Réalités (revue française)

Réalités
Pays Drapeau de la France France
Langue Français
Périodicité Mensuel
Prix au numéro 11 F en 1964
Diffusion 160 000 ex.
Fondateur Humbert Frèrejean, Didier Rémon
Date de fondation février 1946
Date du dernier numéro 1978
Ville d’édition Paris

Directeur de la rédaction Alfred Max

Réalités est une revue mensuelle française de l'après Seconde Guerre mondiale fondée en 1946 et disparue en 1978[1]. De tendance libérale, elle préfigure des titres plus contemporains comme le Figaro Magazine : chroniques économiques et politiques voisinent avec des reportages touristiques et culturels.

C'est le titre phare d'un groupe de presse, la SEPE, fédérant Réalités, Connaissance des Arts, Entrepriseetc.

Histoire[modifier | modifier le code]

Un des photographes de l’équipe, Jean-Louis Swiners.

La revue est fondée par Humbert Frèrejean et Didier-W Rémon, avec pour rédacteur en chef Alfred Max[2], premier directeur artistique Albert Gilou (en), puis Jacques Dumons suivi de Pierre Boutillier et Danielle Hunebelle en tant que grand reporter[3]. Réalités sort en éditée par la Société d'études et de publications économiques (SEPE)[4].

Avec plus d'un million de lecteurs, Réalités est la revue illustrée la plus influente et lue des années 1950 à la fin des années 1970. Elle représente l'observatoire du monde des Trente Glorieuses, de la Guerre Froide, des Indépendances, des grandes réserves africaines et du tourisme de masse, du quotidien des paysans de la Chine de Mao comme de l'essor de l'industrie automobile, ou de la découverte des fonds pélagiques par le Commandant Cousteau.

Publiée en grand format (31,5 x 24,3 cm) à « dos carré » avec une impression en quadrichromie et d'un prix élevé (590 FRF (12,7 EUR2019) en 1956, soit l'équivalent de deux dollars), elle accorde une large place à la photographie et une grande importance au choix des couvertures à un rythme mensuel[5].

En 1950, elle lance une édition en anglais.

En , après 130 numéros, le titre fusionne avec Femina-Illustration fondé par Hélène Gordon-Lazareff. Ses bureaux dont alors installés dans l'immeuble de L'Illustration, au 13 rue Saint-Georges (Paris). Jusqu'en , la revue s'intitule Réalités Femina-Illustration, ayant absorbé au passage l'ancien Monde illustré.

En , Réalités reprend son titre originel et passe sous la direction de Robert Salmon.

Après le numéro 390, le titre fusionne en avec Le Spectacle du monde.

En 1973, Réalités est critiquée par l'essayiste de gauche Guy Debord aux travers du film La Société du spectacle.

En début d'année 2008, une rétrospective de la revue est réalisée par la Maison européenne de la photographie (MEP) à Paris[6]. L'historienne Anne de Mondenard et le journaliste Michel Guerrin rédigent un ouvrage sur le sujet[5],[7].

Équipes d'édition[modifier | modifier le code]

Rédacteurs de la revue[modifier | modifier le code]

Les participations rédactionnelles sont effectuées par[8] :

Photographes attitrés[modifier | modifier le code]

Parmi les photographes titulaires, sont présents[8] :

Parmi les nombreux thèmes abordés[modifier | modifier le code]

Une double-page de Jean-Louis Swiners illustrant l’article Le cheval de course (, p. 44-45).
  • - Un signe extérieur de richesse beaucoup plus répandu qu'autrefois : le cheval de course.
  • no 190, , Couverture et pp. 108-115. Une vie de chien. La naissance, les plaisirs, les amours, la mort.
  • , p. 58 sq. - Le grand désarroi du peuple cubain tel qu'un « fidéliste » des premières heures vient de le confier à notre envoyé spécial Michel del Castillo.
  • no 216, , Un jeu qui débouche sur l'art ? Les inventions de Yaacov Agam, maître du tableau qui bouge.
  • , p. 70-75, Muriel fait de la sémantique générale. La gymnastique intellectuelle à la mode.
  • no 222, , p. 70-75, George Jouve, Paris qui grogne.
  • no 226, , p. 34-39, Muriel inaugure le tourisme dans le réduit albanais.
  • no 231, - À l'ombre de Stravinsky, Boulez bouleverse la musique.
  • no 233, - Déifier l'or - ou briser la vieille idole ?.
  • no 242, - URSS : l'agriculture, point faible du régime.
  • no 257, - Horizon 70 : la grande percée des autoroutes européennes.
  • no 258, - Les inventions de Paco Rabanne, architecte des nouveaux matériaux de la couture
  • no 356, - Le clou de la réussite : travailler de ses mains.
  • La romancière Hélène Honnorat y écrit des nouvelles sous le pseudonyme de Mika.

