Saint Tudy (navire)

Saint Tudy
illustration de Saint Tudy (navire)
Le roulier, pendant sa traversée

Type Ferry, Roulier
Histoire
Chantier naval La Perrière, Lorient
Quille posée
Lancement
Mise en service
Statut En service
Équipage
Équipage 6 à 8 hommes d'équipage
Caractéristiques techniques
Longueur 44,50 m (HT)
40,20 m (LP)
Maître-bau 11,00 m
Tirant d'eau 2,40 m
Déplacement 691 t
Port en lourd 100 t
Tonnage 935 UMS

438 tx

Propulsion 2 moteurs Duvant-Crépelle 4PSN3 (Jusqu'en Novembre 2011)

2 moteurs ABC 6 DXS-720-045 (Depuis Novembre 2011) entraînant 2 propulseurs azimutaux Hollming Aquamaster et hélices à 4 pales fixes supra-divergentes

Puissance 2 x 625 ch à 800 tr/min

2 × 470 kW (Depuis Novembre 2011)

Vitesse 11,5 nœuds
Caractéristiques commerciales
Pont 5
Passagers 440 passagers, 21 véhicules
Carrière
Armateur Conseil Régional de Bretagne
Affréteur Compagnie Océane
Pavillon Drapeau de la France France - Port d'attache : Lorient
MMSI 227001450
IMO 8403519
Coût 25 100 000 Francs

Le Saint Tudy est un navire roulier construit par les Chantiers et ateliers de la Perrière en 1985 pour le compte du Conseil général du Morbihan. D'abord armé par la Compagnie morbihannaise de navigation jusqu'au , il l'est depuis par la Compagnie Océane sur la ligne Lorient - Port Tudy (Île de Groix) avec l’Île de Groix.

Histoire[modifier | modifier le code]

Origine du projet[modifier | modifier le code]

À la fin de l'année 1983, le remplacement du Jean-Pierre Calloc'h, voué à remplacer le vieillissant Belle-Isle pour le renfort du service estival sur la ligne Quiberon - Belle-Île, est acté. Le Conseil Général souhaite la mise en service du nouveau navire d'ici à l'été 1985 et lance un appel d'offres pour la réalisation d'un prototype.

Ses caractéristiques générales sont sensiblement différentes des navires construits jusqu'alors, puisqu'il sera de type roulier, capable d'embarquer plusieurs poids-lourds sur un imposant entrepont ayant 4,50 m de clair sous barrots. La longueur est portée à près de 45 m, la largeur à 11 m, mais afin de garantir un accès aisé du navire à Lorient et à Groix, le tirant d'eau est limité à 2,50 m. Ces imposantes dimensions conduisent, pour faciliter la manœuvrabilité et diminuer le risque d'avarie lorsque le navire évolue près des cales, au choix d'un nouveau type de propulsion azimutal. Les passagers ne sont pas oubliés, car même si la capacité demandée est plus faible que sur le Kreiz er Mor, il est demandé aux postulants de mettre l'accent sur le confort des aménagements.

Construction et mise en service[modifier | modifier le code]

La commande est attribuée aux Chantiers et ateliers de la Perrière au début de l'année 1984, et la construction qui doit durer à peine plus d'un an est lancée.

Les caractéristiques définitives sont les suivantes :

  • Longueur : 44,50 m
  • Largeur : 11,00 m
  • Tirant d'eau : 2,40 m
  • Passagers : 440 dont 319 assis
  • Véhicules : 21 véhicules légers, ou 10 utilitaires, ou 3 poids lourds et 3 véhicules légers
  • Propulsion : 2 propulseurs azimutaux

La silhouette générale frappe tout d'abord par son asymétrie, en effet, conçu pour permettre aux véhicules d'embarquer et de débarquer en marche avant avec un minimum de manœuvres, le futur Saint Tudy est équipé de deux grandes portes d'embarquement sur bâbord, à l'avant et à l'arrière. Entre ces deux ouvertures, deux salons sont aménagés, tandis que les locaux techniques et le tambour machine sont situés de l'autre côté du garage sur tribord. Sur le pont supérieur, on trouve la timonerie, surélevée afin d'améliorer la visibilité. En arrière de celle-ci, se trouve un salon fermé, et un espace passagers en extérieur, partiellement couvert, où se situe également la drome de sauvetage.

Sur le plan technique, le Saint Tudy est équipé à l'instar de ses aînés, de deux moteurs Duvant-Crépelle à 4 cylindres en ligne, développant chacun 625 chevaux. Ceux-ci entraînent par le biais d'un réducteur, les deux propulseurs azimutaux Aquamaster. La propulsion est complétée par un propulseur d'étrave électrique en tunnel, d'une puissance de 100 chevaux. Pour le confort des passagers, deux stabilisateurs rétractables d'un nouveau type sont installés en avant de la salle des machines. À l'inverse de ceux montés sur les autres navires, déployés par un vérin sur l'axe des ailerons, ceux du Saint Tudy pivotent autour d'un axe vertical.

La construction débute en . Les essais, initialement prévus au début du mois de pour une mise en service le courant, sont repoussés début juin. Ceux-ci mettent en évidence une vitesse un peu plus faible qu'espérée, ainsi qu'une mauvaise stabilité directionnelle. Après le changement des hélices et l'ajout de plans de dérive fixes sur la coque destinés à améliorer la tenue de route, le navire est admis au service le .

