Bataille d'Amiens (1940)

Bataille d'Amiens
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Soldat britannique du Royal Sussex Régiment (Corps expéditionnaire britannique) tué à Amiens le 21 mai 1940.
Informations générales
Date du 20 mai au
Lieu Amiens, France
Issue Victoire allemande
Belligérants
Drapeau de la France France
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Drapeau de l'Allemagne nazie Reich allemand
Forces en présence
16e division d'infanterie
24e division d'infanterie
Autres éléments
3 Panzerdivision
Pertes
inconnues inconnues

Seconde Guerre mondiale,
Bataille de France

Batailles




Percées de la Meuse et rupture du front belge :


Tentatives de contre-attaques alliées :


Défense des ports de la Manche et rembarquement britannique à Dunkerque :


Effondrement de la Ligne Weygand, avancée allemande sur la Seine et évacuation des troupes alliées :


Front italien et percée allemande dans le Sud :

La bataille d'Amiens est un épisode de la campagne de France qui s'est déroulé du 20 mai au pour le contrôle de la ville d'Amiens entre la Wehrmacht et l'Armée française, soutenue par le Corps expéditionnaire britannique, lors de la Seconde Guerre mondiale. Malgré une résistance acharnée, elle se solda par la retraite des armées françaises.

Contexte historique[modifier | modifier le code]

La percée allemande[modifier | modifier le code]

La Drôle de guerre prit fin brusquement le 10 mai 1940 avec l'attaque allemande aux Pays-Bas, au Luxembourg et en Belgique. Après la percée allemande à Sedan, une suite de revers des armées française et britannique entraîna une avancée rapide des armées allemandes. Amiens, tout comme Lille, Arras et Calais, constituait pour elles un objectif majeur : située sur la Somme dernier obstacle naturel avant la Seine et Paris, la ville était un nœud ferroviaire et routier de première importance. La prise d'Amiens ouvrit à la Wehrmacht la route de Paris et lui permit de poursuivre son offensive vers le sud. Le 19 mai, les Allemands étaient aux portes d'Amiens.

La Ligne Weygand[modifier | modifier le code]

Sur décision du gouvernement, le 20 mai 1940, le général Gamelin fut remplacé à la tête des armées françaises par le général Weygand revenu précipitamment du Moyen-Orient. Il parvint à constituer une ligne de front la « Ligne Weygand » sur le cours de l'Aisne, puis de l'Ailette, du canal Crozat et de la Somme jusqu'à son embouchure avec des troupes refluant de différents lieux de combat.

Les unités militaires françaises sur la Somme en mai-juin 1940[modifier | modifier le code]

Au 4 juin 1940, les unités de l'armée française présentes sur la Ligne Weygand dans la Somme étaient :

Ces troupes disparates formant le Groupe d’armées n° 3, commandé par le général Besson, tenaient la ligne de la Somme mais ne possédaient pas l'armement lourd suffisant pour leur permettre de barrer la route au groupement blindé von Kleist.

Déroulement de la bataille[modifier | modifier le code]

Attaques aériennes allemandes[modifier | modifier le code]

Premiers bombardements[modifier | modifier le code]

Dès le 10 mai 1940, les avions allemands survolèrent le département de la Somme et bombardèrent plusieurs villes : Abbeville, Doullens et l'usine aéronautique de Méaulte. Amiens fut survolée à plusieurs reprises sans être bombardée[1].

Bombardements aériens des 18 et 19 mai 1940[modifier | modifier le code]

Le samedi 18 mai 1940 vers 15 h, Amiens subit un premier bombardement : une douzaine d'avions allemands s'abattirent en piqué sur la ville. Les bombes touchèrent la gare de triage de Longueau à l'est de la ville et le quartier Saint-Roch à l'ouest du centre-ville. La gare Saint-Roch fut détruite en grande partie faisant une dizaine de tués et un plus grand nombre de blessés parmi la population et les militaires britanniques dont le train stationnait en gare.

Le lendemain, dimanche 19 mai, vers midi, une nouvelle attaque aérienne frappait la ville: trois escadrilles de bombardiers, protégés par des chasseurs volant à plus haute altitude détruisirent une grande partie du centre-ville ainsi que la gare du Nord, le faubourg Saint-Pierre à proximité de la citadelle, l'église Saint-Honoré et les immeubles avoisinant, une partie du faubourg de Hem et le quartier Saint-Jacques. On estime le nombre de tués à plus d'une centaine, le nombre de blessés étant plus grand. La population s'enfuit alors que la cité était en flamme, le préfet parcourant la ville avec des membres de la municipalité, dénombra une cinquantaine de foyers d'incendie dans le seul centre-ville. L'incendie dura cinq jours épargnant la cathédrale.

Le lendemain, l'armée allemande entrait dans Amiens.

