Château du Bouffay

Château du Bouffay
Image illustrative de l’article Château du Bouffay
Le château du Bouffay au XVIIIe siècle.
Début construction 276
Fin construction Au cours du Xe siècle
Destination actuelle disparu
Coordonnées 47° 12′ 53″ nord, 1° 33′ 14″ ouest
Pays Drapeau de la France France
Région historique Bretagne
Région Pays de la Loire
Département Loire-Atlantique
Commune Nantes

Le château du Bouffay est un ancien château aujourd'hui disparu construit à Nantes, dans le quartier Bouffay (centre-ville).

Historique[modifier | modifier le code]

Époque gallo-romaine[modifier | modifier le code]

La présence d'une fortification gallo-romaine sur ce site est évoquée au début du 20e siècle[1]. L'érection aurait débuté en 276 lorsque l'empereur romain Tacite construit l'enceinte gallo-romaine de Nantes. Au cours du IIIe siècle, la Ville de Nantes comme une bonne partie de la Gaule est harcelée non seulement par les envahisseurs Frisons et Saxons mais aussi par les Bagaudes. C'est pourquoi Tacite décide que tous les centres urbains de la région devront se doter de fortifications.

L'enceinte gallo-romaine s'étend du quartier Bouffay jusqu'à l'actuelle porte Saint-Pierre. Il existe aux archives municipales de Nantes un document attestant de la présence d'une tour dans l'enceinte à l'emplacement de l'actuel château des ducs de Bretagne[réf. nécessaire]. Cette tour, rénovée et rehaussée par Alain Barbetorte, est à l'origine du château de la Tour-Neuve. Cette enceinte est dès lors le centre de la vie politique du pays : la monnaie y est frappée, les conseils menés et la justice rendue.

Époque médiévale[modifier | modifier le code]

Le château du Bouffay, vu de la rue Bon-Secours.

Le château du Bouffay à proprement parler a été construit au cours de Xe siècle par Conan le Tort et Alain Barbetorte qui haussa en hâte des remparts après le pillage de Nantes par les Vikings. Il s'agit alors d'un château qui défend la ville et son souverain jusqu'au XIIe siècle, lorsque le château de la Tour-Neuve est érigé.

Bâti à l'extrémité sud-ouest du cœur historique de la cité formé par le quartier du Bouffay, à proximité de l'ancienne confluence de la Loire avec l'Erdre (entre son ancienne cour devenue la place du Bouffay à l'est, l'allée de la Tremperie au sud, la rue de la Paix à l'ouest et la rue du Bouffay au nord) le palais comtal, que l'on désignera par le nom de « château du Bouffay », est d'abord érigé semble-t-il en bois.

Le nom de « Bouffay » apparait d'ailleurs à cette époque et les documents anciens relatent au fil du temps des graphies diverses comme Bouffaio, Bouffedio, Bufeto, Boffredum ou Bufetum, mais aucun d'entre eux ne permet d'en donner une étymologie satisfaisante[2].

Époque moderne[modifier | modifier le code]

Le palais du Bouffay, façade sur la place.

Le château gardera sa fonction jusqu'à la construction du château des ducs de Bretagne, abritant en son sein la fameuse prison du Bouffay à partir de 1467, puis le duc François II y installe dix ans plus tard un office de sénéchaussée devenant ainsi le siège de l'administration municipale. En 1551 il devient palais de justice avec l'ajout par le roi Henri II d'un présidial, puis garde cette fonction judiciaire en accueillant le Tribunal révolutionnaire durant la Révolution. Le château apparait sur un plan établi en 1716[3] ; il sera rasé lors des travaux d'urbanisme en 1843[4].

Seule sa tour à horloge nord, baptisée « tour du Bouffay », une construction de forme polygonale, couverte par une galerie à jour et un dôme, située à intersection de la rue du Bouffay et de la rue Belle-Image, reconstruite en 1664 et surmontée d'un beffroi à l'occasion subsista jusqu'en 1848[5].

L'église Sainte-Croix qui lui était mitoyenne faisait office de chapelle du château. Son clocher érigé en 1860, fut coiffée par le beffroi de la tour du Bouffay[6].

Événements[modifier | modifier le code]

Exécution de Pontcallec, Montlouis, Talhouet et du Couëdic, au Bouffay, dans le cadre de la Conspiration de Pontcallec (1720).

C'est vers 992-993, que l'on y découvre un crâne qui semble être celui de Paul Aurélien[7],[8].

En 1343, Olivier IV de Clisson est condamné à la décapitation pour félonie par le roi de France, Philippe VI. Son exécution a lieu aux Halles à Paris, et sa tête est envoyée à Nantes où elle fut, pour certain auteur[9], exposée au bout d'une lance du haut d'un créneau du château. C'est de là que sa femme, Jeanne de Belleville, jura de se venger.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Adrien Blanchet. Histoire lapidaire du château de Nantes, par Paul Jeulin. 1925 [compte-rendu]. Bulletin monumental 1926, n°85, p. 230. Lire en ligne
  2. Le Bouffay (1er partie) par J.-C. Renoul dans Annales de la Société royale académique de Nantes et du département de la Loire-Inférieure - 1864
  3. Nantes. En quête d'histoires. Un plan historique "approximatif" de 1716. Ouest-France, 12 juin 2018. Lire en ligne
  4. Le château du Bouffay sur pss-archi.eu
  5. La tour du Bouffay sur pss-archi.eu
  6. L'église Sainte-Croix sur pss-archi.eu
  7. Bernard Tanguy, « La cloche de Paul-Aurélien, In: Mélanges François Kerlouégan », Annales littéraires de l'Université de Besançon, no 515,‎ , p. 611-622 (lire en ligne, consulté le ).
  8. Yves-Pascal Castel, « Les reliques de Paul Aurélien », dans Bernard Tanguy (dir.), Sur les pas de Paul Aurélien : Colloque international Saint-Pol-de-Léon, Brest/Quimper, Centre de recherche bretonne et celtique/Société d'archéologie du Finistère, (ISBN 2-906790-02-8, lire en ligne), p. 103-118.
  9. Selon Henri de Berranger (« Évocation du vieux Nantes », Éditions de Minuit, 1966) l'exposition aurait lieu porte Sauvetout dans le quartier Saint-Nicolas.

Voir aussi[modifier | modifier le code]