Nantes

Nantes
De haut en bas, de gauche à droite : la statue d'Anne de Bretagne à l'entrée du château des ducs de Bretagne ; bords de l'Erdre ; passage Pommeraye et cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul.
Blason de Nantes
Blason
Nantes
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Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Pays de la Loire (préfecture)
Département Loire-Atlantique
(préfecture)
Arrondissement Nantes
(chef-lieu)
Intercommunalité Nantes Métropole
(siège)
Maire
Mandat
Johanna Rolland (PS)
2020-2026
Code postal 44000, 44100, 44200, 44300
Code commune 44109
Démographie
Gentilé Nantais / Nantaise
Population
municipale
323 204 hab. (2021 en augmentation de 6,53 % par rapport à 2015)
Densité 4 958 hab./km2
Population
agglomération
677 080 hab. (2021)
Géographie
Coordonnées 47° 13′ 05″ nord, 1° 33′ 10″ ouest
Altitude Min. 2 m
Max. 52 m
Superficie 65,19 km2
Type Commune urbaine
Unité urbaine Nantes
(ville-centre)
Aire d'attraction Nantes
(commune-centre)
Élections
Départementales Cantons de Nantes-1, Nantes-2, Nantes-3, Nantes-4, Nantes-5, Nantes-6 et Nantes-7
(bureau centralisateur)
Législatives 1ère, 2ème, 3ème, 4ème et 5ème circonscriptions
Localisation
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Nantes
Liens
Site web metropole.nantes.fr

Nantes (/nɑ̃t/[Note 1] Écouter) est une commune de l'ouest de la France, située au sud du Massif armoricain, qui s'étend sur les rives de la Loire, à 50 km de l'océan Atlantique. Chef-lieu du département de la Loire-Atlantique, et préfecture de la région Pays de la Loire, elle fait partie de la Bretagne historique, située en Pays nantais, un des pays traditionnels de Bretagne. Elle est en 2021, la sixième commune la plus peuplée de France avec ses 323 204 habitants, et la première de l'Ouest en nombre d'habitants. Nantes est également l'élément central de Nantes Métropole, peuplée de 677 879 habitants en 2021 au sein de la sixième unité urbaine (671 693 habitants en 2020) et de la septième aire d'attraction de France, comptant 1 022 775 habitants au [1].

Au regard de la superficie, Nantes Métropole reste la deuxième agglomération des Pays de la Loire avec 523,4 km2[2], derrière Angers Loire Métropole qui comptabilise 666,72 km2.

L'agglomération nantaise, associée à l'agglomération de Saint-Nazaire constituant son avant-port sur l'estuaire de la Loire, forme aujourd'hui le principal pôle métropolitain du Grand Ouest français.

La ville doit son évolution à sa situation en bord de Loire. Après avoir été un site portuaire important de l'âge des métaux, elle devient la capitale de la cité gallo-romaine des Namnètes, le siège d’un évêché au Ve siècle, puis le chef-lieu d’un comté franc, illustré par la personnalité semi-légendaire de Roland. Point d’appui du royaume franc face à la poussée des Bretons, elle est conquise en 851 par Nominoë. Dès lors, l'histoire de la ville est en grande partie liée à celle de la Bretagne, dont elle accueille parfois les ducs à partir du XIIe siècle. La cité perd cependant sa prééminence politique en Bretagne au profit de Rennes.

Les trois siècles suivants sont marqués par son importance dans le commerce international — entre autres, dans la traite négrière, qui connaît son apogée au XVIIIe siècle, le port de Nantes étant le premier port négrier français.

Pendant la Révolution (1789-1799), la défense de Nantes est un enjeu essentiel de la guerre de Vendée. Après cette période difficile, la ville ne connaît pas de retour à la prospérité antérieure ; mais, au cours du XIXe et au début du XXe siècle, son développement industriel est remarquable dans la France de l'Ouest.

Au XXe siècle, le paysage urbain est marqué par le comblement de nombreux cours d'eau qui parcouraient la ville, puis par des bombardements lors de la Seconde Guerre mondiale.

Dans les années 1950-1960, la classe ouvrière nantaise joue un rôle notable dans le mouvement social français (1955, 1968). Elle est une ville universitaire depuis 1962. À la fin du XXe siècle, elle subit la désindustrialisation, et devint un pôle du secteur tertiaire. Toutefois, les infrastructures portuaires restent un élément important du grand port maritime de Nantes-Saint-Nazaire, un des grands ports français.

Son riche patrimoine architectural, en grande partie hérité des XVIIIe et XIXe siècles, a permis l'attribution du label ville d'art et d'histoire, malgré la réalisation d'importants travaux d'urbanisme, notamment sur l'île de Nantes.

L'image de la ville est la combinaison de ces différentes époques, symbolisées par le château des ducs de Bretagne, l'île Feydeau, le passage Pommeraye, la tour LU, les exploits sportifs du FC Nantes, ou plus récemment les spectacles du Royal de luxe.

Présentée comme « la ville la plus agréable d'Europe » par le magazine Time en 2004 et « meilleure ville en France où travailler » par le site d'actualité The Local en 2018 et par le magazine L'Express en 2017, Nantes reçoit le Prix de la Capitale verte de l’Europe en 2013 et le Prix de la Capitale européenne de l'innovation en 2019[3],[4],[5],[6],[7].

Géographie[modifier | modifier le code]

Localisation[modifier | modifier le code]

Vue panoramique à 360° de Nantes du haut de la tour Bretagne depuis le café le Nid.

Nantes est située à proximité de l'océan Atlantique, en France, au début de l'estuaire de la Loire et au confluent de l'Erdre et de la Loire.

À l'échelle planétaire, le géographe américain Samuel W. Boggs situe en 1945 le pôle de l'hémisphère continental dans les environs de Nantes[8]. Plus prosaïquement, Nantes se situe en Europe.

À l'échelle nationale, Nantes se trouve à 342 km au sud-ouest de Paris, 340 km au nord de Bordeaux, 100 km au sud de Rennes, 214 km à l'ouest de Tours, 255 km au sud-est de Brest (distance orthodromique)[9].

À l'échelle régionale, Nantes se trouve à 157 km au sud-ouest du Mans, 111 km au sud-ouest de Laval, 80 km à l'ouest d'Angers, 61 km au nord de La Roche-sur-Yon[9].

À l'échelle départementale, Nantes se trouve à 51 km à l'est de Saint-Nazaire, 33 km à l'ouest d'Ancenis, 57 km au sud de Châteaubriant[9].

Selon les classements établis par l'Insee[10], sur des critères géographiques et économiques, Nantes est la commune centre de l’unité urbaine de Nantes (couramment : agglomération nantaise) dont la banlieue inclut 21 communes ; elle est aussi le centre de l'aire d'attraction de Nantes (116 communes). Elle fait également partie du pôle métropolitain Nantes - Saint-Nazaire (61 communes).

Nantes Métropole comprend 24 communes pour un territoire de 523 km2 (52 336 hectares)[11].

Communes limitrophes[modifier | modifier le code]

Les communes limitrophes de Nantes sont : Basse-Goulaine, Bouguenais, Carquefou, La Chapelle-sur-Erdre, Orvault, Rezé, Saint-Herblain, Saint-Sébastien-sur-Loire, Sainte-Luce-sur-Loire, Treillières et Vertou. De toutes ces communes, Treillières est la seule commune rurale et la seule à ne pas faire partie de la Nantes Métropole.


Géologie[modifier | modifier le code]

Immeuble du centre-ville s'affaissant, phénomène dû à des fondations mal assurées sur un sol sableux. Ici, il s'agit d'une construction située à l'extrémité nord de l'allée d'Erdre sur le cours des 50-Otages (ancien lit de l'Erdre) à l'angle de la place du Port-Communeau.

Nantes est située au point de convergence de l'Erdre, de la Sèvre et de la Loire en un endroit où la vallée de cette dernière se resserre en raison de l'affleurement du sillon de Bretagne, axe granitique s'étendant sur une grande partie du Massif armoricain. La ville a donc pour assise un socle cristallin dont les fractures hercyniennes (330 à 240 millions d’années avant l’époque actuelle) favorisent l'écoulement de rivières dont le lit est fortement incisé au niveau des confluences[U 1].

Les cours d'eau partagent le plateau au nord de la commune en trois secteurs qui convergent vers le centre historique. Le fond des vallées est marécageux et cache un remblaiement de vase raccordé à la plaine flandrienne de la Loire en masquant une couche de 25 à 27 m d'épaisseur composée de sables fins, vases et tourbes. Les interfluves sont plats, la granulométrie de leur sol est très fine. Le sol plus aéré des versants des cours d'eau favorise la variété de la végétation[U 1].

Le sous-sol du centre historique a pour caractéristique des parties remblayées afin de créer des fosses protégeant les murailles, de gagner des terres sur les lits des cours d'eau ou de détourner les rivières. À titre d'exemple, le sous-sol de la place du Commerce est composé de 10 m d'épaisseur de terres déplacées et compactées au XIVe siècle dans le cadre de la création des quais du port[U 1]. Nantes est par ailleurs située à environ 30 km du bassin houiller de Basse Loire et moins de 20 km du bassin houiller de Grand-Lieu[12].

Hydrographie et hydrologie[modifier | modifier le code]

L'ancien réseau hydrographique nantais[modifier | modifier le code]

Le réseau hydrographique nantais a subi de nombreuses transformations spectaculaires au XIXe et surtout au XXe siècles. Du fait de sa position de confluence avec des nombreuses îles et canaux qu'on y trouvait (île Beaulieu, île Sainte-Anne, île Feydeau, île Gloriette, etc.), Nantes a d'ailleurs longtemps été surnommée « la Venise de l'Ouest »[O 1]. La plupart des canaux et rivières de la rive nord ont été comblés ou recouverts au début du XXe siècle, les opérations les plus importantes étant, à partir de 1929, le comblement des bras nord de la Loire[U 2] :

Le réseau hydrographique actuel[modifier | modifier le code]

Réseau hydrographique nantais.

La Loire traverse désormais l'agglomération nantaise par deux bras qui enserrent l'île de Nantes : le bras de « la Madeleine » (au nord) et celui de « Pirmil » (au sud).

La ville est également arrosée par deux rivières importantes : l'Erdre au nord et la Sèvre Nantaise au sud, et par trois petites rivières : la Chézine, se jetant dans la Loire, le Cens et le Gesvres se jetant dans l'Erdre, toutes trois au nord. On trouve aussi plusieurs ruisseaux, généralement canalisés et souterrains, mais dont certains sont remis en valeur dans le cadre de l'aménagement de nombreux parcs, tels que le ruisseau des Gohards dans le quartier de la Bottière-Chénaie.

Le régime hydrologique de la Loire à Nantes[modifier | modifier le code]

Vue de l'ouest du centre-ville de Nantes depuis la Loire : à droite une grue jaune, au centre un immeuble se détache, la tour Bretagne.
Nantes vue de la Loire.

Le contrôle du fleuve en amont rend les inondations rares. Les hautes eaux d'hiver peuvent recouvrir des îles situées juste en amont de Nantes, à Saint-Sébastien-sur-Loire, qui sont inondables et non constructibles, ainsi que l'extrémité est de l'île de Nantes. La dernière inondation plus importante date de janvier 1995[13].

La Loire subit l'influence des marées dans tout l'estuaire et même au-delà, jusque vers Oudon, non loin d'Ancenis. Le phénomène des marées est donc encore très sensible à Nantes, les courants de jusant faisant apparaître des estrans boueux notables à certains endroits (au confluent Loire-Sèvre par exemple).

La Sèvre Nantaise et l'Erdre sont chacune protégées des marées par un barrage et une écluse.

Topographie[modifier | modifier le code]

Nantes se trouve au sud du Massif armoricain, et s'étend sur les deux rives de la Loire, principalement sur la rive droite (au nord) ainsi que sur l'île de Nantes. Les principaux accès routiers sont radiaux (liaisons vers les autres grandes villes) et concentriques (ceinture de boulevards, périphérique) vers et autour du centre historique de Nantes[14],[15].

Vallée de l'Erdre[modifier | modifier le code]

L'Erdre au premier plan, des bateaux sont à quai, les rives sont plantées d'arbres.
L'Erdre et le quai Henri-Barbusse, au fond la tour Bretagne.

L'Erdre traverse la ville du nord au sud pour se jeter dans la Loire par un canal souterrain le tunnel Saint-Félix, percé et se substituant depuis les années 1930 au parcours naturel de la rivière qui était le tracé de l'actuel cours des 50-Otages. Le cœur historique s'est développé au point de confluence de l'Erdre et de la Loire, d'abord sur la rive gauche de l'Erdre, quartier du Bouffay, colline de la cathédrale, puis sur la rive droite place Royale, au niveau du fleuve et colline de la place Graslin. Il subsiste une île sur le cours de l'Erdre : l'île de Versailles. La largeur de l'Erdre est de 300 m au nord du pont de la Beaujoire, ce plan d'eau est utilisé pour les activités nautiques et encore de 125 m de large au niveau de la Houssinière.

Nantes Nord-Ouest[modifier | modifier le code]

Un bateau sur la Loire, au second plan, sur une colline, un bâtiment blanc longé par un escalier.
La butte Sainte-Anne et le Navibus.