En dépit des nombreux soucis liés à la mise au point de l'appareil propulsif et aux stabilisateurs, qui perturbent les premiers mois d'exploitation, le Saint Tudyapporte entière satisfaction avec sa grande capacité et sa bonne manœuvrabilité. Il prouvera également sa bonne tenue à la mer lors des tempêtes de l'hiver 1986.

Service actif[modifier | modifier le code]

Le Saint Tudy assure la desserte de l'Île de Groix avec le Kreiz er Mor dès 1985. Le premier est basé à Lorient, tandis que le second l'est à Groix.

Le , le Saint Tudy et le Kreiz er Mor, pris dans un épais banc de brume, entrent en collision dans la passe de la Citadelle de Port-Louis, à l'entrée de la Rade de Lorient.

En 1992, la CMN opère un changement de livrée, le Saint Tudy désormais tout de blanc arbore alors un liseré rouge, surmonté d'un bleu plus fin.

En 1998, l'inauguration de la nouvelle gare maritime au bout du quai de l'Estacade entraîne le déplacement du tablier d'embarquement arrière, il sera situé sur le tableau arrière et non plus sur le bordé. En effet, contrairement à l'ancienne gare maritime située sur le Quai de Rohan, doté d'une cale inclinée, le nouvel équipement est doté d'un ponton flottant. Le Saint Tudy accoste au bout de celui-ci et prend appui sur deux duc-d'Albe sur tribord. La modification de structure sera effectuée lors du carénage annuel, et sera également l'occasion d'une évolution dans la livrée, les liserés échangeant leurs couleurs.

À partir de 2002, l'exploitation du service hivernal est assurée uniquement par le Saint Tudy, et son poste de nuit sera désormais celui de Port-Tudy. À cet effet, une porte est aménagée dans le bordé bâbord afin de permettre à l'équipage de quitter le navire une fois celui-ci amarré en haut de la cale Guyot.

L'évolution des normes de sécurité va imposer entre 2002 et 2004 plusieurs modifications importantes. Le salon situé au niveau du pont principal est isolé du garage par deux lourdes portes étanches, les salons sont adaptés pour la réception de personnes en fauteuil roulant, le système de détection et de lutte contre l'incendie est sensiblement amélioré, et enfin la drome de sauvetage est modifiée.

Le , il passe sous pavillon de la Compagnie Océane, et arbore une nouvelle livrée dès sa sortie de carénage la même année.

Le , il entre en collision avec l’Île de Groix, en service depuis le de la même année, au niveau de la Citadelle, dans des conditions similaires à l'incident de 1985. Plusieurs causes à cet abordage seront pointées par l'enquête. Le brouillard très épais, associé à un croisement des navires dans une passe très étroite sont les principales causes de cet accident, l'enquête pointant également des facteurs aggravants tels qu'un mauvais aménagements des deux timoneries, et des manquements à certaines règles du RIPAM. L’Île de Groix, endommagé, doit être conduit à Concarneau principalement pour réparations sur ses œuvres vives. Le Saint Tudy est moins touché, mais une partie de ses équipements de sauvetage ont été perdus, arrachés par l'aileron de passerelle de l'Île de Groix lors de la collision, ce qui obligera la Compagnie Océane à limiter son exploitation au passage de véhicules et de fret quelques semaines[1].

Entre 2009 et 2011, plusieurs évolutions sont à noter dans la livrée. La tôle de gouttière au-dessus de la passerelle passe du noir à l'orange, en hommage au Kreiz er Mor, et la partie des œuvres mortes située entre la flottaison et le livet de pont se pare de bleu, ce qui accentue la ressemblance avec les navires de la Brittany Ferries.

A la même époque, le coût d'exploitation de l’Île de Groix étant élevé, il est décidé que seul le Saint Tudy assurerait le service l'hiver. Le service intensif auquel il est soumis, ainsi que sa propulsion vieillissante conduisent à décider une remotorisation, afin de lui permettre d'effectuer son service dans les meilleures conditions. Les travaux sont menés par la division des réparations navales de l'entreprise Piriou, dans sa grande forme de Concarneau. Les moteurs Duvant-Crépelle sont déposés et remplacés par des moteurs ABC de 6 cylindres. Le propulseur d'étrave voit sa puissance portée à 330 chevaux.

Remplacement et devenir[modifier | modifier le code]

Aujourd'hui âgé de 39 ans, le Saint Tudy, bien que répondant encore efficacement aux besoins de l'île, vieillit. Son remplacement est acté en 2013, et la commande est passée au chantier Piriou le . La mise en service du Breizh Nevez I le , dont l'architecture générale reprend de celle du Saint Tudy, entraîne la mise en réserve de ce dernier, et provoque la sortie de flotte de l’Acadie, dont le permis de navigation ne peut plus être renouvelé dans la catégorie des navires à passagers depuis le .

Galerie[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Pierre-François Féraud, Histoire des Liaisons Maritimes entre le Continent et l'Île de Groix, Atelier Alpha Bleue, , 137 p.
  • Pol Calloc'h et René-Jean Tual, Belle-Île en Mer et ses Liaisons Maritimes - Les Armements Nantais et Bellilois (1850-1950), L'Etrave, , 47 p.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]