Acon

Acon
Acon
L'église Saint-Denis.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Eure
Arrondissement Évreux
Intercommunalité Évreux Portes de Normandie
Maire
Mandat
Frédérique Savel
2020-2026
Code postal 27570
Code commune 27002
Démographie
Gentilé Acconais
Population
municipale
466 hab. (2021 en diminution de 2,71 % par rapport à 2015)
Densité 51 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 46′ 24″ nord, 1° 05′ 30″ est
Altitude Min. 115 m
Max. 179 m
Superficie 9,16 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Verneuil-sur-Avre
Législatives Première circonscription
Localisation
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Acon est une commune française située dans le département de l'Eure, en région Normandie.

Géographie[modifier | modifier le code]

Localisation[modifier | modifier le code]

Acon est une commune du Sud du département de l'Eure limitrophe de celui d'Eure-et-Loir. Elle se situe aux confins sud de la campagne de Saint-André, région naturelle formant une étendue plane et très ouverte consacrée aux grandes cultures[1]. Le territoire de la commune s'étend au cœur de la vallée de l'Avre, puis de part et d'autre de cette vallée, sur les plateaux environnants. À vol d'oiseau, la commune est à 7 km à l'ouest de Nonancourt[2], à 20 km à l'ouest de Dreux[3], à 29 km au sud d'Évreux[4] et à 74,5 km au sud de Rouen[5].

Géologie[modifier | modifier le code]

Sur les bords de l'Avre se trouvent des colluvions entourés par du limon argileux sur du limon calcaire. La pente de la vallée est composée d'argile à silex et, sur le plateau, se trouve du limon des plateaux.

Voies de communication et transports[modifier | modifier le code]

Acon est traversée par la N 12, séparant les Brûlés d'Acon, sur une rive, et le Rousset et le Mesnil d'Acon de l'autre ; la rivière Avre passe entre ces villages.

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[7]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est dans une zone de transition entre le climat océanique et le climat océanique altéré et est dans la région climatique Sud-ouest du bassin Parisien, caractérisée par une faible pluviométrie, notamment au printemps (120 à 150 mm) et un hiver froid (3,5 °C)[8]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat des plateaux abrités », correspondant aux plaines agricoles de l’Eure, avec une pluviométrie beaucoup plus faible que dans la plaine de Caen en raison du double effet d’abri provoqué par les collines du Bocage normand et par celles qui s’étendent sur un axe du Pays d'Auge au Perche[9].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,4 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,2 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 648 mm, avec 10,8 jours de précipitations en janvier et 8,2 jours en juillet[7]. Pour la période 1991-2020 la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Piseux à 8 km à vol d'oiseau[10], est de 11,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 676,7 mm[11],[12]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[13].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Acon est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[14],[15],[16]. La commune est en outre hors attraction des villes[17],[18].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (66,8 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (67 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (50,1 %), forêts (27,1 %), prairies (10,6 %), zones agricoles hétérogènes (6,1 %), zones urbanisées (5,8 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (0,3 %)[19]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie[modifier | modifier le code]

Acon est attesté pour la première fois sous la forme Acun au XIIe siècle[20],[Note 2], puis Agon, en 1230[21],[Note 3], Achon en 1234 (Cartulaire du chapitre d’Évreux)[21],[22], Acom (Cartulaire du Bec) et Dacon en 1242 (Inventaire des titres de l’abbaye du Bec).

Selon François de Beaurepaire, Jean Adigard des Gautries et Fernand Lechanteur ont rapproché le toponyme Acon de celui d'Agon (Manche), qui pour eux, représente un hypothétique gaulois *acauno, postulé par le terme agaunum attesté dans un texte mérovingien avec le sens de « pierre », mais le maintien du [c] intervocalique pose problème[23], pour lui il aurait dû subir une lénition en [g], c'est-à-dire Agon, compte tenu du fait que la forme Agon de 1230 est isolée, relativement tardive et donc peu fiable.

