Louis-Georges Mulot

Louis-Georges Mulot
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Médaillon sculpté sur la fontaine du Puits de Grenelle.

Naissance
Épinay-sur-Seine (France)
Décès (à 79 ans)
Paris (France)
Nationalité Drapeau de la France Français
Domaines Puits artésien, Mécanique, Géologie
Institutions Compagnie des mines de Dourges, Mulot Père et fils
Renommé pour Puits artésiens de Paris, dont le puits de Grenelle
Distinctions Légion d'honneur, Médaille d'or de la Société d'Encouragement en 1828, médaille d'or de la Société d'Agriculture en 1828, Prix Montyon de l'Académie des sciences en 1835, médaille d'argent à l'Exposition nationale de 1834, médaille d'argent à l'Exposition nationale de 1839, médaille d'or à l'Exposition nationale de 1844, médaille d'or à l'Exposition nationale de 1849, médailles d'argent à l'Exposition universelle de 1855, médaille à l'Exposition universelle de 1851, médaille à l'Exposition universelle de 1862.

Louis-Georges Mulot, né le [1],[2] à Épinay-sur-Seine et mort le [3], est un ingénieur et entrepreneur français qui est à l'initiative de nombreux puits artésiens dans Paris et la région parisienne, et fondateur de la Compagnie des mines de Dourges, une des premières créés dans le nouveau bassin du Pas-de-Calais, prolongement du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils d'un serrurier d'Épinay-sur-Seine originaire de Vaubexy[4], Louis-Georges Mulot hérite de ses outils et, habile de ses mains, il commence à travailler comme raccommodeur de fusils, d'horloges... Il invente ensuite un appareil à râper les pommes de terre pour fabriquer de la fécule de pomme de terre. Il répare un bateau à vapeur, échoué à Épinay et qui ne pouvait plus repartir[5].

En 1823, il est appelé à Enghien pour réparer les outils des sondeurs d'un puits artésien. Il les regarde faire et comprend vite leur métier. De retour à Épinay il perfectionne les outils et creuse son premier puits artésien dans la propriété de la marquise de Grollier[6]. Il creuse ensuite des puits à Tours, Elbeuf, Saint-Gratien[7].

Sous l'impulsion de François Arago, alors conseil général de la Seine et scientifique très écouté, et de Louis-Étienne Héricart de Thury, ingénieur, Louis-Georges Mulot entreprend le les travaux du premier puits artésien à Paris, dans la cour de l'abattoir de Grenelle[8]. Il commence son forage le . Après sept ans et deux mois de travaux, l'eau jaillit le et le puits est achevé la même année après un forage de 548 mètres.

Colonne du puits artésien de Grenelle sur la place de Breteuil.

Une colonne en fonte est édifiée sur la place de Breteuil pour servir de château d'eau, sur un projet d'Hippolyte Delaperche[9], sous la surveillance d'Eugène Belgrand et Michal[10]. Elle y reste jusqu'en 1904 et est rasée pour construire le monument de Pasteur[11]. On bâtit alors une fontaine commémorative à l'emplacement du lieu du forage, c'est la fontaine du Puits de Grenelle, place Georges-Mulot dans le 15e arrondissement. Elle est restée longtemps en activité mais semble asséchée au XXIe siècle. Georges Mulot réalise ensuite de nombreux puits artésiens en France métropolitaine et en Algérie.

Mme De Clercq fait effectuer un sondage dans son parc à Oignies dans le Pas-de-Calais en 1841. Initialement, ce puits artésien devait fournir de l'eau, mais le terrain houiller a été atteint entre 170 et 180 mètres[C 1]. Dès lors, il n'était plus possible d'avoir de l'eau, mais ce sondage a été poursuivi à plus de 400 mètres de profondeur, et a coûté plus de 100 000 francs[C 1]. Mme De Clercq et Louis-Georges Mulot s'associent dans le but d'effectuer un nouveau sondage en 1846 et 1847[C 2]. D'autres sondages sont peu après ouverts à Dourges et Hénin-Liétard[C 2]. C'est sur ce point qu'a été constaté pour la première fois la présence de terrain houiller au-delà de Douai, à l'exclusion du Boulonnais[C 2]. La rencontre du terrain houiller a été tenue secrète[C 3].

À la fin de l'année 1848, Mme De Clercq et Louis-Georges Mulot présentent une demande de concession. Des prétentions rivales, de la part de la Compagnie de la Scarpe et de la Compagnie de Courrières, apportent des retards dans l'instruction de cette demande[C 3].

La fosse no 3 - 3 bis avant la guerre.

Un décret du accorde à la dame veuve De Clercq et à Louis-Georges Mulot une concession s'étendant sur 3 787 hectares, sous le nom de concession de Dourges. Cette concession a été, avec celles de Courrières, établie par un décret du même jour, la première concession instituée dans le nouveau bassin du Pas-de-Calais[C 3]. La Compagnie des mines de Dourges est alors fondée dans le but d'exploiter cette concession. La fosse no 3 - 3 bis, sise à Hénin-Beaumont, est baptisée en l'honneur de Louis-Georges Mulot[A 1],[note 1].

Il consolide ensuite de grands ouvrages d'art, grâce à une technique de forage et de coulage de ciment, et participe aux constructions de certaines voies de chemins de fer. Louis-Georges Mulot meurt en son domicile le , rue de Rochechouart, à Paris.

