Louis Boulanger

Louis Boulanger
Louis Boulanger, Autoportrait (1842).
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Louis Candide Boulanger, né le à Verceil dans le Piémont et mort à Dijon le [1],[2], est un peintre, graveur, lithographe et illustrateur romantique français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Louis Candide Boulanger, médaillon par David d'Angers.

Louis Boulanger s'inscrit en 1821 à l'École des beaux-arts de Paris, où il fréquente l'atelier de Guillaume Guillon Lethière et reçoit une solide formation classique. Il ne fait ensuite qu'une présentation au prix de Rome, en 1824, à laquelle il finit logiste. Élève de d'Eugène Devéria, dont il fait le portrait[3], il devient son compagnon et un intime de Victor Hugo ainsi que des différents cénacles romantiques parisiens, fait décisif pour sa carrière. Il fréquente l'atelier La Childebert, au no 9 rue Childebert à Paris, où Lethière a son académie[4]. Il connait un grand succès au Salon de 1827 grâce à son Supplice de Mazeppa[5] (Rouen, musée des Beaux-Arts), médaillé à l'occasion d'un Salon exceptionnel pour la nouvelle école, qui présente également La Naissance d'Henri IV d'Eugène Devéria et La Mort de Sardanapale d'Eugène Delacroix. Mais ce succès n'aura pas de lendemain dans la carrière du peintre. Il fait en outre le portrait de nombreuses personnalités de l'époque, dont Balzac en robe de moine (Tours, musée des Beaux-Arts) reste l'exemple le plus célèbre. Plusieurs œuvres de Louis Boulanger sont conservées à la maison de Victor Hugo de la place des Vosges à Paris.

Sa production d'illustrateur comprend plusieurs ouvrages romantiques de Victor Hugo et d'Alexandre Dumas, ainsi qu'une série d'étranges lithographies aux thèmes fantastiques que l'on a coutume de rattacher à la veine ésotérique qu'exploitent certains artistes de cette période. La Ronde du Sabbat[6] de Louis Boulanger, tirée par Charles Motte[7] comme ses premières planches, est à elle seule une icône de cette tendance relevant du romantisme noir.

Nommé chevalier de la Légion d'honneur le [8], Louis Boulanger succède en 1860 à Alexis Pérignon au poste de directeur de l'École impériale des beaux-arts de Dijon, ainsi qu'au poste de directeur du musée des Beaux-Arts de la même ville, que son prédécesseur occupait également[9]. Il assurera ses fonctions jusqu'à sa mort.

Œuvre[modifier | modifier le code]

Salons[modifier | modifier le code]

  • 1827 : Supplice de Mazeppa[10] ;
  • 1831 : Départ de Louis-Philippe pour l'Hôtel de Ville, en 1830[10] ;
  • 1833 : Assassinat de Louis d'Orléans[10], Carlo et Ubaldo allant chercher Renaud dans les jardins d'Armide[10], La Mort et le Bûcheron[10] ; Muletiers espagnols, Portrait de M. de P., ecclésiastique espagnol, Portrait de M. de P., ecclésiastique espagnol ; aquarelles : Sujets tirés de Notre-Dame de Paris, de M. Victor Hugo, Sujet tiré de Béatrix Cenci, 'Le miracle de saint François, Prière à la Madone, La lecture dans le parc, Lancelot et Yseult[11].
  • 1834 : Léonore[10] ;
  • 1835 : Cantique de Judith[10], Saint-Marc écrivant l'Evangile[10], Les Noces de Gamache[10],[12] ;
  • 1836 : Triomphe de Pétrarque[13] ;
  • 1837 : Portrait de M. de B..., Portrait de M. le baron B..., Portrait de M. A.D., Portrait de M. A. F., Portrait de M. le docteur J.[14] ;
  • 1853 : La Paix, Le roi Lear et son fou pendant la tempête, Portrait de Mme N...[15] ;
  • 1865 : La Sainte Famille, « Ne crains rien, tu portes César et sa fortune. »[16] ;
  • 1866 : hors concours, « Vive la joie! », Un concert picaresque[17].

