Fosse no 9 des mines de Lens

Fosse no 9 des mines de Lens dite Saint-Théodore ou Théodore Barrois
Vue aérienne de la fosse no 9.
Vue aérienne de la fosse no 9.
Puits n° 9
Coordonnées 50,431608, 2,804231[BRGM 1]
Début du fonçage
Mise en service
Profondeur 605 mètres
Étages des accrochages 238, 336 mètres...
Arrêt 1960 (extraction)
1980 (aérage)
Remblaiement ou serrement 1980
Administration
Pays France
Région Hauts-de-France
Département Pas-de-Calais
Commune Lens
Caractéristiques
Compagnie Compagnie des mines de Lens
Groupe Groupe de Lens
Groupe de Lens-Liévin
Groupe de Lens-Liévin-Béthune
Unité de production UP de Lens
Secteur Secteur Ouest
Siège Siège no 11 - 19
Ressources Houille
Concession Lens
Protection Patrimoine mondial Patrimoine mondial (2012)[note 1]

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Fosse no 9 des mines de Lens dite Saint-Théodore ou Théodore Barrois
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Fosse no 9 des mines de Lens dite Saint-Théodore ou Théodore Barrois

La fosse no 9 dite Saint-Théodore ou Théodore Barrois de la Compagnie des mines de Lens est un ancien charbonnage du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, situé à Lens. Les travaux du puits commencent en , et la fosse commence à extraire le . Les terrils nos 68 et 68A sont édifiés à l'est de la fosse, le second est un cavalier minier permettant le raccordement avec la gare de Lens. Des cités sont construites au nord de la fosse, ainsi que des écoles primaires et maternelles, et une église, placée sous le vocable de saint Théodore. Une fosse d'aérage no 9 bis est entreprise à 640 mètres au sud-ouest en 1902 et est opérationnelle en 1904, elle est située sur un autre carreau. La fosse et ses cités sont détruites durant la Première Guerre mondiale. Elles sont reconstruites suivant le style architectural des mines de Lens d'après-guerre.

La Compagnie des mines de Lens est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe de Lens ; en 1952, ce dernier fusionne avec le Groupe de Liévin pour former le Groupe de Lens-Liévin. Des cités sont bâties au sud de la fosse. Cette dernière no 9 cesse d'extraire en 1960 à la suite de sa concentration sur la fosse no 11 - 19. Le puits d'aérage no 9 bis est comblé en 1965. La fosse no 9 est entrée d'air, mais en 1976, de nouveaux ventilateurs en provenance sont installés, et la fosse no 9 devient un puits de retour d'air. Le puits no 9, profond de 605 mètres, est remblayé en 1980 et son chevalement est détruit trois ans plus tard.

Une zone industrielle prend place sur le carreau de fosse. Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise la tête de puits no 9. La zone industrielle est détruite et remplacée par le Louvre-Lens. Les cités ont été rénovées, et les terrils subsistent, bien qu'ils soient discrets dans le paysage. La cité pavillonnaire no 9, l'église Saint-Théodore, l'école, le logement d'instituteur, la maison d'ingénieur et la cité pavillonnaire Jeanne d'Arc ont été inscrits le sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco.

La fosse[modifier | modifier le code]

Fonçage[modifier | modifier le code]

La fosse no 9 est commencée par la Compagnie des mines de Lens à Lens en , à 2 100 mètres à l'est du clocher de Lens, et à 2 000 mètres à l'ouest du clocher de Saint-Amé[note 2],[SB 1].

La fosse avant la guerre.

L'orifice du puits est situé à l'altitude de quarante mètres[JA 1]. Le niveau est passé avec quelques difficultés, à l'aide de quatre pompes de 55 centimètres de diamètre, donnant huit coups à la minute. La venue d'eau maximale a été de 12 000 hectolitres à l'heure. Le diamètre utile du puits est de 4,60 mètres[SB 1]. Selon Jules Gosselet, le terrain houiller est atteint à la profondeur de 140 mètres[JA 1]. D'après Alfred Soubeiran, les morts-terrains sont recoupés à 141,86 mètres, et le terrain houiller à la profondeur de 202,54 mètres[SB 1]. Le fonçage du puits est terminé le [A 1].

La fosse est baptisée Saint-Théodore en l'honneur de Théodore Barrois[A 1].

Exploitation[modifier | modifier le code]

La fosse commence à extraire le [A 1].

Dans les années 1890, le puits est profond de 304,40 mètres, il est approfondi, puisqu'à l'accrochage de 238 mètres, est ajouté un accrochage à 336 mètres de profondeur.

La fosse d'aérage no 9 bis est entreprise à 640 mètres au sud-ouest[note 3] du puits no 9 en 1902[BRGM 2], et commence à aérer en 1904[A 1].

