Mausolée de Glanum

Mausolée de Glanum
Image illustrative de l’article Mausolée de Glanum
Mausolée rendant hommage à une famille gauloise ayant gagné la citoyenneté romaine par son service dans l’armée romaine.
Localisation
Pays Drapeau de la France France
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Département Bouches-du-Rhône
Commune Saint-Rémy-de-Provence
Type Mausolée
Protection Logo monument historique Classé MH (1840)
Coordonnées 43° 46′ 35″ nord, 4° 49′ 52″ est
Géolocalisation sur la carte : Bouches-du-Rhône
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Mausolée de Glanum
Mausolée de Glanum
Géolocalisation sur la carte : France
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Mausolée de Glanum
Mausolée de Glanum
Histoire
Époque Ier siècle av. J.-C.

Le mausolée de Glanum est considéré comme un cénotaphe élevé à la mémoire d'un homme de la famille des Julii qui aurait bénéficié de la citoyenneté et de son nom par Jules César pour son service dans l'armée romaine, à la suite de la conquête de la Gaule. Henri Rolland, laisse suggérer qu'il s'agissait d'un mausolée dédié à la mémoire de Caïus et Lucius César, petits-fils de l'empereur Auguste[1]. Monument gallo-romain érigé entre -30 et -20 av J.-C. Situé au sud de Saint-Rémy-de-Provence, en France, après le pomerium de la ville à quelques centaines de mètres au nord des fouilles archéologiques de Glanum, son état de conservation exceptionnel (sans doute le mieux conservé au monde[réf. nécessaire]). Il permet d'admirer sa structure complexe et sa riche décoration.

Le mausolée de Glanum fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1840[2],[3].

Avec l'Arc de Saint-Rémy-de-Provence, voisin de quelques mètres, il forme ce que l'on appelle traditionnellement les « Antiques de Saint-Rémy-de-Provence ».

On peut y lire l'inscription :

« SEX(tus) M(arcus) L(ucius) IVLIEI C(aii) •F(ilii) PARENTIBVS SVEIS

Sextus, Marcus et Lucius , fils de Caius Julius, pour leurs parents »

Leur nomen Julius indique que les défunts sont des Gaulois dont un ancêtre a acquis la citoyenneté romaine en servant dans l’armée romaine, probablement sous Jules César ou éventuellement Auguste. Selon l’usage, cet ancêtre a pris le nom de famille de celui qui lui a accordé la citoyenneté, soit Julius dans ce cas.

La forme en tour du monument est classique, elle se retrouve sur des monuments funéraires en Italie et en Afrique. En revanche, sa structure en trois étages sur 16 m de haut est plus rare :

  • en bas, massif cubique décoré comme un sarcophage,
  • en intermédiaire, quatre arcades en carré formant un tétrapyle,
  • au sommet, petit temple rond à colonnes.

Partie basse[modifier | modifier le code]

La partie basse ne renferme pas de chambre funéraire, le monument est donc un cénotaphe. Les faces de la base carrée sont gravées de scènes historiques et mythiques :

  • sud : inspiré par la guerre mythique entre les Grecs et les Amazones, on y voit un guerrier prendre des trophées d'un adversaire mort,
  • nord : la légende de la chasse du sanglier de Calydon, menée par Méléagre, avec Castor et Pollux représentés en cavaliers,
  • est : une scène de bataille de la guerre de Troie et le combat pour récupérer le corps de Patrocle,
  • ouest : une bataille sans référence mythologique claire, avec un cavalier en mauvaise posture au sein d’une mêlée, protégé par le bouclier du personnage central. On remarque à gauche de la scène un groupe de personnages sans rapport apparent avec la bataille : ils sont en habits civils, un jeune garçon lit un document. On interprète ce groupe comme la famille du défunt, recevant son attestation de citoyenneté romaine. Dans cette interprétation, la bataille illustrerait une action d’éclat du défunt, au centre du bas-relief, combattant dans l’armée romaine et gagnant la citoyenneté romaine en récompense de cet exploit.

Partie intermédiaire[modifier | modifier le code]

Inscription entre la frise et la clé de voûte, face à l'arc de triomphe

Quatre piliers disposés en carré supportent des arcades, et forment ainsi un tétrapyle (arc à quatre ouvertures). Le sommet de cette structure est décoré d’une frise de créatures marines entourant un disque solaire central, sur chaque face Est, Sud et Ouest, la face Nord étant dépourvue de disque solaire.

Cette partie intermédiaire fait la transition avec le monde terrestre qu’elle quitte après la fureur des batailles, et se termine par sa frise haute en frontière du monde des vivants, bordé par l’océan (symbolisés par les créatures marines) sur ses quatre points cardinaux.

Partie supérieure[modifier | modifier le code]

Statues d'hommes en toge dans la tholos du mausolée de Glanum

Un petit temple rond à colonnes (tholos) couronne le monument. Cette partie supérieure se rattache au monde céleste, par la forme symbolique ronde de la tholos. Elle abrite les statues du défunt et probablement de son fils. Ils sont appelés les togati, debout et dignes, revêtus de la toge, emblème de leur citoyenneté romaine, obtenue grâce à l’exploit illustré sur les bas-reliefs du premier niveau.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Xavier Delestre, « Nouveau regard sur le décor du mausolée de Saint-Rémy-de-Provence » dans Cahiers de la Villa « Kérylos » N°30 (Actes du XXIXe colloque de la Villa Kérylos des 12 et 13 octobre 2018), octobre 2019, p.161-162, Académie des Inscriptions et Belles Lettres (Lien vidéo 30 minutes [voir en ligne])
  • Pierre Gros, « Note sur deux reliefs des "Antiques" de Glanum : le problème de la romanisation », Revue archéologique de Narbonnaise, 14, 1981, p. 159-172 Lire en ligne.
  • Pierre Gros, La France gallo-romaine, éditions Nathan, 1991.
  • Henri Rolland, Le Mausolée de Glanum, XXIe supplément à Gallia, CNRS, Paris, 1969.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Marie Mauron et Jean Valbonne, La Provence, Genève, Solar, Éditions Minerva S.A., , 96 p. (ISBN 978-2-262-00061-5)
    Vues de Glanum et des Antiques pp. 34 à 37
  2. Notice no PA00081449, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  3. Notice no PA00081451, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture Plateau des Antiques