Prise d'Amiens par l'armée allemande[modifier | modifier le code]

Le 20 mai 1940, vers h, la 1re division de Panzer entre dans Amiens. Le 28e régiment régional, renforcé de canons de 75 et de chars Renault FT, barricade les entrées de la ville mais il doit se replier après la destruction de la barricade de la route d'Albert. Sur leur lancée, les Allemands capturent vers 14 h le 7th Battalion du Royal Sussex Regiment (en) au sud de la ville[2]. Cependant, les troupes du commandant Thuillier, 16 officiers et 170 hommes de troupe avec un armement réduit : 16 fusils mitrailleurs, 8 mitrailleuses, sans canon antichar, résistèrent dans la citadelle jusqu'au soir[3].

La 1re division de Panzer longea ensuite la Somme en direction d'Abbeville, son principal objectif, qu'elle atteignit dans l'après-midi. Les troupes françaises de la VIIe Armée étaient coupées des troupes françaises du Nord. L'armée allemande atteignit Noyelles-sur-Mer et la Manche vers 20 h 00 après avoir parcouru 110 kilomètres dans la journée. Les Allemands encerclèrent les armées belges, britanniques et 30 divisions françaises autour de Boulogne-sur-Mer, Calais et Dunkerque.

Bataille à l'est d'Amiens[modifier | modifier le code]

Le 1er corps d'armée atteint ses positions près de Le Hamel, Aubigny, et le long de la route allant d'Amiens à Saint-Quentin. Le 23 mai 1940, à la fin de la première phase de la campagne de France, les Allemands avaient constitué une tête de pont sur la rive gauche de la Somme à Aubigny et à Fouilloy. Du 24 au 28 mai, les troupes de la 4e DIC prirent et perdirent Aubigny deux fois au prix de lourdes pertes.

Le 1er bataillon du 24e régiment de tirailleurs sénégalais (24e RTS) du commandant Gélormini prit le village après une contre-attaque violente. Durant toute la journée du 24, le bataillon repoussa les contre-attaques de la 13e division d'infanterie allemande mais les Français manquant de munitions et d'armes automatiques, l'ordre de repli fut donné, dans la soirée. Après un combat de rue qui infligea de nombreuses pertes aux Allemands, le bataillon parvint à regagner ses positions de départ. Une cinquantaine de tirailleurs blessés, n'ayant pu parvenir à se replier, furent achevés par les troupes allemandes.

Le 28 mai 1940, un nouvel ordre d'attaque fut donné au 1er bataillon du 24e RTS dont les troupes avaient été complétées. L'attaque débuta à 19 h 10 par un raid de bombardiers français qui lâchèrent leurs bombes sur le village de Fouilloy. L'artillerie allemande disloqua l'attaque des tirailleurs à 20 h 00. Des renforts permirent la reprise de l'attaque à 20 h 30 mais la contre-attaque allemande menaçait les Français d'encerclement. À 2 h 00, le 29 mai, après avoir résisté à la pression allemande, le Commandant Gélormini donna l'ordre de repli[4]. 315 soldats du 1er bataillon du 24e RTS périrent pour la défense d'Aubigny.

Des combats se déroulèrent également à Villers-Bretonneux entre la 4e DIC et l'armée allemande.

Bataille au sud d'Amiens[modifier | modifier le code]

Amiens était située sur le flanc sud du dispositif militaire allemand qui cherchait à réduire la poche de Dunkerque du 21 mai au 4 juin 1940[5].

Du 18 mai au 8 juin, Amiens fut la cible de bombardements aériens menés par la Luftwaffe[6].

Le 26 mai, les Allemands attaquèrent les quartiers sud de la ville et obligèrent la population restée sur les lieux à se réfugier au nord de la Somme. 12 otages, détenus au Palais de Justice, répondirent sur leur vie de la sécurité de l'occupant[5].

Après que les Allemands furent entrés dans la ville, l'artillerie française bombarda les faubourgs d'Amiens. Jusqu'au 5 juin, la ville subit les attaques de l'armée française (7e D.I.C. et 16e D.I.) retranchée au sud d'Amiens, sur le plateau de Dury comme en 1870[5]. La 16e division d'infanterie reprit le village de Cagny, le 30 mai après de furieux combats mais dut se replier le 6 juin à l'aube[7]. Les Français de la 16e division d'infanterie tinrent le village de Saint-Fuscien, appuyés par la 24e division d'infanterie, défendant la position d'Essertaux, et le 12e bataillon de chars de combat (BCC) résistèrent héroïquement face aux assauts allemands des 7e du général Rommel, 9e du général von Hubicki et 10e Panzerdivision du général Schaal[6]. Cette résistance fut payée chèrement car les pertes humaines furent nombreuses, ainsi la bataille de Bezencourt se solde par la perte de 90 hommes du 67e Bataillon de chasseurs alpins[8]. Des prisonniers furent assassinés : 86 corps furent retrouvés près du saut-de-loup qui marque la limite du parc du château de Dromesnil[Note 1].