Le sillon de Bretagne, une ligne de fracture géologique orientée nord-ouest/sud-est[M 1], se trouve à l'ouest de l'Erdre. La vallée de la Loire le coupe au niveau de la « butte Sainte-Anne », à l'abrupt très marqué (altitude 38 m contre 16 m place Général-Mellinet), à une distance de 2 km de l'ancien confluent de l'Erdre. L'altitude du sillon s'élève vers le nord-ouest : 55 m aux Hauts Moulins, à 3,5 km de la butte Sainte-Anne.

La Chézine, petit affluent de la Loire venant de Saint-Herblain, coule au nord et en contrebas du sillon de Bretagne, à l'air libre jusqu'à la rue de Gigant, puis en souterrain, se jetant dans la Loire à l'extrémité ouest du quai de la Fosse. Sa vallée est marquée par une coulée verte, notamment avec le parc de Procé.

Le Cens, affluent de rive droite (ouest) de l'Erdre venant d'Orvault, coule parallèlement 2,5 km plus au nord. Sa vallée est parfois très profonde, notamment au niveau de la route de Rennes (quartier du Pont du Cens, à la limite d'Orvault). Il passe ensuite au sud de l'hippodrome du Petit Port et se jette dans l'Erdre entre les collines du Tertre (facultés de lettres et de droit) et de la Houssinière (rectorat), face au Port-Boyer. La vallée du Cens constitue aussi une coulée verte (avec ici le parc de la Gaudinière).

À 1,5 km au nord du Cens, le Gesvres, autre affluent de la rive droite de l'Erdre, marque en gros la limite avec La Chapelle-sur-Erdre. Le confluent se trouve au nord du quartier de la Jonelière, légèrement en aval du pont de la Jonelière.

Ce vaste ensemble présente donc des ondulations liées à la présence conjointe du sillon de Bretagne et des cours d'eau l'ayant creusé, c'est la partie de Nantes la plus vallonnée[16].

Nantes Nord-Est[modifier | modifier le code]

À l'est de l'Erdre (routes de Sainte-Luce, de Paris, de Saint-Joseph), le relief est moins vallonné qu'à l'ouest[16]. Le seul cours d'eau est le ruisseau de l'Aubinière, affluent de la Loire venant de Sainte-Luce-sur-Loire, débouchant à 6 km à l'est du confluent de l'Erdre (un peu en aval des ponts de Bellevue).

Île de Nantes[modifier | modifier le code]

L'île de Nantes, d'une superficie de 337 hectares[17], est reliée aux rives nord et sud par dix ponts routiers (six côté nord et quatre côté sud). On compte aussi une passerelle piétonne (au nord) et deux lignes ferroviaires enjambant l'île. Il est envisagé de construire un pont supplémentaire à l'ouest de l'île de Nantes à l'horizon 2025 ou un tunnel[18],[19].

L'île de Nantes résulte de l'unification progressive de plusieurs îles antérieurement séparées par des bras de la Loire[17] : île Beaulieu, îles de la Prairie au Duc, de Grande Biesse, de Petite Biesse et Vertais (qui portait, autrefois, la Prairie d'amont et la Prairie d'aval). Le relief est plan. Plusieurs des anciennes îles ont été rattachées à la rive nord lors des comblements : près du centre, l'île Feydeau, l'île de la Madeleine et l'île Gloriette ; un peu à l'est, la prairie de Mauves (quartiers gare d'Orléans et Malakoff).

Nantes Sud[modifier | modifier le code]

Pont sur la Loire, aux armatures métalliques vert pâle.
Pont de Pirmil, reliant le quartier Saint-Jacques avec le reste de la ville

Au sud de la Loire, le territoire communal de Nantes est grossièrement délimité à l’ouest par la Sèvre Nantaise. Entre la Sèvre et la Loire, se trouve le quartier Nantes-Sud, composé de quatre quartiers anciens de Nantes : Dos-d’Âne (ou Pirmil), Saint-Jacques, Grèneraie et Sèvres.

Le quartier Dos-d’Âne correspond à la confluence Sèvre-Loire et le relief est plan.

Les quartiers Saint-Jacques (avec le Clos-Toreau) et Grèneraie, en revanche, se trouvent sur l'extrémité du plateau du vignoble nantais, d'une altitude un peu plus élevée. La dénivellation est sensible rue Saint-Jacques, route de Saint-Sébastien et rue de la Fonderie, les trois rues qui aboutissent à la Loire. Le coteau est plus marqué au-delà du pont Georges-Clemenceau, le long de la côte Saint-Sébastien.

Ces deux quartiers sont séparés par le ruisseau du Douet, qui prend sa source à Saint-Sébastien. Il coule dans un vallonnement assez marqué en canalisation souterraine. Il n'est visible qu'à Saint-Sébastien, dans une tranchée maçonnée, de l'extrémité de la rue de Bonne-Garde jusqu'à la rue de la Grèneraie ; il continue ensuite sous l'hôpital Saint-Jacques.

Le quartier Sèvres (avec ceux de la Gilarderie et des Bourdonnières) se trouve un peu au sud près de la Sèvre (pont de la Morinière).

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[20]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Bretagne orientale et méridionale, Pays nantais, Vendée, caractérisée par une faible pluviométrie en été et une bonne insolation[21].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,2 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 13,2 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 773 mm, avec 12,7 jours de précipitations en janvier et 6,3 jours en juillet[20]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Nantes-Bouguenais », sur la commune de Bouguenais à 7 km à vol d'oiseau[22], est de 12,7 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 819,5 mm[23],[24]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[25].

Statistiques 1991-2020 et records NANTES-BOUGUENAIS (44) - alt : 26m, lat : 47°08'59"N, lon : 1°36'31"O
Records établis sur la période du 01-05-1945 au 03-12-2023
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 3,4 3 4,9 6,6 9,8 12,7 14,3 14,2 11,8 9,5 5,9 3,7 8,3
Température moyenne (°C) 6,4 6,7 9,2 11,4 14,7 17,8 19,7 19,8 17,1 13,5 9,4 6,7 12,7
Température maximale moyenne (°C) 9,3 10,5 13,5 16,2 19,6 23 25,1 25,4 22,4 17,6 12,9 9,8 17,1
Record de froid (°C)
date du record
−13
16.01.1985
−15,6
15.02.1956
−9,6
01.03.05
−2,8
07.04.08
−1,5
01.05.1945
3,8
01.06.06
5,8
10.07.1948
5,6
07.08.1956
2,8
19.09.1952
−3,3
30.10.1997
−6,8
21.11.1993
−10,8
21.12.1946
−15,6
1956
Record de chaleur (°C)
date du record
18,2
27.01.03
22,6
27.02.19
24,2
30.03.21
28,3
30.04.05
32,8
26.05.17
39,1
18.06.22
42
18.07.22
39,6
07.08.20
35,4
09.09.23
30,4
09.10.23
21,8
01.11.15
18,4
04.12.1953
42
2022
Ensoleillement (h) 73 102 147 183 203 213 229 233 199 123 91 78 1 873
Précipitations (mm) 87,9 67,5 58,4 58,3 61 48,5 44,2 50,3 59,5 88,8 94,1 101 819,5
Source : « Fiche 44020001 », sur donneespubliques.meteofrance.fr, edité le : 06/12/2023 dans l'état de la base


Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Nantes est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[26],[27],[28]. Elle appartient à l'unité urbaine de Nantes, une agglomération intra-départementale regroupant 22 communes[29] et 677 080 habitants en 2021, dont elle est ville-centre. L'agglomération de Nantes est la huitième plus importante de la France en termes de population, derrière celles de Paris, Lyon, Marseille-Aix-en-Provence, Lille (partie française), Toulouse, Bordeaux et Nice[30],[31].

Par ailleurs, la commune fait partie de l'aire d'attraction de Nantes, dont elle est la commune-centre[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 116 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[32],[33].

La commune s'étend sur 66 km2 (16e commune du département pour la superficie), soit 6 519 hectares, dont 1 050 hectares d'espaces verts et jardins publics[M 2].

Nantes a été présentée en 2004 comme « la ville la plus agréable d'Europe » par le magazine Time, pour ses espaces verts et les nombreux cours d’eau traversant la ville[34]. Selon le magazine, elle a su attirer de nouveaux habitants par son dynamisme, sa culture et sa créativité. Engagée en matière d’écologie la ville de Nantes a également obtenu le Prix de la Capitale verte de l’Europe pour 2013[35].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (83,4 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (78,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (57,8 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (19,2 %), eaux continentales[Note 4] (6,9 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (6,4 %), zones agricoles hétérogènes (3,9 %), prairies (2,8 %), forêts (1,3 %), terres arables (0,8 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (0,5 %), zones humides intérieures (0,4 %)[36]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Morphologie urbaine[modifier | modifier le code]

Un arc formé par de grands boulevards a longtemps défini les limites des zones les plus urbanisées de la ville, avant que certaines communes alentour (comme Chantenay et Doulon en 1903) y soient rattachées. Sur le plan des strates historiques, on distingue quelques ensembles typiques[37].

La partie médiévale[modifier | modifier le code]

Les premiers aménagements urbains encore visibles de nos jours remontent à l'époque médiévale, les constructions datant du Haut Empire romain ayant été recouvertes par des aménagements postérieurs[38]. La ville médiévale fortifiée d'autrefois correspond au quartier du Bouffay. Il subsiste également la porte Saint-Pierre, le château des ducs de Bretagne, ainsi que quelques maisons à colombage et hôtels particuliers datant pour l'essentiel du XVe siècle.

En 1998, les travaux du tramway ont mis au jour les vestiges d'une porte fortifiée du milieu du XVe siècle, la "Porte Sauvetout", au croisement des rues de la Boucherie, de Beaurepaire et de Cacault. Une partie des maçonneries de la tour de Haut-le-Pied étaient encore conservées en élévation et ont été intégrées dans les nouveaux aménagement urbains[39].

Cette partie a souffert des bouleversements du XVIIIe siècle à nos jours mais aussi des bombardements de 1943 qui ont particulièrement affecté la ville. Les rues de la Juiverie, Sainte-Croix, de la Bâclerie sont parmi les exemples les mieux conservés et on retrouve également quelques modèles d'architecture à colombages apparents rue de Verdun, rue Bossuet ou encore place du Change[40]. Le château des ducs de Bretagne ainsi que son périmètre immédiat forment l'ensemble le plus caractéristique de cette époque.

La ville classique du XVIIIe siècle[modifier | modifier le code]

La première grande expansion de la ville a eu lieu au XVIIIe siècle. C'est à cette époque qu'est lotie l'île Feydeau, puis que les architectes Jean-Baptiste Ceineray puis Mathurin Crucy tracent les quais (Brancas, Flesselles, Tremperie, Port-Maillard, les cours Saint-Pierre et Saint-André (ensemble résidentiel caractéristique de l'époque), les places Royale, Graslin et le cours Cambronne, que sont édifiés le théâtre et la Bourse. Le centre actuel s'articule autour d'une colonne vertébrale qui est l'axe est-ouest : partant de la cathédrale, traversant rues de Verdun, de la Marne, d'Orléans, Crébillon et finissant place Graslin[41]. Le XVIIIe siècle marque le triomphe du style néoclassique dans la ville.

Du XIXe siècle à la Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

De grandes artères rectilignes et bordés d'immeubles apparaissent avec notamment la rue de Strasbourg : percée « haussmannienne ». Ce cas mis à part, le centre s'est étendu concentriquement, au XIXe siècle. Autour du Jardin des plantes et du musée des beaux-arts à l'est se forme l'ensemble Saint-Clément/Dalby/Saint-Donatien, autour de l'ancien palais de justice au nord se développent les quartiers Hauts-pavés/Viarme/Saint-Félix, pour le secteur du musée Dobrée et de l'église Notre-Dame-de-Bon-Port à l'ouest ce sont les quartiers Canclaux et Mellinet notamment, quant au quai de la Fosse, il s'étire vers la butte Sainte-Anne et le village de Chantenay. Le quartier de la Madeleine, enclavé jusqu'aux comblements de la Loire dans les années 1930, a gardé son aspect de « faubourg ».

La ville de la reconstruction[modifier | modifier le code]

Le centre historique est parsemé d'immeubles modernes édifiés sous la supervision de l'architecte Michel Roux-Spitz chargé de la reconstruction de la ville. Ils ont pris la place de bâtiments démolis par les bombardements anglo-américains de la Seconde Guerre mondiale. La rue du Calvaire a été élargie et reconstruite selon les canons modernes de l'après-guerre : avec la place des Volontaires-de-la-Défense-Passive, elle constitue un exemple intéressant d'urbanisme des années 1950 en centre-ville. Au nord de cette rue, l'ancien faubourg du Marchix a été rasé pour laisser place à un nouveau quartier autour de la place de Bretagne. Ces deux exemples étant l'œuvre de Michel Roux-Spitz et son adjoint Yves Liberge.

À Nantes il n'est donc pas rare de voir des bâtiments très anciens en côtoyer d’autres à l'architecture typique de l'époque de la reconstruction : par exemple l'Hôtel-Dieu, un imposant édifice en béton, fait face à l'île Feydeau.

La ville actuelle[modifier | modifier le code]

Les tours d'habitation dépassant les arbres plantés sur la rive de l'Erdre.
Port Boyer sur les bords de l'Erdre, un quartier type des années 1970 avec ses tours d'habitation.

Au-delà des grands boulevards ceinturant le centre se trouvent les quartiers populaires et historiquement ouvriers comme Chantenay ou Doulon et d'autres plus huppés tels que les bords de l'Erdre, Canclaux ou Mellinet.

