Gorges (Somme)

Gorges
Gorges (Somme)
La mairie.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Hauts-de-France
Département Somme
Arrondissement Amiens
Intercommunalité CC du Territoire Nord Picardie
Maire
Mandat
Guy Delattre
2020-2026
Code postal 80370
Code commune 80381
Démographie
Population
municipale
38 hab. (2021 en diminution de 9,52 % par rapport à 2015)
Densité 7,8 hab./km2
Géographie
Coordonnées 50° 06′ 41″ nord, 2° 10′ 42″ est
Altitude Min. 95 m
Max. 147 m
Superficie 4,87 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Amiens
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Doullens
Législatives 4e circonscription de la Somme
Localisation
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Gorges
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Gorges
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Gorges

Gorges est une commune française située dans le département de la Somme, en région Hauts-de-France.

Géographie[modifier | modifier le code]

Localisation[modifier | modifier le code]

Communes limitrophes[modifier | modifier le code]

Au nord, à 3 km se trouve la commune de Bernaville, Fienvillers est située à l'est, à 5 km par la route, Berneuil au sud, Lanches-Saint-Hilaire et Épécamps à l'ouest[1].

Situation[modifier | modifier le code]

Gorges est un village rural picard du Ponthieu situé à 13 km au sud-ouest de Doullens, 25 km à l'est d'Abbeville et à la même distance au nord-ouest d'Amiens. Il est aisément accessible par l'ancienne RN 25 (actuelle RD 925) qui reliait Le Havre à Doullens.

Un ravin traverse la commune dans toute sa largeur[1],[2].

Le sol est composé d'argile et d'une terre glaise verdâtre sur une couche de craie à quatre ou cinq mètres de profondeur[1].

L'eau provenait, en 1897, des puits creusés à environ 30 m de profondeur[1].

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat des marges montargnardes, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[3]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Côtes de la Manche orientale, caractérisée par un faible ensoleillement (1 550 h/an) ; forte humidité de l’air (plus de 20 h/jour avec humidité relative > 80 % en hiver), vents forts fréquents[4].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,1 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 863 mm, avec 12,6 jours de précipitations en janvier et 9,1 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Bernaville à 3 km à vol d'oiseau[5], est de 10,4 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 877,3 mm[6],[7]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].

Statistiques 1991-2020 et records BERNAVILLE (80) - alt : 146m, lat : 50°08'21"N, lon : 2°10'49"E
Records établis sur la période du 01-03-1988 au 03-12-2023
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 1,3 1,4 3,3 4,9 8,1 10,8 12,7 13 10,6 7,9 4,5 1,9 6,7
Température moyenne (°C) 3,7 4,1 6,8 9,4 12,6 15,4 17,6 17,8 14,9 11,2 7,1 4,2 10,4
Température maximale moyenne (°C) 6 6,9 10,3 13,9 17,1 20 22,4 22,6 19,3 14,6 9,7 6,4 14,1
Record de froid (°C)
date du record
−13,2
16.01.13
−13,5
07.02.1991
−11,3
04.03.05
−4,1
02.04.1996
−0,7
07.05.1997
1,4
05.06.1991
5,2
04.07.1990
5
08.08.1990
2
24.09.03
−4,5
24.10.03
−8
23.11.1998
−13
18.12.10
−13,5
1991
Record de chaleur (°C)
date du record
15
09.01.15
17,6
26.02.19
22,6
31.03.21
24,9
28.04.07
28,7
13.05.1998
33,9
27.06.11
40,8
25.07.19
37,2
10.08.03
32,1
09.09.23
28,9
01.10.11
19,5
07.11.15
15,7
07.12.00
40,8
2019
Précipitations (mm) 72,9 63,6 66,6 53,8 64,5 61,2 72,9 79 66 82,5 91,8 102,5 877,3
Source : « Fiche 80086002 », sur donneespubliques.meteofrance.fr, edité le : 06/12/2023 dans l'état de la base


Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Gorges est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[9],[10],[11].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Amiens, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 369 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[12],[13].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (95,3 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (95,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (84,7 %), prairies (10,6 %), forêts (4,7 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le nom de la localité est attesté sous les formes Govæ en 1196 ; Gorges en 1160 ; Gorge en 1733 ; Gonge en 1743[15].

Le nom du village viendrait du pluriel de l'oïl gorge dans le sens de « dépression dans le lit d'un ruisseau, pièce d'eau profonde et boueuse, gouffre »[16].

Il est admis que le village tient son nom du ravin qui marque son relief[1].

Histoire[modifier | modifier le code]

En 1185, Bernard de Saint-Valery était seigneur du lieu[1].

En 1199, Bernard de Gorges donne le tiers de sa dîme aux moines d'Épécamps[1].

Dès le XIIe siècle, le prieuré d'Épécamps possède de nombreux biens à Gorges[17].

Époque contemporaine

La première école du village est construite en 1847[1].

Sous la Deuxième République, en 1849, comme dans toutes les communes de France, la population masculine majeure peut, pour la première fois, aller voter grâce à l'instauration du suffrage universel. Voici la répartition (en nombre) de quelques-uns des patronymes des 54 électeurs[18],[19](saisie non exhaustive) :

Cardon Danel Delattre Hautoy Huré Leroy Petit Warnier
7 3 3 4 6 3 3 4

Quatre enfants du village perdent la vie à la suite des conflits de la Première Guerre mondiale.

