Zeta Arietis

ζ Arietis
Données d'observation
(époque J2000.0)
Ascension droite 03h 14m 54,0983s[1]
Déclinaison +21° 02′ 40,009″[1]
Constellation Bélier
Magnitude apparente +4,89[2]

Localisation dans la constellation : Bélier

(Voir situation dans la constellation : Bélier)
Caractéristiques
Type spectral A1 V[3]
Indice U-B −0,01[2]
Indice B-V −0,02[2]
Astrométrie
Vitesse radiale +7,0 km/s[4]
Mouvement propre μα = −26,276 mas/a[1]
μδ = −73,782 mas/a[1]
Parallaxe 11,894 2 ± 0,432 5 mas[1]
Distance 84,075 ± 3,057 pc (∼274 al)[1]
Magnitude absolue +0,35[5]
Caractéristiques physiques
Masse 2,66 ± 0,07 M[6]
Luminosité 76,6 ± 9,3 L[6]
Température 9 528 ± 109 K[6]
Rotation 133 km/s[7]

Désignations

ζ Ari, 58 Ari, HR 972, HD 20150, HIP 15110, BD+20°527, FK5 1089, SAO 75810[8]

Zeta Arietis (ζ Arietis / ζ Ari) est une étoile de la constellation zodiacale du Bélier. Elle porte également la désignation de Flamsteed de 58 Arietis[8].

Nomenclature et histoire[modifier | modifier le code]

Du ciel arabe aux catalogues internationaux[modifier | modifier le code]

Cette étoile est ζ Ari dans la Désignation de Bayer et 58 Ar dans celle de Flamsteed. .

Al Butain IV est le nom qu'elle porte dans certains catalogues contemporains. C’est l'arabe بطين buţain, diminutif de بطن baţn "ventre", qui existe dans les calendriers arabes traditionnels et s’applique au groupe ερζ Ari dans la figure de الحمل l’Agneau arabe, c’est-à-dire non pas la figure du Bélier gréco-arabe, adopté par les astronomes avec la traduction de la Μαθηματική σύνταξις de Claude Ptolémée, et qui porte le même nom, mais de la figure de UDU = Immeru », l’Agneau mâle venu de Mésopotamie par la voie aranéenne tel qu’il figure dans le calendrier arabe traditionnel des Manāzil al-qamar. Ce nom s'explique par le fait que la figure de الحمل al-ḥamal, littéralement « l'Agneau mâle de moins d'un an", est plus grand que celui que nous connaissons par les Grecs, puisque les Pléiades sont situées sur sa Queue (arabe الألية al-Aliya)[9],[10]. Revevé dans la transcription ’Al-Buţain’ à partir des textes arabes, notamment le traité de ᶜAbd al-Raḥmān al-Ṣūfī (964)[11], par Richard Hinckley Allen (1899)[12], il est repris comme nom par Jack W. Rhoads (1971) pour les étoiles du groupe πρεζ Ari, numérotées dans l’ordre de I à IV<[13] et passe ainsi sur la toile[14].

La figure de الحمل al-Ḥamal, « l'Agneau », dans le ciel arabe traditionnel.
La constellation (星官 xīng guān) de 天阴 Tiān yīn sur la Carte de Dunhuang (ca. 649-684). Comme celles du石星经 Shí shì xīng jīn, « le Canon astral de Maître Shí », elles y sont indiquées en blanc.

En Chine[modifier | modifier le code]

天阴二 est, dans l’astronomie chinoise, le nom de ζ Ari, soit la 2e étoile (星xiīng) de la constellation (星官 xīng guān) de 天阴 Tiān yīn, « le Yin céleste », et correspond au groupe à peu près au εζτδ/65 Ari dans 巫咸氏 Wu Xian shì, « le Canon Wū xián (av. Le IIIe s. de notre ère) et indiquées en blanc en blanc sur la Carte de Dunhuang (ca. 649-684)[15].

Propriétés[modifier | modifier le code]

Zeta Arietis est visible à l'œil nu et sa magnitude apparente est de 4,89[2]. L'étoile présente une parallaxe annuelle de 11,89 mas telle que mesurée par le satellite Gaia, ce qui permet d'en déduire qu'elle est distante d'environ 84 pc (∼274 al) de la Terre[1]. Elle s'éloigne du Système solaire à une vitesse radiale héliocentrique de +7 km/s[4]. Elle est une étoile blanche de la séquence principale de type spectral A1 V[3], d'une température de surface de 9 528 K[6]. Elle tourne rapidement sur elle-même à une vitesse de rotation projetée de 133 km/s[7]. L'étoile est environ 2,7 fois plus massive que le Soleil et elle est approximativement 77 fois plus lumineuse que le Soleil[6].


Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f et g (en) A. G. A. Brown et al. (Gaia collaboration), « Gaia Early Data Release 3 : Summary of the contents and survey properties », Astronomy & Astrophysics, vol. 649,‎ , article no A1 (DOI 10.1051/0004-6361/202039657, Bibcode 2021A&A...649A...1G, arXiv 2012.01533). Notice Gaia EDR3 pour cette source sur VizieR.
  2. a b c et d (en) H. L. Johnson et al., « UBVRIJKL photometry of the bright stars », Communications of the Lunar and Planetary Laboratory, vol. 4, no 99,‎ (Bibcode 1966CoLPL...4...99J)
  3. a et b (en) A. Cowley et al., « A study of the bright A stars. I. A catalogue of spectral classifications », The Astronomical Journal, vol. 74,‎ , p. 375–406 (DOI 10.1086/110819, Bibcode 1969AJ.....74..375C)
  4. a et b (en) R. Wielen, Schwan et al., « Sixth Catalogue of Fundamental Stars (FK6). Part I. Basic fundamental stars with direct solutions », Veroeffentlichungen des Astronomischen Rechen-Instituts Heidelberg, Astronomisches Rechen-Institut Heidelberg, vol. 35, no 35,‎ , p. 1 (Bibcode 1999VeARI..35....1W)
  5. (en) E. Anderson et Ch. Francis, « XHIP: An extended Hipparcos compilation », Astronomy Letters, vol. 38, no 5,‎ , p. 331 (DOI 10.1134/S1063773712050015, Bibcode 2012AstL...38..331A, arXiv 1108.4971)
  6. a b c d et e (en) J. Zorec et F. Royer, « Rotational velocities of A-type stars. IV. Evolution of rotational velocities », Astronomy & Astrophysics, vol. 537,‎ , article no A120 (DOI 10.1051/0004-6361/201117691, Bibcode 2012A&A...537A.120Z, arXiv 1201.2052)
  7. a et b (en) F. Royer, J. Zorec et A. E. Gómez, « Rotational velocities of A-type stars. III. Velocity distributions », Astronomy & Astrophysics, vol. 463, no 2,‎ , p. 671-682 (DOI 10.1051/0004-6361:20065224, Bibcode 2007A&A...463..671R, arXiv astro-ph/0610785)
  8. a et b (en) * zet Ari -- High Proper Motion Star sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  9. (de) Paul Kunitzsch, Arabische Sternnamen in Europa, Wiesbaden : Otto Harrassowitz, 1959, p. 51.
  10. Roland Laffitte, Le ciel des Arabes. Apport de l’uranographie arabe, Paris : Geuthner, 2012, pp. 85-86.
  11. (ar/fr) Hans Karl Frederik Christian Schjellerup, Description des étoiles fixes composée au milieu du Xe siècle de notre ère par l'astronome persan Abd-al-Rahman Al-Sûfi. Traduction littérale de deux manuscrits arabes de la Bibliothèque royale de Copenhague et de la Bibliothèque impériale de Saint-Pétersbourg…, Saint-Pétersbourg : Eggers et Cie, 1874, repr. Fuat Sezgin, Islamic mathematics and Astronomy, vol. XXVI, Frankfurt am Main : Institut für Geschichte der arabisch-islamischen Wissenschaft an der Johann Wolfgang Goethe-Universität, 1997, p. 135.
  12. (en) Richard Hinckley Allen, « ''Star-names and their meaning, New York & al., G. E. Stechert, 1899, p. 83. »
  13. (en) Jack W. Rhoads, « A Reduced Star Catalog Containing 537 Named Stars, Pasedana : Jet Propultion Laboratory, California Institute of Technology, November 15, 1971, p. 10. »
  14. Roland Laffitte, Héritages arabes. Des noms arabes pour les étoiles, Paris : Geuthner, 2005, p. 93.
  15. (en) Sun Xiachun Sun & Jacob Kistemarker, The Chinese Sky During the Han, Leiden / Köln : Brill, 1997, pp. 138 et 191.

Lien externe[modifier | modifier le code]