Les Études économiques[modifier | modifier le code]

Les « Études économiques » (ou « BPS ») était un département très important qui chapeautait l'ensemble des activités « publi-promotionnelles », commercialisant des abonnements spéciaux comportant des publireportages de quatre pages consacrés aux entreprises qui souscrivaient des abonnements pour une quantité donnée (mille ou plus) de leurs bons clients ou prospects.

Les articles étaient réalisés par les rédacteurs et les photographes de l'édition normale qui jouissaient d'une très grande liberté. Par exemple, l'entreprise de travaux publics Jean Lefebvre avait approuvé un reportage sur Paris vu au ras du sol par « les yeux d'un chien ».

La direction artistique en était assurée par Pierre Boutillier.

Édition en anglais[modifier | modifier le code]

En c. 1949-1950,[réf. nécessaire] lancement d'une édition adaptée aux États-Unis, Réalités in America,[réf. nécessaire] avec des bureaux installés au 301 Madison Avenue, New York. Directeur du bureau : Axel Tourmente. Rédacteur en chef : Gareth Windsor, basé à Londres. Il y avait aussi une édition anglaise (UK) dès c. 1956. L'édition États-Unis a cessé la publication en 1974, a été relancée en comme Réalités, mais a cessé la publication à nouveau en 1981)[9].

Parutions de la revue[modifier | modifier le code]

Africa[modifier | modifier le code]

En , un projet de version adaptée à l'Afrique avec, par exemple un reportage de Gérard de Villiers illustré par Jean-Louis Swiners sur Mamady, routier d'Afrique. L'épopée d'un camionneur.

Fabrication d'un numéro zéro, mais le projet sera abandonné faute d'un marché publicitaire suffisant.

Connaissance des Arts[modifier | modifier le code]

Fondé en 1952 par Hubert Frèrejean et Didier Rémond.

Entreprise[modifier | modifier le code]

Bimensuel économique lancé en 1953 et vite devenu hebdomadaire dont Jean-Paul Pigasse en est le rédacteur en chef de 1966 à 1975. Il disparaît en 1975 pour devenir Le Nouvel Économiste.

Top[modifier | modifier le code]

En 1958, Réalités rachète le journal jeunesse Benjamin et le rebaptise Top (sous-titré Réalités jeunesse). Cet hebdomadaire de petit format a donné son nom à l'agence de presse qui a un temps géré les archives photographiques du groupe.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Anne de Mondenard et Michel Guerrin, Réalités. Un mensuel français illustré (1946-1978), p. 14.
  2. « Notice : Raymond Alfred Max (1914-1990) », sur Français libres (d) Voir avec Reasonator, (consulté le ).
  3. « Fonds Danielle Hunebelle : Historique » [PDF], sur Archives nationales, (consulté le ), p. 3 / 11.
  4. Notice : Réalités (1946. Ed. française) sur BNF 34415884 (consulté le ).
  5. a et b Anne de Mondenard et Michel Guerrin, Réalités. Un mensuel français illustré (1946-1978).
  6. Anne de Mondenard (Commissaire), « Réalités. Un mensuel illustré des Trente Glorieuses », sur La MEP, (consulté le ).
  7. « Michel Guerrin, journaliste au Monde (animateur) », sur auteurs-and-co.scam.fr, (consulté le ).
  8. a et b « Réalités (1946-1978) », sur revues-litteraires.com, (consulté le ).
  9. (en) John Updike et Christopher Carduff (rédacteur), Higher Gossip : Essays and Criticism (essais et critiques), Londres, Hamish Hamilton (en), , 501 p. (ISBN 978-0-241-14552-4, présentation en ligne, lire en ligne Accès limité), p. 22.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]