Expositions[modifier | modifier le code]

  • 1836 : Les Noces de Gamache[18], Exposition des produits de l'Industrie, Amiens ;
  • 1851 : Bohémienne, souvenir de Séville, Ugolin et ses fils en prison, Exposition des beaux-arts, Bruxelles[19] ;
  • 1855 : Saint-Jérôme et les Romains fugitifs, Portrait de M. de B..., Portrait de M. de P..., Exposition universelle de 1855[20].

Liste illustrée d'œuvres de Louis Boulanger[modifier | modifier le code]

Image Titre Date Dimensions[21] Lieu de conservation
Le Supplice de Mazeppa[5] 1827 525 × 392 cm Rouen, musée des Beaux-Arts
Léopoldine Hugo à l'âge de quatre ans 1827 91 × 72 cm Saint-Pierre-Port, Hauteville House
La Mort de Bailly 1831 420 × 522 cm Compiègne, musée Antoine-Vivenel
L'Assassinat du duc d'Orléans par le duc de Bourgogne vers 1833 216 × 251 cm Troyes, musée Saint-Loup
Charles V le Sage 1835 65 × 54 cm Versailles, musée national du château
Scène de théâtre 1834-1836 16 × 22 cm Gray, musée Baron-Martin
Portrait d'Honoré de Balzac 1836 61 × 50 cm Tours, musée des Beaux-Arts
Procession des députés des États Généraux à Versailles 1836 Versailles, musée national du château
Le Roi Lear et son fou dans la tempête 1836 65,5 × 54,2 cm Paris, Petit Palais
Portrait d'Achille Devéria 1837 (salon) huile sur toile
116 × 90 cm
Paris, musée du Louvre[22]
Victor Hugo 1837 Paris, Bibliothèque polonaise
Portrait de Madame Hugo 1837 116 × 90 cm Paris, maison de Victor Hugo
Léopoldine Hugo à 13 ans 1837 20 × 15 cm Villequier, musée Victor-Hugo
Portrait de Victor Hugo 1839 huile sur toile Paris, maison de Victor Hugo[23]
Trois amours poétiques : Béatrix, Lavre, Orsolina vers 1840 263,5 × 173,5 cm Toulouse, musée des Augustins
Les Bergers de Virgile 1845 232 x 325 cm Dijon, musée des Beaux-Arts
Six personnages de Victor Hugo 1853 Dijon, musée des Beaux-Arts
Les Âmes du purgatoire 1850 Paris, église Saint-Roch
Les Âmes délivrées vers 1855 Paris, église Saint-Roch
Portrait d'Adélaïde Boulanger 1858 100 × 81 cm Paris, musée du Louvre
Le marchand de lacets 1863 65 x 55 cm Dijon, musée des Beaux-Arts
Les Truands ou vive la joie 1866 100 x 132 cm Dijon, musée des Beaux-Arts
Vertus civiques
esquisse pour la mairie du 13e arrondissement de Paris
1878 huile sur toile Petit Palais[24]
Cérémonie du Mariage dans l'Antiquité 1879 huile sur toile Mairie du 13e arrondissement, Paris[25]
Portrait présumé de Léopoldine Hugo 24,5 × 19 cm Dijon, musée Magnin
Portrait d'une femme âgée 54,5 × 44,5 cm Paris, musée du Louvre
Femme mauresque 40 × 29 cm Lyon, musée des Beaux-Arts
Portrait d'Auguste Maquet 117 × 90 cm Versailles, musée national du château
La Liberté, allégorie des journées de 1830 (esquisse) 80 × 64 cm Paris, musée Carnavalet
Le Martyre de saint Laurent Paris, église Saint-Laurent
Les Anges nourrissant la Sainte Famille Sens, cathédrale Saint-Étienne[26]

Exposition[modifier | modifier le code]

