Manuel Straboromanos

Manuel Straboromanos, né dans les années 1070 et mort dans autour de 1118. Il était un haut fonctionnaire ainsi qu’un écrivain de Byzantin du XIe siècle. Aussi, il était connu comme « Protonobellissime » ou (en grec byzantin : νωβελίσσιμος) et un « Grandheteriarque » entre 1108 et 1118. Straboromanos est l’un des nombreux enfants du Mégashétériarque Romanos Straboromanos, lui aussi haut fonctionnaire byzantin. La carrière de Manuel Straboromanos avait commencé avec la poésie ainsi que l’écriture de romans. Il obtient le poste de haut fonctionnaire durant le règne d’Alexis 1er Comnène qui fut un des plus longs règnes de l’Empire byzantin. Straboromanos s’est démarqué par le développement et les détails dans la littérature et il s’est fait connaître à travers les empires grâce à cela. De plus, Manuel s’est fait distinguer aux yeux d’Alexis 1er avec cette littérature puisqu’il a écrit une lettre à l’empereur Alexis 1er ainsi que des discours, qui l’ont fait aussi remarquer auprès des auteurs de son époque. Il a rédigé un éloge funèbre pour le "protostrator" Michel Doukas qui était le frère d’Irène Doukaina, l’épouse de l’empereur Alexis 1er. Le but de Manuel Straboromanosétait de donner de l’information en rapport aux affaires internes qui touchait l’empereur. Il voulait enrichir l’information sur le monde à son époque et apporter du confort sur la déprime de l’empire . À sa mort, Manuel Straboromanos laisse derrière lui des écrits ainsi que des poèmes, mais aussi un héritier. Son fils qui a eu la même passion pour la littérature et qui a rédigé des Logoi comme son père. Les écrits de Manuel ainsi que de son fils Nicéphore se retrouvent finalement dans un manuscrit daté du 14e siècle et qui informe un peu plus sur la vie du haut fonctionnaire sous le règne d’Alexis 1er[1].

Source[modifier | modifier le code]

Les informations sur Manuel Straboromanos sont très limitées et les documents qui touchent sa vie et sa carrière se trouvent dans les différents récits qu'il a écrits lorsqu’il était au service d’Alexis 1er Comnène. Ses récits sont décrits comme des Logoi rassemblés en folios qui forment une sorte de cahier où sont retranscrits l’histoire des différents empereurs et les discourt adressés à Alexis 1er qui lui ont permis d'avoir une place dans l’administration de l’empire. Donc, les différentes informations sur Manuel donnent un aperçu sur le vécu du haut fonctionnaire avec ses propres écrits, mais pas une vision complète[1].

Administration sous sous Alexis 1er Comnène[modifier | modifier le code]

L’Empire byzantin a toujours eu un empereur pour le gouverner et l’aider. Durant le 11e siècle, c’est Alexis 1er qui est monté sur le trône et prit les commandes de cet empire. Par contre, un grand empire nécessite une administration fiable pour aider l’empereur. L’administration de Byzance a permis de garder l’empire sur de bonnes bases. Depuis la création de celui-ci, l’administration avec ses hauts fonctionnaires s’occupe de l’économie, de l’organisation militaire et de placerdes lois ainsi que de les faire respecter. Bien que ces lois soient écrites par l’empereur, celles-ci ne le touchent en aucun cas[2]. Manuel Straboromanos est l’un des hauts fonctionnaires faisant partie de l’administration de l’empire sous Alexis 1er, cette administration est liée étroitement avec l’organisation militaire, comme quoi sous Alexis 1er, la force militaire byzantine est un élément primordial. En effet, les hauts fonctionnaires de l'empereur s’occupaient du recrutement, des hommes, de la disposition des armées ainsi que du budget militaire pour l’entretien et les équipements de combat. De même, ces fonctionnaires, tels que Manuel, se préoccupaient aussi des provinces et de leur défense. Finalement, durant cette époque, l’administration a pour but de veiller à la circonscription territoriale, donc de désigner des territoires qui allaient avoir leur propre appareil administratif. C’est pourquoi, ils doivent départager des territoires semi-indépendants, mais toujours sous l’empire[3].

