Léon Leclerc

Pierre Léon Leclerc
Fonctions
Député de la Mayenne
-
Député de la Mayenne
-
Adjoint au maire
Forcé
Conseiller général de la Mayenne
Biographie
Naissance
Décès
Nom officiel
Pierre Léon Leclerc de Vaumorin de La JubertièreVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Père
Pierre Julien Leclerc de La Provotière
Mère
Françoise Marie Aubin de La Messuzière
Autres informations
Propriétaire de
Distinction

Pierre Léon Leclerc de Vaumorin de La Jubertière[1], né le à Riaillé (Loire-Atlantique), décédé le à Livré-la-Touche (Mayenne), est un agronome[2], pomologue et un homme politique français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Sa famille est originaire du comté de Laval. Leclerc peut aussi se trouver sous la forme Le Clerc. Cette famille Le Clerc était originaire d'Entrammes ; le premier connu, Bertrand, y vivait en 1461. Les Le Clerc du Flécheray étaient une branche. Leurs armes se voyaient au cloître des Jacobins de Laval : d'azur au chevron d'or, trois étoiles d'or en chef et un cœur de gueules en pointe.

Léon Leclerc est affilié à Julien Leclerc du Flécheray, procureur fiscal du comté de Laval, qui est l'auteur d'un mémoire manuscrit Mémoire sur le comté de Laval en 1698[3]. Ce mémoire était sans doute destiné à l'intendant Miromesnil lors de la rédaction des mémoires pour l'instruction du duc de Bourgogne.

Il est le fils de Pierre Julien Leclerc du Flécheray de La Provotière (1741-1782), maître de forges à la Provotière, en Riaillé, et de Françoise Marie Aubin de La Messuzière (1755-1844). Il se marie, le 4 fructidor an XII, avec Angélique Leclerc de la Jubertière, à Laval. Ils ont 3 enfants : Angélique (1805-1867, épouse de Joseph-Hippolyte Doublard du Vigneau), Marie Amélie (1818-1897) et Marie Léon Amédée[4] (1824-1880).

  • Jean Leclerc, sieur de la Manourière.
    • Pierre Leclerc (?-1553), sieur de la Manourière.
      • Pierre Leclerc (?-1566), sieur de la Manourière.
        • François Leclerc, sieur du Flécheray.
          • Pierre Leclerc (1597-?), sieur du Flécheray. Procureur du roi au siège des exempts de Laval de 1625 à 1659. Greffier de l'hôtel de ville de Laval.
            • Julien Leclerc (1642-1708), sieur du Flécheray. Procureur fiscal du comté de Laval.
              • Julien Leclerc (1679-1716), sieur du Flécheray. Avocat fiscal du comté de Laval.
                • Julien Léon Leclerc (1716-1799), sieur du Flécheray. Maître de forges à Port-Brillet. Sieur du Frécheron et de Vaumorin.
                  • Pierre Julien Leclerc (1740-1782), Maître de forges de la Provotière.
                    • Léon Leclerc
                    • Jean René Pierre Leclerc (1747-?), Seigneur de Forcé en 1785. Négociant à Laval. Domicilié à Forcé en 1826.
                    • Angélique Leclerc

Il commence sa carrière dans le commerce. Il était propriétaire et adjoint au maire de Forcé[5] (près de Laval) et y a été adjoint au maire. Le , il achète la nue-propriété du château de Poligné, mais Mme veuve Duchemin[6], née Courte, garda la jouissance.

Homme cultivé, il pratique les langues vivantes, dont principalement avec l'allemand. Connaisseur des langues classiques et des idiomes bibliques, il a aussi étudié le persan, le sanscrit et le chinois[7].

Il est chevalier de la Légion d'honneur le .

Homme politique[modifier | modifier le code]

Propriétaire et adjoint au maire de Forcé (Mayenne), il est député de la Mayenne[8] de 1815 à 1816, puis de 1824 à 1830.

À la suite des élections législatives d'août 1815, il a fait partie de la Chambre introuvable, où il a voté avec la majorité. Nommé président du collège électoral de Laval en 1824, il a réuni ses suffrages, et a été élu député. Il a soutenu dans les deux dernières sessions la royauté. Il est un des partisans de François-Régis de La Bourdonnaye.