En se rapprochant du périphérique on retrouve entre autres les quartiers HLM des années 1950-1970. Douze quartiers prioritaires ont été définis dans la commune de Nantes. Parmi les plus importants, on trouve le grand ensemble de collectifs de Bellevue (partagé avec Saint-Herblain), Les Dervallières et du Breil à l'ouest ; du Chêne des Anglais, de Port-Boyer, du Bout des Pavés et de Boissière au nord ; Bottière, du Pin-Sec et de Malakoff en bord de Loire à l'est ; du Clos Toreau au sud.

Le Nantes bourgeois lui, s'étend en éventail à partir du centre-ville entre l'Erdre et la Chézine (mis à part la zone sensible nord) tandis que les quartiers populaires sont surtout au sud de la Loire et à l'ouest.

Une foule observe, sur la rive opposée de la Loire, un bâtiment d'une quinzaine d'étages s'effondrant.
Le Tripode au moment de sa démolition en 2005.

L'étalement urbain de Nantes est assez important, et se caractérise comme ailleurs par le développement en périphérie de quartiers résidentiels avec des constructions relativement basses mais aussi beaucoup de centres commerciaux, de quartiers tertiaires et d'espaces verts. Malgré une faible densité, la ville est dominée par quelques immeubles de grande hauteur tels que la tour Bretagne, en centre-ville, haute de 144 m, qui est la troisième plus haute tour de bureaux de province[M 3].

L'un des plus grands projets d’urbanisme que la ville ait connu est la création du quartier Beaulieu dans les années 1970. Une partie seulement du projet initial a été réalisée, faisant du quartier une zone principalement résidentielle. Le Tripode, l'un des grands immeubles de bureaux du quartier, a été détruit le , notamment à cause du fort taux d'amiante présent dans sa structure[42].

Voies de communication et transports[modifier | modifier le code]

Transports automobiles[modifier | modifier le code]

Réseau routier autour de Nantes.

Nantes se trouve sur l'Autoroute des Estuaires reliant la Belgique à l'Espagne.

La présence de l'estuaire de la Loire oblige les flux routiers à transiter par le boulevard périphérique de Nantes, via le pont de Cheviré où transitent 90 000 véhicules chaque jour[43].

Cette ceinture périphérique joue une fonction importante dans la fluidification des trafics routiers urbains et périurbains. Sa réalisation est achevée par la construction du pont de Cheviré au-dessus de la Loire. Avec 43 km, elle est la deuxième plus grande de France après celle de Bordeaux[44]. Elle permet ainsi de contourner la ville par le nord et par le sud, tout en étant jalonnée par 23 portes et échangeurs. La RN844 constitue une grande partie du périphérique nantais, mais une portion au nord appartient à l'autoroute A844[45].

La pénétrante, constituée de l'autoroute A811, permet de relier l'échangeur numéro 22 de l'A11 à l'échangeur numéro 42 du périphérique (« porte d'Anjou »). Plusieurs autoroutes permettent d'accéder au périphérique nantais : l'A11 vers Angers et Paris, l'A83 vers Niort, Bordeaux, Poitiers et Limoges, la RN165 (A82 à Sautron) vers Quimper et Brest et la RN137 (future A84) vers Rennes et Caen.

Par ailleurs, Nantes a été dotée, en 2008, d'un système d'autopartage baptisé Marguerite en partenariat de la ville de Nantes, des réseaux de transport en commun et de vélo partage.

Transports en commun[modifier | modifier le code]

Le réseau de tramway actuel.
Rame Bombardier (2e génération) sur la ligne 1, station Moutonnerie.
Rame CAF (3e génération) sur la ligne 1, station Beaujoire.

L'agglomération nantaise possède un important réseau de transports en commun organisé et financé par la communauté urbaine Nantes Métropole, et dont la gestion est déléguée à la SEMITAN.

Réputé pour avoir été le premier réseau à réintroduire le tramway en France (hors villes ayant toujours conservé ce mode de transport), avec le lancement de la ligne 1 le , le réseau de tramway nantais est aujourd'hui constitué de 3 lignes.

Également, en 2006, le Bus à Haut Niveau de Service (BHNS) a été choisi pour créer une nouvelle ligne armature reliant Vertou au centre-ville de Nantes. Aujourd'hui, le réseau BusWay est constitué de 2 lignes.

Au , le réseau est constitué de :

La fréquentation du réseau a été, en 2018, de 143,8 millions de voyages, dont 73,9 millions en tramway et 9,8 millions en busway[46]. Le réseau a d'ailleurs reçu le prix Civitas award en 2009[47].

Le réseau de transport régional Aléop, géré par la région, dessert également l'agglomération nantaise, et certaines lignes sont même accessibles avec un titre de transport TAN[48].

Evolutions du nombre de voyages sur le réseau de transport en commun nantais (en millions) les années 2020, 2021 et 2022 ayant été impactées par la Pandémie de Covid-19 :

2017 2018 2019 2020 2021 2022
136,1 143,8 148,6 95,4 115,9 138,5

Transports ferroviaires[modifier | modifier le code]

À l'échelon national[modifier | modifier le code]

Nantes est desservie par le réseau SNCF afin de la relier au reste de la France. La gare de Nantes est une destination des TGV Atlantique en provenance de Paris, mais aussi de Lyon, Marseille, Lille ou Strasbourg. La gare dispose de deux accès : le plus ancien, l'accès nord, permet une correspondance directe avec la ligne 1, tandis que l'accès sud, inauguré en 1989 lors de l'arrivée du TGV dans la cité des Ducs, permet une correspondance avec de nombreuses lignes de bus du réseau TAN et Aléop. Les deux étaient reliées par deux passages souterrains, par lesquels on accédait aux 15 voies qui composent la gare. En 2020, la gare a été réaménagée et est désormais équipée d'une mezzanine surplombant les voies et permettant d'y accéder, un passage souterrain a été maintenu.

La gare de Nantes de nuit.

Le trajet Paris-Montparnasse-Nantes est l'une des lignes ferroviaires les plus fréquentées de France avec plus de trente millions de voyageurs depuis l'inauguration en 1989 du service du TGV sur cette ligne, qui dessert également les villes du Mans et d'Angers. Les deux autres lignes principales conduisent vers le sud (Vendée, Bordeaux, etc.) et vers l'ouest (Saint-Nazaire, La Baule et la Bretagne). Cette dernière passe par un tunnel sous le centre-ville, en tranchée couverte. Par cette section de 3 094 mètres transitent 800 000 tonnes d'hydrocarbures par an, ce qui présente une dangerosité importante accentuée par les difficultés d'intervention éventuelle ; ce tunnel était classé en 1999 parmi les trente-et-un tunnels les plus dangereux de France[49].

Le trafic de fret ferroviaire est concentré essentiellement sur l'ancienne gare de l'État.

En zone urbaine et périurbaine[modifier | modifier le code]

Les seize gares SNCF de l'agglomération nantaise[O 2] sont desservies par les TER Pays de la Loire et sont accessibles avec la tarification des transports urbains TAN si le trajet est intégralement effectué à l'intérieur de l'agglomération.

Les lignes dites Tram-train effectuent 2 dessertes :

L'atelier de maintenance des trams-trains est implanté à Doulon[52].

Les autres lignes classiques effectuent de nombreuses dessertes périurbaines :

Déplacements doux[modifier | modifier le code]

Station Bicloo à la station de tram « Duchesse Anne - Château des Ducs de Bretagne».
Cyclistes[modifier | modifier le code]

L'agglomération nantaise possède un réseau cyclable de 376 km[O 2] dont l'expansion est l'un des objectifs du plan de déplacements urbains 2000-2010 de Nantes Métropole. La ville est reliée à l'itinéraire inter-régional de la Loire à vélo, qui constitue une portion de l'EuroVelo 6 (ou EV6). Cette dernière, également connue sous le nom d'« Eurovéloroute des Fleuves », est une véloroute de type EuroVelo qui relie Nantes à Bucarest et, par extension, Saint-Nazaire à Constanţa[54]. C'est la plus célèbre des véloroutes européennes. Longue de 3 653 km, elle traverse l'Europe d'ouest en est, de l'océan Atlantique à la mer Noire en passant par dix pays. Elle suit l'itinéraire de trois des plus grands fleuves européens : la Loire, le Rhin et le Danube.

Par ailleurs, Nantes a été dotée, en mai 2008, d'un système de vélopartage baptisé Bicloo et géré par JCDecaux pour le compte de la communauté urbaine Nantes Métropole, comprenant plus de 790 vélos répartis en 103 stations[O 3].

Nantes continue sur sa lignée du « Plan vélo » en étant choisie par la Fédération cycliste européenne pour l'organisation de « Velo-city 2015 »[55].

Piétons[modifier | modifier le code]

Le réaménagement de nombreux espaces publics du centre-ville, qu'il s'agisse des abords de l'île Feydeau, du cours des 50-Otages ou de la place Royale, accroît la taille des zones piétonnes.

Transports aériens[modifier | modifier le code]

Vue aérienne de l'Aéroport Nantes Atlantique au fond, avec au premier plan la zone industrielle voisine, abritant le site d'Airbus industrie.

L'aéroport de Nantes-Atlantique est situé au sud-ouest de l'agglomération, à cheval sur le territoire des communes de Bouguenais et Saint-Aignan-Grandlieu. En 2019, le trafic était d'environ 7 millions de passagers[56]. Pour comparaison, en 2009, le trafic s'était établi à 2,651 millions de passagers[56], soit une augmentation d'environ 164 % en seulement 10 ans. La capacité de traitement du site était estimée en 2010 à 3,5 millions de passagers par an[57].

À la suite de l'abandon du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, en , le gouvernement envisage la modernisation de l'aéroport de Nantes-Atlantique[58].

Projets urbains[modifier | modifier le code]

Dans les années 2000, les projets de grands ensembles et les promoteurs immobiliers se sont multipliés à Nantes, soutenus par les délocalisations de grandes entreprises parisiennes (Bouygues Telecom, SNCF DSIV, La Poste), l’épannelage décidé par Nantes Métropole sur les grands boulevards et les dispositifs fiscaux avantageux (Besson, puis Robien, Robien recentré, Borloo populaire et Scellier). De 2004 à 2009, 11 000 logements sont mis en chantier, avec à la clef un doublement du prix du mètre carré neuf de 1999 à 2007 et de gros stocks d’invendus en 2009. Malgré le taux de 25 % de logements sociaux exigés par les pouvoirs publics, les effets sur les locataires modestes et démunis comme sur l’étalement urbain sont imperceptibles[59].

Le 22 juin 2018, les élus métropolitains ont arrêté les grandes orientations d'urbanisme pour les 6 prochaines années. De 2019 à 2025, le Plan Local de l'Habitat (PLH) de Nantes Métropole prévoit la construction de 6000 logements par an, dont 2000 logements sociaux[60]. D'ici 2030, la métropole se prépare à accueillir cent mille habitants supplémentaires[61]. En outre, le PLH vise à accélérer la transition énergétique, en encourageant la rénovation énergétique des habitats, avec un investissement sur dix ans de 56 millions d'euros. La maire de Nantes et présidente de Nantes Métropole, Johanna Rolland, déclare : « Il ne s’agit pas de construire plus, mais de construire mieux, avec un double objectif : une métropole pour tous, qui réponde à tous les besoins, une métropole qui respire et prend le chemin de la transition écologique avec une attention particulière aux ménages les plus modestes ».

L'île de Nantes[modifier | modifier le code]

Vue aérienne de l'île de Nantes.

L'île de Nantes fait actuellement l’objet d’une vaste opération de rénovation urbaine qui doit s'étaler jusqu’en 2023, avec un objectif de 3 100 logements construits en 2012 et 7 500 en 2023[59]. La maîtrise d'ouvrage est assurée par la Société d'aménagement de la métropole Ouest Atlantique (SAMOA), société publique locale, et la maîtrise d'œuvre est gérée par l’association de l'urbaniste belge Marcel Smets et du bureau Uaps[62]. La disparition progressive des friches industrielles (entrepôts, usines) permet de rendre ces quartiers attractifs et d’étendre le centre-ville[59].

Auprès des récents palais de justice et école d'architecture, sont aménagés des espaces de loisirs. Les Machines de l'île occupent les anciennes nefs des ex-chantiers navals et à la pointe ouest de l'île le Hangar à bananes, longé par les Anneaux de Buren, héberge des restaurants, bars de nuits et la discothèque Warehouse[63]. Un pôle des arts graphiques[64] et La Fabrique, un espace consacré notamment aux musiques contemporaines[65] ont été réalisées.

L’emplacement de l'ancien Tripode connaît des transformations notables. Sur ce secteur naît un quartier mixte comprenant logements, commerces et hôtels de luxe avec des immeubles de bureaux, le tout érigé autour d'une succession de bassins[O 4].

Malakoff - Pré Gauchet[modifier | modifier le code]

Chantier du quartier Euronantes.

Le quartier de la gare est également en rénovation : c’est le Grand projet de ville (GPV) appelé Malakoff-Pré Gauchet (pour le côté logements) ou Euronantes (pour le côté quartier d’affaires), conduit Nantes métropole en convention avec l’ANRU. Les zones construites s'étendent sur 400 000 m2 en incluant l'emplacement du Tripode sur l'île de Nantes[66].

La partie logements du programme se répartit entre le Vieux Malakoff et le Pré Gauchet (300 et 1 300 logements), classés en quartier prioritaire. Sont intégrés au quartier un centre socio-culturel, un collège, gymnase et piscine, l'ensemble devant respecter le label Qualitel. Dans l'opération 140 logements sociaux sont supprimés[66].