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance[modifier | modifier le code]

L’enfance de Manuel Straboromanos ne fut pas une des plus joyeuses, puisqu'il a perdu son père étant très jeune. Comme il a déjà été mentionné plus haut, il est né vers 1070 d’après ses écrits. Son père, Romanos Straboromanos était un haut fonctionnaire de Byzance. Il occupait une place importante dans l’administration de l’empire, mais s’est vu révoquer son poste et s’est fait enlever sa fortune ainsi que ses propriétés par le fisc pour des raisons inconnues à ce jour. À la suite de ces malheureux évènements, toute la famille de Romanos incluant Manuel a vécu dans la pauvreté ce qui avait causé la mort du père Straboromanos. À la suite du décès du père, Manuel décide de suivre sa propre volonté. Son adoration et son amour pour l’écriture de belles lettres se sont développés en une passion importante. Il pensait trouver une sorte de bonheur et vivre ainsi. Malgré cette importante ardeur pour l’écriture ainsi que la littérature, Manuel a du renonce, temporairement, a son désir pour cette voie puisque la tristesse de sa mère l’a amené vers une autre destinée qu’il accepta à contrecœur . Manuel Straboromanos décide de s’engager dans les affaires publiques où celui-ci passe sept ans de sa vie comme serviteur pour Alexis 1er et par la suite, il sera nommé comme commandant militaire. Il faut savoir que sa passion pour les belles lettres était encore présente à cette époque pour Manuel. Il partageait sa vie entre sa passion et son devoir envers l’empereur. Les revenus gagnés avec son travail de commandant étaient investis dans sa passion depuis le début de sa carrière impériale[4].

La famille de Manuel Straboromanos[modifier | modifier le code]

Les sources qui rapportent sur la famille de Manuel sont ses poèmes rédigés par lui-même. Il avait transmis cet amour pour l’écriture de lettres à ses enfants. Aussi, d’autres informations concernant le haut fonctionnaire byzantin se trouvaient dans les différents textes de ses enfants. Ces sources indiquent que Manuel avait plusieurs enfants, il était père d’un minimum de neuf enfants et qu’il avait même perdu certains à un bas âge. Dans l’une de ses épitaphes laissées par Manuel, il est possible de lire que ses enfants occupaient différentes fonctions telles que moine, mais certains de ses enfants étaient en charge d’emploi plus important tel que Jean, qui était commandant Antioche ainsi que Duc en Crète. La fille de Manuel était mariée avec un Synadenos, un aristocrate de Byzance, et avait eu trois enfants.Il y a aussi Nicéphore qui est aussi connu pour sa poésie ainsi que ses éloges et qui a fait connaître son nom par l’empereur tel que son père. Manuel a nommé un de ses fils au nom de son père qui est Romanos, celui-ci avait réussi à gravir les échelons pour devenir « Protoprèdre » qui désigne une place importante dans l’administration impériale.Identiquement à son grand-père et son père, Romanos s’est taillé une place importante dans l’empire . Donc, les connaissances en ce qui touche la famille de Manuel se trouvent dans leurs propres écrits, et les informations montrent que la majorité de ses héritiers se sont dans l'administration de l'empire[5].

la relation Manuel Straboromanos et Alexis 1er Comnène[modifier | modifier le code]

Manuel Straboromanos a vécu une enfance dure, mais cela ne l’a pas empêché de persévérer et finir comme haut fonctionnaire pour Alexis 1er Coméne. Il devait sa position tout autant à la littérature qu’à l’écriture, puisque dans ses écrits il faisait spécialement l’éloge des deux. Il parle du comment la lecture avait pu le consoler de la pauvreté, il cite qu’elle avait un grand pouvoir qui pouvait le faire sortir de son infortune. Même si le règlement mis en place par l’empereur Tibère enlevait aux condamnés le droit de lire ou de posséder un seul livre; car l’empereur ne voulait pas que ces derniers trouvent une source d’espoir ou même une échappatoire contre leur malheur, pour Manuel un livre c’était un atout. C’est à travers l’écriture ainsi que la lecture que Manuel a pu tisser un lien avec le basileus et bien que d’autres grands auteurs avaient raconté les exploits d’Alexis 1er . Manuel, dans un premier temps, avait hésité pour faire les éloges de son empereur puisqu’il n’est pas un grand connaisseur de la rhétorique, mais il était déterminé à s’adresser au basileus pour lui parler de sujet que Manuel considérait important[1].

