Théâtre antique de Tarquimpol

Théâtre antique de Tarquimpol
Image illustrative de l’article Théâtre antique de Tarquimpol
Emplacement du théâtre
Localisation
Pays Drapeau de la France France
Commune Tarquimpol
Département Moselle
Région Grand Est
Type théâtre romain antique
Protection Logo monument historique Classé MH (1930)[1]
Coordonnées 48° 47′ 23″ nord, 6° 45′ 19″ est
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Théâtre antique de Tarquimpol
Théâtre antique de Tarquimpol
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Théâtre antique de Tarquimpol
Théâtre antique de Tarquimpol

Le théâtre antique de Tarquimpol est un édifice de spectacles construit dans la ville de Decempagi, aujourd'hui Tarquimpol dans le département français de la Moselle.

Révélé par la photographie aérienne en 1981, ce théâtre mesurant probablement 117 m de diamètre pouvait accueillir jusqu'à 16 000 personnes. Ses vestiges, ainsi que tous ceux du site archéologique de Tarquimpol, sont classés comme monuments historiques en 1930.

Localisation[modifier | modifier le code]

Decempagi sur la table de Peutinger.

Tarquimpol est dans l'Antiquité, sous le nom de Decempagi, une agglomération antique et ville-étape sur la voie romaine Metz-Strasbourg. À ce titre, elle est mentionnée sous l'appellation de ad Decem Pagos sur la table de Peutinger ; elle figure sous le nom de Decempagi sur l'itinéraire d'Antonin[2].

La ville antique se développe largement sous le village moderne, mais s'étend également, au nord de ce dernier, dans la presqu'île de l'étang de Lindre. Cette zone recèle un centre monumental[3] qui comprend, outre le théâtre, un secteur urbanisé et organisé selon un plan orthogonal ainsi que peut-être un temple[4].

Histoire[modifier | modifier le code]

La chronologie du théâtre, construit sous le Haut-Empire romain, est inconnue[N 1]. Il n'est en tout cas pas le premier édifice construit dans le secteur car sa cavea oblitère les maçonneries d'un bâtiment précédent, long d'une centaine de mètres et connu par trois murs parallèles terminés par une construction trapézoïdale. Sous le Bas-Empire (fin du IIIe ou début du IVe siècle), lorsque la ville se dote d'une enceinte, le théâtre se trouve hors de la zone protégée[5]. Après son abandon, le théâtre est démantelé et ses pierres certainement remployées dans plusieurs édifices de la région[6].

Si le site antique de Tarquimpol est connu depuis le milieu du XVIIIe siècle grâce à Félix Le Royer de La Sauvagère et qu'il est assimilé à Decempagi par Jean-Louis Dugas de Beaulieu en 1843, ce n'est qu'en 1981 que la présence du théâtre est révélée par prospection aérienne[2].

L'ensemble du site antique est classé au titre des monuments historiques depuis le [1], les parcelles recelant les vestiges du théâtre étant la propriété du conseil départemental de la Moselle[7].

Description[modifier | modifier le code]

Image externe
Photographie aérienne du théâtre (1989) sur le site de l'université de Lorraine.

Les données sur le théâtre ne reposent que sur l'interprétation des photos aériennes réalisées depuis les années 1980. Si, en 1982, le monument est considéré comme un amphithéâtre à cavea sans doute incomplète[8], il semble plus probable qu'il s'agisse d'un théâtre à arène[5].

La cavea affecte la forme d'un demi-cercle légèrement outrepassé de 117 m de diamètre, avec une orchestra dont le diamètre peut être estimé à 45 m environ. Au centre de cette arène, un espace de 30 m de diamètre (conistra)[9] est peut-être aménagé pour les combats. La capacité du monument est estimée à 16 000 spectateurs, certainement bien supérieure à celle de l'agglomération[10].

Le théâtre est édifié en terrain plat ; il ne dispose d'aucun relief contre lequel appuyer ses gradins et toutes ses structures sont aériennes. Des murs annulaires et des murs rayonnants délimitent des caissons supportant la cavea, pour laquelle aucun vomitoire n'apparaît[11].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Decempagi est peut-être une agglomération de fondation augustéenne.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Notice no PA00107008, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. a et b Berton, Petit et Marchand 1997, p. 314.
  3. Sebag 2017, p. 1.
  4. Berton, Petit et Marchand 1997, p. 320-321.
  5. a et b Berton, Petit et Marchand 1997, p. 327.
  6. Lutz 1982, p. 144.
  7. Berton, Petit et Marchand 1997, p. 313.
  8. Yves Burnand, « Circonscription de Lorraine », Gallia, t. XL, no 2,‎ , p. 331-332 (lire en ligne).
  9. (en) Franck Sear, Roman Theatres : An Architectural Study, Oxford, Presses universitaires d'Oxford, , 465 p. (ISBN 978-0-1981-4469-4, lire en ligne), p. 7.
  10. Lutz 1982, p. 144-145.
  11. Berton, Petit et Marchand 1997, p. 320.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • René Berton, Jean-Paul Petit et Philippe Marchand, « Tarquimpol : un grand sanctuaire en pays médiomatrique », Annales littéraires de l'Université de Besançon, no 647 « Les agglomérations secondaires de la Lorraine romaine »,‎ , p. 313-329 (lire en ligne).
  • Marcel Lutz, « Les fondements de l’importance de Decempagi », Mémoires de l’Académie Nationale de Metz,‎ , p. 141-153 (lire en ligne [PDF]).
  • Deborah Sebag, « Méthode de diagnostic appliquée à un site historique peu fouillé : Tarquimpol (Moselle, Grand Est) », dans Le diagnostic comme outil de recherche : 2e séminaire scientifique et technique de l’Inrap, Caen, (lire en ligne).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]