Moindzaza Mboini

Moindzaza Mboini مونزازمبوان
Moindzaza Mboini
Moindzaza Mboini, Ikodju
Administration
Pays Drapeau des Comores Comores
Île autonome Drapeau de Grande Comore Grande Comore
Maire
Mandat
ABDOU Hassani
2020-2025
Indicatif téléphonique +269
Démographie
Gentilé Moindzazamboinien, Moindzazamboinienne
Population 2 837 hab. (2017)
Densité 999 hab./km2
Géographie
Coordonnées 11° 46′ 51,5″ sud, 43° 15′ 31,1″ est
Altitude 14,90 m
Superficie 284 ha = 2,84 km2
Divers
Site(s) touristique(s) Forêt, plages et montagnes, Nguu za Moindzaza Mboini.
Localisation
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Moindzaza Mboini (en arabe مونزازمبوان), ou Mwandze hazaa ha Mbwani en grand comorien, est une ville côtière, en Grande Comore, établie au sud de Bambao ya Mboini, à 8,8 km de Moroni, capitale fédérale de l'Union des Comores[1].

Moindzaza Mboini, d'une superficie de 2,84 km2, compte 2 837 habitants en 2017[2]. Elle est la deuxième ville la plus peuplée des cinq localités de la commune de Bambao ya Mboini, derrière la ville d'Iconi. Elle est administrativement rattachée à cette commune, circonscription située à Ngazidja, dans la préfecture de Moroni-Bambao[3].

Histoire[modifier | modifier le code]

Ancienne mosquée au 14ème siècle au bord de la mer à Moindzaza Mboini

L'histoire de Moindzaza Mboini remonte autour de l'an 1300 lorsque la lignée fedezi, une dynastie royale en provenance d'Itsinkoudi ya Washili, fonda Moindzaza Mboini, au sud de la Grande Comore[4]. Depuis, avec l'arrivée des Bantous et Perses, la ville s'organise selon un système social et politique inspiré de ceux-ci. Les Mafé, chefs de villages dirigeant ceux-ci, ensuite les Bedja et le sultanat substituant les Mafé et Bedja à la tête des villages.

Légende[modifier | modifier le code]

Selon un récit populaire traditionnel, Msiru wa Mnambwani, à Moindzaza Mboini, serait un lieu habité par des djinns. Un site sacré, un plan d'eau, limpide, « que nul ne s'est hasardé à tremper un bout de bras ou de pied. Ce serait provoquer les habitants » de ce lac[5].

Aussi dans cette localité existait un arbre géant appelé Mri mhu, d'environ 10 mètres de long et 5 mètres de large avec un tronc spectaculaire. Cet arbre fétiche ressemblant au baobab en Afrique, se trouvait dans les parages du nouveau quartier Sana-Riadhi. Il était un emblème pour certaines catégories de la ville. Sous cet arbre de vie, de prière et cérémonie, elles venaient sacrifier des animaux, y effectuer des offrandes pour leurs dieux, afin d'apaiser leur colère, leur demander certaines faveurs ou la réalisation de leurs vœux. Cet espace et son arbre sacré, longtemps associé aux pratiques issues des religions traditionnelles africaines, sont remplacés dorénavant par d'autres pratiques monothéistes. Une mosquée antidjine y est construite en 2013.

Organisation sociale et politique[modifier | modifier le code]

Moindzaza-Mboini, s'organise comme suit :

Le maire (Comité local), il est chargé de la gestion de la commune, son budget (recettes et dépenses), dispose de la décision d'investir, du pouvoir de nommer ses membres et est garant de l'unité de la ville, sa sécurité et son ouverture.

Le chef de village, il est le représentant de l'autorité administrative locale et membre du conseil municipal (collabore étroitement avec le maire)[6].

Les wandrwadzima sont les « hommes accomplis » réalisant les différents échelons jusqu'au grand mariage[7]. Ils acquièrent le droit de prendre la parole dans les assemblées traditionnelles[8].

Les wafomamdji, ou « rois de la ville », sont les puissants qui détiennent le pouvoir, lequel le partagent désormais avec le maire[9].

Les wanamdji se constituent des jeunes répartis dans les deux associations de la ville : BB-JAZZ et Nour-El-Watoine[10].