Entre le 10 novembre 2022 et le 5 mars 2023, l'exposition « Louis Boulanger, peintre rêveur » lui est consacrée à la maison de Victor Hugo (Paris)[27],[28].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Archives départementales de la Côte-d'Or, état civil, Dijon, acte de décès de Louis Candide Boulanger du 6 mars 1867, n°160.
  2. Notice d'autorité de la BnF.
  3. Nicolas d’Archimbaud, Louvre, Editions du Club France Loisirs, , 149 p. (ISBN 2-7441-1984-9), p. 127
  4. Alexandre Privat d'Anglemont, « La Childebert », in Paris anecdote, Paris, Jannet, 1854.
  5. a et b Musée des Beaux-Arts de Rouen, Réunion des Musées Métropolitains Rouen Normandie et L'Atelier de Communication, « Le Supplice de Mazeppa », sur mbarouen.fr (consulté le ).
  6. « Ronde du Sabbat », notice sur parismuseescollections.paris.fr.
  7. J. Bailly-Herzberg, Dictionnairede l'estampe en France de 1830 à 1950, Paris, AMG-Flammarion, 1985, p. 41.
  8. Base Léonore.
  9. Archives départementales de la Côte-d'Or, série J, sous-série 42-1, Arrêté du Préfet de la Côte-d'Or du 7 juillet 1860.
  10. a b c d e f g h et i François Fortuné Guyot de Fère, Statistique des beaux-arts en France : annuaire des artistes français..., Paris, imprimerie de Donday-Dupré, 1835, p. 39 (en ligne
  11. Explication des ouvrages de peinture, sculpture, architecture... des artistes vivans exposés au musée Royal le , p. 19 (en ligne).
  12. Explication des ouvrages de peinture, sculpture, architecture... exposés au musée Royal, le , Paris, Vinchon, 1835, p. 27 (en ligne).
  13. Explication des ouvrages de peinture, sculpture, architecture... exposés au musée Royal, le , Paris, Vinchon fils, 1836, p. 32 (en ligne).
  14. Explication des ouvrages de peinture, sculpture, architecture... des artistes vivans exposés au musée Royal le , Paris, Vinchon, 1837, p. 27 (en ligne).
  15. Explication des ouvrages de peinture, sculpture, architecture... des artistes vivants, exposés au Menus-Plaisirs, le , Paris, Vinchon, 1853, p. 59 (en ligne).
  16. Explication des ouvrages de peinture, sculpture, architecture... des artistes vivants, exposés au palais des Champs-Élysées le , Paris, Charles de Mourgues frères, p. 35 (en ligne)
  17. Ministère de la maison de l'Empereur et des beaux-arts, surintendance des beaux-arts : Explication des ouvrages de peinture, sculpture, architecture... des artistes vivants, des envois des pensionnaires de l'académie de France à Rome, et des grands prix de 1865 exposés au palais des Champs-Élysées le , Paris, Charles de Mourgues frères, 1866, p. 30 (en ligne).
  18. Exposition des produits de l'industrie et des arts : dans la ville d'Amiens, 1836, imprimerie de J. Boudon-Caron, 1836, p. 4 (en ligne)
  19. Exposition des beaux-arts. 1851, catalogue explicatif, troisième édition, Bruxelles, G. Stapleaux, 1851 p. 31 (en ligne)
  20. Explication des ouvrages de peinture, sculpture, gravure... des artistes vivants étrangers et français, exposés au palais des beaux-arts, avenue de Montaigne, le 15 mai 1855, Paris, Vinchon, 1855, p. 266 (en ligne).
  21. Les dimensions indiquées sont toujours hors-cadres.
  22. « Achile Devéria », sur Cartel du Louvre (consulté le ).
  23. « Victor Hugo, 1839 », sur Paris Musées (consulté le ).
  24. « Vertus civiques », sur Musées de Paris (consulté le ).
  25. Alain Bonnet, Face à Face, Paris, Somogy Éditions d’art, , 262 p. (ISBN 2-85056-332-3), p. 94 Les Portraits d’artistes en groupe
  26. Patrimoine Histoire : la cathédrale de Sens.
  27. « Louis Boulanger, peintre rêveur », sur maisonsvictorhugo.paris.fr (consulté le ).
  28. Éric Biétry-Rivierre, « Louis Boulanger, le peintre chéri de Victor Hugo », Le Figaro, supplément Le Figaro et vous,‎ , p. 35 (lire en ligne).

Annexes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Aristide Marie, Le Peintre poète Louis Boulanger, Paris, H. Floury, coll. « La Vie et l'art romantiques », 1925.
  • Théophile Gautier, Histoire du romantisme, Paris, Charpentier, 1874.

Liens externes[modifier | modifier le code]