Poggio-di-Nazza

Poggio di Nazza
Poggio-di-Nazza
Vue sur Poggio di Nazza.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Collectivité territoriale unique Corse
Circonscription départementale Haute-Corse
Arrondissement Corte
Intercommunalité Communauté de communes du Fium'orbo
(depuis le 1er janvier 2008)
Maire
Mandat
Jean-Noël Guidici
2020-2026
Code postal 20240
Code commune 2B236
Démographie
Gentilé Poggiolais
Population
municipale
184 hab. (2021 en augmentation de 0,55 % par rapport à 2015)
Densité 5,6 hab./km2
Géographie
Coordonnées 42° 03′ 24″ nord, 9° 17′ 50″ est
Altitude 475 m
Min. 21 m
Max. 1 720 m
Superficie 32,79 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Fiumorbo-Castello
Localisation
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Poggio di Nazza

Poggio di Nazza est une commune française située dans la circonscription départementale de la Haute-Corse et le territoire de la collectivité de Corse. Elle appartient à l'ancienne piève de Castello.

Géographie[modifier | modifier le code]

La commune de Poggio-di-Nazza est située dans la partie nord de la microrégion du Fiumorbu, à l'ouest de la plaine orientale. Elle est adossée à un chaînon montagneux d'orientation nord - sud culminant à 2042 mètres (Punta di a Cappella), et s'étend sur 12 kilomètres d'ouest en est, jusqu'au fleuve Fiumorbo. Le point culminant de la commune est proche du sommet de la Punta di Taoria, à 1720 mètres d'altitude.

Comme dans la plupart des communes de la région, le village est situé en hauteur, sur un petit promontoire permettant une belle vue sur la plaine — le nom corse poghju, comme son équivalent italien poggio, qui a donné son nom à la commune, signifie d'ailleurs « monticule ». De part et d'autre du village, deux ruisseaux affluents du Fiumorbo, le Saltaruccio et le Varagno, creusent des vallons profonds et difficilement accessibles.

La partie haute de la commune, y compris le village, est incluse dans le parc naturel régional de Corse.

Lieux dits et hameaux[modifier | modifier le code]

  • a Piazza (« la place », le centre du village)
  • a Foata, au-dessous de la Piazza, sur la route qui part vers Lugo-di-Nazza
  • u Suartu, sur le chemin de la chapelle Saint-Antoine
  • Pisticcialina, au-dessus du village
  • l'Altana, à deux kilomètres du village sur la route de la forêt (D 44 A, embranchement sur la route d'Isolaccio au col d'Aghja Franca)
  • l'Aghjola (partie, le hameau principal dépend d'Isolaccio-di-Fiumorbo)
  • u Vangone à deux kilomètres du village

Communes limitrophes[modifier | modifier le code]

Cinq communes entourent Poggio-di-Nazza.

Communications[modifier | modifier le code]

Le village est relié à la plaine par la route départementale 244, qui met la RT 10 (ex-RN 198) (rond-point de Migliacciaro) à 15 kilomètres de Poggio. Une route transversale (D 44) relie Poggio à Lugo-di-Nazza au nord et à Isolaccio-di-Fiumorbo au sud, selon un itinéraire qui aurait été celui d'une route romaine.

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Poggio-di-Nazza est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3]. La commune est en outre hors attraction des villes[4],[5].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (91,6 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (91,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (75,8 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (11,2 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (4,6 %), zones agricoles hétérogènes (4,3 %), cultures permanentes (4,1 %)[6]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Histoire[modifier | modifier le code]

Moyen Âge[modifier | modifier le code]

En 1267, le seigneur de Poggio-di-Nazza s'allie avec les seigneurs Cinarchesi.

Temps modernes[modifier | modifier le code]

Époque contemporaine[modifier | modifier le code]

Durant l'organisation des premiers réseaux de résistance en 1942 par la mission secrète Pearl Harbour, Toussaint Griffi est venu retrouver sa famille pour se faire oublier des investigations de l'Ovra. Il était arrivé clandestinement par le sous-marin Casabianca le dans la baie de Topiti (région de Piana) avec son cousin, le radio Pierre Griffi, Laurent Préziosi et leur chef de mission Roger de Saule. Pierre Griffi sera malheureusement arrêté, atrocement torturé, sans avoir parlé, et fusillé le par les troupes fascistes. Il avait pu transmettre au préalable 99 messages dont certains très importants pour préparer le débarquement des troupes françaises. La Corse fut le 1er département français totalement libérée le .

Anecdote

Du fait d'une ancienne revendication territoriale des administrés de ce village sur tous les hiboux que comptait l'île, les habitants sont surnommés i ciocci pughjesi, les « hiboux poggiolais ».