Elections[9] :

  • le 12 août 1815, député du collège de département de la Mayenne, par 127 voix (194 votants, 255 inscrits).
  • aux Élections législatives de 1824, député du 1er arrondissement de la Mayenne (Laval), dont il présidait le collège électoral, par 225 voix (317 votants, 337 inscrits), contre 90 à M. Leclerc-Delaunay. Il continua à siéger au centre.
  • Réélu, comme ministériel, aux Élections législatives de 1827, dans le même arrondissement, par 163 voix (296 votants, 328 inscrits), contre 131 à Prosper Delauney

Il resta partisan convaincu des Bourbons, mais n'appuya pas sans réserve le Ministère Jules de Polignac; il échoua aux Élections législatives de 1830, avec 158 voix contre 199 à Charles de Lézardière[10].

Biologie[modifier | modifier le code]

En 1827, dans une Encyclopédie allemande Nitzsch propose la création de nouveaux genres de paramécies (« M. Dutrochet, en France, avait étudié les Rotifères et les Tubicolaires; M. Leclerc avait fait connaître les Difflugies; et Losana , en Italie , avait décrit des Amibes, des Kolpodes et des Cyclides dont il multipliait les espèces sans raison et sans mesure », selon Dujardin (1841). Léon Leclerc est l'auteur de la description de la Difflugia[11], un animal microscopique qu'il observe dans les environs de Laval.

Agronomie et botanique[modifier | modifier le code]

Il participe à l'amélioration de la race chevaline, surtout dans le canton de Craon, où il avait créé à Livré-la-Touche, un haras.

On lui doit l'importation de plusieurs fruits et la création de variétés nouvelles. Léon Leclerc était un des correspondants privilégiés d'André Leroy[12], de Jean-Baptiste Van Mons[13], de Philippe André de Vilmorin[14].

Louis-Augustin Bosc d'Antic lui confie peu avant sa mort, des grains de raisin provenant de Shiras. Léon Leclerc obtient de ces semis un raisin qu'il a nommé raisin de Shiras, qu'il communique à plusieurs pépiniéristes[15], ainsi qu'à la Société d'Horticulture de Paris[16].

Il est connu pour avoir vers 1828 introduit et propagé la variété de poires Bon-Chrétien Williams dans les vergers français[17]. Il échangeait régulièrement des graines, des plants, des greffons avec des correspondants. Il eut aussi du succès avec ses propres semis et a obtenu des variétés de fruits de valeur.

Ses principales réalisations sont :

  • la poire Van Mons Léon Leclerc en 1828[18] ;
  • la Reinette Tardive (nouvelle) en 1832[19]. Cette pomme se conservait très longtemps et était de toute première qualité gustative ;
  • les poires Amédée Leclerc[20], semée en 1835. Cette variété n'a fructifié qu'en 1849[21]. Elle a été livrée au commerce en 1861 ; Amélie Leclerc[22], dont le pied-type s'est mis à fruit en 1850[23] ; Angélique Leclerc (dame du Vrigneau), semée en 1833. Cette variété n'a fructifié qu'en 1848[24].
  • la poire Jules d'Airoles-Léon Leclerc[25] en 1852[26] ;
  • la poire Chamaret[27] ;
  • la pomme Président d'Osmonville[28],[29] ;
  • la guigne Sucrée Léon-Leclerc en 1853.

