Gqom

Gqom
Origines stylistiques House, kwaito, techno
Origines culturelles Années 2010 ; Afrique du Sud
Instruments typiques Synthétiseur, échantillonneur, percussions, chant, boîte à rythmes
Popularité Modérée[réf. nécessaire][Où ?]
Scènes régionales Afrique du Sud
Voir aussi Kwaito, microhouse, techno minimale, Moonchild Sanelly

Le gqom est un genre musical ayant émergé à Durban, en Afrique du Sud, au début des années 2010. Il s'agit d'une variante de musique house faisant usage d'échantillons sonores issus de musiques africaines. Caractérisé par un style plus brut et minimal que les autres morceaux de house sud-africains, le gqom (mot qui signifie « frapper » ou « tambour » en zoulou) est une évolution du kwaito[1],[2],[3],[4],[5],[6],[7],[8].

Histoire[modifier | modifier le code]

Le gqom émerge en Afrique du Sud au début des années 2010 dans la ville de Durban. Le genre est une évolution de la musique éléctronique sud-africaine et s'inscrit dans la continuité des genres qui l'ont précédés comme la Tribal House et le Kwaito[9]. Selon DJ Lag, le gqom est né d'expérimentations orchestrée par ses pionniers RudeBoyz, NakedBoyz et Distruction Boyz, qui ont mélangé les rythmes de house, des percussions et y ont ajouté des sample de voix parlant le zoulou, enregistrés dans des villages sud-africains. D'autres sources nomment DJ Kaybee comme l'originateurs du genre, avec des premiers morceaux paru en 2005[9].

2012 est un tournant dans le gqom car c'est le moment ou l'aspect broken beat du genre s'est popularisé[10].

Le gqom a été particulièrement diabolisée dans les médias sud-africains, car le genre avait une réputation d'être une musique appréciée uniquement par les drogués[10]. Certaines personnes de la scène gqom parle effectivement d'un public adepte de la consommation de drogue, mais souligne qu'il s'agit que d'une partie de l'audience globale[10]. Cette mauvaise réputation va rendre difficile l'accès au station radio pour les morceaux gqom. Le manque de connexion dans l'industrie musicale sud-africaine des artistes de la scène de Durban va aussi rendre difficile leur implantation sur les ondes[10].

En 2016, la chanteuse Babes Womdumo sort le morceau "Wololo", qui repose sur une production gqom. La même année, elle publie son premier album Gqom Queen Vol. 1, qui ouvre les portes des ondes radios au gqom. L'autre star du gqom s'appelle Sho Madjozi, son premier morceau "Dum Hi Phone" est publié en 2017. Sho Madjozi réussi a toucher une audience américaine et internationale grâce au succès de son morceau John Cena, qui fait référence au catcheur américain.

Diffusion Internationale[modifier | modifier le code]

Le label Gqom Oh!, fondé par le DJ romain Nan Kolè et le sud-africain Lerato Phiri va permettre a la scène de Durban de toucher un public plus large[11]. Leurs compilations, relayées dans les médias spécialisées occidentaux, vont donner de l'écho au genre[11]. La compilation Gqom Oh! The Sound of Durban, parue en 2016, est notamment chroniquée dans la revue Pitchfork[11].

Étymologie[modifier | modifier le code]

Le mot gqom est un terme issu de la langue zouloue et peut être traduit par tambour. Au cours des années, la signification du terme a glissé et signifie également "frapper"[9].

Diffusion[modifier | modifier le code]

Réseaux[modifier | modifier le code]

Le gqom se diffuse principalement via Whatsapp, qui est l'un des réseaux principaux de partage de fichier sonores en Afrique. Les morceaux étaient partagés dans des groupes de discussion dédié au partage de musique. Les forums et blogs spécialisés (IGqomu, Gqomu Music, Gqom Nation, KasiMP3) ont été aussi importants pour la propagation de ses sons[11]. Étant donné que la majorité des sons circulaient sur ses plateformes, ou ils étaient uploadés en basse qualité, le son du gqom était réputé pour être lui-aussi de basse qualité[9].

Woza Taxis[modifier | modifier le code]

Les taxis de Durban ont servis de mode de popularisation du genre. Les patrons des compagnies de taxis ont organisé un concours du meilleur taxis et la musique était un argument fort pour se démarquer. Ces taxis permettent à la jeunesse de la ville de se rendre en boîte de nuit, les transformer en espace de fête était un argument de vente naturel[10].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Gqom: A deeper look at South Africa’s new generation of house », Fact,‎ (lire en ligne)
  2. Hana Ofangel pour Sourdoreille, « Gqom: le son underground explosif d'Afrique du Sud qui perce en Europe », Mixmag,‎ (lire en ligne)
  3. (en) « What the foq is gqom », sur dazeddigital
  4. (en) « Gqom - The New Underground », Redbull Studios,‎ (lire en ligne)
  5. « Le collectif de Durban ‘Rudeboyz’ sort un premier EP de gqom », sur Prospect,
  6. (en) Adam Harper, « Get To Know Gqom, South Africa’s Slow-Burning Club Music », The Fader,‎ (lire en ligne)
  7. (en) Christopher R. Weingarten, David Turner, Nick Murray, Andy Beta, Andy Battaglia, Arielle Castillo, « Various Artists, 'Gqom Oh! The Sound of Durban' », Rolling Stone,‎ (lire en ligne)
  8. (en) « Exploring The South Africa Music – The Gqom Sound », HipUpMusic,‎ (lire en ligne Accès libre)
  9. a b c et d (en) Vivian Host, « What Is #Gqom? Learn More in H∆SHTAG$, Season II »
  10. a b c d et e (en) Crudo Volta!, « Woza Taxi - Gqom Secret Stash Out Of The Locations »
  11. a b c et d (en) Kevin Lozano, « The Sound of Durban Vol. 1 »

Liens externes[modifier | modifier le code]