Géographie[modifier | modifier le code]

Situation et composition de la ville[modifier | modifier le code]

Moindzaza Mboini se situe à Bambao ya Mboini, à 8,8 km au sud de Moroni et à 31 km de l'Aéroport international Moroni Prince Saïd Ibrahim, dans l'île de la Grande Comore. Il est exposé aux risques de la montée des eaux[11]. La ville est environnée de Bambao ya Djou au nord, Bambao ya Hari au centre ouest et de Salimani, village de la préfecture de Hambou au sud-ouest. Les villages partageant les frontières terrestres sont Ndrouani, à 1,09 km, dans le Bambao ya Mboini, Moindzaza Djoumbé, à 3,08 km, dans le bambao ya hari et Salimani à 4,7 km, dans le Ntsinimoipanga, préfecture de Hambou.

La ville de Moindzaza Mboini se caractérise par sa forêt, ses plages et ses deux montagnes[12]. La première, Djongoni, offre une vue sur la mer, les différentes petites plages, le plan de la ville en bord de mer et sur les villages limitrophes, Ndrouani et Mbachilé. Au sommet de la montagne, l'opérateur Comores Télécom, Huri, implante ses installations de télécommunications[13]. Au sommet de la seconde montagne, dite Mlimani, l'opérateur Telma installe ses réseaux.

Topographie[modifier | modifier le code]

Quartiers[modifier | modifier le code]

La ville se compose de plusieurs quartiers classés ici selon leur ancienneté :

☆ Mrambwani, un des plus anciens quartiers, situé au sud de la ville, peuplé pour la plupart d'une communauté de pêcheurs traditionnels[14].

☆ Dzindani-Budju, situé aussi au sud, il figure parmi les plus historiques qui symbolisent la ville.

Grande mosquée du vendredi, مسجد النهضة, à 8 m d'Igadju/Ben Omar A.A.

☆ Igadju-Sadani, où se trouvent la grande mosquée du vendredi (Masdjidi Nahdha, مسجد النهضة), le C.F.I, centre de formation islamique, فجر الإسلام (Fadjri l'islam), la P.P Bangweni, ancienne place publique où se pensaient et se réalisaient toutes les activités de la ville, et l'ancienne bibliothèque.

☆ Mradju est le quartier accueillant l'un des endroits les plus importants de Moindzaza Mboini, Funimwamdji, devenu, au fil du temps, l'une des premières places de décontraction de la ville, renommée Turubini pour Tribune, fréquentée par les jeunes. C'est désormais un carrefour où l'on vient pour se relaxer, échanger et observer. Mradjuu accueille aussi le C.L.M, comité local de Moindzaza Mboini, en mairie décentralisée.

☆ Pareni-Djinibadju, quartier-route menant vers le FC de l'association Nour-El-Watoine, vers la troisième place de relaxation, de partage, de rencontre et d'échange près des petites plages de la ville et vers la mer[15].

☆ Hantsandzi, la route secondaire de la ville débute dans ce quartier. Elle traverse Kuweti et les établissements scolaires de la ville pour rejoindre la route principale qui mène vers Sana-Riadhi. De petites ruelles prennent origine dans ce quartier. Le FC de l'association de BB-JAZZ s'y installe.

☆ Kuweti, les établissements scolaires, élémentaires publics sont construits dans ce quartier, au nord-ouest de la ville. Les jeunes du quartier y réaménagent leur espace de décompression et de rencontre. Ils y viennent en fin d'après-midi pour de multiples raisons : soulager les tensions de la journée aux champs, à la mer (pêche) ou au bureau, ou pour lire un livre ou lire son journal. Les jeunes et adultes s'y rendent aussi pour jouer toutes sortes de jeux de société, de la fin d'après-midi au coucher de soleil. Le soir tombé, cet espace ludique fait place aux histoires en pleine lune. Les conteurs de la place l'envahissent. Autour d'eux l'enchantement de l'auditoire qui en redemande de plus belle.

À Kuweti, il s'y trouve la banque Sanduk Al Ihsan dont les actionnaires principaux sont de la ville.

☆ Ambasaderi, une petite subdivision, à l'ouest de la ville, regroupant quelques habitants comportant, une certaine unité familiale.

Dispensaire à Sana-Riadhi.

☆ Sana-Riadhi est situé au nord-est de la ville. Il est un quartier groupé, abritant le dispensaire et hébergeant le stade Riadhi olympique de l'équipe professionnelle locale[16]. C'est un quartier qui se trouve à 1,3 km de Ndrouani se situant à l'ouest et à 8,3 km du stade omnisports de Malouzini[17].

