Station thermale de La Léchère-les-Bains

Les thermes de La Léchère-les-Bains
Image illustrative de l’article Station thermale de La Léchère-les-Bains
Entrée principale des thermes de La Léchère-les-Bains
Présentation
Création 1859
Nombre de curistes 5 907 (mars-oct.
2018)
Site internet www.thermes-la-lechere.fr
Géographie
Pays France
Région française Auvergne-Rhône-Alpes
Département Savoie
Commune La Léchère

La station thermale de La Léchère-les-Bains est un complexe thermal situé sur la commune de La Léchère, dans le département de la Savoie, comprenant un centre thermal, un spa thermal, un hôtel et un restaurant. Les vertus curatives de ses eaux s'appliquent essentiellement à la rhumatologie, à la phlébologie et à la gynécologie. Unique station thermale indépendante en Rhône-Alpes, La Léchère-les-Bains accueille plus de 6 000 curistes par an et sa gestion est confiée à une société d'économie mixte (SEM), la société des eaux thermales de La Léchère.

Géographie[modifier | modifier le code]

Parc et station thermale en hiver.

Située à 440 m d'altitude sur la commune de La Léchère, dans la vallée de la Tarentaise, entre Albertville et Moûtiers, le site thermal de la Léchère-les-Bains est implanté au pied du massif de la Lauzière. Son parc thermal est traversé par l'Isère .

Historique[modifier | modifier le code]

Découverte de la source thermale[modifier | modifier le code]

La source thermale a été découverte le par M. Martinet, un paysan du hameau de Doucy[1],[2]. En 1888, deux puits sont forés et l'eau envoyée pour analyse à l'École des mines de Paris. En 1897, le premier établissement de bains est construit et le premier café hôtel accueille les premiers curistes en 1900. En 1912, un ancien élève de l'École nationale d’horticulture et un ingénieur constructeur d'appareils de chauffage créent La Société des forceries de La Léchère. L'eau thermale, émergeant à près de 60 °C, est utilisée alors pour la culture de fruits et légumes sous serre. Cette méthode de culture agricole et horticole, c'est le « forçage ». Le bâtiment thermal voit fleurir à ses pieds un immense champ de serres. Le premier melon est expédié à Paris en 1913. La Société disparaîtra au début de la Première Guerre mondiale.

Années 1930[modifier | modifier le code]

En 1925, les terrains et la source sont rachetés par Jean Stern et son épouse Fira[3]. Un nouvel établissement thermal de style néo-mauresque voit le jour en 1928. En 1930, l'hôtel Radiana est construit pour accroître les capacités d'accueil de la station et devient l'un des premiers palaces de la vallée. Le , Édouard Herriot, maire de Lyon, futur président du conseil et de l'Assemblée nationale vient poser la première pierre[3]. Le Radiana et La Léchère séduisent des écrivains (Paul Morand, Victor Margueritte) comme des membres de la famille royale belge et suédoise, venus faire une cure de jouvence en Savoie. La station attire également curistes et touristes, en grande majorité des femmes, conquises par les publicités de l'époque, au slogan prometteur : « La Léchère rajeunit la femme ».

Années 1950 à 1960[modifier | modifier le code]

Après la Seconde Guerre mondiale, la famille de Jean Stern et de son épouse Fira reprend les commandes de la station et poursuit son développement. La bourgeoisie défile à La Léchère. Édouard Herriot, le baron Empain et des avocats célèbres de l'époque comme Moro Giaffredi (avocat de l'affaire Landru) s'y rendent régulièrement[4].

Années 1980 à 1990[modifier | modifier le code]

En 1985, le district du bassin d'Aigueblanche (future CCVA) devient propriétaire de la station. Il en confie deux ans plus tard l'exploitation à la Société des eaux thermales de La Léchère (SAEM). En 1988, le Centre de recherche universitaire de La Léchère (CRULL) s'installe dans la station sous la direction du professeur Carpentier[5].

En 1992, le drapeau olympique flotte sur La Léchère[modifier | modifier le code]

À l'occasion des Jeux Olympiques d’Albertville, 22 500 journalistes de divers pays affluent à la Léchère. Plus de 400 postes de travail sont installés, des centaines d'ordinateurs, des écrans géants retransmettent les compétitions dans le centre de presse construit pour l'occasion. Depuis, ces 1 600 m2 d'infrastructures sont réservés aux colloques, séminaires, conférences et réunions. La salle de presse est devenue une médiathèque, la salle d'accueil un gymnase et la salle de retransmission une salle de spectacle.

Années 2000[modifier | modifier le code]

En 2004-2005, les « Thermes bleus », puis les « Thermes blancs » de style mauresque, sont restaurés, réaménagés et modernisés pour apporter plus de confort aux curistes[6]. En 2012, la station inaugure le plus grand spa thermal de Savoie (1 500 m2) puis, en 2015, lance le grand chantier de rénovation des chambres du Radiana. Deux plans de soutien au thermalisme sont impulsés en 2016 et 2020 par le Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes[7].