Le quartier Euronantes, quartier d'affaires européen, s’implante dans les quartiers de la gare et l’île de Nantes (emplacement du Tripode). Huit mille nouveaux emplois sont attendus[66]. Y sont prévus un hôtel de grand luxe, des bureaux, des équipements sportifs et de loisirs. Ils s’ajoutent à la future gare TGV, au siège social de la banque CIO, à la Cité des congrès et au siège de la Communauté urbaine de Nantes Métropole déjà existants[67].

Logement[modifier | modifier le code]

En 1999 l'Insee dénombrait 142 445 logements à Nantes dont 964 résidences secondaires, 1 843 logements occasionnels et 9 056 logements vacants. Le nombre de résidences principales s'élevait donc à 130 582 logements[68].

Les logements individuels représentaient 22,9 % du parc immobilier tandis que la proportion de logements collectifs évoluait à la hausse entre 1990 et 1999 (de 76 500 à 96 658 soit une progression de 20,9 %) avec une part de 74,9 %. Par ailleurs, conformément à la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains (SRU) qui fixe un objectif de 20 % dans les villes des agglomérations de plus de 50 000 habitants[69], on dénombrait environ 22,7 % de logements sociaux[68].

En 1999 les Nantais étaient majoritairement locataires de leur logement, la répartition du statut d'occupation des résidences principales étant la suivante : propriétaires 36,5 % ; locataires 61,1 % ; logés gratuitement 2,4 %. Nantes était alors parmi les cinq villes françaises ayant entre 200 000 et 300 000 habitants celle qui présentait la plus forte proportion de propriétaires. La part de logements HLM était au-dessus de la moyenne, de même que la part des maisons individuelles[68].

Nantes comptabilisait, en 1999, 2 personnes par logement, 3,21 pièces par logement et 0,62 personne par pièce. Il y avait 23,38 % d'immeubles comptant 1 logement, 5,57 % de 2 à 4 logements, 18,62 % de 5 à 9 logements, 29,16 % de 10 à 19 logements et 23,26 % plus de 20 logements[68].

La métropole[modifier | modifier le code]

Nantes est désignée comme une métropole d’équilibre (1963-1982). Son rôle de métropole est de plus en plus pensé en lui ajoutant Saint-Nazaire : les politiques d’aménagement sont ainsi souvent pensées non à l’échelle communale ou de l’agglomération, mais à l’échelle de cet espace urbain par l’État, le département et les divers aménageurs. Le SDAAM est ainsi doublé par un Schéma de cohérence territoriale (SCOT) plus réduit. Les orientations définies sont la maîtrise de l’étalement urbain et la requalification de friches urbaines (voir plus haut)[70]. La coopération se développe également au-delà de la métropole, avec les agglomérations voisines d’Angers, Rennes et Brest (aéroport Notre-Dame-des-Landes, Angers Nantes Opéra, barreau sud-Essonne du TGV)[70].

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le nom de Condevincum[modifier | modifier le code]

Dans l'Antiquité, entre la fin du IIe siècle av. J.-C. et le début du Ier siècle av. J.-C., le peuple gaulois des Namnètes s'installe sur la rive nord de la Loire, au confluent avec la rivière Erdre et crée une agglomération dont le nom initial n'est connu que par la Géographie de Claude Ptolémée : Κονδηούινϰον / Kondēoúinkon, variante Κονδιούινϰον / Kondioúinkon[71], qu'il faut peut-être lire Κονδηούιϰον / Kondēoúikon[72]. À l'époque gallo-romaine, ce nom fut adapté et latinisé sous différentes formes : Condevincum (la forme la plus courante), Condevicnum[73], Condivicnum[74], Condivincum[75], etc. Plusieurs auteurs tardifs citent également les formes apparemment évoluées (et partiellement altérées ?) Cantigvine, Cantivic, Cantwic, Cantguicetc.[76].

Ce nom semble en rapport (un dérivé ou un composé)[77] avec le mot gaulois condate, désignant un confluent. Cet appellatif est à l'origine du fréquent toponyme français Condé, variantes Condat, Candé, etc. ; on sait par ailleurs qu'il a existé de nombreux autres lieux appelés Condate en gaulois, qui ont changé d'appellation par la suite : ainsi, Rennes est un ancien Condate[77].

Le nom de Nantes[modifier | modifier le code]

Nantes (en haut de la carte) sur la Tabula Rogeriana du géographe arabe Al Idrissi (1154, ici dans une copie de 1929) sous la forme translittérée de l'arabe, nānițas.

À la fin de l’Empire romain, la ville est couramment appelée Portus Namnetum « le port des Namnètes », d'après le nom du peuple dont sont issus ses premiers habitants[M 4], ou encore civitas Namnetum « cité des Namnètes » au IVe siècle[77]. Ce phénomène (l'abandon de l'ancien nom gaulois et l'adoption d'une nouvelle appellation évoquant le nom des habitants) affecte vers le IVe siècle la plupart des anciennes cités gauloises de la moitié nord de la France : ainsi, Paris, ancien Lutetia, vient du nom des Parisii ; Vannes, ancien Darioritum, de celui des Veneti[78], etc. Le nom actuel, qui semble bien reposer sur *Namnetas[Note 5], la forme latinisée (à l'accusatif) d'une variante de l'ethnonyme gaulois[77], est transcrit Nametis en latin médiéval à l'époque mérovingienne[79]. À la Renaissance, à l'époque de l'ordonnance de Villers-Cotterêts, Nantes prend son nom définitif.

En gallo, plusieurs variantes du nom de la ville ont été relevées : généralement [nɑ̃t] comme en français, mais aussi [nɑ̃ːt], plus rarement [nɛ̃ʊt][80]. Dans les différents systèmes d'écriture du gallo, le nom de la ville peut s'écrire Naonte ou Nante (en écriture ABCD)[81],[82] Naunnt (en ELG)[83], Nantt ou Nauntt (en MOGA)[80]. En breton, Nantes est Naoned ou An Naoned (La Nantes). L'orthographe Nantes est conservée dans la majorité des langues utilisant les caractères latins, mais les langues celtiques comme le gallois ou le gaélique privilégient la forme bretonne Naoned.

Contrairement aux apparences, Nantes ne se rattache pas directement à l'élément gaulois *nant- (« vallée » et « rivière », « ruisseau », « torrent » ou « cours d’eau ») que François Falc'hun étudie dans un chapitre de son livre Les Noms de lieux celtiques[84]. L'emploi du radical *nant- est très fréquent en toponymie française[Note 6], parfois de façon peu évidente : Château-Landon, par exemple. Mais Nantes n'est pas cité par François Falc'hun parmi les mots dérivant de *nant-. Un lien serait envisageable si le nom des Namnetes reposait sur *nant-, comme le propose dubitativement Xavier Delamarre[85], mais c'est une hypothèse sur laquelle tous les linguistes et, ou toponymistes ne s'accordent pas. Un autre linguiste, Éric Vial, estime probable que la racine *nanto « vallée » soit antérieure aux Celtes[86]. Enfin, selon Jean-Marie Cassagne et Mariola Korsak, le nom même des « Namnètes » viendrait de celui des « Amnites », tribu habitant la rive droite de la Loire (connus également sous le nom d'« Apinites ») dont l'étymologie signifierait approximativement « les hommes du fleuve »[87].

Les formes Naffned //nãvned// (moyen-breton) et Nantes (en langue romane) supposent deux accentuations différentes à partir de la même forme initiale[88]. Cela s'explique : ce nom de peuple celtique était connu des Bretons (Brittones), voisins de Grande-Bretagne, alors que son entrée en latin n'est survenue qu'après la conquête romaine[89].

Le terme nautes, qui présente une ressemblance avec Nantes ou Naunnt, désignait dans l’Antiquité et au Moyen Âge les membres des riches confréries de transporteurs naviguant sur les fleuves et rivières de la Gaule. Mais cette ressemblance est fortuite : naute représente un emprunt savant au latin nauta « marin, matelot », formé sur le même radical que navis[Note 7] « nef, navire ».

Histoire[modifier | modifier le code]

Préhistoire[modifier | modifier le code]

L'époque préhistorique a laissé peu de traces dans le Pays nantais : quelques bifaces et des haches polies ont été découverts (à Grillaud et la Trémissinière), elle possède l'alignement du Pilier (ou du Breuil de la Herse) un alignement mégalithique qui correspondrait au marquage d’une zone frontière entre les Namnètes et les Riedones. A ce jour, le plus long d’Europe.

Le peuplement est sans doute lié à l'activité métallurgique et à la présence de métaux (cassitérite, fer) sur le site de la ville actuelle et plus au nord (Abbaretz, Nozay, Gâvre) ; on note l'installation d'hommes venus de la péninsule Ibérique vers 2000 av. J.-C. Plusieurs ateliers métallurgiques datant des VIIIe et VIIe siècles av. J.-C. ont été découverts sur les sites des actuels Chantenay, Jardin des plantes et de la Prairie de Mauves[P 1],[90],[91].

Antiquité[modifier | modifier le code]

À l'époque gauloise, le site de Nantes appartient au territoire des Namnètes, vaincus par César en 56 av. J.-C. Les Romains latinisent son nom gaulois en Condevincum ou Condevicnum et en font le chef-lieu de la cité des Namnètes. Elle est alors moins importante que la cité implantée sur l'autre rive de la Loire, Ratiatum (actuelle Rezé), qui appartient aux Pictons. Ce n'est qu'au IIe siècle que Nantes supplante sa voisine[P 2].

Au IIIe siècle, l’agglomération prend le nom de Portus Namnetum. Aux IIIe et IVe siècles, confrontée aux troubles des invasions, la ville, limitée par l'actuel quartier Bouffay, se fortifie par une enceinte gallo-romaine ; c'est aussi l'époque où elle se christianise (c'est le temps du martyre de saint Donatien et saint Rogatien). Les premiers évêques de Nantes apparaissent après la conversion de l'empereur Constantin Ier[P 3].

Moyen Âge[modifier | modifier le code]

Domination franque[modifier | modifier le code]

Après la chute de l'Empire romain d'Occident en 476, la cité de Nantes passe rapidement sous le contrôle du royaume franc de Clovis malgré la résistance des Armoricains et des soldats bretons installés par l'Empire romain depuis 280 environ. Durant la période franque, la ville joue un rôle essentiel dans la défense contre l'expansion bretonne dans la péninsule armoricaine. Elle devient la capitale de la marche de Bretagne à l'époque de Charlemagne, au départ dirigée par le comte Roland avec le titre de préfet de la marche de Bretagne[92].

Nantes bretonne[modifier | modifier le code]

Le duché de Bretagne et ses 9 pays vers le XIVe siècle.

Après la mort de Charlemagne, l'expansion bretonne reprend. En 850, la région est conquise par le breton Nominoë. Celui-ci envahit notamment les villes de Nantes et de Rennes[93]. L'année suivante, après la bataille de Jengland, la marche de Bretagne dont Nantes est la capitale est intégrée à la Bretagne par le traité d'Angers. Cependant, les quatre-vingts années suivantes sont extrêmement pénibles en raison des luttes incessantes entre chefs bretons[P 4], qui favorisèrent les incursions Vikings, la plus spectaculaire ayant lieu le , jour où l'évêque Gohard et de nombreux habitants sont tués [94]. Ce jour-là, la ville est prise, pillée et la cathédrale incendiée[95].

Un acte du atteste que le nantais est dirigé à cette époque par le comte Foulque le Roux[96].

En 919 la ville est de nouveau prise par les Vikings, qui y restent et l'administrent, en dépit de deux offensives franques, en 921 et 927 (Sources : Flodoard), les combats se terminant les deux fois par la livraison d'otages « nordmen » en gage de soumission.

Alain Barbetorte leur reprend cependant la cité en 937[97],[Note 8]. A partir du XIIe siècle, nantes accueille les ducs de Bretgane, conjointement avec Rennes ou encore Suscinio[98].

Les guerres de succession[modifier | modifier le code]

Dans la période suivante les ducs de Bretagne doivent lutter contre les comtes de Nantes. Ces querelles de succession font passer par moments la ville sous le giron de la maison d'Anjou. La plus longue de ces périodes s'ouvre en 1156, et dure 45 années qui sont une période de stabilité. En 1169, Henri II et Aliénor y célébrèrent l’investiture de Geoffroy Plantagenêt comme duc de Bretagne en grande pompe à Noël[99]. En 1203 la Bretagne se place sous domination des Capétiens (époque de la Maison capétienne de Dreux, XIIIe – XIVe siècle). Pierre Mauclerc provoque l'essor de Nantes lorsque celle-ci devient sa résidence principale[P 5].

La deuxième guerre de Succession de Bretagne met aux prises les partisans du demi-frère du défunt duc Jean III, Jean de Montfort qui s'appuie sur les États de Bretagne convoqués à Nantes, et ceux de Charles de Blois, soutenu par le roi de France Philippe VI et reconnu duc de Bretagne par les pairs du royaume. La dynastie de Montfort (XIVe – XVIe siècle) sort victorieuse du conflit. Elle fait de Nantes une véritable cité ducale. Les ducs de Bretagne séjournent parfois à la Tour Neuve de Nantes[100]. Par ailleurs, au XVe siècle, la ville se développe, notamment grâce au commerce maritime et fluvial[P 6]. Son importance politique s'estompe néanmoins face à Renne, ville de couronnement et citée comme ville ducale (la ville capitalle du duché) dès le XVe siècle[98].