☆ Vietinamu-Mtsaleni ou Muzidalifa par le Cheikh, le professeur SAÏD MOHAMED Moustoifa, ce quartier est en construction. Il se trouve au nord-est de la ville. Ce quartier groupé dispose de leur espace dédié aux jeux de société, Mraha et dominos.

☆ Bona, un nouveau quartier, une croisée où se prolongent et se coupent plusieurs rues, conduisant vers plusieurs quartiers de la ville et vers la route principale.

☆ Mramani, un quartier en pleine expansion, situé au nord-est, pas loin du terrain de football de l'équipe locale.

☆ Badjanani, appelé naguère Banihe, est un quartier également récent, au nord-est de la ville. De nouveaux bâtiments viennent de voir le jour, changeant ainsi le paysage immobilier du quartier.

Poste de gendarmerie en construction, garde-côtes, à Itsangashema, Moindzaza Mboini

☆ Itsangashema, le nouvel eldorado où pourraient se concentrer les nouveaux besoins de l'ère moderne : fraîcheur, espace, nature. La route de quartier mène vers Uraleni (la forêt), Msihe, Ha-ndawa-ndawa, Dari-dju-Samba à Samba, se dirige vers les localités voisines, Moindzaza Djoumbé, Séléa et Salimani, traverse la Mosquée antidjine et débouche sur Sana-Riadhi. On trouve, dans ce quartier, la nouvelle plage et le nouveau poste de gendarmerie implanté ici pour la surveillance et la sécurisation des lieux et surtout des côtes.

Bibliothèque municipale[modifier | modifier le code]

La première bibliothèque municipale, lieu de savoir et de culture de la ville, a été créée en 1989. Elle est actuellement en ruine. Son fonds était varié. On y trouvait notamment des documentaires, fictions et usuels.

Enseignement[modifier | modifier le code]

Moindzaza Mboini compte six établissements d'enseignement coranique, héritage de la colonisation islamique : école de Bacar Hassane, école de Bacar, école d'Akoub, école d'Anlia Said Nassur, école d'Abdou Ali Bacar, école de Sedo Mbélizi et un C.F.I, centre de formation islamique, Fadjri l'islam, situé à vingt mètres de la Grande Mosquée du vendredi, accueillant tout public.

L'enfant est inscrit, dès l'âge de trois ans, dans ce système d'enseignement religieux dit palashiyo, situé dans son secteur, où il apprendra le coran, l'éducation civique et sociale et certaines bases de l'islam, du vivre ensemble et de la paix[18]. L'enseignement et l'apprentissage du coran se poursuivent dans les 12 mosquées que totalise la ville de Moindzaza Mboini. À six ans, il s'inscrira à l'école française.

Moindzaza Mboini, depuis 1970, dispose de cinq établissements scolaires, élémentaires et publics, un système d'éducation et d'enseignement français qui va du C.P au C.M.2[19].

Transport scolaire[modifier | modifier le code]

La ville de Moindzaza Mboini contribue à la scolarisation des enfants. Des bus scolaires, à tarifs réduits pour les usagers de la ville, desservent les établissements scolaires locaux et ceux de Ndrouani, Vouvouni jusqu'à Moroni. Les tarifs proposés par la commune vont de 150 à 250 francs comoriens, selon le niveau de scolarité de l'élève, pour un aller simple, prix équivalents à 30 et 50 centimes d'euros.

Un second bus, fait-tout, est réservé aux sorties scolaires et culturelles. Les notables l'utilisent lors des invitations par leurs homologues notables des villes et villages de Ngazidja.

Propreté au quotidien[modifier | modifier le code]

La ville de Moindzaza Mboini s'est dotée d'un plan de prévention pour l'élimination des ordures et s'est équipée de deux camionnettes tricycles luttant contre les déchets ménagers et pour la propreté des rues. Moindzaza Mboini, ville propre, est inaugurée le au foyer de Nour-El-Watoine, en présence du C.L.M, le maire de bambao ya mboini, la notabilité et la jeunesse[20].

Hydrographie[modifier | modifier le code]

Hydronyme d'Idziwa sha madji ya heyao no siha, montée et descente d'eau, Sadani-Igadju.

