La Mandragore

La Mandragore
Couverture de la première édition.
Couverture de la première édition.

Auteur Nicolas Machiavel
Genre comédie
Nb. d'actes 5
Date d'écriture années 1510
Version originale
Titre original La mandragola
Langue originale italien
Pays d'origine République florentine
Date de parution originale 1524
Date de création 1526
Version française
Traducteur Avenel

La Mandragore (La Mandragola en italien) est une pièce de Nicolas Machiavel représentée pour la première fois en 1526. Cette pièce est une courte farce burlesque en 5 actes, un genre qui préfigure le théâtre populaire italien de la « commedia dell'arte » (XVIe siècle). Cette pièce est parfois désignée sous le titre de Nicia, qui est le nom du personnage principal, alors que la mandragola désigne la potion fatidique[1].

La pièce rencontre un vif succès, au point qu'elle attire l'attention du pape : « Cette pièce, étincelante d'esprit, fut d'abord jouée à Florence, et sa réputation parvint bientôt jusqu'au pape Léon X qui fit élever un théâtre tout exprès, pour que Rome pût jouir aussi de ce spectacle ; il y fit venir en même temps les acteurs eux-mêmes, et tout ce qui était nécessaire à la représentation[2]. »

L'histoire a été reprise par Jean de La Fontaine sous la forme d'un conte, dans ses Contes et nouvelles, troisième partie (1671)[3].

L'action[modifier | modifier le code]

L’action se passe à Florence, en Toscane. Le héros est un jeune homme, Callimaco Gaudagni, qui vient de passer vingt ans en France, à Paris. Un ami marchand l’a informé de l’existence à Florence d’une femme d’une grande beauté, Lucrezia, jeune épouse du riche Nicia Calfucci. Revenu dans sa ville natale, il n’a plus qu’un objectif en tête : séduire la belle Lucrezia.

L'intrigue[modifier | modifier le code]

Callimaco compte abuser de la grande naïveté de Nicia, bourgeois crédule, dont le couple marié depuis 6 ans n’a toujours pas d’enfant et commence à désespérer d’en avoir. Pour mener à bien son entreprise de séduction, il fait appel à Ligurio, un pique-assiette rusé, déluré et malin. Premier constat : Lucrezia est une femme austère, qui se tient à l’abri des plaisirs de la société, et qui ne sort jamais de sa maison sauf pour aller à l’église et se confesser. Les deux compères tentent d’abord de convaincre Nicia d’emmener sa femme dans une ville thermale, aux eaux reconnues pour ses effets bénéfiques sur la fécondité. Ils supposent que Lucrezia deviendra une proie plus facile hors de sa maison et de sa ville mais l’idée ne séduit absolument pas Lucrezia.

Le stratagème[modifier | modifier le code]

L’entreprenant Ligurio imagine alors de faire passer Callimaco pour un grand médecin, spécialiste de la fertilité, fraîchement revenu de Paris. Ligurio laisse entendre à Nicia que le « médecin » Guadagni connaît une potion infaillible pour la grossesse, une potion de mandragore, une préparation que même la reine de France aurait essayée avec succès. Seul effet secondaire fâcheux, le premier homme qui approche la femme qui a bu la potion meurt dans les 8 jours qui suivent. Le stratagème se met en place, mais Lucrezia n’est pas convaincue par le fait de se mettre au lit avec le premier vagabond venu, employé comme victime expiatoire de la potion. Il faudra toute la conviction d’une mère impatiente de devenir grand-mère, et surtout de l’Église, par l’intermédiaire de frère Timoteo facilement corrompu. Rassurée par le fait que la volonté de Dieu ne saurait être mise en doute, et que l’Église, comme sa mère, apporte sa bénédiction au cocuage comme au meurtre, Lucrezia se laisse peu à peu persuader.

Mises en scènes notables[modifier | modifier le code]

Adaptations cinématographiques[modifier | modifier le code]

Adaptations télévisuelles[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Artaud 1833, p. 375 (t. II).
  2. Artaud 1833, p. 299 (t. II).
  3. II. La Mandragore.

Sources[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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