammer, site de l'université de Harvard.
  239. « Il était une fois | Le Blog de Mijo » (consulté le )
  240. Patrice Debré, Louis Pasteur, 1994, p. 467. Ce refus de Roux est attesté par Adrien Loir, dont Émile Lagrange (Monsieur Roux, Bruxelles, 1954, p. 75 et 79), qui a connu Roux, reprend le récit à son compte.
  241. Hervé Bazin, L'Histoire des vaccinations, p. 303.
  242. L. Pasteur, « Méthode pour prévenir la rage après morsure », Comptes rendus de l'Académie des Sciences, t. 101 (1885), séance du 26 octobre 1885, p.