On peut trouver au centre et aux alentours de Moindzaza Mboini, ville située en bord de mer, des éléments naturels, qui deviennent progressivement des coins de baignades, des points d'eau pour la vaisselle et lessive, logiquement affectés par le phénomène de la montée et descente des eaux des mers et océans, comme ces hydronymes de Konkoni, empruntant son nom à la Radio locale en ligne, et de Isimani (Idziwa sha madji ya fumbu) à proximité de l'ancienne place publique[21]. Mais aussi on peut y rencontrer un cours d'eau coulant le long de la montagne (Ngu ya Moindzaza Mboini à Djivani). C'est une eau que l'on peut naturellement boire sans danger. Les éleveurs y ramènent régulièrement leurs bestiaux pour s'hydrater. Dans plusieurs emplacements où sont construites les mosquées des quartiers, peuvent aussi s'y trouver des points d'eau utilisables pour accomplir ses ablutions, avec laquelle on peut également se baigner bien avant les horaires de prière. C'est une eau légèrement salée mais que l'on peut boire sans doute.

Illustrations[modifier | modifier le code]

Coin d'eau Msihiri wa Habube, Pareni
Deux camionnettes tricycles pour la lutte contre les déchets ménagers
Place de détente, Fumwamdji, Mradjuu
Banque, Sanduk Al Ihsan
Cours d'eau coulant le long de la montagne Djongoni à Djivani, Moindzaza


Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Ngazidja : Liste des nouveaux chefs des communes », sur HabarizaComores.com | Toute l'actualité des Comores (consulté le )
  2. INSEED, « Institut national de la statistique et des études économiques et démographiques », Répartition de la population. Recensement,‎ (lire en ligne)
  3. Afcode, « Loi portant organisation territoriale de l'Union des Comores », Afcode,‎ (lire en ligne [doc], consulté le )
  4. Takidine Moutui et Mohamed Aliloiffa, La toponymie des villes et villages de Ngazidja (Mémoire en linguistique), Grande Comore, 1987-1988, p.37
  5. muzdalifahouse, « Des djinns à Mnambani », sur Muzdalifa House, (consulté le )
  6. La Rédaction, « Des maires élus par les chefs de village », Comores infos,‎ (lire en ligne)
  7. Damir Ben Ali et Hassane Mgomri, « Le grand mariage et ses implications dans le développement humain », Microsoft Word-GM-10.07.13,‎ [juillet 2013], p. 49 (lire en ligne)
  8. « Homme accompli, se plier à la tradition séculaire sous peine d'exclusion, le grand mariage », L'Orient-Le Jour,‎ (lire en ligne [doc])
  9. Sophie Blanchy, « Dynamique des classes d'âge à Ngazidja », OpenEdition,‎ , p. 26 (lire en ligne [PDF])
  10. Sophie Blanchy, « Seul ou tous ensemble ? Dynamique des classes d'âge dans les cités de l'île de la Grande Comore », Journal Openedition,‎ [décembre 2003], p. 10 (lire en ligne)
  11. La Rédaction, « Climat : Des localités côtières menacées par les eaux », sur AL-FAJR QUOTIDIEN - Quotidien d'Information Générale des Comores, (consulté le )
  12. La Rédaction, « Conflit foncier : Moindzaza Mboini met en garde Idi Nadhoim », sur AL-FAJR QUOTIDIEN - Quotidien d'Information Générale des Comores, (consulté le )
  13. « Comores Telecom » (consulté le )
  14. « La pêche aux Comores : Survie ou sacrifice », sur HabarizaComores.com | Toute l'actualité des Comores (consulté le )
  15. « assalam anleykum », sur dafinemkomori.centerblog.net (consulté le ), p. 60
  16. « Philippe Lacoste visite la commune de bambao ya mboini », sur Centerblog, (consulté le )
  17. « Angelus Club de Moindzaza Mboini », sur Comoros Football 269 | Portail du football des Comores, (consulté le )
  18. « Société L'Ong Amani fait le plaidoyer de la paix à Moindzaza Mboini | La Gazette Des Comores », sur lagazettedescomores.com, (consulté le )
  19. Philippe Lacoste, Lionel Leignel, « L'éducation aux Comores », Cairn.info,‎ , p. 197 à 221 p (lire en ligne [PDF])
  20. « Prévention des déchets et programmes de prévention », sur www.smitomga.com (consulté le )
  21. La Rédaction, « Climat : Des localités côtières menacées par les eaux », sur AL-FAJR QUOTIDIEN - Quotidien d'Information Générale des Comores, (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]

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