Michel Dorance

Michel Dorance
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Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 71 ans)
MontpellierVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Michel Irénée Dorance
Nationalité
Activité
Autres informations
Conflit

Le général Michel Dorance (Paris, - Montpellier, [1]) est un as de la campagne de France, ayant commandé par la suite la base aérienne 112 de Reims à la fin des années cinquante.

Biographie[modifier | modifier le code]

Né le à Paris, Michel Dorance fut élève au lycée Saint-Louis. Désirant entrer dans la Marine, il prépare le concours d'entrée à l'École navale mais est recalé. Sa famille rencontrant des difficultés financières, il s'engage dans l'armée et le , se présentant à l'intendance militaire de Paris, obtient son incorporation dans l'Armée de l’air.

Admis à l'école des élèves-officiers du personnel navigant, il parvient à présenter le tout premier concours de recrutement direct de la nouvelle École de l'air. Reçu huitième, il intègre à Versailles le la première promotion « Guynemer » de cette école. Sorti sous-lieutenant en , il veut intégrer l'aviation de chasse et se voit affecter en à l'escadrille SPA 75, seconde escadrille du Groupe de Chasse I/5, premier Groupe de la 5e Escadre de Chasse de Reims dotée l’année suivante du fameux Curtiss H-75 américain.

Lieutenant depuis le , il prend la tête de son escadrille le puis officiellement le . À l'issue de la campagne de France (-) il affiche à son actif quatre-vingt-dix-neuf missions de guerre pour treize victoires homologuées et trois autres probables lui conférant le statut de 3e as français de la campagne[2]. Selon une autre source, son actif serait de 3 victoires homologuées, 11 victoires en collaboration, 2 victoires probables, 2 victoires probables en collaboration[3].

C'est replié au Maroc avec ses camarades pilotes qu’il apprend la défaite de la France. S’il veut d’abord poursuivre la lutte, il se ravise toutefois lorsque, chargé le de défendre l'escadre française embossée à Mers el-Kébir, il est écœuré par l’action de la Royal Navy qui y coule le cuirassé Bretagne, endommage le cuirassé Provence, le croiseur de bataille Dunkerque et le contre-torpilleur Volta, causant la mort de 1297 marins français. Renonçant à gagner la Grande-Bretagne, il est nommé aux États-Unis où il arrive le en tant qu’attaché de l’Air adjoint à Washington – fonctions pour lesquelles le capitaine Jean Accart, son camarade du GC I/5, encore convalescent à cette date, avait été initialement pressenti.

Après le débarquement allié en Afrique du Nord, il rejoint Alger le , il est ignoré pendant quelque temps par les autorités mais reçoit néanmoins une affectation le  : le Groupe de Chasse I/3. En septembre de la même année, il prend le commandement du Groupe de Chasse I/7 « Provence » basé à Bône. Équipé par les Britanniques, il se familiarise avec le Spitfire V et effectue des missions de protection des convois maritimes. Il participe ensuite activement à la libération de la Corse, île à partir de laquelle son groupe bombarde l'Italie. Pendant l'hiver de 1944-1945, il est incorporé dans la Royal Air Force en tant que wing commander (un équivalent de lieutenant-colonel dans l'aviation française[4]) et pilote un Spitfire IX. Basé à Anvers, son Groupe de chasse a à subir les attaques répétées des V1 et des V2 allemands mais lutte jusqu’à la fin ; à la Libération, il se trouve au nord de l'Allemagne, sur le terrain de Lingen.

Il est envoyé dès à Friedrichshafen en Allemagne. À son retour à Paris en , au grade de commandant, il part pour Rabat au Maroc où il est chargé de la direction de la 6e Escadre de Chasse et de Bombardement équipée de Mosquito.

En , il s'envole pour la Grande-Bretagne avec d’autres officiers pour une mission d’évaluation des performances des avions à réaction de la Royal Air Force. Objectif : tester les De Havilland 100 Vampire et les Meteor susceptibles d'équiper les groupes français. Le 1er octobre, il est affecté avec le grade de lieutenant-colonel à Metz au groupement de contrôle tactique aérien. À la fin de l'année 1951, il est admis à l'École de guerre aérienne dont il suit pendant un an les cours. Il retrouve l'Allemagne en 1952 au sein de la section plan de la 4e ATAF. Puis, promu colonel, il revient à l’École de l'air de Salon-de-Provence où il passe trois ans voués à l'instruction. En 1958, il quitte le Midi pour Reims, succédant le au colonel Gabriel Gauthier en tant que chef de la 3e brigade aérienne et de la base aérienne 112. Deux ans plus tard, en 1960, il part pour l'Allemagne et gagne Baden-Baden où il commande l'école des opérations aériennes.

En 1961, à son retour en France, il intègre à Fontainebleau l’état-major des forces aériennes alliées Centre-Europe. Nommé général de brigade aérienne le , il est envoyé aux États-Unis comme attaché de l'air près l'ambassade de France à Washington. Promu général de division aérienne en , il quitte le service actif le . Retiré dans le sud de la France près des Baux-de-Provence, il consacra les vingt dernières années de sa vie à la peinture.

Michel Dorance s'est éteint le . Il totalisait dix-huit victoires aériennes (quatorze victoires homologuées et quatre probables).

Décoration[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. Olivier Lapray, Curtiss H-75 au combat : histoire du Groupe de Chasse 1-5 dans la campagne de France, Paris, Histoire & Collections, , 143 p. (ISBN 978-2-35250-157-2)
  3. « Dorance Michel », sur http://www.cieldegloire.fr/ (consulté le )
  4. « Correspondance des grades », sur https://francecrashes39-45.net/ (consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Olivier Lapray, Curtiss H-75 au combat : histoire du Groupe de Chasse 1-5 dans la campagne de France, Paris, Histoire & Collections, , 143 p. (ISBN 978-2-35250-157-2).
  • Daniel Porret et Franck Thévenet, Les as de la guerre, 1939-1945, vol. 1 : de A à K, Vincennes, Service historique de l'Armée de l'air, (ISBN 978-2-904521-12-6).