Marché de Sault

Marché de Sault
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Sault, jour de marché
Situation
Coordonnées 44° 05′ 31″ nord, 5° 24′ 32″ est
Pays Drapeau de la France France
région Provence-Alpes-Côte d'Azur
département Vaucluse
Ville Sault
Quartier Place du Marché
Morphologie
Type Marché de Provence
Forme Étals
Histoire
Création le mercredi depuis le
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Marché de Sault
Géolocalisation sur la carte : Provence-Alpes-Côte d'Azur
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Marché de Sault
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Marché de Sault

Le marché de Sault est un marché hebdomadaire qui se tient tous les mercredis dans la ville française de Sault depuis le début du XVIe siècle.

Origine[modifier | modifier le code]

Une ordonnance de Raimond V d'Agoult, baron de Sault, datée du , fixa un marché hebdomadaire à Sault, tous les mercredis. En même temps, elle octroyait sept foires par an à la capitale de sa seigneurie, les , , , , le mercredi qui suit la Sexagésime, le lundi de la semaine de la Passion et le mercredi qui suit le [1].

Le marché durant l'occupation[modifier | modifier le code]

Ce fut le mercredi , qu'eut lieu la première rencontre entre Philippe Beyne, lieutenant-colonel de réserve et ancien percepteur de Sault et Maxime Fischer, avocat radié du barreau de Paris en tant que juif et réfugié à Carpentras. Elle eut lieu à l'hôtel du Louvre à Sault, le jour du marché. Ils décidèrent de créer le maquis Ventoux[2]. À partir de l'hiver 1942-1943, les deux hommes installèrent plusieurs dizaines de réfractaires au S.T.O.. Ils les munirent de fausses cartes d'identité et de cartes d'alimentation[3]. Pour faciliter leur approvisionnement ils avaient été regroupés près des villages aux alentours de Sault[4]. La considération portée à l'ancien percepteur par la population locale permit d'éviter maintes suspicions[5] et de résoudre l'importante question du ravitaillement des maquisards. Les jours de marchés furent mis à profit pour récolter des légumes frais, quelques conserves, et un peu de viande de boucherie[5].

En juillet 1943, les maquisards du Mont Ventoux comptait 230 combattants répartis en six groupes[6]. C'est à cette période que les troupes allemandes commencèrent à se substituer à l'armée italienne. Le dimanche , un important agent de la Gestapo, qui s'était rendu à Sault pour enquêter fut grièvement blessé par les résistants[7]. Les Saltésiens étaient déjà en ligne de mire mais le mercredi, jour de marché, fut toujours soigneusement évité par l'occupant pour pénétrer en ville. La première intervention de la Gestapo s'était déroulée le dimanche pour rechercher et arrêter les réfractaires au STO[8]. Puis au cours du printemps 1944, la répression s'intensifia contre l'ensemble du Maquis puisque la Gestapo organisa des vastes opérations sur les flancs du Ventoux, dont celle de Sault, le vendredi [9]. La plus importante rafle fut celle du samedi , au cours de laquelle Sault fut entièrement bouclée et ses maisons fouillées une par une, des dizaines d'habitants étant arrêtés par la police allemande et déportés[10].

Le marché en mutation[modifier | modifier le code]

Dans la seconde moitié du XXe siècle, chaque commune du plateau d'Albion se spécialisa dans la commercialisation des productions agricoles. Sault devint le centre de la vente des agneaux et de la laine, ses courtiers tenaient le marché de la lavande[11]. De plus une grande mutation se fit à la fin des années 1960 avec l'apparition à Sault, seule ville du plateau, de moyennes surfaces puis la création de la zone commerciale qui suivit[12].

Pour les communes du plateau d'Albion, à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, se déroulaient nombre de foires, mais les paysans ne fréquentaient quasi exclusivement que celles de leur village[13]. Les seules exceptions étaient celles de Sault avec les foires des Rameaux, de la Saint-Jean, de Notre-Dame et de Sainte-Catherine[14].

La fête de la lavande, qui se déroule tous les à l'hippodrome du Défends, entre dans le cadre des marchés de Provence. Animée par des groupes folkloriques, cette fête mêlant couleurs, odeurs et saveurs propose un marché des producteurs de lavande, des produits de la ferme, un salon du livre, une exposition de peintures, un village des métiers d’art, un spectacle équestre et un concert de clôture en provençal[15].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jules Courtet, op. cit., p. 298.
  2. Jean-Paul Bonnefoy, Sault & le Pays de Sault, Collection « Le Temps Retrouvé » Éd. Équinoxe, Saint-Rémy-de-Provence 2007.
  3. Aimé Autrand, op. cit., p. 86.
  4. Aimé Autrand, op. cit., p. 89.
  5. a et b Témoignage de Maxime Fischer (1964) Document 4 du Concours national de la Résistance et de la Déportation (2005-2006) proposé par l'Inspection d'Académie de Vaucluse
  6. Jean-Marie Guillon, Encyclopédie Ventoux, p.224.
  7. Aimé Autrand, op. cit., p. 101.
  8. Aimé Autrand, op. cit., p. 50.
  9. Aimé Autrand, op. cit., p. 51.
  10. Aimé Autrand, op. cit., p. 52.
  11. H. Balfet, C. Bromberger et G. Ravis-Giordani, op. cit., p. 62.
  12. H. Balfet, C. Bromberger et G. Ravis-Giordani, op. cit., p. 48.
  13. H. Balfet, C. Bromberger et G. Ravis-Giordani, op. cit., p. 30.
  14. H. Balfet, C. Bromberger et G. Ravis-Giordani, op. cit., p. 63.
  15. Fête de la lavande à Sault

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Aimé Autrand, Le département de Vaucluse de la défaite à la Libération (mai 1940-25 août 1944), Aubanel, Avignon,,
  • H. Balfet, C. Bromberger et G. Ravis-Giordani, De la maison aux lointains in Pratiques et représentation de l'espace dans les communautés méditerranéennes, Publications du CNRS, Marseille, 1976.
  • Jules Courtet, Dictionnaire géographique, géologique, historique, archéologique et biographique du département du Vaucluse, Nîmes, Christian Lacour, Nîmes (réed.), 1997, , 385 p. (ISBN 2-84406-051-X)
  • Guy Barruol, Nerte Dautier, Bernard Mondon (coord.), Le mont Ventoux. Encyclopédie d'une montagne provençale, Forcalquier, Alpes de Lumières, , 348 p. (ISBN 978-2-906162-92-1)

Articles connexes[modifier | modifier le code]