Manuel décrit Alexis 1er comme étant un empereur proche de son peuple, il le voit comme présent pour les personnes rejetées dans la société et humble. C’est avec une grande confiance en cette bonté que Manuel raconte les malheurs qui l’ont touché depuis l’enfance, le fait que le fisc avait pris la fortune de son père pour les laisser, lui ainsi que sa famille, au bord de la pauvreté, comme quoi son père avait perdu la vie à cause des évènements précédents. Manuel évoque, dans ses écrits dédiés à Alexis 1er, son amour pour les lettres et du comment celles-ci lui ont permis de garder un équilibre mental. Il parle de l’étrange conduite que l’empereur avait envers lui, mais qui lui a valu finalement une place dans l’administration de Byzance. Dans un autre côté, Manuel est craintif de ne pas recevoir sa récompense pour tous les services accomplis, car il veut être reconnu par le basileus. Dans son récit, Manuel veut faire appel à la bonté d’Alexis 1er en racontant son périple dès l’enfance en affirmant que ces épreuves sont des punitions de Dieu et que le but premier de Manuel est d’assurer un futur joyeux pour ses enfants . Manuel a envoyé deux « Logos », qui sont des discours, à Alexis 1er et contre toute attente, l’empereur trouve les deux Logos brillants, il admire le développement du Vocabulaire écrit dans les lettres envoyées par Manuel. De ce fait, Manuel réussit à toucher la bonté du basileus avec sa sagesse ainsi que son humilité[1].

La relation entre Manuel et Irène Doukaina[modifier | modifier le code]

Irène Doukaina est connue comme la femme de l’empereur Alexis 1er Comnène, c’est une femme qui vient d’une grande famille aristocrate de Constantinople. Le mariage entre Irène et Alexis 1er a permis une alliance entre les deux familles, la nouvelle épouse de l’empereur fut couronnée comme impératrice et ainsi, elle donna naissance à neuf enfants[6]. Bien que celle-ci avait un devoir impérial, elle est restée proche de sa famille, surtout de son frère, Michel Doukas, et c’est à la mort de celui-ci que Manuel Straboromanos bâtit un lien avec l’impératrice en lui écrivant une sorte de discourt de consolation. En effet, dans les textes laissés par Manuel, celui-ci parle de la tristesse profonde dont l'impératrice souffrait après la mort de son frère Michel, il décrit à quel point le chagrin de l’impératrice était profond au point que ses propres serviteurs voulaient la revoir sourire. Michel Doukas était un membre important dans la maison impériale et d’après les sources laissées par Manuel, il fut protostrator lui aussi. La position de protostrator avait un grand impact par rapport à la disposition hiérarchique qui vient juste après l’empereur. Le protostrator était le chef de la maison impériale et cette position peut tout autant conduire à la position d’empereur dans les cas d’urgence . En bref, la mort de Michel a fait un énorme écho dans les fonctions impériales. En entendant parler de l’état de l’impératrice, Manuel s’est mis dans l’espoir de la consoler et pour cela, il avait fait l’éloge de Michel Doukas en affirmant que celui-ci était un homme bon, fort, juste, qui a su porter les malheurs pour amener une paix. Manuel faisait référence aux vieilles légendes grecques pour montrer la bonté de Michel Doukas . En bref, Manuel consolait Irène avec un discours qui faisait les éloges de son frère en tant que haut fonctionnaire de l’empire, mais aussi, comme étant un homme dévoué à sa famille ainsi qu'à l'empire[7].

Note et référence[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Paul Gautier, « Le dossier d'un haut fonctionnaire byzantin d'Alexis Ier Comnène, Manuel Straboromanos », Revue des études byzantines, vol. 23, no 1,‎ , p. 168–204 (DOI 10.3406/rebyz.1965.1347, lire en ligne, consulté le )
  2. Jean-Claude Cheynet, « L'administration impériale », dans Le monde byzantin, Presses Universitaires de France, (ISBN 978-2-13-052007-8, lire en ligne), p. 125
  3. Hélène Glykatzi-Ahrweiler, « Recherches sur l'administration de l'empire byzantin aux IX-XIème siècles », Bulletin de correspondance hellénique, vol. 84, no 1,‎ , p. 1–111 (ISSN 0007-4217, DOI 10.3406/bch.1960.1551, lire en ligne, consulté le )
  4. George R. Monks, « The Administration of the Privy Purse », Speculum, vol. 32, no 4,‎ , p. 748–779 (ISSN 0038-7134 et 2040-8072, DOI 10.2307/2850295, lire en ligne, consulté le )
  5. Sophie Métivier, « 6. Le lignage aristocratique », dans Économie et société à Byzance (viiie-xiie siècle), Éditions de la Sorbonne, (ISBN 978-2-85944-571-3, lire en ligne), p. 43–51
  6. Peter Charanis et Demtrios I. Polemis, « The Doukai: A Contribution to Byzantine Prosopography », The American Historical Review, vol. 75, no 2,‎ , p. 467 (ISSN 0002-8762, DOI 10.2307/1849709, lire en ligne, consulté le )
  7. Rodolphe Guilland, Recherches sur les institutions byzantines, Akademie-Verlag, (OCLC 2329055, lire en ligne)

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]