Footwork (musique)

Footwork
Origines stylistiques Ghetto house, juke, house
Origines culturelles Années 1990 ; Chicago, Illinois, États-Unis
Instruments typiques Échantillonneur, boîte à rythmes (Roland TR-808), synthétiseur, séquenceur

Sous-genres

Future footwork

Genres dérivés

Future bass

Le footwork est un genre de musique électronique ainsi qu'une street dance, ayant émergé à Chicago, aux États-Unis[1]. La danse apparait dans les années 80 à Chicago, le style de musique émerge quand à lui dans les années 90[2]. De nombreux producteurs de footwork sont avant tout des danseurs. Au cours des années 2000, le footwork se popularise dans le reste des États-Unis, et touche même les scènes du Royaume-Uni, de l'Europe, de l'Amérique Latine et du Japon. Le footwork est aujourd'hui l'une des composante majeur de la culture club, et de la musique électronique.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le footwork est avant tout une danse qui trouve ses origines à Chicago dans les années 80[2]. Faites de mouvement rapides des jambes, des bras et du corps, cette danse se pratique au départ sur des morceaux de ghetto house, lors d'événements populaire set de battles, organisés par des crew comme House-O-Matics[3]. Les pionniers du footwork DJ Rashad, RP Boo, DJ Clent ont tous été danseurs avant de devenir DJ ou producteurs[4].

Les premiers morceaux de footwork apparaissent au milieu des années 90. Le terme footwork est utilisé dès 1995 avec le morceau éponyme de Waxmaster[4]. Selon RP Boo, le footwork se popularise après qu'un DJ est passé des morceaux plus rapidement qu'à la normale lors d'une battle de danse, en jouant des titres à 45rpm au lieu de 33rpm[5]. DJ Rashad, DJ Clent et RP Boo publient leurs premier morceaux de footwork entre 96 et 98[4]. DJ Puncho et Gantman popularisent le terme Juke en 1998 avec leurs morceaux "Let Me C-U Juke" et "Juke It"[6].

Longtemps resté à Chicago, dans ces clubs, ses soirées et ses ondes radios, la musique de la scène footwork s'exporte dans les années 2000 grâce aux réseaux sociaux, en particulier Myspace et Youtube. En 2007, le genre se popularise en dehors de Chicago grâce au morceau "Watch My Feet" de Dude and Nem[7], qui montre dans son clip des pas de danse footwork[8]. La même année, DJ Gant-Man remixe un titre de Kid Sister, sur la face B d'un single qu'elle partage avec Kanye West[9]. Il remixe aussi Beyoncé sur un morceau avec Slim Thug[9].

Les années 2010 apporte un renouveau dans la scène footwork, avec l'arrivée de producteurs comme DJ Manny, DJ Boylan, DJ Tameil, DJ Earl et Jlin. Les albums de Jlin sont particulièrement remarqués par la presse spécialisée, salués pour leurs innovation. En 2024, elle collabore avec Björk et Phillip Glass sur son album Akoma[10].

Les labels[modifier | modifier le code]

Dance Mania est l'un des premiers labels où l'on peut entendre des morceaux de footwork, avec l'EP "Footwork" de Waxmaster publié en 1995[3]. Juke Trax prend le relais à la fin des années 90, et devient l'un des principaux label de Juke au cours des années 2000.

Teklife est l'un des crew le plus actif, il est constitué en 2013 de DJ Rashad (Teklife), DJ Spinn, DJ Manny, Rp Boo (D'Dynamic), DJ Gant-Man, Taso, Traxman (GETO DJs), Heavee D, DJ Earl, DJ Tre, Boylan, DJ Taye, Lightbulb, Feloneezy (Mystic stylez), Jackie Dagger (Mystic stylez), Freshtilldef, Moondoctor, Durban, TCJ, Tripletrain, et Ashes57[11].

Les labels Planet Mu de Mike Paradinas et Hyperdub de Kode9 sont connus pour avoir contribué à populariser les artistes officiant dans le style tels que DJ Nate, DJ Roc ou DJ Rashad[12].

Danse[modifier | modifier le code]

La danse implique un mouvement très rapide des pieds accompagné de twists and turns, elle a régulièrement lieu sous la forme de battle similaire à ceux rencontré dans le milieu du breakdance[13].

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Footwork[modifier | modifier le code]

Le footwork oscille autour de 160BPM, entre 150 et 165BPM. On le fabrique principalement avec une MPC et ses éléments rythmiques font souvent appel à la Roland TR-808[14]. Dans les ingrédients du footwork, on trouve des claps, des toms, une basse qui peut être saturée et des samples. Les claps et les hats sont particulièrement marqués[15]. Le footwork est souvent construit sur une rythmique ternaire.

Ses vocaux sont très répétitifs et empruntent souvent des acappellas issus du hip-hop, du r&b, de la soul, du funk, de la pop et des extraits de films[16]. L'utilisation des samples chez les artistes de la génération actuelle est encore plus variée, certains utilisant de la musique de jeu vidéo, du reggaeton, du rock ou d'autres genres de musique électronique.

Juke[modifier | modifier le code]

Le juke se construit autour de 160BPM, entre 150 et 165BPM, comme une version accélérée de la ghetto house. Ces caractéristique sonores se rapprochent du footwork (des claps, des toms, une basse), mais repose sur une rythmique 4x4, tirée de la house[14],[4]. DJ Spinn explique dans le documentaire "I'm Tryna Tell Ya", que le juke propose un son plus "club", plus "pop" que le footwork, lui destiné avant tout aux danseurs pros[14]. Dans le juke, on peut entendre des samples tirés du hip-hop, de la pop, du r&b, de la soul et du funk. Le juke est souvent construit sur une rythmique binaire.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Hazel Sheffield, « Footwork takes competitive dancing to the Chicago streets », The Guardian, (consulté le ).
  2. a et b (en) Brian Seibert, « ‘It Taunts the Eye’: Footwork’s Fast Moves Loom Over Chicago »
  3. a et b (en) Red Bull Music Academy, « RP Boo On The Roots Of Footwork, DJ Rashad And House-O-Matics | Red Bull Music Academy »
  4. a b c et d (en) Tevye Markson, « How Footwork Began: An Interview With DJ Clent »
  5. (en) WILL GLASSPIEGEL, « RP Boo On New Album 'Established!' & The Founding Of Chicago’s Frenetic House Subgenre, Footwork »
  6. (en) lbj, « Interview: Gant-Man »
  7. (en) Pitchfork, « The 100 Best Songs of 2007 »
  8. (en) Dude and Nem, « Dude and Nem - Watch My Feet »
  9. a et b (en) Complex, « 10 Footwork Artists You Need to Know »
  10. (en) Matthew Strauss, « Jlin Announces Album, Shares New Song Featuring Philip Glass: Listen »
  11. (en) Meaghan Garvey, « From Teklife to the Next Life »
  12. (en) Vinyl Factory, « Bang & Works: How Planet Mu introduced footwork to the world »
  13. (en) SAMI YENIGUN and WILLS GLASSPIEGEL, « Chicago's Footwork Music And Dance Get A Transatlantic Lift », National Public Radio, (consulté le ).
  14. a b et c (en) Tim & Barry's, « "I'M TRYNA TELL YA" feature length footwork documentary »
  15. (en) Punkademic, « The Basics Of Footwork (Drum Programming) »
  16. (en) Wills Glasspiegel, « First Listen: 'Bangs And Works, Vol. 1: A Chicago Footwork Compilation' »

Articles connexes[modifier | modifier le code]