À la fin du XVe siècle, Nantes est un enjeu essentiel dans la guerre entre le roi de France et le duc de Bretagne, François II. Pierre Landais, trésorier du duché et partisan d'une politique d'indépendance vis à vis du royaume de France, y est pendu en 1485 à la suite de la conjuration d'une partie de la noblesse bretonne[98]. Nantes est conquise en 1488 et la Bretagne est dès lors administrée par les rois de France. L'héritière, la duchesse Anne, épouse Charles VIII en 1491, puis Louis XII en 1498, devenant reine de France. Claude de France, fille aînée d'Anne de Bretagne, fait donation du duché à son mari François Ier, tandis que les États de Bretagne demandent eux-mêmes l'union de la Bretagne à la France en échange du maintien de leurs privilèges, ouvrant la période suivante[P 6].

Période moderne[modifier | modifier le code]

Édit de Nantes.

Union de la Bretagne à la France[modifier | modifier le code]

En 1532, le duché de Bretagne est uni aux possessions de la couronne de France par l'acte d'union de la Bretagne à la France, édit d'« union perpétuelle et indissoluble », promulgué le 13 août à Nantes[101]. Une réorganisation administrative en résulte un peu plus tard, qui accroît le rôle de Rennes, siège du Parlement de Bretagne (1560), Nantes conserve cependant la chambre des comptes de Bretagne.

Le port connait un essor relatif après l'union avec le royaume de France. La ville passe de 15 000 habitants à la fin du XVe siècle à 25 000 à la fin du XVIe siècle. Les 2 000 bateaux qui fréquentent le port exportent du vin, importent du sel et de la morue.

Guerres de religion[modifier | modifier le code]

Pendant les guerres de religion, Nantes est une ville ligueuse qui soutient le gouverneur, le duc de Mercœur, dans sa lutte contre les protestants (présents à Blain, et dans d'autres villes plus petites). Elle est une des dernières grandes villes à reconnaître l'autorité d'Henri IV. La promulgation de l'édit de Nantes en 1598 ne correspond pas à l'opinion des habitants[102].

En 1685, deux événements sont à retenir. Par l'édit de Fontainebleau signé par Louis XIV, l'édit de Nantes est révoqué, tandis que le Code noir est promulgué par ce même roi[103]. Grâce à cette dernière loi, le port de Nantes prospère en devenant une plaque tournante du commerce de sucre, tabac, et des esclaves, avec les colonies[M 5].

Le commerce triangulaire, la traite des Noirs[modifier | modifier le code]

Nantes se développe grâce à ses circuits commerciaux hérités du Moyen Âge ; puis, vient l'époque des colons et des « engagés blancs » qui vont développer l'économie coloniale aux Antilles[P 7]. Mais l'enrichissement de Nantes va venir avec le développement du commerce d'esclaves entre l'Europe, l'Afrique et l'Amérique, dit commerce triangulaire. Si Nantes n'est pas le seul port français à avoir pratiqué la traite négrière (des expéditions sont parties de Bordeaux, Le Havre, Rouen, La Rochelle, mais aussi de Brest, Lorient, Vannes, etc.), elle en est la pionnière : entre 1707 et 1711, 75 % des navires négriers en partent. Les principaux armateurs nantais sont Michel, René et Jean Montaudouin, Luc O'Shiell, Mathurin Joubert, Jean Terrien et Sarrebouse d'Audeville. Dans la période de 1722 à 1744, la part nantaise du trafic est de 50 %, puis cette part croît de nouveau jusqu'en 1762, avant de décliner pour atteindre 32 % entre 1782 et 1792. Au total, au cours du XVIIIe siècle le port de Nantes a affrété des navires qui ont embarqué 450 000 Noirs, soit 42 % de la traite française. Enrichissant considérablement certains armateurs, ce commerce est à l'origine de constructions qui ornent aujourd'hui encore la ville (théâtre, bourse, places, hôtels particuliers, « folies »)[P 8]. Nantes sera la dernière place forte de la traite, celle-ci n'y prenant fin qu'en 1831 : entre 1814 et 1831, au moins 50 000 Noirs sont transportés par des bateaux nantais ou commandités depuis Nantes, malgré les interdictions successives[P 9].

Révolution française[modifier | modifier le code]

Gravure d'époque, un groupe d'hommes armés devant les remparts de la ville.
Siège de Nantes, en 1793.

Pendant la Révolution française, la ville tenue par les Républicains est en première ligne face à la révolte vendéenne et sa résistance est une des clefs du succès républicain : elle fournit une base arrière aux armées « bleues », et prive les Vendéens d'un port où recevoir de l'aide de l'Angleterre cette période est commémorée par la Croix du Chêne de la Messe ou Croix des Chouans . En effet, le , a lieu la bataille de Nantes ; la ville est attaquée par l'Armée catholique et royale forte de 30 000 hommes. Devant la résistance des 12 000 soldats républicains et volontaires nantais menés par le maire René Gaston Baco de La Chapelle, les insurgés doivent battre en retraite. Le général des armées vendéennes, Jacques Cathelineau, est mortellement touché, place Viarme[M 5]. En 1796, un autre chef vendéen est exécuté sur cette même place : le lieutenant général de Charette[M 5].

D' à , Jean-Baptiste Carrier, missionné par la Convention, instaure une politique de terreur impitoyable : 12 000 à 13 000 personnes, hommes, femmes et enfants, sont enfermées dans les prisons de Nantes[104], parmi celles-ci 8 000 à 11 000 meurent[105] par la guillotine, les fusillades dans les carrières de Gigant, les épidémies de typhus et les noyades en Loire[106],[M 5].

Le , 2 000 Chouans commandés par Pierre Louis Godet de Châtillon et Louis d'Andigné réussissent un raid sur Nantes qui est occupée pendant quelques heures.

Après la Révolution[modifier | modifier le code]

Le pont transbordeur de Nantes, avant 1914.

La révolution industrielle[modifier | modifier le code]

Préfecture de la Loire-Inférieure, Nantes continue son développement au XIXe siècle, s’industrialise. Grâce à l'activité de son port, la production agricole régionale et sa forte réactivité commerciale, Nantes se positionne notamment dans l'industrie alimentaire : les biscuiteries avec Lefèvre-Utile (LU) et les conserveries avec Saupiquet. Mais aussi le textile, le raffinage du sucre (Beghin Say), les engrais phosphatés (AZF) et l'armement[107].

Dans les années 1860, la ville voit se développer le journal L'Union bretonne, principal organe bonapartiste de province, qui tire à une moyenne de 339 000 exemplaires[108] et s'est heurté au clergé qui a prêché le désabonnement[109]. À la même époque, deux autres quotidiens sortent des imprimeries à Nantes : Le Phare de la Loire (républicain) et L'Espérance du peuple (monarchiste).

Une image symbolique reste de cette époque, avec le pont transbordeur (à nacelle) qui fut ouvert en 1903[110], et opérationnel jusqu'en 1958, pour faciliter la traversée du bras nord de la Loire, « la Madeleine », par le public et les entreprises du secteur, notamment les chantiers Dubigeon et la Fonderie Voruz. Puis ce fut un déclin dans un contexte de crise.

En 1879, autre signe de symbole de la vitalité de Nantes à cette époque : elle est la première ville française à se doter d'un réseau de tramway fonctionnant à l'air comprimé, une invention de l'ingénieur Louis Mékarski. Tardivement électrifié à partir de 1911, ce premier réseau sera en fonctionnement jusqu'en 1958 pour être remplacé par service d'autobus.

En 1908, Nantes annexe les communes voisines de Chantenay-sur-Loire et Doulon.

En 1919, Nantes est placé à la tête du cinquième groupement économique régional regroupant les départements du Morbihan, de la Loire Inférieure, de la Vendée, de la Mayenne, de la Sarthe, du Maine-et-Loire et de l'Indre-et-Loire[98].

Inondations et comblements[modifier | modifier le code]

Nantes dans les années 1890. Confluence de l'Erdre et de la Loire, avant le détournement de cette section du cours de l'Erdre remplacée par le cours des 50 Otages, et du comblement de ce bras de la Loire.

La première moitié du XXe siècle est ponctuée par de nombreuses crues. La plus marquante est sans doute celle de 1904. Outre les dégâts matériels, ces inondations ont des conséquences économiques avec la fermeture d'usines (Lefèvre-Utile, Manufacture des Tabacs, etc.) De 1911 à 1931, elles sont quasi-annuelles[A 1]. Dans les années 1930 des comblements sont entrepris, notamment ceux des bras dits « de la Bourse » et « de l'Hôpital » autour de l'île Feydeau, ainsi que celui de la portion de l'Erdre entre son embouchure sur la Loire et la Préfecture (cette partie est dénommée depuis 1944 « cours des 50-Otages »)[111]. Ces travaux sont réalisés d'une part pour désenclaver les usines telles Lefèvre-Utile et d'autre part pour maîtriser les inondations[A 1].

Années 1930[modifier | modifier le code]

Le 14 juin 1931, le Saint-Philibert, un vapeur affrété par la société Les Loisirs, quitte Nantes dans la matinée pour l'île de Noirmoutier. Lors de son retour sur Nantes dans la soirée, le navire fait naufrage au large de la pointe Saint-Gildas. À son bord, près de 500 passagers pour la plupart issus des mouvements ouvriers et libres penseurs, disparaissent dans les flots. Huit personnes seulement seront sauvées. La plupart des corps ne seront jamais retrouvés. Le deuil impossible donne lieu à de multiples rumeurs, à des conflits politiques sur fond d'opposition entre cléricaux et anticléricaux. Charles Maurras interpelle Aristide Briand dans L'Action française, organe de presse royaliste. Les pêcheurs de l'île d'Hœdic évoqueront les conséquences désastreuses des rumeurs sur la pêche. Un procès tenu en 1933 qui sauvegarde les intérêts des armateurs, déboute les familles des naufragés. Il décide de la conservation et de la fermeture des archives jusqu'en 2033[112].

Le 24 octobre 1934, le secrétaire général du PCF, Maurice Thorez, lance à Nantes l'appel pour la « création d’un large front populaire », qui sera accepté par la SFIO[113].

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Nantes est occupée par l'armée allemande à partir du [114].

Le 20 octobre 1941, le Feldkommandant Karl Hotz est abattu, rue du Roi-Albert, à proximité de la cathédrale, par un jeune Résistant parisien, Gilbert Brustlein, accompagné de Spartaco Guisco et Marcel Bourdarias. Les représailles sont immédiates. Le , les nazis annoncent l'exécution de cinquante otages. Vingt-sept sont exécutés le au camp de Choisel de Châteaubriant, à 70 km de Nantes. Parmi eux, il y a Guy Môquet[115]. Seize autres seront fusillés le même jour à Nantes au champ de tir du Bêle, dans le quartier de la Beaujoire. Le monument aux 50-Otages, situé à proximité de la préfecture, évoque la mémoire des quarante-huit victimes, tandis qu'une stèle devant le no 1 de la rue du Roi-Albert rend hommage aux résistants ayant abattu l'officier allemand.

L'année 1943 est marquée par deux bombardements par les forces Alliées particulièrement destructeurs et meurtriers. Les 16 et 23 septembre, les bombardiers lâchent entre 1 000 et 1 500 bombes sur la ville avec pour principal objectif la destruction des infrastructures portuaires et industrielles[116]. Cependant les civils sont fortement touchés avec 1 463 morts et 2 500 blessés. De plus, 700 habitations sont détruites et près de 3 000 sont inhabitables[M 6]. Les Allemands quittent la ville le , avant l'arrivée d'un détachement de la 3e armée américaine du général George Patton, commandé par général John Shirley Wood[M 5].

Le rôle de Nantes dans la Résistance est honoré par la croix de la Libération[A 2], décernée depuis Londres par Charles de Gaulle à l'annonce de l'action contre Karl Hotz en 1941. Il s'agit de l'une des cinq villes françaises ayant obtenu cette distinction.

Période d'après-guerre[modifier | modifier le code]

La reconstruction de la ville est confiée à partir de 1945 à l'architecte Michel Roux-Spitz[A 3]. Détruite partiellement, l'industrie nantaise souffrait également de vétusté pour les parties intactes. Ce n'est qu'en 1962 que l'activité maritime de la région nantaise a retrouvé son niveau de 1937. Le moteur de la reconstruction économique dans les années 1950 est la construction navale. Depuis 1881 ce secteur d'activité bénéficiait d'aides étatiques, sous une forme ou une autre. Entre 1953 et 1959, un tiers des rentrées d'argent des chantiers venaient de l'État[P 10]. En 1955, en période de plein-emploi, les chantiers navals nantais connaissent de violentes et importantes grèves[117]. Les ouvriers de la métallurgie et du bâtiment revendiquent des augmentations de salaire. Le 19 août, Cours des 50-Otages, un ouvrier maçon de vingt-quatre ans, Jean Rigollet, est tué d'une balle par un CRS[Note 9].

En 1958, le Pont transbordeur est démonté, alors que l'époque est marquée par une forme de rejet du passé breton par les acteurs économiques et politiques. Par exemple Abel Durand, porte-parole des milieux économiques nantais, appréciait en 1922 cette « race […] endurante […]. Elle sait se contenter de salaires modestes ». Mais en 1956, le même rejette cette « région pauvre et sous-développée ». Principalement en raison d'intérêts économiques, Nantes devient capitale de la région nouvellement constituée des Pays de la Loire[P 11].