La fosse est détruite durant la Première Guerre mondiale[A 2]. Elle est reconstruite suivant le style architectural des mines de Lens d'après-guerre. La Compagnie des mines de Lens est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe de Lens. Le puits no 9 est ravalé de 336 à 458 mètres. En 1952, le Groupe de Lens fusionne avec le Groupe de Liévin pour former le Groupe de Lens-Liévin[B 1]. La fosse no 9 cesse d'extraire en 1960 à la suite de sa concentration sur la fosse no 11 - 19, sise à 1 717 mètres au nord-ouest[note 3]. Le puits d'aérage no 9 bis est remblayé en 1965[B 1]. La fosse no 9 assure l'entrée d'air pour la concentration, mais en 1976, de nouveaux ventilateurs en provenance de la fosse no 8 - 16 des mines de Courrières, sise à Courrières, sont installés, et la fosse no 9 devient un puits de retour d'air. Le puits no 9, profond de 605 mètres, est remblayé en 1980. Le chevalement est détruit trois ans plus tard[B 1].

Reconversion[modifier | modifier le code]

Le carreau de fosse est reconverti en zone industrielle. Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise la tête de puits no 9. Le BRGM y effectue des inspections chaque année[1]. À la fin des années 2000 et au début des années 2010, la zone industrielle est détruite, ainsi que les bains-douches, et les ateliers et écuries[2], et le Louvre-Lens est construit sur le carreau de fosse.

Les terrils[modifier | modifier le code]

Deux terrils résultent de l'exploitation de la fosse[3].

Terril no 68, 9 de Lens[modifier | modifier le code]

Le terril 9 de Lens.
Le terril Cavalier du 9 de Lens.
50° 25′ 49″ N, 2° 48′ 39″ E

Le terril no 68, situé à Lens, est le terril plat de la fosse no 9. Sur une partie du site, des installations sportives ont été installées, l'autre partie, est le site du Louvre-Lens. Sa hauteur maximale est de neuf mètres[4].

Terril no 68A, Cavalier du 9 de Lens[modifier | modifier le code]

50° 25′ 46″ N, 2° 48′ 51″ E

Le terril no 68A, situé à Lens, est le terril cavalier reliant la fosse no 9 des mines de Lens au triage de la gare de Lens. Il est entièrement boisé[5].

Les cités[modifier | modifier le code]

De vastes cités ont été bâties tout autour de la fosse no 9 et son puits d'aérage no 9 bis, sur les territoires de Lens et de Liévin. La Compagnie de Lens a bâti ses habitations au nord de la fosse, alors qu'après la Nationalisation, les habitations ont été bâties au sud. La cité pavillonnaire no 9 au nord - dite « cité Saint-Théodore » - l'église Saint-Théodore, l'école, le logement d'instituteur, la maison de l'ingénieur en chef, la maison du médecin (toutes rue de La Rochefoucauld) et la cité pavillonnaire Jeanne d'Arc font partie des 353 éléments répartis sur 109 sites qui ont été inscrits le sur la liste patrimoine mondial de l'Unesco. Ils constituent une partie du site no 63[6]. La cité des Fleurs, construite après la nationalisation, ne fait pas partie du patrimoine de l'Unesco.

L'église Saint-Théodore[modifier | modifier le code]

L'église Saint-Théodore.
Les écoles. Aujourd'hui groupe scolaire Marie-Curie
50° 26′ 03″ N, 2° 48′ 20″ E


Les écoles[modifier | modifier le code]

50° 26′ 01″ N, 2° 48′ 18″ E

Des écoles primaires et maternelles ont été bâties près de l'église.

Notes[modifier | modifier le code]

  1. L'inscription sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco concerne la cité pavillonnaire no 9, l'église Saint-Théodore, l'école, le logement d'instituteur, la maison d'ingénieur et la cité pavillonnaire Jeanne d'Arc.
  2. L'église Saint-Amé a été construite près de la fosse no 3 - 3 bis par la Compagnie des mines de Lens à Liévin.
  3. a et b Les distances sont mesurées grâce à Google Earth. Dans le cas de puits, la distance est mesurée d'axe en axe, et arrondie à la dizaine de mètres la plus proche. Les têtes de puits matérialisées permettent de retrouver l'emplacement du puits sur une vue aérienne.

Références[modifier | modifier le code]

Références aux fiches du BRGM
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome I,
  1. a b c et d Dubois et Minot 1991, p. 113
  2. Dubois et Minot 1991, p. 121
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome II,
Références à Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Douai, vol. I, Imprimerie nationale, Paris,
  1. a et b Gosselet 1904, p. 112
Références à Alfred Soubeiran, Études des gîtes minéraux de la France : Bassin houiller du Pas-de-Calais, sous-arrondissement minéralogique d'Arras, Imprimerie nationale, Paris,
  1. a b et c Soubeiran 1895, p. 328

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : Des origines à 1939-45, t. I, , 176 p., p. 113, 121. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : De 1946 à 1992, t. II, . Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Douai, vol. I, Imprimerie nationale, Paris, , p. 112. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Alfred Soubeiran, Études des gîtes minéraux de la France : Bassin houiller du Pas-de-Calais, sous-arrondissement minéralogique d'Arras, Paris, Imprimerie nationale, , p. 328. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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