Le 4 juin 1940, les divisions blindées allemandes ayant réduit la poche de Dunkerque, purent participer à la deuxième phase de l'offensive et se concentrer sur la Somme pour percer les lignes françaises.

Le lendemain et le 7 juin, les Allemands intensifièrent leur offensive, appuyés par des dizaines de blindés. Les Français tentèrent de défendre leurs positions avec l’appui de quelques chars et canons anti-chars qui se battirent à un contre quatre mais l'effort fut vain. Le 8 juin, les dernières unités françaises se retirèrent de la ville[6].

Conséquences[modifier | modifier le code]

Bilan humain et matériel[modifier | modifier le code]

  • La résistance des troupes françaises fut payée chèrement avec des pertes importantes.Des 50 tirailleurs sénégalais blessés du 1er bataillon du 24e RTS furent achevés à Aubigny. 86 corps furent retrouvés au saut de loup, à l'arrière du château de Dromesnil et une centaine d'hommes du 12e Régiment de Tirailleurs Sénégalais (RTS) furent brûlés vifs dans une grange par des soldats allemands.
  • 25 % de la ville furent détruits dont 60 % du centre-ville.
  • La population fuyant la ville, il ne restait que 5 000 habitants environ sur une population de 95 000 en 1939.

Conséquences militaires et politiques[modifier | modifier le code]

Le président des États-Unis, Franklin Delano Roosevelt, adressa un télégramme de félicitations à Paul Reynaud, président du Conseil, pour la résistance des divisions françaises lors de la bataille.

Charles de Gaulle se serait inspiré de ce télégramme pour créer l'idée d'une France résistante, d'une France libre[9],[10].

Bien que l'Armée française infligeât de lourdes pertes aux Allemands, elle s’avéra incapable de freiner la Blitzkrieg allemande et dut se replier le 7 juin sur la Seine. Le 14 juin, après avoir sécurisé leur flanc nord, les Allemands entraient dans Paris.

Cependant, les troupes françaises continuèrent de résister dans le cadre de la bataille des Alpes après que l'Italie eut déclaré la guerre à la France.

La débâcle des armées françaises se poursuivit après l'échec de la défense de la Loire et de la vallée du Rhône. Pétain demanda l'armistice qui fut signé le à Compiègne et entra en vigueur le 25 juin de la même année.

Conséquences de la défaite française pour la ville[modifier | modifier le code]

Le 26 juin 1940, le préfet fut de retour à Amiens, la vie reprit ses droits, une grande partie de la population regagna la ville.

Du 20 mai 1940 au 31 août 1944, Amiens subit quatre années d'occupation par la Wehrmacht avec son cortège d'humiliations, pénurie, restrictions, spoliation, stigmatisation, répression, déportation et extermination. Elle fut libérée par les Britanniques et les FFI, le 31 août 1944.

Amiens sortit du conflit détruite à 41 %[11]essentiellement par les bombardements allemands de 1940 qui anéantirent la plus grande partie du centre-ville. Des bombardements alliés de 1943-1944, surtout dirigés vers le nœud ferroviaire et la gare de Longueau, provoquèrent également d'importants dégâts (mais sans commune mesure avec les destructions de 1940). Quant à l'opération Jéricho, elle fut d'une précision remarquable puisque seules quatre bombes sur les 40 lancées ayant raté leur cible commirent des « dégâts collatéraux ».

Lieux de mémoire[modifier | modifier le code]