En 1960, la part des chantiers navals nantais est de 8 % contre 50 % (pour la basse-Loire) vingt ans plus tôt. L’État modifiant sa politique de subvention et face à la concurrence internationale, les chantiers commencent leur déclin[P 12]. En 1968, Sud-Aviation à Bouguenais est le point de départ de la grève générale qui paralyse la France, sans doute un symptôme du malaise social qui frappe Nantes[P 13]. Après la crise des années 1970, au milieu de restructurations qui voient les principales industries locales rachetées par de grands groupes internationaux, la ville subit ce que personne ne pouvait imaginer vingt ans auparavant, la fin de la construction navale à Nantes, en 1987[P 14].

Le renouveau nantais[modifier | modifier le code]

En 1985, Nantes est la première ville française à se doter d'un réseau de tramway moderne. Le TGV arrive lui en 1989. Le pont de Cheviré franchit la Loire en 1991. Entre 1990 et 1999, Nantes est la métropole française qui a connu la plus forte croissance. Elle est devenue la troisième place financière de France, après Paris et Lyon. Le MIN de Nantes est le second après Rungis, tandis que le port Nantes-Saint-Nazaire est le cinquième port autonome français après ceux de Marseille, Le Havre, Dunkerque et Calais[P 15]. Parallèlement, renouvelé depuis la fin des années 1960, le mouvement revendiquant l'appartenance de Nantes à la Bretagne s'installe : en 1994 l'Agence culturelle bretonne est créée par la mairie, en 2001 le conseil municipal reconnaît l'appartenance historique et culturelle de Nantes à la Bretagne, sans remettre en cause l'administration régionale existante[P 15]. Cette acceptation du passé a permis également de faire reculer le refoulement existant sur la mémoire de la traite négrière[P 16]. L'image de Nantes est véhiculée par son dynamisme culturel, avec la Mi-Carême, désormais baptisée « carnaval de Nantes » (incluant deux grands défilés en centre-ville), le Royal de luxe, le festival des Allumées, La Folle Journée, le Festival des 3 Continents, ainsi qu'une politique d'urbanisme alliant la rénovation et la mise en valeur du patrimoine à la création de quartiers modernes[P 17].

Politique et administration[modifier | modifier le code]

L'hôtel de Derval constitue l'un des bâtiments historiques de l'hôtel de ville de Nantes.

Administration territoriale[modifier | modifier le code]

Quartiers[modifier | modifier le code]

Depuis 1995, la municipalité nantaise a divisé la ville en onze quartiers administratifs, partagés à leur tour en « micro-quartiers », possédant chacun un « comité consultatif » et des élus référents, ainsi qu'une équipe de techniciens municipaux[M 7]. Ces quartiers sont :

Quartier Numéro[118] Superficie
(en km²)
Population Carte
Centre-ville 1 2,42 27 199
Bellevue - Chantenay - Sainte-Anne 2 7,29 25 162
Dervallières - Zola 3 4,39 33 852
Hauts-Pavés - Saint-Félix 4 4,67 35 811
Malakoff - Saint-Donatien 5 5 32 411
Île de Nantes 6 4,6 15 818
Breil - Barberie 7 3,56 24 217
Nantes Nord 8 7,56 24 834
Nantes Erdre 9 11,9 26 737
Doulon - Bottière 10 11,67 31 203
Nantes-Sud 11 2,8 10 601
Sources des données : Auran[119] 2011, pour une population totale de 287 845 habitants

Intercommunalités[modifier | modifier le code]

Nantes forme, avec 23 communes voisines, la métropole dénommée Nantes Métropole.

Le pôle métropolitain Nantes Saint-Nazaire, dont le siège est à Nantes, remplace le syndicat mixte du SCOT[120] depuis le 9 juillet 2012. Il est constitué de six intercommunalités : Nantes Métropole, la Communauté d'agglomération de la Région Nazairienne et de l'Estuaire (CARENE), la communauté de communes Loire et Sillon, la communauté de communes Cœur d'Estuaire, la communauté de communes d'Erdre et Gesvres et la communauté de communes de la région de Blain, totalisant 61 communes et 809 407 habitants en 2010. Il est présidé par Gilles Retière, également président de Nantes Métropole[121]. À l'intérieur de ce pôle métropolitain, la communauté urbaine de Nantes désigne 49 des 113 représentants administrant l'institution[O 5]. Ces élus ont élaboré un schéma de cohérence territoriale (SCOT), document d'urbanisme qui orientera le développement de la métropole à l'horizon 2020[122].

Cantons[modifier | modifier le code]

Carte des cantons de Nantes.

Depuis le redécoupage cantonal de 2014, Nantes est divisée en sept cantons[123] dont les limites ne coïncident pas avec celles des onze quartiers administratifs de la ville[M 7]. Chacun de ces cantons est représenté par deux conseillers (un homme et une femme) au sein du conseil départemental de la Loire-Atlantique, soit 14 sièges sur les 62 que compte cette assemblée.

Avant ce redécoupage, le territoire communal de Nantes était réparti sur onze cantons (le 10e canton incluait également la commune de Saint-Sébastien-sur-Loire).

Anciens arrondissements municipaux[modifier | modifier le code]

De 1790 à 1958, Nantes était découpée en arrondissements qui, contrairement à Paris, Marseille et Lyon, n'étaient pas des arrondissements municipaux détenant un rôle administratif. D'abord de 6, le nombre est porté à 8 en 1908 lorsque les communes de Chantenay et Doulon furent annexées[124],[125].

L'ordonnance de police du 4 septembre 1809 imposa que la mention du numéro d'arrondissement soit portée sur les plaques de rue[126]. Celle-ci figure toujours sur certaines d'entre elles.

Les arrondissements municipaux nantais ont été supprimés à la suite de l'adoption de la réforme judiciaire de décembre 1958, qui remplace les justices de paix par des tribunaux d'instance[126].

Région et département[modifier | modifier le code]

L'hôtel de préfecture de la Loire-Atlantique.

Nantes est la préfecture à la fois du département de la Loire-Atlantique et de la région Pays de la Loire. L'hôtel de préfecture occupe notamment l'ancien édifice de la chambre des comptes de Bretagne, situé place Roger-Salengro.

La ville abrite le siège du conseil départemental de la Loire-Atlantique (contigu à l'hôtel de préfecture) et celui du conseil régional des Pays de la Loire (l'hôtel de région est situé sur l'île de Nantes).

Nantes et la Bretagne[modifier | modifier le code]

La question de l'appartenance administrative de Nantes — et plus généralement de la Loire-Atlantique — à la région Bretagne est régulièrement l'objet de débats, correspondant à un renouveau marqué de la « bretonnité[127] » depuis la fin des années 1960[128].

Nantes est la plus grande ville de ce qui fut jadis le royaume, le duché, puis la province de Bretagne, appartenance qui est toujours un élément constitutif de son identité. Historiquement, les liens du pays nantais (Paeï de Nàntt en gallo, Bro Naoned en breton) et de la Bretagne sont nombreux : les ducs de Bretagne ont souvent fait de Nantes leur lieu de résidence principale (jusqu'au XVe siècle, comme en témoigne aujourd'hui encore la présence du château des ducs de Bretagne au cœur de la ville et le souvenir du château du Bouffay).

En 1790, la suppression des anciennes provinces et la création des départements découpe la Bretagne en cinq départements ; la Loire-Inférieure (aujourd'hui Loire-Atlantique) est l'un de ces derniers. En 1848, la Bretagne est brièvement recomposée par le mandat de commissaire général de la Bretagne qu'obtient le Nantais Michel Rocher, avec autorité sur les commissaires généraux (appellation qui venait de remplacer celle de préfet) des quatre autres départements bretons[129].

Au XXe siècle, les regroupements départementaux successifs (régions économiques « Clémentel » et régions touristiques créées en 1919, régions économiques créées en 1941 par le régime de Vichy, régions de programme de 1955 transformées ultérieurement en régions administratives) séparèrent à chaque fois la Loire-Atlantique des autres départements bretons. Nantes est à l'heure actuelle administrativement en région Pays de la Loire mais le débat persiste.

Certains découpages correspondent à la Bretagne historique et culturelle à cinq départements comme celui judiciaire, Nantes dépendant de la cour d'appel de Rennes, et religieux, le diocèse de Nantes suffragant de l'archevêché de Rennes ; et bien d'autres, administratifs ou commerciaux.

Administration municipale[modifier | modifier le code]

Les premières traces liées à l'administration de Nantes se trouvent dans des archives remontant à l'an 1333 avec l'organisation de réunions du conseil des bourgeois de la ville. Le conseil comprend cinq ou six bourgeois, il a pour but d'arrêter, avec le capitaine de ville, plusieurs mesures relatives à la cité. En 1411, le duc de Bretagne Jean V donne aux Nantais le pouvoir d'élire un procureur des bourgeois et, en 1420, étend les libertés communales[A 4]. En 1559, le roi de France François II crée par lettres patentes la mairie de Nantes[P 18]. Mais les Nantais n'auront une véritable mairie, avec maire et échevins, qu'en 1564[A 4], le nombre initial d'échevins passe de dix en 1559 à six en 1582[P 18]. L'hôtel de ville central existe depuis 1574. Il se situe entre les rues de l'Hôtel-de-ville, Saint-Léonard, Garde-Dieu et de Strasbourg[A 4].

Depuis le , le conseil municipal est composé de 65 membres (y compris le maire), 25 adjoints et 39 conseillers municipaux[M 8].

Élus municipaux[modifier | modifier le code]

Maires de Nantes[modifier | modifier le code]

Johanna Rolland maire de Nantes depuis 2014.
Jean-Marc Ayrault est à ce jour celui qui détient le record de longévité à la tête de la municipalité nantaise : 23 ans, de 1989 à 2012.

Le 135e et actuel maire de Nantes est la socialiste Johanna Rolland, première femme à diriger la municipalité.

Depuis 1945, huit maires se sont succédé à Nantes :

Liste des maires successifs depuis 1945
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
1945 1947 Jean Philippot Front national (Résistance) professeur d'histoire
proche du PCF, il n'en est pas membre durant cette période
1947 1965 Henry Orrion CNI droguiste
député de Loire-Atlantique
1965 1977 André Morice CR entrepreneur de travaux publics
sénateur de Loire-Atlantique
1977 1983 Alain Chénard PS Ingénieur
député de la Loire-Atlantique
1983 1989 Michel Chauty RPR représentant de commerce
sénateur de Loire-Atlantique
1989 2012 Jean-Marc Ayrault[Note 10] PS professeur d'allemand
député de la 3e circonscription de la Loire-Atlantique (1986-2016)
président du groupe Socialiste à l'Assemblée nationale française (1997-2007)
président de Nantes Métropole (2001-2012)
président du groupe Socialiste, radical, citoyen et divers gauche à l'Assemblée nationale française (2007-2012)
Premier ministre (2012-2014)
ministre des Affaires étrangères et du Développement international (2016-2017).
2012 2014 Patrick Rimbert PS professeur d'économie
par intérim du 21 au , date de son élection par le conseil municipal
2014 En cours Johanna Rolland PS cadre territorial
présidente de Nantes Métropole (depuis 2014)

Conseil municipal[modifier | modifier le code]

Composition du conseil municipal de Nantes par groupes politiques au [130] :

Groupe Président Effectif Statut
PS Élisabeth Lefranc 27 majorité
51 sièges
EELV Pascale Chiron 15
PCF Marie-Annick Benâtre 6
UDB Pierre-Emmanuel Marais 2
PRG Jeanne Sotter 1
LR-UDI Laurence Garnier 14 opposition
14 sièges

Parmi les 51 membres de la majorité municipale se trouve le Maire et ses 25 adjoints[131].

Tendances politiques et résultats[modifier | modifier le code]

Depuis 1989, la municipalité se situe politiquement à gauche.

Au référendum sur le traité constitutionnel pour l'Europe du , les Nantais ont majoritairement voté pour la Constitution européenne, avec 59,02 % de « Oui » contre 40,98 % de « Non » avec un taux d'abstention de 32,48 %[132] (France entière : « Non » à 54,67 % - « Oui » à 45,33 %[133]).

En 2009, selon le décompte des voix obtenues lors des élections européennes sur la commune de Nantes, c'est Christophe Béchu, représentant ce qui était alors la majorité de droite au niveau national, qui arrive en tête avec 25,78 % des voix, juste devant Yannick Jadot d'Europe Écologie Les Verts 25,54 %, tous deux devançant la liste du Parti socialiste conduite par Bernadette Vergnaud avec 17,95 %, et celle du MoDem rassemblée derrière Sylvie Goulard avec 8,18 %, aucune autre liste ne dépassant 5 %[134].

Lors des élections cantonales de 2008 et 2011, parmi les 11 sièges de conseiller général attribués sur le territoire de la commune de Nantes, le Parti socialiste en a obtenu 9 (respectivement 4 en 2008 et 5 en 2011), l'UMP 1 (en 2008) et les Divers droite 1 (en 2008)[135].

Lors de l'élection présidentielle française de 2012[136], le premier tour a vu arriver en tête François Hollande avec 36,16 % soit 52 105 voix, suivi de Nicolas Sarkozy avec 25,33 % soit 36 497 voix, puis de Jean-Luc Mélenchon avec 12.38 % soit 17 838 voix, François Bayrou avec 10,92 % soit 15 733 voix et enfin de Marine Le Pen avec 7,78 % soit 11 213 voix, aucun autre candidat ne dépassant le seuil des 5 %. Au second tour, les électeurs ont voté à 61,53 % soit 86 280 voix pour François Hollande contre 38,47 % soit 62 566 voix pour Nicolas Sarkozy, résultat très marqué à gauche par rapport à celui de la France entière[137] qui fut, au second tour, de 51,63 % pour François Hollande et 48,37 % pour Nicolas Sarkozy.

