Augusta Suessionum (ville romaine)

Augusta Suessionum
Image illustrative de l’article Augusta Suessionum (ville romaine)
Plan d'Augusta Suessionum
Localisation
Pays Drapeau de l'Empire romain Empire romain
Province romaine Haut-Empire : Gaule belgique
Bas-Empire : Belgique seconde
Région Hauts-de-France
Département Aisne
Commune Soissons
Type Chef-lieu de Civitas
Coordonnées 49° 22′ 54″ nord, 3° 19′ 25″ est
Géolocalisation sur la carte : Empire romain
(Voir situation sur carte : Empire romain)
Augusta Suessionum
Augusta Suessionum
Histoire
Époque Antiquité (Empire romain)

Augusta Suessionum est le nom de la ville fondée par les Romains qui devint par la suite Soissons.

Période gauloise[modifier | modifier le code]

Au Ier siècle av. J.-C., le site de Soissons fut occupé par les Suessions, peuple de la Gaule belgique allié politiquement et militairement aux Rèmes voisins[1].

Les Suessions dominaient possédaient douze oppidum principaux[1]. La localisation exacte de l'oppidum principal, Noviodunum, est l'objet de discussions. Il pourrait s'agir des sites de Pommiers ou de Villeneuve-Saint-Germain tous deux proches de Soissons.

Le ralliement des Suessions à la coalition des Belges pendant la Guerre des Gaules[modifier | modifier le code]

Lors de l'invasion de la Gaule du nord par les troupes romaines, dirigées par César, le roi des Suessions, Galba (« prudent et juste »), se rallia à la coalition des Belges, alors que les Rèmes, malgré les liens qui les unissent aux Suessions, se rangèrent eux, du côté des Romains.

En 57 av. J.-C., au cours de la bataille de l'Aisne, les troupes belges se rassemblent au nord de l'Axona, laissant une garnison amoindrie aux cités du sud de la rivière. César voulut enlever la place de Noviodunum, jugée prenable car sans défenseurs ; mais bien que ceux-ci fussent effectivement peu nombreux, la largeur du fossé et la hauteur des murs firent échouer l'assaut des Romains[1].

Grâce à l'intercession des Rèmes, le site de Soissons fut, par la suite, considéré comme libre par les Romains, qui ne tentèrent plus aucune attaque, mais déplacèrent le centre politique des Suessions.

La fondation et essor d'Augusta Suessionum[modifier | modifier le code]

En 20 av. J.-C., les Romains fondèrent une colonie qui prit le nom d'Augusta Suessionum. La ville fut principalement peuplée par des Lètes et des citoyens romains, qui en firent une cité prospère située sur l'un des itinéraire de la Via Agrippa de l'Océan reliant le port de Boulogne (Gesoriacum) à Lyon (Lugdunum) et au reste de la Gaule. La ville figure sur la table de Peutinger[2].

Au IIIe siècle, la ville d'Augusta Suessionum est d'une importance comparable aux cités de Durocortorum (Reims), Rotomagus (Rouen) ou Samarobriva (Amiens), sa superficie avoisinant une centaine d'hectares.

Des vestiges importants restaient visibles au Nord-Est de la ville jusqu'à la fin du XVe siècle, le lieu servait de carrière de pierres de réemploi et lors des excavations, de nombreux objets, bijoux, fragments de mosaïques et de colonnes et marbres de couleur ont été trouvés ce qui donna lieu au nom légendaire donné à cet endroit Le Château d'Albâtre[3]. Des statues en marbre dont Le Fils de Niobé et son pédagogue et la trace d'une importante colonnade, découverts en 1831 ont posé la question de la nature du grand bâtiment antique : le palais de Gallien, le palais d'un gouverneur, la caserne de la XXVe légion... aucune certitude n'est vérifiée à ce jour[4].

Augusta Suessionum au Bas-Empire[modifier | modifier le code]

Déclin de la cité[modifier | modifier le code]

Subissant la pression et les incursions de peuples germaniques au Bas-Empire romain, les villes de la Gaule belgique se rétractent, Augusta Suessionum n'échappa pas à ce phénomène, sa taille se réduisit à 12 ha environ, elle s'entoura de remparts dans un quadrilatère de 300 m sur 400 et se dota d'un castrum[5].

Arrivé et diffusion du christianisme[modifier | modifier le code]

Au début du IVe siècle, les chrétiens Crépin et Crépinien furent martyrisés à Soissons vers 303 / 305. Divitianus, neveu de Sinice devint évêque de Soissons puis évêque de Reims aurait été le premier évêque de Soissons mais le premier évêque dont l'existence est historiquement attestée en 346, fut Mercurius[5].

Les monuments[modifier | modifier le code]

La ville fut dotée d'un théâtre de 20 000 places assises, seul témoin actuel de la gloire impériale passée.

La légende du « château d’Albâtre » est née de la redécouverte et l'utilisation des ruines romaines de Soissons à partir de 1551. Offices voûtés peints, mosaïques, statues et statuettes en marbre, albâtre, jaspe, porphyre, ivoire, or et argent furent redécouverts à l'époque[6]. Une note, citée dans la Notitia dignitatum, fait état de la présence d'une fabrique d'armes au sein de la caserne de la XXVe légion sur le site du « château d'Albâtre »[6]. Des fouilles archéologiques s'y déroulèrent ensuite jusqu'à la veille de la Première Guerre mondiale.

Le Royaume de Soissons au Ve siècle[modifier | modifier le code]

Lors des invasions barbares, Soissons devint la capitale du Royaume de Soissons, État gallo-romain indépendant de ce qu'il restait de l'Empire romain d'Occident, situé entre la Somme et la Loire, sous l'autorité d'Ægidius puis de son fils Syagrius. Ce dernier fut vaincu par Clovis, en 486, au cours de la bataille de Soissons. Fait prisonnier par les Francs, il fut mis à mort un an plus tard, sur ordre de Clovis.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c I. Cæsar, De bello gallico, II 3
  2. Blaise Pichon, L'Aisne, Paris, Académie des inscriptions et belles-lettres, coll. « Carte archéologique de la Gaule » (no 02), , 598 p. (ISBN 2-87754-081-2, lire en ligne), p. 80-81.
  3. Une rue du Château d'Albâtre existe toujours à Soissons dans ce secteur.
  4. Denis Defente, Soissons romain. Les archives d'un sous-sol à redécouvrir, in Revue archéologique de Picardie, année 1984, n° 3-4, pp. 205-222. [lire en ligne] sur le site Persée.fr
  5. a et b Roussel, Dominique, « Soissons », Revue archéologique de Picardie, Persée, vol. 16, no 1,‎ , p. 129–137 (DOI 10.3406/pica.1999.2053, lire en ligne, consulté le ).
  6. a et b Denis Defente, « Soissons Romain - Les archives d'un sous-sol à redécouvrir », Revue archéologique de Picardie, Volume III, no 3-4, 1984, pages 205-222.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Bernard Ancien, Soissons gallo-romain, musée de Soissons.
  • Denis Defente, « Soissons Romain - Les archives d'un sous-sol à redécouvrir » in Revue archéologique de Picardie, Volume III, no 3-4, 1984.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]