Serinyà

Serinyà
Blason de Serinyà
Héraldique
Serinyà
Vue générale
Administration
Pays Drapeau de l'Espagne Espagne
Communauté autonome Catalogne
Province Gérone
Comarque Pla de l'Estany
Code postal 17852
Démographie
Population 1 158 hab. ()
Densité 67 hab./km2
Géographie
Coordonnées 42° 10′ 18″ nord, 2° 44′ 53″ est
Altitude 188 m
Superficie 1 740 ha = 17,4 km2
Localisation
Localisation de Serinyà
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Serinyà
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Serinyà est une commune espagnole en Catalogne, dans la province de Gérone, dans la comarque de Pla de l'Estany.

Géographie[modifier | modifier le code]

La commune est à 33 km au nord de Gérone. Elle est traversée dans le sens sud-nord par la route C-66[1].

Histoire[modifier | modifier le code]

Préhistoire[modifier | modifier le code]

Plusieurs grottes préhistoriques se trouvent sur la commune, dont quatre sites majeurs : Reclau Viver, l’Arbreda, grotte de Pau et grotte de Mollet[2]. On trouve également, de moindre importance mais présentant elles aussi séquences archéologiques intéressantes, l'Arbreda II, Mollet III et la cavité (cau) de Roure. Enfin il y a aussi d'autres petites cavités archéologiquement stériles ou très pauvres : Mollet II, Mollet IV, Mollet V, grotte de Costa, grotte Estreta, cavité de Codony et abri Genover[3].

Toutes ces grottes sont incluses dans le « Parc des grottes préhistoriques de Serinya » (en catalan « Parc de les Coves Prehistòriques de Serinyà », abrégé sous le nom de « grottes de Serinya » (ca)), un site d'intérêt culturel[4]. Trois grottes peuvent être visitées : l'Arbreda, Reclau Viver et Mollet III. Les infrastructures du parc se trouvent près des grottes principales, au sud du bourg de Serinya, à environ 4 km au nord de Banyoles, sur le côté Est de la route C-66 qui mène à Besalú et à l'est du ruisseau de Serinya[3],[5].

Le site a été occupé par des humains depuis la fin du Pléistocène moyen[6] (~1 500 ans) jusqu'à l'Holocène. Les périodes principales d'occupation sont le Paléolithique moyen et le Paléolithique supérieur[7]. Le Gravettien est particulièrement abondant[8].

Grotte de l'Arbreda[modifier | modifier le code]

La grotte de l'Arbreda montre la transition entre le Paléolithique moyen et le Paléolithique supérieur pendant la glaciation de Würm[4].

Reclau Viver[modifier | modifier le code]

La grotte de Reclau Viver[9] est la mieux conservée[4]. Elle a livré la séquence la plus importante pour le Gravettien régional. Elle a été fouillée de 1944 à 1948 par J. M. Corominas, qui y a trouvé la stratigraphie suivante[10] :

  • couches A et B : Aurignacien
  • couches C, D et E : Gravettien
    • couche C : pointes à dos microlithiques (microgravettes pygmées) et lamelles à dos. Pour l'ensemble des pièces lithiques retouchées, 48 % sont des outils à retouche abrupte (dont 32% de lamelles à dos et 14% de pointes à dos). Les grattoirs (14,7 %) sont un peu plus abondants que les burins (10,3 %) ; la majorité est sur troncature. Corominas a situé ce niveau C comme un Périgordien IV, d’après les classifications de D. Peyrony[10].b
    • couche D : la quantité d’outillage microlithique diminue, la taille des outils augmente, l'industrie osseuse est plus riche. Les outils en pierre comprennent 23 % d'outils à retouche abrupte, dont 11% de lamelles à dos 11 % et 10 % de pointes à dos 10 % ; parmi les pointes à dos se trouvent des pointes de la Gravette typiques. Les grattoirs sont toujours abondants (14 %), de même que les burins (13,4 %), souvent sur troncature. Corominas[11],[12] situe la couche D dans l'Aurignacien V de Peyrony à cause des sagaies à base oblique qui font partie de l'industrie osseuse. Cette dernière inclut aussi de très abondantes parures, notamment plusieurs canines de carnivores percées et quelques têtes de fémurs de cervidés percées[10].
    • couche E : inclut encore des gravettes typiques parmi les pointes à dos. Attribué au Protosolutréen ou une transition vers le Solutréen[10].
  • couche F : Solutréen. On y trouve encore des pointes à dos[10].