Plaque commémorative sur le mur de la mairie.

Le droit de vote des femmes n'a été reconnu en France qu'à la Libération en 1945.

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
1900 1941 Anselme Warnier    
1941 1947 Joseph Warnier    
1947 1953 André Blassel    
1953 1959 Oscar Delattre    
1959 1971 Raymond Chauvel    
1971 en cours Guy Delattre DVD Agriculteur retraité
Réélu pour le mandat 2020-2026[20],[21],[22]

Population et société[modifier | modifier le code]

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[23]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[24].

En 2021, la commune comptait 38 habitants[Note 3], en diminution de 9,52 % par rapport à 2015 (Somme : −0,98 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
148127165176184200181178175
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
176175178169148130128137126
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
11111599827373655354
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2006 2009
627053444247464243
2014 2019 2021 - - - - - -
423838------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[25] puis Insee à partir de 2006[26].)
Histogramme de l'évolution démographique

Enseignement[modifier | modifier le code]

De longue date, le village n'a plus d'école.

Manifestations culturelles et festivités[modifier | modifier le code]

La fête locale a lieu le dimanche qui suit le , jour dédié à sainte Madeleine.

Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

L'église Sainte-Marie-Madeleine a été construite toute en brique avec des ouvertures gothiques. Elle conserve une petite Mise au tombeau (30 cm à la base) du XVIe siècle, représentant le Christ au dessus d'un sarcophage soutenu par Joseph d'Arimathie et Nicodème. cette œuvre a été repeinte au XXe siècle semble-t-il[27]. Cette Mise au tombeau devait vraisemblablement appartenir à un retable aujourd'hui disparu[28].

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Légende locale[modifier | modifier le code]

Selon une légende locale racontée par Jacques Dulphy, « Un soir, c’était l’hiver, un pauvre cavalier passa par là. La neige tombait dru. La jument était maigre, seulement nourrie de l’herbe des talus ; son dos creusé portait tout le trésor du voyageur : quelques couvertures, quelques cordes, quelques vivres et un peu de mauvais vin. La nuit allait tomber et, déjà, la neige avait recouvert les champs. L’homme aperçut une croix, un calvaire de chemin pensa-t-il, et jugea que l’endroit était bon pour passer la nuit. Il attacha la jument à la croix, et s’assoupit à son pied, sur le tapis de neige.
Mais durant la nuit, un curieux redoux était venu, et le matin, la neige avait fondu. L'homme se réveilla assis au pied d’une église, et sa jument était suspendue par la gorge à la croix d’un clocher !
L’affaire fut répétée à la ronde, et comme le village n’avait pas de nom, on lui en trouva un : ce fut Gorges. On dit aussi que la jument s’en tira bien, et qu’elle fit un festin de l’herbe des talus[29] ».

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Liens internes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g et h Notice géographique et historique réalisée par l'instituteur, S. Dheilly, 1897, Archives départementales de la Somme, Amiens
  2. http://archives.somme.fr/ark:/58483/a011261413544EzpLfi/1/1
  3. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  4. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le )
  5. « Orthodromie entre Gorges et Bernaville », sur fr.distance.to (consulté le ).
  6. « Station Météo-France « Bernaville » (commune de Bernaville) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  7. « Station Météo-France « Bernaville » (commune de Bernaville) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  8. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le )
  9. « Typologie urbain / rural », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  10. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  11. « Comprendre la grille de densité », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  12. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Amiens », sur insee.fr (consulté le ).
  13. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  14. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  15. Jacques Garnier, Dictionnaire topographique de la Somme, t. 1, Paris / Amiens 1867 - 1878, p. 428 (lire en ligne sur DicoTopo) [1].
  16. Ernest Nègre - 1996 - Toponymie générale de la France - Volume 2 - Page 1087 - (ISBN 2600001336).
  17. « GORGES.Village picard à vocation agricole. », sur alainmoules.com via Wikiwix (consulté le ).
  18. Liste électorale de Gorges, Archives Départementales de la Somme, Amiens, 1849
  19. http://archives.somme.fr/ark:/58483/a011335439674COm6Qa/1/1
  20. Réélu pour le mandat 2008-2014 : « Liste des maires de la Somme », sur somme.pref.gouv.fr, (consulté le ).
  21. Réélu pour le mandat 2014-2020 : « Liste des maires de la Somme » [xls], Liste des élus du département de la Somme, Préfecture de la Somme, (consulté le ).
  22. Réélu pour le mandat 2020-2026 : « Liste des élus de la Somme » [ods], Listes des élus, Préfecture de la Somme, (consulté le ).
  23. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  24. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  25. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  26. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  27. « Mises au tombeau en pays de somme », sur Richesses en Somme - Petit patrimoine… (consulté le ).
  28. Christine Debrie, Les Mises au tombeau du département de la Somme, Amiens, CRDP, 1979, p. 63
  29. « Légendes picardes à raconter : la haridelle de Gorges : Pendant cette période de confinement, le picardisant Jacques Dulphy vous raconte des légendes sur les animaux de Picardie », Le Courrier picard,‎ (lire en ligne, consulté le ).