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Tendances politiques et résultats[modifier | modifier le code]

Liste des maires[modifier | modifier le code]

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
mars 2008 En cours Jean-Noël Guidici DVD  Exploitant agricole
1995 mars 2008 Francis Guidici UDF  Exploitant agricole, conseiller général, maire de Ghisonaccia depuis 2008
Les données manquantes sont à compléter.

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1800. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[7]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[8].

En 2021, la commune comptait 184 habitants[Note 2], en augmentation de 0,55 % par rapport à 2015 (Haute-Corse : +5,79 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851 1856
518505587589736754939930840
1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901
8248588839508859001 0058771 156
1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962
943933893907853802539559322
1968 1975 1982 1990 1999 2005 2006 2010 2015
305288224165185175176186183
2020 2021 - - - - - - -
183184-------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[9] puis Insee à partir de 2006[10].)
Histogramme de l'évolution démographique

Lieux et monuments remarquables[modifier | modifier le code]

  • Tout le centre du vieux village, entièrement restauré, depuis la place de la Mairie jusqu'aux anciens lavoirs et fours à pain.
  • L'église Saint-Pierre-et-Saint-André, au centre du village : de style roman, sa décoration intérieure a été refaite par un artiste local ; on y trouve aussi un crucifix de saint Damien, icône du XIIe siècle, d'inspiration syriaque.
  • La chapelle Saint-Antoine, dans la forêt à trois kilomètres du village, où tous les les habitants vont en pèlerinage.
  • Le site du Trou du Diable, sur le Varagnu, où une chute d'eau entre deux vasques crée un tourbillon spectaculaire mais dangereux (un mort par noyade en ).
  • La route de la forêt, au départ d'Altana, et dont les embranchements parcourent la forêt domaniale de Pietra-Piana jusqu'au voisinage des plus hauts sommets (non carrossables sauf véhicules spéciaux).
  • La source ou fontaine de Pinzelli, sous les crêtes, tout en haut de la forêt.

Principaux sommets[modifier | modifier le code]

  • Punta Ciccia, 1683 mètres (sur la limite des communes de Poggio et Isolaccio)
  • Punta Bronco, 1617 mètres, et Kyrie Eleison, 1535 mètres (sur la limite des communes de Poggio et Ghisoni)
  • Punta d'Uccellu, 1055 m (sur la limite des communes de Poggio et Lugo)

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

  • Toussaint et Pierre Griffi, héros de la résistance en 1942 et 1943 par la mission secrète Pearl Harbour.
  • Joseph Chiari (1911-1989), poète, écrivain, philosophe d'expression anglaise. Né à l'Aghjola, hameau de Poggio di Nazza (en partie), le . Docteur ès Lettres, consul de France à Édimbourg et Southampton, maître de conférences aux universités de Manchester et de Londres, membre correspondant de l'Académie Européenne des Sciences, des Arts et des Lettres. Il est l'auteur d'une quarantaine de livres en anglais et de deux en français (essais, poésie, théâtre) : Comtempory French Poetry (1952), Corsica : Colombus's Isle (1960), Lights in the Distance (1971), Hier, c'est aujourd'hui : De la Corse à l'Écosse (1984), Le besoin d'Absolu (1990). Il fut l'ami de T. S. Eliot qui préfaça trois de ses recueils. Sa pièce de théâtre consacrée à Christophe Colomb, Corsica : Colombus's Isle (1960), connut un grand succès : il y défendait la thèse des origines corses du grand navigateur. Il décède à Nice le [11].
  • Jean-Marie Colombani[réf. nécessaire], directeur du journal le Monde de 1994 à 2007.
  • Jean Ortusi, polytechnicien (promotion 1937), docteur en sciences physiques et mathématiques appliquées[12], fondateur et ancien directeur de Thomson CSF-Airsys (maintenant Thales) aux côtés de Maurice Ponte et Georges Naday, fellow IEEE , enseignant et président d'une chaire en physique au California Institute of Technology (CalTech), auteur de plusieurs ouvrages sur les mathématiques appliquées à l'électronique [13]. Jean Ortusi a été décoré de la Médaille du Mérite pour plusieurs actions d'évasion des camps allemands pendant la Seconde Guerre mondiale. Il est inventeur de plusieurs brevets internationaux et américains sur la transmission d'ondes électromagnétiques[14].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  2. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  2. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  4. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
  5. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  6. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
  7. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  8. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  9. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  10. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  11. [1]
  12. "Étude sur la diffraction et les réflexions des ondes guidées" (président de thèse Louis De Broglie)
  13. Liste d'ouvrages de Jean Ortusi sur Amazon.fr
  14. Liste de brevets américains de J. Ortusi