Cette grotte a livré un collier de coquillages, qui se trouve au musée archéologique de Banyoles (Museu Arqueològic Comarcal de Banyoles)[4].

Mollet III[modifier | modifier le code]

Elle a livré les vestiges les plus anciens, dont une dent du Paléolithique moyen, le plus vieux fossile du pays[4].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Serinya, carte », sur google.fr/maps.
  2. [Fullola et al. 2007] Josep M. Fullola, Dídac Roman, Narcis Soler et Valentin Villaverde, « Le Gravettien de la côte méditerranéenne Ibérique », Paléo, no 19 « Spécial table ronde (1ère partie) : Le Gravettien : entités régionales d'une paléoculture européenne, Les Eyzies, juillet 2004 »,‎ (lire en ligne [PDF] sur dugi-doc.udg.edu, consulté le ), p. 73.
  3. a et b [Soler & Soler 2005] (ca) Narcís Soler et Joaquim Soler, Memòria d'excavació de la Cova de l'Arbreda, coll. « Memòries d’Intervenció Arqueològica » (no 5362), , 69 p., sur portalgironi.cat (lire en ligne), p. 2.
  4. a b c d et e (en) « Park of the prehistoric caves of Serinyà », sur catalunya.com (consulté le ).
  5. « Localisation de la grotte de l'Arbreda et de l'ensemble des caves de Serinya », sur icc.cat, Institut Cartogràfic i Geològic de Catalunya (consulté le ).
  6. [Soler & Soler 2016] (ca) Narcís Soler et Joaquim Soler, « Els primers Homo sapiens de Catalunya, caçadors i recol·lectors del Paleolític superior antic », Catalan Historical Review, no 9,‎ , p. 117-127 (lire en ligne [PDF] sur raco.cat, consulté le ).
  7. [Brusi et al. 2005] (es) D. Brusi, R. Linares, Julià Maroto, L. Pallí, R. Pujadas, S. Ramió, C. Roqué et N. Soler, « Las cuevas prehistóricas de Serinyà (Pla de l’Estany, Girona) », Boletín Geológico y Minero, vol. 116, no 3,‎ , p. 247-256 (ISSN 0366-0176, lire en ligne [sur academia.edu], consulté le ).
  8. [Fullola et al. 2007] Josep M. Fullola, Dídac Roman, Narcis Soler et Valentin Villaverde, « Le Gravettien de la côte méditerranéenne Ibérique », Paléo, no 19 « Spécial table ronde (1ère partie) : Le Gravettien : entités régionales d'une paléoculture européenne, Les Eyzies, juillet 2004 »,‎ (lire en ligne [PDF] sur dugi-doc.udg.edu, consulté le ).
  9. [Maroto 2014] Julià Maroto, « El conjunto del Reclau Viver », dans R. Sala (dir.), Los cazadores recolectores del Pleistoceno y del Holoceno en Iberia y el Estrecho de Gibraltar: estado actual del conocimiento del registro arqueológico, Universidad de Burgos, Fundación Atapuerca, (présentation en ligne), p. 247-255.
  10. a b c d et e Fullola et al. 2007, p. 74.
  11. [Corominas 1946] (es) Josep Maria Corominas Planellas, « La cueva del Reclau-Viver de Seriña », Annals de l'Institut d'Estudis Gironins,‎ (lire en ligne [PDF] sur dugi-doc.udg.edu, consulté le ).
  12. [Cheynier 1955] Cheynier, « Reclau-Viver, Compte rendu (par le Dr A. Cheynier) d'un travail paru en Espagne (Dr Corominas) », Bulletin de la Société préhistorique française, vol. 52, no 8,‎ , p. 511-514 (lire en ligne [sur persee]).

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]