Indications thérapeutiques[modifier | modifier le code]

La Léchère-les-Bains est agréée pour trois orientations thérapeutiques (phlébologie, rhumatologie, gynécologie) traitées par des cures de 18 jours et des mini-cures de 6 jours[8]. Puisée à 205 mètres de profondeur, sous le socle rocheux, l'eau de La Léchère appartient à la famille des eaux sulfatées, calciques et magnésiennes. Hyperthermale et fortement minéralisée, elle recèle des oligo-éléments tels que le strontium et le lithium aux effets favorables dans les cas d'anxiété légère et de troubles du sommeil.

Géothermie[modifier | modifier le code]

La mise en place d'un système géothermique en 2012 puis en 2014, a mis fin au recours aux énergies fossiles coûteuses et génératrices de gaz à effet de serre. Utilisant de l'eau à 10° provenant d'une galerie de l'Électricité de France (EDF) située à proximité, ce système fait transiter l'eau par des échangeurs thermiques qui alimentent ensuite le circuit de rafraîchissement de l'hôtel, via une soufflerie douce dans les thermes et le spa, ainsi que des ventilo-convecteurs plafonniers installés dans les chambres de l'hôtel. Ce nouveau système utilise également l'eau thermale à 61° pour chauffer les thermes, l'hôtel et le restaurant. Cette ressource naturelle est également utilisée pour la production d'eau chaude sanitaire. La réduction de l'impact environnemental de l'activité thermale globale est considérable. Il a été évalué que tout autre système de régulation thermique existant aurait nécessité 363 tonnes de dioxyde de carbone (CO2), l'équivalent de 1 million de kilowatts et 30 000 litres de fioul par an[9].

Centre de recherche universitaire de La Léchère[modifier | modifier le code]

Depuis 1988, la station thermale accueille le CRULL dont le directeur est le professeur Patrick Carpentier, chef du service des maladies artérielles, veineuses, lymphatiques et de la micro-circulation au centre hospitalier universitaire de Grenoble. Modèle de partenariat entre une station thermale et la recherche universitaire, le CRULL mise sur la recherche thermale appliquée pour étudier les maladies veineuses[10].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Département de la Savoie - Archives départementales : Fonds de la Compagnie des eaux thermales de la Léchère », sur recherche-archives.savoie.fr (consulté le ), p. 2/19
  2. Jean-Louis Rullier 2016.
  3. a et b « Département de la Savoie - Archives départementales : Fonds de la Compagnie des eaux thermales de la Léchère », sur recherche-archives.savoie.fr (consulté le ), p. 3/19
  4. Michel Étiévant 2011.
  5. « Patrick Carpentier », sur www.maladies-vasculaires-rares.fr (consulté le )
  6. François Rieu.
  7. Lea Delpont, « Laurent Wauquiez arrose une deuxième fois les stations thermales », Les Échos,‎ (lire en ligne)
  8. La médecine thermale, « Thermes de la léchère » (consulté le )
  9. Jordan Guéant France 3 Rhones Alpes, « La station thermale de La Léchère remporte le pari de la géothermie » (consulté le )
  10. « Centre de recherche universitaire de la Léchère », sur www.thermes-la-lechere.fr (consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Marius Hudry, Histoire des communes savoyardes : Albertville et son arrondissement (vol. 4), Roanne, Éditions Horvath, , 444 p. (ISBN 978-2-7171-0263-5).
  • Michel Étiévant, La belle histoire des thermes de Savoie : La Léchère, Brides-les-Bains, Salins-les-Thermes, Challes-les-Eaux, Éditions Gap, , 118 p. (ISBN 978-2-74170-434-8, OCLC 762707038)
  • Jacques Garieri, « Et si l'eau thermale de la Léchère, possédait d'autre vertus ? » Tarentaise hebdo, . Une recherche et un comparatif avec d'autres sources thermales.
  • Joseph Garin, Histoire féodale des seigneurs de Briançon, Savoie (996-1530), t. XII, Besançon, Imprimerie de l'Est, coll. « Recueil des mémoires et documents de l'Académie de la Val d'Isère », (lire en ligne), p. 268-273, « La station thermal de la Léchère »
  • Dr Charles Millet, La cure thermale à La Léchère-les-Bains
  • Le Dauphiné libéré Entreprises, « Les thermes font peau neuve avec 1,55 million d'euros », édition du .
  • François Rieu, Trente années ensemble, histoire d'une commune, Mairie de La Léchère
  • Jean-Louis Rullier, Petit guide à l'usage des baigneurs de La Léchère-les-Bains en Tarentaise Savoie, sources, Paris, Hachette bnf, coll. « Sciences », , 36 p. (ISBN 9782011294272, OCLC 981590143)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]