En réalité, [c] dans cette position aurait dû aboutir à [j] (ex : latin pacare > payer) ou s'amuïr complètement si la diphtongue [au] évolue assez rapidement en [o][Note 4].

C'est pourquoi Albert Dauzat et Charles Rostaing ont évoqué un thème de nom gaulois ou germanique Accon-[24] (seul le doublement de [c] peut expliquer son maintien à l'intervocalique).

Ernest Nègre reprend l'idée d'un anthroponyme germanique qu'il identifie sous la forme Acco(n) et employé absolument[25].

Enfin, le nom de personne germanique Acco semble se retrouver dans Acquigny[23] (à 60 km au nord d'Acon), formation toponymique de l'Antiquité tardive ou du Haut Moyen Âge, dérivée à l'aide du suffixe -INIACU, forme allongée d'-(I)ACU.

Histoire[modifier | modifier le code]

Une bourgade d'Héracléotide a porté ce nom également et Théophraste dit que l'aconit provient de la région de cette bourgade[26].

Du Xe au XIIIe siècle, Acon appartient aux « Terres françaises », depuis la création d'une frontière entre Normandie et Royaume de France, sur l'Avre. Le village dépend alors de la puissante baronnie du Thymerais, dirigée par les belliqueux seigneurs de Châteauneuf.

Le nom du hameau des Brûlés vient du fait que l'on installe les rescapés d'un petit village environnant qui a brûlé en haut de la vallée, devenant le village des Brûlés d'Acon.

Ce fief est une possession de la famille d'Acon, du XIIIe au XVIIe siècle, qui passe, par alliance, à la famille de Tilly puis à la famille de Guenet, au XVIIIe siècle, par le mariage, en 1734, de Marie-Elisabeth de Tilly et de François-Alexandre de Guenet, célébré par son frère, Mgr de Guenet, dans la chapelle du château d'Acon.

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Liste des maires[modifier | modifier le code]

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
avant 1981 ? Liliane Mériel-Bussy DVG  
2001 2020 Joël Hervieu MoDem Retraité de l'enseignement, réélu en 2008 et 2014
2020 En cours Frédérique Savel    

Tendances politiques et résultats[modifier | modifier le code]

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[29]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[30].

En 2021, la commune comptait 466 habitants[Note 5], en diminution de 2,71 % par rapport à 2015 (Eure : −0,5 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
703819720717660648677645678
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
628665614552524497473472417
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
407372362375392388332376334
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012
341289250317356407451458472
2017 2021 - - - - - - -
468466-------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[31] puis Insee à partir de 2006[32].)
Histogramme de l'évolution démographique

Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]

La nécropole dolménique des Prés d'Acon.

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

La commune d'Acon compte deux édifices inscrits au titre des monuments historiques :

  • L'église Saint-Denis (XVIe siècle) Logo monument historique Inscrit MH (1998)[33]. Située au lieu-dit Les Prés d'Acon, cette église se compose d'un seul vaisseau couvert par une voûte en bois et se termine par une abside à trois pans. Elle possède une courte flèche au-dessus du portail occidental. Après les destructions occasionnées par la guerre de Cent Ans, l'édifice a été reconstruit au XVIe siècle en deux fois : la première tranche de travaux, datant de 1514, concerne la nef et la deuxième, vers 1540, le chœur. Il est à noter que des peintures murales datant de la fin du XVIe siècle ont été partiellement dégagées dans ces deux parties de l'église[33] ;
  • La nécropole dolménique des Prés d'Acon (Néolithique moyen) Logo monument historique Inscrit MH (1998)[34]. Il s'agit d'une sépulture mégalithique de l’époque néolithique située au milieu d’une prairie dans la vallée de l’Avre. Le site s’étend sur une longueur de 110 m.