Lors des élections législatives qui suivent, la gauche obtient les cinq sièges de député concernant la commune (quatre pour le Parti socialiste, dont celui de Jean-Marc Ayrault fraîchement nommé Premier ministre, et un pour Europe Écologie Les Verts)[138].

Les élections municipales de 2014 à Nantes ont vu la victoire au second tour de la liste d'Union de la gauche conduite par Johanna Rolland avec 56,21 %, devant la liste UMP de Laurence Garnier avec 43,78 %, soit le meilleur score d'un candidat de gauche dans une ville de plus de 100 000 habitants[139]. C'est la première fois depuis 1977 qu'il y a un second tour pour les municipales dans la commune.

À la suite du redécoupage des cantons, leur nombre à Nantes diminue, passant de 11 à 7. Lors des élections départementales de 2015, le PS remporte la totalité des cantons avec des scores allant de 52,64 % à Nantes-1 à 76,27 % à Nantes-7. Ces résultats sont donc à contre-courant de la tendance nationale et départementale, Nantes restant un bastion du PS.

Les élections régionales de 2015 voient le candidat socialiste Christophe Clergeau arriver en tête au premier tour avec 36,22 % des voix, contre 27,77 % à son adversaire de droite, Bruno Retailleau suivis de l'écologiste Sophie Bringuy avec 12,68 % des suffrages, puis du candidat du Front national Pascal Gannat avec 11,09 % des suffrages. Au second tour, Christophe Clergeau (dont la liste a fusionné avec les écologistes et d'autres partis de gauche) obtient 54,68 %, suivi de Bruno Retailleau avec 36,38 %, puis Pascal Gannat avec 8,94 %. La gauche reste donc majoritaire en voix sur la ville[140].

Récapitulatif de résultats électoraux récents[modifier | modifier le code]

Scrutin 1er tour 2d tour
1er % 2e % 3e % 4e % 1er % 2e % 3e % 4e %
Municipales 2014 PS 34,51 UMP 24,16 EELV 14,55 FN 8,14 UGE 56,21 UMP 43,19 Pas de 3e Pas de 4e
Européennes 2014[141] PS 20,37 EELV 17,68 UMP 16,77 UDI-MODEM 12,46 Tour unique
Régionales 2015[142] PS 36,22 UCD 27,77 EELV 12,68 FN 11,09 PS 54,68 UMP 36,38 FN 8,94 Pas de 4e
Présidentielles 2017[143] LREM 30,83 LFI 25,47 LR 20,25 PS 10,98 EM 86,52 FN 13,48 Pas de 3e Pas de 4e
Européennes 2019[144] LREM 26,34 EELV 24,35 PS 9,42 LR 8,64 Tour unique
Municipales 2020 PS 31,36 LR 19,94 EELV 19,58 LREM 13,00 UGE 59,67 LR 27,61 LREM 12,71 Pas de 4e
Régionales 2021[145] EELV 29,49 LR 24,07 PS 22,35 LREM 12,82 UGE 52,32 LR 34,41 LREM 8,37 RN 4,90
Présidentielle 2022[146] LFI 33,11 LREM 29,64 EELV 9,98 RN 8,13 LREM 81,15 RN 18,85 Pas de 3e Pas de 4e

Instances judiciaires et administratives[modifier | modifier le code]

Sécurité[modifier | modifier le code]

Véhicule Citroën Berlingo de la police municipale en 2020.

Nantes dispose d'un commissariat central de la police nationale, place Waldeck-Rousseau. Quatre commissariats subdivisionnaires complètent le dispositif (cours Olivier-de-Clisson, boulevard de Stalingrad, boulevard de la Liberté et rue du Champ-de-Tir). La ville dispose également d'une police municipale[M 9].

Les dernières unités de la gendarmerie nationale ont, elles, quitté Nantes en 2011[147],[148].

Concernant les chiffres de la délinquance en 2008, selon l'Insee, la circonscription de sécurité publique de Nantes affiche un taux de criminalité de 90,16 actes pour 1 000 habitants[149]. Ce taux largement supérieur à la moyenne nationale (57,51 ) positionne Nantes au sixième rang des circonscriptions de plus de 250 000 habitants derrière Lyon (93,13 ) et devant Bordeaux (89,02 ). La préfecture de Loire-Atlantique note une recrudescence particulière des problématiques liées au narcobanditisme[150], aux guerres de gangs[151], aux trafics de cigarettes de contrebande[152], aux agressions ciblant les personnes ou encore aux cambriolages[153].

Depuis le mois d'avril 2018, Nantes s'est dotée d'un réseau de vidéoprotection faisant appel à 97 caméras vidéo couvrant plusieurs espaces publics de la ville, tel que l’axe allant du Miroir d’eau devant le château à la place du Commerce, incluant le cœur du Bouffay, mais aussi autour du théâtre Graslin, les pôles commerciaux de Bellevue, de Malakoff, des Dervallières, du Breil, de Nantes Nord, le parcours menant au Hangar à Bananes via le parc des Chantiers sur l'île de Nantes, des stations de transport en commun importantes ou encore le centre de gros Nant’Est (quartier Doulon - Bottière). Elles sont pilotées depuis un centre de supervision métropolitain par 15 opérateurs de vidéo protection, salariés de Nantes Métropole, qui mutualise les moyens identiques également mis en place à Saint-Herblain, Rezé et Vertou (totalisant en tout 119 caméras). Afin d'apporter toutes les garanties déontologiques, la Ville s’est dotée d’un comité éthique[154],[155].

En décembre de la même année, Le Télégramme recense 156 fusillades, cinq morts et une cinquantaine de blessés en trois ans dont la raison principale serait le trafic de stupéfiants et la concurrence entre bandes[156]. Après de très nombreux faits de criminalité violents et variés sur plusieurs années, le Ministère de l'Intérieur choisit en 2022 de déployer des unités de la CRS 8 (unité CRS dédiée aux problématiques urbaines) sur l'ensemble des quartiers de Nantes[157].

L'année 2023 note tout de même un léger recul de la criminalité, avec 41 fusillades sur Nantes (contre une soixantaine les années passées)[158]. En mai 2023, une dizaine d'épisodes de tirs par arme à feu ont fait un mort et six blessés, dont trois graves[159].

Justice[modifier | modifier le code]

Dépendant judiciairement de la cour d'appel de Rennes pour l'ordre judiciaire, le ressort des tribunaux d'instance et de grande instance nantais correspond à l'est de la Loire-Atlantique[160]. Ceux-ci siègent dans un nouveau palais de justice construit en 2000 par Jean Nouvel, se trouvant quai François-Mitterrand sur l'île de Nantes, alors que le tribunal de commerce est localisé dans l'immeuble Rhuys[161] situé sur le même quai, tandis que le Conseil de prud'hommes se trouve boulevard Vincent-Gâche situé également sur l'île de Nantes[162].

La ville est aussi le siège d'une cour administrative d'appel se trouvant place de l'Édit-de-Nantes[163], dont dépend un tribunal administratif siégeant sur l'île Gloriette[164].

Le centre pénitentiaire de Nantes est organisé en quatre établissements répartis sur trois sites[165] :

Depuis 1966, la gestion du Casier judiciaire national (direction des affaires criminelles et des grâces) est centralisée à Nantes, rue du Landreau[170]. On trouve également au même endroit le centre d'exploitation statistique du ministère de la Justice (CES)[171].

Protection des femmes[modifier | modifier le code]

En novembre 2019, un type de lieu inédit en France ouvre à Nantes : « Citad'elles » est un accueil permanent pour les femmes victimes de violence, ouvert 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. D'une superficie de 750 m2, le lieu est situé au dernier étage d'un immeuble récent de l'île de Nantes, le rez-de-chaussée du bâtiment étant particulièrement sécurisé (agents de sécurité, tourniquets à lecteur de badge, des visiophones ainsi que des portes blindées). Il réunit tout un ensemble de services pour les femmes, autrefois dispersés : les femmes peuvent être écoutées, porter plainte, voir un avocat, être soutenues pour la recherche d'un logement… Elles sont accueillies par une équipe pluridisciplinaire : on y trouve des représentants de différentes institutions et des membres d'associations, par exemple SOS Inceste et Violences sexuelles, qui ont participé à la conception du lieu, auxquels s'ajoutent quatorze professionnels, des infirmières, des sages-femmes, des psychologues, etc[172].

L'esthétique du lieu a été travaillée spécialement pour que les femmes s'y sentent bien. De plus trois logements d'urgence sécurisés par la police pourront être utilisés par « Citad'elles ». Ce type de projet n'existait qu'en Belgique. Il est né à Nantes à la suite de l'engagement de la mairie et d'un constat : selon l’AURAN (agence d’urbanisme de la région nantaise), entre 2016 et 2017, potentiellement plus de 24 000 femmes seraient victimes de violences sur l’agglomération nantaise, et plus de 12 000 femmes sur Nantes[173],[174].

Politique de développement durable[modifier | modifier le code]

La ville a engagé une politique de développement durable en lançant une démarche d'Agenda 21. L'agenda 21 local est reconnu par le Ministère de l'environnement, et la ville est membre du Comité 21[175].

En 2006, un sixième de la surface de Nantes est géré par le service espaces verts et environnement (SEVE) de la commune. La ville dispose de cent parcs et jardins qui couvrent au total 215 hectares. Les jardins familiaux s'ajoutent au patrimoine végétal nantais : 850 parcelles sont actives, réparties sur 15 sites. Au total, en 2006, en ajoutant les jardins privés, 5 % du territoire est constitué d'espaces verts. En 1993 le plan d'occupation des sols avait initié une action de préservation des arbres. En 2006, 100 000 arbres ont été recensés sur le territoire de la commune, dont 20 000 d'alignement sur les voies publiques et 72 labellisés arbres remarquables[M 10].

Nantes reçoit en 2013 le prix de la Capitale verte de l’Europe, décerné par la Commission européenne[176].

Prise en compte des handicaps[modifier | modifier le code]

En la classant numéro un en matière d'accessibilité, l’Association des paralysés de France a considéré en 2010 que Nantes est la ville française qui présente la meilleure prise en compte du handicap. Prenant la succession d’une commission extra-municipale, le Conseil nantais des personnes handicapées (CNPH) œuvre depuis 2009. Il rassemble élus, techniciens, citoyens et responsables d'association. Réalisation emblématique, le château des ducs de Bretagne, datant dans sa forme actuelle du XVe siècle, a été doté de trois ascenseurs, l'un d'eux menant jusqu'aux remparts. De plus le musée interactif que le château héberge est doté d'équipements sensoriels. Ces avancées ne peuvent masquer les difficultés qui subsistent : les salles de concerts restant inaccessibles, le commerce de proximité n'est pas adapté, les stations ne sont pas annoncées pour les mal-voyants dans les bus, etc. Un des chantiers en développement en 2010 est l'accueil des enfants handicapés dans les crèches[177].

Jumelages[modifier | modifier le code]

Carte
Jumelages et partenariats de Nantes.Voir et modifier les données sur Wikidata
Jumelages et partenariats de Nantes.Voir et modifier les données sur Wikidata
VillePaysPériode
AgadirMaroc
Bahía BlancaArgentine
Cardiff[178]Royaume-Unidepuis
ChimbotePérou
Cluj-Napoca[179]Roumaniedepuis
CochabambaBolivie
DesdunesHaïti
DschangCameroun
Durban[180]Afrique du Suddepuis
JacksonvilleÉtats-Unis
JérichoPalestine
NiigataJapon
Pétion-VilleHaïti
RecifeBrésil
Rio de Janeiro[181]Brésil
SarrebruckAllemagne
SeattleÉtats-Unis
Tbilissi[182]Géorgiedepuis

Elle entretient également des relations thématiques régulières avec plusieurs autres villes et régions comme : Turin, Liverpool, Hambourg, les Asturies ou le Québec[183],[184].

Par ailleurs, la ville de Nantes réalise des projets en association avec plusieurs pays : Rufisque (Sénégal), Recife (Brésil), eThekwini (Afrique du Sud), Dschang (Cameroun), Agadir (Maroc), Cotonou (Bénin) et Abricots (Haïti)[185].

Programme Jeunes ambassadeurs[modifier | modifier le code]

Le programme jeune ambassadeurs entre Nantes et Seattle par Jack Cowan, le consul de France à Seattle, en décembre 2005 a été mis en place en août 2006 grâce à l'association Nantes-Seattle-Jacksonville présidée par Mariette Cassourret, au conseil nantais de la jeunesse, son chef du projet Laurent Guinel-Justome et à la direction internationale de la Ville de Nantes. Depuis de nombreux jeunes ambassadeurs ont permis de tisser des liens et d'élaborer des projets entre les villes jumelles[186].

Population et société[modifier | modifier le code]

Démographie[modifier | modifier le code]

Évolution démographique[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[187],[Note 11].