Récompenses[modifier | modifier le code]

« Le puits de Grenelle. Le directeur M. Mulot père et fils arrivé au terme de ses travaux se croise les bras en se mettant les mains dans les poches, et se félicite de ce que la postérité ne pourra pas lui reprocher de n'avoir fait que de l'eau claire !.. »

Louis-Georges Mulot a reçu de nombreuses distinctions tout au long de sa vie.

  • Médailles d'or de la Société d'Encouragement et de la Société d'Agriculture en 1828.
  • Prix Montyon de l'Académie des Sciences, en 1835.
  • Médailles d'argent aux expositions de 1834 et 1839.
  • Médailles d'or aux expositions de 1844 et 1849.
  • Médailles d'argent à l'exposition universelle de 1855.
  • Médaille aux expositions universelles de Londres de 1851 et 1862.

À la suite du succès du puits de Grenelle, Louis-Georges Mulot reçoit la Légion d'honneur des mains du roi Louis-Philippe et obtient une rente à vie de 3 000 francs[12]. Il est surnommé le « Christophe Colomb des puits artésiens[13] ».

Famille[modifier | modifier le code]

Georges Thibout, arrière-petit-fils de Louis-Georges Mulot.
Georges Thibout, arrière-petit-fils de Louis-Georges Mulot.

Son père est originaire de Vaubexy, dans les Vosges. Il s'installe comme serrurier à Épinay-sur-Seine et a été adjoint au maire pendant la Révolution. Il meurt en 1813. Louis-Georges Mulot épouse la même année Thérèse-Julie Hamelin (1794-1868). Ils ont trois enfants : Louis-Jules Mulot (1814-1851), Prosper-Paul Mulot (1816-1883) et Louise-Denise Mulot (1831-1834)[14].

  • Louis-Jules Mulot a eu deux enfants et meurt avec toute sa famille de maladie en 1851. C'est lui qui a conduit les travaux du puits de Grenelle, aux côtés de son père. Il a envoyé à François Arago le billet resté célèbre par sa laconicité : « Arago, nous avons l'eau. Mulot. ».
  • Prosper-Paul Mulot, marié à Pauline Renaud, fille de l'employé d'octroi de l'abattoir de Grenelle. Ils ont eu deux fils et une fille : Louis-Georges Mulot (1860-1860), Julie-Louise Mulot (1857-1879) et Prosper-Louis Mulot (1861-1936).

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes
  1. Le puits no 3 bis n'est ajouté qu'en 1892, soit vingt ans après la mort de Louis-Georges Mulot.
Références
  1. Magazine municipal de la ville d'Épinay-sur-Seine, avril 2009, no 85 et no 25 de novembre 2003.
  2. Biographie de M. Mulot dans Le Génie industriel, revue des inventions françaises et étrangères, annales des progrès de l'industrie agricole et manufacturière, vol.33. 1867 p. 88.
  3. Acte de décès des archives de Paris du 12 avril 1872
  4. Gabrielle Thibout Louis-Georges MULOT Sa famille et ses descendants Avril 1991
  5. Magazine municipal de la ville d'Épinay-sur-Seine, avril 2009, no 85.
  6. Journal d'agriculture, lettres et arts du département de l'Ain : Rapport fait par Mr le vicomte Héricart de Thury à la Société royale et centrale d'agriculture le mardi 15 avril 1828 sur les fontaines jaillissantes obtenues au moyen de la sonde de Fontenier, dans le parc de Mme la marquise de Grollier, à Epinay, près Saint Denis, par Monsieur Mullot, mécanicien, Bourg, P. F. Bottier, imprimeur, (lire en ligne)
  7. Bulletin municipal de Saint-Gratien (Saint-Gratien en VO), décembre 2008, no 3.
  8. Notice sur le puits artésien de Grenelle dans Wikisource - La Revue des deux Mondes 1842.
  9. Journal des savants, Paris, Didier, 1872
  10. Une visite à Paris, la ville et ses promenades vues en quinze jours, Alexis Martin, 1909, p. 288.
  11. Magazine « Réponses Bain », printemps 2005, p. 74 à 76.
  12. Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, Félix Lazare 1844, Grenelle (abattoir de).
  13. Nouveau dictionnaire historique de Paris, Gustave Pessard, 1904, Breteuil (Place de), p. 218-219.
  14. a et b « Louis-Georges Mulot » [archive du ], sur louis-georges-mulot.fr.
Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome I,
Références à Émile Vuillemin, Le Bassin Houiller du Pas-de-Calais. Tome I, Imprimerie L. Danel,
  1. a et b Vuillemin 1880, p. 27
  2. a b et c Vuillemin 1880, p. 28
  3. a b et c Vuillemin 1880, p. 29

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Louis Figuier, Les merveilles de la science ou description populaire des inventions modernes : Éclairage, chauffage, ventilation, phares, puits artésiens, cloche à plongeur, moteur à gaz, aluminium, planète Neptune, t. IV, , 743 p.
  • Pierre Hyacinthe Azaïs, Explication et histoire du puits de Grenelle, , 36 p.
  • Peligot et Charles Laboulaye, Bulletin de la société d'encouragement pour l'industrie nationale : Nécrologie de Louis-Georges Mulot, , p. 430-433. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : Des origines à 1939-45, t. I, , 176 p., p. 86. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Émile Vuillemin, Le Bassin Houiller du Pas-de-Calais. Tome I : Histoire de la recherche, de la découverte et de l'exploitation de la houille dans ce nouveau bassin, Imprimerie L. Danel, Lille, , 348 p. (lire en ligne), p. 27-29. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Liens externes[modifier | modifier le code]

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