  • Aubigny : mur extérieur du cimetière communal : stèle à la mémoire de la 4e D.I.C. mai-juin 1940 et panneau explicatif du Souvenir français.
  • Bezencourt : Monument commémoratif aux hommes du 67 BCA morts les 6 et 7 juin 1940, musée situé à proximité[12], carré militaire du cimetière ; commémoration officielle des combats chaque année au début du mois de juin ;
  • Blangy-Tronville : mur extérieur de la mairie : stèle à la mémoire de la 4e D.I.C. mai-juin 1940.
  • Le Bosquel : monument aux morts en forme de calvaire, sur le côté, une plaque avec cette inscription :« Aux morts du 50e R.I. et aux soldats tombés au Bosquel en juin 1940, la commune reconnaissante » a été apposée.
  • Cachy : plaque à la mémoire de la 4e D.I.C. sur le monument de la guerre de 1870.
  • Cagny : église Saint-Honoré, plaque à la 4e D.I.C. et plaque à la 7e D.I.C.
  • Condé-Folie : nécropole nationale.
  • Démuin : plaque à la mémoire de la 4e D.I.C. sur l'enclos du monument aux morts.
  • Dury : monument à la 7e D.I.C. 1939-1940 et monument Juin 1940 aux anciens combattants du 56e R.I. combats de Dury et environs.
  • Essertaux : stèle « A la mémoire des soldats morts pour la France le 7 juin 1940 à Essertaux ».
  • Fouilloy : mur extérieur du cimetière communal : stèle à la mémoire de la 4e D.I.C. mai-juin 1940.
  • Glisy : stèle à la mémoire de la 4e D.I.C. mai-juin 1940 sur le mur extérieur de l'église.
  • Le Hamel : mur extérieur d'un bâtiment donnant sur la place du village : stèle à la mémoire de la 4e D.I.C. mai-juin 1940.
  • Hébécourt : monument « Aux morts de la 16e Division d'infanterie mai-juin 1940 », situé sur le bord de la R. D. 9016, à la sortie du village en allant vers Dury, juste avant le bois. Ce monument a été érigé par les anciens de la 16e D.I, avec le concours du Conseil général de la Somme, la ville de Dijon, les communes de : Bacouel-sur-Selle, Dury, Essertaux, Estrées-sur-Noye, Grattepanche, Hébécourt, Oresmaux, Plachy-Buyon, Rumigny, Sains-en-Amiénois, Saint-Fuscien, Saint-Sauflieu, Vers-sur-Selle. Son inscrits sur le monument le nom des différentes unités composant la 16e D.I. et cette phrase du général Weygand : « Je leur ai demandé de tenir jusqu'au sacrifice suprême ce qu'ils ont fait. » L'architecte Delangle conçut le monument, le sculpteur Henri Lagriffoul fut l'auteur du bas-relief.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Inscription sur la stèle commémorative à l'arrière du château de Dromesnil.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Pierre Vasselle, La Tragédie d'Amiens, préface du général Weygand, Amiens, Librairie Léveillard, 1952
  2. Forczyk, Robert,, Case red : the collapse of France, 1940, , 464 p. (ISBN 978-1-4728-2442-4 et 1-4728-2442-3, OCLC 1002657539, lire en ligne), p. 206-207
  3. Pierre Vasselle, La Tragédie d'Amiens, préface du général Weygand, Amiens, Librairie Léveillard, 1952.
  4. Souvenir Français-Comité cantonal de Corbie, « Récit d'un officier du 24ème RTS qui a combattu les 24 et 28 mai 1940 à AUBIGNY. », sur blog.fr, LE SOUVENIR FRANCAIS - COMITE CANTONAL DE CORBIE, (consulté le ).
  5. a b et c Raymond Regrain, Michel Gilloir, Joëlle Acoulon, Jean-François Leblond, Yvan Brohard, Michel Lazure, Paul Oudart, Amiens, Paris, Christine Bonneton éditeur, 1989 (ISBN 2 - 86 253 - 090 - 5)
  6. a b et c Juin 1940, bataille de la Somme : un Héros parmi tant d’autres..., Histoire-Généalogie.com, consulté le 5 mars 2012
  7. JdA Journal d'Amiens Métropole 27 avril-3 mai 2016
  8. Alain Lefebvre, Juin 1940 - De la Bresle à la Seine, tome 3, Editions Aurea Vallis, (ISBN 978-2-9563316-1-2), p. 117-136
  9. Pierre Rocolle, La guerre de 40. La Défaite:10 mai-25 juin 1940. Paris, éd Armand Colin, 1990.
  10. Jacques Riboud, Souvenir d'une bataille perdue, Paris, ed J.R.S.C. 1990, rééd.2006.
  11. Texte et documents sur la Somme no 55, bulletin du service éducatif des Archives départementales de la Somme, janvier 1994
  12. « Un p'tit coin des Hauts de France - Le Musée des chasseurs alpins de Bezencourt », sur france3-regions.francetvinfo.fr, (consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (fr) J. P. Petges, Bataille d'Amiens: 1940, New York, Éditions de la Maison française, inc., 1943, 152 p.
  • (fr) Pierre Vasselle, La Bataille au sud d'Amiens, 20 mai-8 juin 1940 combats des 7e D.I.C. et 16e D.I. sur le plateau de Dury et de la 24e D.I. sur la position d'Essertaux, Abbeville, Imprimerie F. Paillart, 1947, 211 p. (ASIN B001BN7FOE)
  • Pierre Vasselle, La Tragédie d'Amiens, préface du général Weygand, Amiens, Librairie Léveillard, 1952.
  • Jacques Béal, Hommes et combats en Picardie, Amiens, Martelle, 1994, 182 pages (ISBN 978-2-878-90035-4)
  • Gérald Maisse, Occupation et Résistance dans la Somme, 1940-1944, F. Paillart, Abbeville, 2005 (ISBN 9-782853-140195) édité erroné.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]