Patrimoine naturel[modifier | modifier le code]

ZNIEFF de type 1[modifier | modifier le code]

  • Le bois de Breux[35] ;
  • La côte du Voisinet[36] ;

ZNIEFF de type 2[modifier | modifier le code]

  • La vallée de l'Avre[37].

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  2. Dans le cartulaire de l'abbaye Saint Pierre de Chartres.
  3. Dans le cartulaire d'Artois.
  4. L'exemple fourni par François de Beaurepaire pour expliquer l'évolution [c] > [g], c'est-à-dire le latin ăcūtus qui a donné aigu est en réalité peu pertinent, car le produit régulier en est l'ancien français ëu (conservé dans le toponyme, Le Montheu, commune de Dommartin-sous-Amance, Meurthe-et-Moselle, attesté sous les formes Mons acutus en 879, Monteu en 1298 d'après Lepage, Dictionnaire topographique de la Meurthe, Paris, 1862, p. 93 b), forme trop inconsistante qui a été remplacée par l'ancien français agu qui est une réfection sur le latin. La graphie ai- (depuis le XIIIe siècle, Sermon poitevin dans T.-L.) est soit due à un croisement avec aigre (cf. sauses aigues, ibid. dans T.-L.) soit plus probablement, et de la même manière que aiguille* et aiguillon*, à l'influence de aiguiser (< lat. *acutiare) par réfection de *agudo d'après *ayguydzare in Fouché, p. 434. Site du CNRTL : étymologie d'aigu.
  5. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. « La plaine de Saint-André », sur Atlas des paysages de la Haute-Normandie (consulté le ).
  2. « Distance à vol d'oiseau entre Acon et Nonancourt »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur lion1906.com (consulté le ).
  3. « Distance à vol d'oiseau entre Acon et Dreux »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur lion1906.com (consulté le ).
  4. « Distance à vol d'oiseau entre Acon et Évreux »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur lion1906.com (consulté le ).
  5. « Distance à vol d'oiseau entre Acon et Rouen »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur lion1906.com (consulté le ).
  6. « Géoportail (IGN), couche « Communes » activée ».
  7. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  8. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  9. GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2
  10. « Orthodromie entre Acon et Piseux », sur fr.distance.to (consulté le ).
  11. « Station Météo-France « Piseux » (commune de Piseux) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  12. « Station Météo-France « Piseux » (commune de Piseux) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  13. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
  14. « Typologie urbain / rural », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  15. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  16. « Comprendre la grille de densité », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  17. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
  18. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  19. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  20. François de Beaurepaire (préf. Marcel Baudot), Les Noms des communes et anciennes paroisses de l'Eure, Paris, A. et J. Picard, , 221 p. (ISBN 2-7084-0067-3, OCLC 9675154), p. 49.
  21. a et b ibidem.
  22. Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, Droz, Genève, p. 825, no 14865 [1].
  23. a et b François de Beaurepaire, op. cit.
  24. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN 2-85023-076-6), p. 3a.
  25. Ernest Nègre, op. cit..
  26. Jacques Daléchamps et Jean Des Moulins, Histoire générale des plantes : contenant XVIII, « IX, De l'Aconitum ».
  27. Ministère de l'Intérieur - Eure (Haute-Normandie), « Résultats de l'élection présidentielle de 2012 à Acon » (consulté le ).
  28. Ministère de l'Intérieur - Eure (Normandie), « Résultats de l'élection présidentielle de 2017 à Acon » (consulté le ).
  29. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  30. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  31. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  32. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  33. a et b « Église paroissiale Saint-Denis », notice no PA27000027, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  34. « Nécropole dolménique des Prés d'Acon », notice no PA27000024, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  35. [PDF] « Le bois de Breux », sur inpn.mnhn.fr (consulté le ).
  36. [PDF] « La côte du Voisinet », sur inpn.mnhn.fr (consulté le ).
  37. [PDF] « La vallée de l'Avre », sur inpn.mnhn.fr (consulté le ).