René Pucelle

René Pucelle
Portrait de l'abbé Pucelle par Hyacinthe Rigaud.
Fonction
Abbé
Biographie
Naissance
Décès
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ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité

René Pucelle, dit « l'abbé Pucelle » est un magistrat français né à Paris le et mort à Paris le .

Biographie[modifier | modifier le code]

Second fils de Claude Pucelle, avocat au Parlement et de Françoise de Catinat ( - )[1], René Pucelle se trouvait être donc le neveu du célèbre maréchal de France, Nicolas de Catinat.

Très tôt, il est en pension chez les Jésuites à la mort de son père. Étudiant la philosophie et la théologie à l’Université, il fait une courte carrière militaire sous l’impulsion de son oncle avant d’entreprendre des voyages en Italie et en Allemagne.

De retour en France, il embrasse la magistrature, puis devient clerc, conseiller-clerc à la Grand Chambre du Parlement de Paris le puis doyen en 1694. En 1713, il est nommé rapporteur à propos du Ratio discendi et docendi du père Joseph de Jouvency[2], auquel il s'oppose violemment aux règles de l'enseignement.

En 1715, il est nommé membre du Conseil de Conscience par le Régent, mais voit sa réputation ternie par le soutien qu’il apporte au diacre Pâris dans la fameuse affaire des convulsionnaires de Saint-Médard en s'opposant à la bulle Unigenitus.

Jean-Baptiste-Honoré-Raymond Capefigue[3] nous dépeint ainsi le truculent abbé :

« Qui ne connaissait l'abbé Pucelle parmi les bourgeois de la rue de la Harpe près de Saint Severin ? René Pucelle abbé de Corbigny, conseiller clerc au parlement de Paris, neveu par les femmes du maréchal de Catinat, avait gardé comme une tradition les habitudes inquiètes l'esprit frondeur du maréchal, l'idole des parlementaires et des bourgeois. Fort instruit dans les études ecclésiastiques, l'abbé Pucelle avait quelquefois servi le roi pour l'enregistrement des édits mais avec des exigences de corps et d'opinions souvent fort importunes dans les questions ecclésiastiques il dominait le pouvoir et, en toute hypothèse, c'était un homme fort incommode, toujours disposé aux censures, aux médisances, véritables calamités pour les gouvernements. Ces ralliés qui restent boudeurs sont des auxiliaires fort importuns mieux vaut les avoir pour ennemis déclarés. »

Il se retire alors à l'abbaye Saint-Léonard de Corbigny en 1732, où il était abbé dès 1694. Dans son Dictionnaire historique et critique Louis Moréri juge que « ses mœurs étoient pures et douces. Sa sagesse toujours constante n’avoit point cet air d’autorité… »[4].

C'est lui qui demande à recevoir Dom Jean Thiroux dans on abbaye[5].

Iconographie[modifier | modifier le code]

Le portrait de René Pucelle a été peint par Hyacinthe Rigaud en 1721 pour 500 livres (« M. l’abbé Pucelle »)[6]. Il est actuellement conservé au musée national de Port-Royal des Champs à Magny-les-Hameaux. Un dessin fidèle appartenait à la Collection Prat (Rosenberg, 1990, no 36, p. 106, repr. p. 107).

Le tableau a été gravé par Pierre Imbert Drevet en 1739 puis par Étienne Ficquet.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean Baptiste Ladvocat, Dictionnaire historique-portatif contenant l'histoire des patriarches, des princes hébreux, des empereurs, des rois, et des grands capitaines ; des dieux et des héros de l'Antiquité payenne ; des papes, des saints pères, des évêques et des cardinaux célèbres ; des historiens, poëtes, orateurs, théologiens, jurisconsules, médecins, & avec leurs principaux ouvrages & leurs meilleures éditions ; des femmes sçavantes, des peintres, & généralement de toutes les personnes. Paris, 1760, II, p. 564.
  • Louis Mayeul Chaudon & Antoine François Delandine, Dictionnaire universel, historique, critique, et bibliographique, Paris, 1810, T. XIV, p. 414.

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Ils s'étaient mariés le 21 avril 1652.
  2. Paris, Barbou, 1692.
  3. Louis XV et la société du XVIIIe siècle Paris, I, 1842, p. 140.
  4. Etition de 1759, VIII, p. 624.
  5. Histoire littéraire de la Congrégation de Saint-Maur, par des Bénédictins de cette congrégation, Bruxelles, Paris, 1770, p. 509.
  6. Roman, Les livres de comptes du peintre Hyacinthe Rigaud, Paris, Laurens, 1919, p. 189, 190, 191, 192, 200 ; Brême, 2000, n°49, p. 68, repr. p. 49 ; Perreau, 2004, p. 213, repr. fig. 194 ; Levallois-Clavel, 2005, I, p. 131-132 ; Ibid. II, p. 330, cat. P.-I. Dr. n°32.