En 2021, la commune comptait 323 204 habitants[Note 12], en augmentation de 6,53 % par rapport à 2015 (Loire-Atlantique : +6,78 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1841 1846 1851 1856
80 00077 16277 22668 42777 99283 38994 31096 362108 530
1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901
113 625111 956118 517122 247124 319127 482122 750123 902132 990
1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962
133 247170 535183 704184 509187 343195 185200 265222 790240 028
1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016 2021
260 244256 693240 539244 995270 343282 853287 845306 694323 204
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[188] puis Insee à partir de 2006[189].)
Histogramme de l'évolution démographique

Pyramide des âges[modifier | modifier le code]

La population de la commune est relativement jeune. En 2020, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 44,3 %, soit un taux supérieur à la moyenne départementale (37,1 %). Le taux de personnes d'un âge supérieur à 60 ans (18,7 %) est inférieur au taux départemental (24 %).

En 2020, la commune comptait 154 003 hommes pour 166 729 femmes, soit un taux de 51,98 % de femmes, supérieur au taux départemental (51,37 %).

Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit :

Pyramide des âges de la commune en 2020 en pourcentage[I 1]
HommesClasse d’âgeFemmes
0,6 
90 ou +
1,7 
4,3 
75-89 ans
7,3 
10,5 
60-74 ans
12,7 
15,9 
45-59 ans
15,4 
22,8 
30-44 ans
19,9 
28,7 
15-29 ans
27,7 
17,2 
0-14 ans
15,2 
Pyramide des âges du département de la Loire-Atlantique en 2020 en pourcentage[190]
HommesClasse d’âgeFemmes
0,6 
90 ou +
1,7 
5,9 
75-89 ans
8,5 
15 
60-74 ans
16,3 
19,5 
45-59 ans
18,9 
20,1 
30-44 ans
19,3 
19,2 
15-29 ans
17,5 
19,8 
0-14 ans
17,8 
Étendue de la communauté urbaine de Nantes.

Nantes est la principale commune de la métropole Nantes Métropole, peuplée de 656 275 habitants en 2018 selon le recensement effectué par Insee[191],[192]. Le pôle urbain formé autour de Nantes (ou unité urbaine, c'est-à-dire l'agglomération au sens de l'Insee) compte 622 693 habitants en 2014[193]. L'aire urbaine, comptait 986 291 habitants en 2018 (+ 15,11 % depuis 2009)[194]. Il s'agit de la huitième de France par sa population. Cette aire urbaine (dans la définition de 2010) compte 108 communes[195], alors qu'elle était constituée de 44 communes en 1982. Le pôle métropolitain Nantes - Saint-Nazaire comptait 888 031 habitants en 2017[196].

Enseignement[modifier | modifier le code]

Les établissements d'enseignement de la commune relèvent de l'académie de Nantes, dont elle abrite le rectorat. La ville compte plus de 200 établissements d'enseignement, dont 141 écoles primaires, 32 collèges, 26 lycées d'enseignement général, 16 lycées d'enseignement professionnel, une université, ainsi que des établissements publics d'enseignements supérieurs et des organismes de recherche. Le nombre d'écoles publiques est nettement supérieur dans le primaire, tandis que les établissements privés sont quantitativement majoritaires dans l'enseignement secondaire et supérieur (ceci ne prend pas en compte le nombre d'élèves)[réf. souhaitée].

Parmi les lycées les plus célèbres de Nantes, on compte le lycée Georges-Clemenceau, ouvert en 1808 sous le nom de « lycée impéral », où furent créées les premières classes préparatoires en 1824[197]. De nombreuses personnalités ont effectué une partie de leur scolarité dans cet établissement : Jules Verne, Julien Gracq, René Guy Cadou, Georges Clemenceau, Aristide Briand, Édouard Herriot ou encore Robert Badinter[198].

Santé[modifier | modifier le code]

Le Centre hospitalier universitaire de Nantes est le principal établissement médical de la ville, il est réparti sur plusieurs sites, cinq d'entre eux se trouvent sur le territoire de la commune[199] :

Deux sites se trouvent dans d'autres communes :

Un projet d'implantation sur l'île de Nantes est actuellement à l'étude, pour un transfert prévu en 2025[200].

Dans le domaine privé on recense des cliniques dont la clinique Jules-Verne dans les quartiers est, la clinique Bretéché, la clinique Saint-Augustin, la clinique Jeanne d'Arc, la clinique Sourdille situées dans le centre-ville, ainsi que les Nouvelles cliniques nantaises à la limite de Nantes et de Rezé[réf. nécessaire].

Sports[modifier | modifier le code]

Le stade, tribunes emplies de spectateurs, lors d'un match de football.
Le FC Nantes utilise depuis 1984 le stade de la Beaujoire.

Le sport à Nantes est notamment représenté par 384 associations sportives subventionnées et 108 associations scolaires et universitaires, couvrant 115 disciplines pratiquées par 60 000 licenciés. Ils peuvent accéder à 157 installations sportives[M 11].
Par ailleurs, Nantes, avec six équipes professionnelles en sports collectifs évoluant dans l'élite de leurs disciplines respectives, est considérée comme étant la ville de France la mieux dotée en la matière devant Montpellier[201].

Ainsi, le football est le sport collectif qui a eu le plus de succès à Nantes, avec le club du Football Club de Nantes (FCN), qui compte huit titres de championnat de France et trois coupes de France, l'un des plus beaux palmarès du football français[202]. Ont évolué dans ce club Philippe Gondet, Henri Michel, Maxime Bossis, Didier Deschamps, Marcel Desailly, Claude Makelele, Mickaël Landreau ou encore Fabien Barthez et Christian Karembeu.

Depuis 2008, le handball nantais est également dans l'élite avec le Handball Club de Nantes. En 2018, il a été finaliste de la finale de la Ligue des champions de Handball, face au Montpellier Handball. À partir de la saison 2013-2014, le NLAH, club féminin de Nantes, évolue également en Division 1 de la LFH.

Le basket-ball est présent dans le sport professionnel avec l'équipe féminine du Nantes Rezé Basket, qui évolue en Ligue féminine de basket ; l'équipe masculine de l'Hermine dispute la Pro B.

Le volley-ball est représenté dans les deux divisions professionnelles masculines et féminines à la suite des montées conjointes après la saison 2009-2010 du Nantes Rezé Métropole Volley (hommes) et du Volley-Ball Nantes (femmes).

Le hockey sur glace est principalement représenté par l'équipe des Corsaires de Nantes, qui évolue en Division 1, qui équivaut au 2e échelon national. Les entrainements et les matchs à domicile ont lieu à la patinoire du Petit-Port. De grands joueurs ont évolué au sein des Corsaires tels qu'Antoine Roussel en catégorie jeune ou encore Florian Hardy, désormais tous les deux internationaux français.

Le club de rugby est la seule équipe en sports collectifs à ne pas être professionnelle pour le moment. En effet, le Stade Nantais évolue en 4e division en 2022.

Le futsal y est également présent par son club Nantes Métropole Futsal (NMF), club évoluant au plus haut niveau français (D1) depuis ses débuts en 2009 (sous l'appellation « Futsal Club de l'Erdre »)

Le football américain est aussi représenté avec les Dockers de Nantes fondé en 1986 et évoluant en championnat de France de 3e division. le club a, par ailleurs, remporté le Casque d'Argent en 2003.

La ville compte également un des plus vieux clubs de rugby à XIII de France : le club de Nantes XIII, fondé en 1936[203].

Dans d'autres disciplines, des sportifs nantais, d'origine ou d'adoption, brillent ou ont brillé. Le cyclisme nantais a été représenté par Jean-Cyril Robin, Patrice Halgand et Jérôme Pineau. En voile, la ville a donné quelques skippers de renom avec notamment Éric Tabarly et Loïck Peyron.

La ville accueille régulièrement des manifestations internationales : des matchs du Championnat d'Europe de football 1984, de la Coupe du monde de football de 1998, du Championnat du monde de handball masculin 2001, du Championnat du monde de handball féminin 2007 ou de la Coupe du monde de rugby à XV 2007, la Coupe EHF de handball masculin en 2013 et 2016, le Championnat du monde de handball masculin 2017, et a accueilli le Championnat d'Europe de Cécifoot en 2009. Nantes a été plusieurs fois ville-étape du Tour de France[204]. Elle fait partie des cinq villes hôtes du Championnat d'Europe de handball féminin 2018 et organisera 15 matchs de la compétition. La ville accueillera prochainement des matchs de la Coupe du Monde de Rugby 2023 et du tournoi de football des JO 2024.

Médias[modifier | modifier le code]

Presse écrite locale[modifier | modifier le code]

La presse écrite locale est principalement dominée par le groupe Ouest-France et ses éditions Ouest-France et Presse-Océan. Des journaux locaux dont la diffusion est plus modeste sont également publiés. On peut citer le magazine bimestriel idîle, l'hebdomadaire gratuit Wik, Pulsomatic (agenda des sorties), La Lettre à Lulu (satirique nantais) et le magazine mensuel Terra Eco diffusé dans toute la France, qui est édité à Nantes. Il existe aussi un hebdomadaire gratuit de cinéma, Kinorama, qui propose chaque semaine des critiques de films diffusés dans les cinémas nantais. Metro et 20 minutes diffusent également leurs éditions locales.

Lancée en janvier 2007, la revue Place Publique est une revue trimestrielle de réflexions et de débats sur les questions urbaines de Nantes et plus généralement de l'estuaire de la Loire.

Depuis 2012, le média en ligne et magazine Contre Attaque (anciennement Nantes Révoltée) couvre les mobilisations sociales à Nantes et dans la région[205].

Télévisions locales[modifier | modifier le code]

Nantes possède une chaîne TV locale : Télénantes qui à l'origine partageaient un même canal de diffusion avec Nantes 7. À la suite de la faillite de cette dernière en 2009, leur fusion en septembre 2011 a créé une chaîne unique.

Pour les informations locales, la chaîne France 3 émet un décrochage local avec France 3 Pays de la Loire, qui propose des émissions régionales France 3 Pays de la Loire (journaux télévisés 12/13 et 19/20, émissions telles La Voix est libreetc.) et une édition Estuaire.

On capte ces deux chaînes dans Nantes grâce à l'émetteur de Haute-Goulaine. Elle émet également TV Vendée et la chaîne choletaise TLC.

Radios locales[modifier | modifier le code]

Il existe plusieurs radios locales basées à Nantes et dans sa région[206] :

Les radios locales publiques[modifier | modifier le code]

Elles sont représentées par les filiales de Radio France :

Les radios locales associatives de catégorie A[modifier | modifier le code]
  • Jet FM (91.2 FM) : radio associative du quartier Bellevue spécialisée dans la découverte musicale.
  • Prun' (92.0 FM) : « Prun » pour Première Radio Universitaire Nantaise. Il s'agit donc de la radio étudiante de Nantes. Elle émettait à l'origine en temporaire, le CSA lui accorda une fréquence définitive en 2007.
  • SUN FM (93.0 FM) : Radio associative nantaises sur les musiques inédites ailleurs. En 2016, elle arrive sur 87.7 FM à Cholet.
  • AlterNantes FM (98.1 FM) : Radio associative émettant également sur 91.0 FM à Saint-Nazaire.
  • Eur@dioNantes (101.3 FM) : Radio associative orientée sur l'Europe. Elle souhaite se développer en RNT un peu partout en France.
  • NTI (93.4 FM) : Radio associative basée à Saint-Philbert-de-Grand-Lieu axée sur les musiques électroniques.
  • Fidélité (103.8 FM) : Radio locale chrétienne des Pays de la Loire. Elle émet dans la Loire-Atlantique et dans la Mayenne où se trouve une antenne locale, Fidélité Mayenne.
Les radios locales commerciales de catégorie B[modifier | modifier le code]
Les réseaux nationaux proposant des décrochages locaux (catégorie C)[modifier | modifier le code]

À noter qu'elles diffusent toutes des infos locales le matin et un programme local l'après-midi.

Cultes[modifier | modifier le code]

Les Nantais disposent de lieux de culte des principales religions : christianisme, islam, judaïsme, bouddhisme.

Christianisme[modifier | modifier le code]

L'ancien évêché de Nantes.
  • Catholique
En ce qui concerne le catholicisme, le diocèse de Nantes fait partie de la province ecclésiastique de Rennes. Le territoire de la commune de Nantes est divisé en dix-neuf paroisses réparties au sein de cinq zones pastorales[207]. Cette religion est présente dans la ville depuis très longtemps, son premier évêque, Saint Clair ayant officié dès les années 290[208]. Les églises érigées avant la séparation de l’Église et de l’État (1905), appartiennent à la ville de Nantes. Celles postérieures à cette date appartiennent au diocèse, à l’exception des églises Saint-Médard de Doulon et Sainte-Madeleine, reconstruites à la suite de sinistres ayant détruit les édifices datant d’avant 1905[M 12].
Les catholiques traditionalistes sont établis à Nantes selon leurs différentes sensibilités. D'abord, vient la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X, présente depuis 1981, qui vient d'achever la construction de l'église Saint-Émilien dans le quartier Saint-Félix. Ensuite, la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre qui s'occupe de la paroisse Saint-Clément dont les familles envoient généralement leurs enfants dans l'institut (comprendre allant de la maternelle au collège) Charlier pour les garçons (200 élèves) et Sainte-Catherine-de-Sienne pour les filles (250 élèves, fondé par les dominicaines du Saint Esprit). Enfin, une communauté sédévacantiste est également installée rue d'Allonville depuis 1980 en la chapelle du Christ-Roi.
  • Orthodoxe
L'Église orthodoxe La Résurrection célèbre dans la chapelle Saint Jean de Bosco, rue du moulin des Carmes. Elle est rattachée à l'archevêché des églises orthodoxes russes en Europe occidentale, qui est relié canoniquement à l'Église orthodoxe russe[209].
Le culte