Mildred Cable

Mildred Cable
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 74 ans)
LondresVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité

Alice Mildred Cable (née le 21 février 1878 - morte le 30 avril 1952) était une missionnaire chrétienne protestante britannique en Chine, dans le cadre de la China Inland Mission.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Née à Guildford, elle est la fille de John Cable, un drapier prospère de Guildford. Elle décide très tôt de devenir missionnaire et fait des études de pharmacie et de sciences humaines à l'Université de Londres. Elle se fiance à un homme qui lui avait dit son intention de devenir missionnaire, mais il change d'avis et refuse de l'épouser si elle n'y renonce pas elle aussi. Elle rompt ses fiançailles, refuse de passer l'examen final pour obtenir son diplôme et rejoint la China Inland Mission en 1901. Elle rencontre Evangeline French de retour de Chine pour premier congé dans les foyers, avec laquelle elle travaille tout le reste de sa vie[1].

Missionnaire dans le Shanxi[modifier | modifier le code]

Elles sont rejointes par la sœur cadette d'Evangeline, Francesca French en 1908, après la mort de leur mère.

Cable et les sœurs French voyagent fréquemment dans les environs et sont connues comme le "trio[2]". Après vingt ans à Huozhou, elles estiment que la mission doit être transférée à des cadres chinois et postulent toutes trois pour travailler dans l'ouest de la Chine, à majorité musulmane et à l'époque peu connu des Occidentaux. Bien qu'il y ait eu des réserves quant à l'affectation de femmes à cette région, leur proposition est finalement acceptée en 1923[3].

Voyages en Asie centrale[modifier | modifier le code]

Pendant les treize années suivantes, selon les mots de Mildred Cable : « D'Etzingol à Turpan, de Jiuquan à Chuguchak, nous (...) avons passé de longues années à suivre des routes commerciales, à retracer de vagues pistes de caravanes, à rechercher d'innombrables chemins de traverse et explorer les oasis les plus reculées. (...) Cinq fois nous avons traversé le désert dans toute sa longueur, et dans ce processus nous étions devenues une partie de sa vie[4]".

Yueyaquan, l'une des oasis visitées par le trio.

En juin 1923, toutes trois partent pour l'Asie centrale depuis Huozhou. Elles parcourent près de 2 500 kilomètres au cours des huit mois suivants, évangélisant sur leur chemin, jusqu'à atteindre Zhangye (alors appelé Kanchow), la dernière ville à l'intérieur de la Grande Muraille. Un évangéliste chinois y travaillait déjà. A sa demande, elles mettent en place une école biblique pendant l'hiver. Quand l'été arrive, elles reprennent la route, suivant le corridor du Hexi vers l'ouest, cette fois avec quelques-uns des chrétiens chinois qu'elles avaient formés. Elles louent des maisons pour y résider et un bâtiment pour une église à Jiuquan, qui leur sert par la suite de base. De Jiuquan, elles voyagent beaucoup, vendant et donnant des bibles et des ouvrages chrétiens, allant jusqu'aux villages tibétains de la province de Qinghai, aux campements mongols et aux villes musulmanes de la province du Xinjiang. Elles étudient la langue ouïghoure pour communiquer avec les femmes musulmanes, la priorité de leurs efforts missionnaires, bien qu'il semble qu'elles aient fait très peu de convertis parmi les musulmans[5]. Leur mode de déplacement en Asie centrale diffère des expéditions contemporaines d'explorateurs comme Aurel Stein et Sven Hedin, qui voyageaient dans de grandes caravanes avec des gardes armés.

Evangeline French est critiquée pour avoir donné la communion à leur congrégation chinoise la veille de Noël 1924, la communion étant considérée à cette époque dans leur dénomination comme une prérogative masculine. Mildred Cable préside à son tour l'eucharistie à Pâques l'année suivante.

Pour rentrer en congé en Angleterre, elles passent par la Sibérie russe. Après leur retour, elles entreprennent un voyage d'un an dans le Xinjiang (alors connu sous le nom de Turkestan chinois). Elles sont arrêtées en route par un chef doungane, Ma Zhongying, qui leur demande de le soigner. En 1932, elles font leur premier voyage dans le Gobi. Le trio quitte la Chine définitivement en 1936 ; en août 1938, un chef de guerre local ordonne à tous les étrangers de quitter le Gansu et le Xinjiang.

Elles prennent leur retraite dans le Dorset. Mildred Cable et Francesca French sont à l'époque des autrices et conférencières bien connues. Pour sa part, Evangeline s'est davantage impliquée dans le travail d'évangélisation auprès des femmes[6]. Cable reçoit la médaille Lawrence d'Arabie de la Royal Society for Asian Affairs en 1942. Elles reçoivent conjointement la médaille Livingstone de la Royal Scottish Geographical Society en 1943. Cable est vice-présidente de la British and Foreign Bible Society jusqu'à son décès, survenu à Shaftesbury (Dorset, Angleterre) le 30 avril 1952.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Mildred Cable et Francesca French, Dispatches from North-West Kansu,
  • (en) Mildred Cable et Francesca French, Through Jade Gate and Central Asia,
  • (en) Mildred Cable et Francesca French, Something Happened,
  • (en) Evangeline French, Mildred Cable et Francesca French, A Desert Journal: Letter from Central Asia,
  • (en) Ambassadors for Christ,
  • (en) Toward Spiritual Maturity: A Handbook for Those Who Seek It,
  • (en) A Parable of Jade,
  • (en) Mildred Cable et Francesca French, The Gobi Desert,
  • (en) The Book which Demands a Verdict,
  • (en) George Hunter, Apostle of Turkestan,
  • (en) W. J. Platt, Three Women: Mildred Cable, Francesca French, Evangeline French: The Authorized Biography, .

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. "Women Missionaries."
  2. (en) Gerald H. Anderson, Biographical dictionary of Christian missions, (ISBN 0-8028-4680-7, lire en ligne).
  3. (en) Linda Benson, « Missionaries with Attitude: A Women's Mission in Northwestern China », International Bulletin of Missionary Research (en), vol. 29, no 4,‎ , p. 183
  4. (en) Mildred Cable, The Gobi Desert, p. 276.
  5. Benson 2005, p. 185–186
  6. Benson 2005, p. 186