Il a tenté aussi sans succès de promouvoir[30] en France la poire d'Angora[31].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Discours prononcé par Léon Leclerc, président du collège électoral de l'arrondissement de Laval, à l'ouverture de la séance du . Chambre des députés (1814-1848). Grandpr, 1824 ;
  • Jean-François Delion, Catalogue des livres composant la bibliothèque de feu M. Léon Leclerc, 1850. [1]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Il prend le nom de Leclerc de la Jubertière à la mort de son oncle en 1833, dont il avait épousé la fille.
  2. Léon Leclerc est un de nos agronomes les plus distingués, qui devait obtenir et qui a réellement obtenu d'heureux résultats de ses travaux; car il a tout ce qu'il faut pour réussir, fortune, talents et amour passionné de la science. in Travaux du Comice Horticole de Maine-et-Loire ; 1er volume, no 7-8, p. 281 - 1838-39
  3. Édité sous le titre du Le Comté de Laval. Son Histoire, les Mœurs de ses Habitants, ses Manufactures. Chailland, Libraire-Éditeur, Rue des Béliers -, Place des Arts à Laval. Mayenne. 1888.
  4. Propriétaire à Livré-la-Touche en 1860, 1866. Maire de Livré.
  5. son oncle y dirigeait une blanchisserie-draperie.
  6. Veuve de Jean-Baptiste Duchemin de Mottejean.
  7. Catalogue des livres composant la bibliothèque de feu Léon Leclerc, Jean-François Delion, 1859
  8. Leclerc est un homme tout à fait inoffensif; la politique l'occupe fort peu. Ses seuls travaux, ses seuls loisirs se rattachent à l'étude des insectes microscopiques; vingt bocaux rangés dans son cabinet, et qui paraissent vides aux yeux du vulgaire, sont l'objet de ses délassements. Armé de sa lunette, il y compte des variétés infinies qui l'enchantent. Les étiquettes de ses bocaux annoncent à quelle classe appartiennent les nombreuses familles qui y sont renfermées. Un profane pourrait voir une manie dans ce délassement : un savant l'admirera. Biographie des Députés, p. 277, 1828.
  9. Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)
  10. Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)
  11. Dictionnaire classique des sciences naturelles, présentant la définition, Auguste Drapiez, p. 492
  12. Travaux du Comice Horticole de Maine-et-Loire, 2e volume, no 16, p. 275-276, 1841
  13. Il lui a dédié une poire à cuire : la Léon Leclerc (de Laval), Annales de la Société d'Horticulture de Paris, tome XV, 77e livraison, p. 384, 1834.
  14. Député, il lui communique une Pomme cultivée aux environs de Laval, sous le nom de Pomme de Boutigni. Elle est fort colorée, de forme allongée, analogue par la légèreté et la bonne qualité de sa chair au Calville rouge. Alexandre Pointeau, Le Bon Jardinier, 1829.
  15. Jamin à Paris, Leroy et Vibert à Angers.
  16. Cours d'Horticulture, A. Poiteau, p. 311.
  17. Il avait reçu par un de ses correspondants de Londres, des rameaux en 1828. Il les multiplie et offre des greffes en 1831 au Muséum de Paris.
  18. Charles M Hovey a cité ce fruit comme étant une des meilleures poires que nous n'ayons jamais mangée (The Magazine of Horticulture, volume XIII, p. 47, 1847). André Leroy la décrivait comme une des meilleures parmi les bonnes (Dictionnaire de Pomologie, tome 2, p. 723, 1869).
  19. Il en trouva vers 1832, inconnu et semé par le hasard, le pied-type dans une propriété sise aux portes d'Angers, en demanda des greffes et le propagea de divers côtés chez nous, puis chez les Belges, où M. Bivort décrivit ce nouveau pommier dès 1847 (Album, t. I, p. 64). Malheureusement nous négligeâmes, au Comice horticole d'Angers, quand Léon Leclerc nous en offrit des rameaux, de prendre note du lieu où il l'avait découvert, ce qui fait qu'aujourd'hui son acte de naissance doit rester incomplet. Dictionnaire de Pomologie, André Leroy, tome 4, p. 737, 1873.
  20. Du nom de son fils.
  21. Après la mort de Léon Leclerc, en 1858, ses semis passèrent à Louis Hutin, son jardinier, pépiniériste à Laval et il s'empressa de les propager. Dictionnaire de Pomologie, André Leroy, tome 1.
  22. Du nom de sa file.
  23. Hutin, promoteur de cette variété, a commencé à la répandre en 1861; et a entrepris sa multiplication.
  24. Hutin, promoteur de cette variété, a commencé à la répandre en 1861; et a entrepris sa multiplication.
  25. Cette poire est à distinguer de la poire Jules d'Airoles obtenu par Xavier Grégoire de Jodoigne
  26. Elle a été commercialisé en 1863 par François Hutin qui avait été longtemps son jardinier. À sa mort, il s'était installé comme pépiniériste et avait repris ses semis. Dictionnaire de Pomologie, André Leroy, tome 2, p. 312-313, 1869. Annales, Volumes 3 à 4, Société d'horticulture et d'histoire naturelle de l'Hérault, p. 38.
  27. Du nom du président de la Société industrielle de la Mayenne.
  28. Du nom du président de la Société d'hoticulture de la Mayenne.
  29. Elle a été commercialisé par François Hutin qui avait été longtemps son jardinier. À sa mort, il s'était installé comme pépiniériste et avait repris ses semis.
  30. Lettre de M. Léon Leclerc, ancien député de la Mayenne, au président de l'Académie des Sciences de l'Institut, lue à la séance du 4 février 1833. Monsieur le président, Voici plus d'un siècle que, dans son voyage au Levant, notre illustre Tournefort signala à l'attention de l'Europe la poire d'Angora. Depuis lors, un autre voyageur l'a également citée avec éloge, et des communications orales toutes récentes me mettent dans le cas d'affirmer que, dans ce moment encore, elle continue de faire, en hiver, les délices de Constantinople. Vous savez mieux que moi, monsieur, que notre grand botaniste n'avait point dédaigné la connaissance des fruits. Aussi, lorsque sur son chemin et à Tiflis par exemple, il vient à rencontrer quelqu'une de nos variétés, ne manque-t-il pas de les indiquer par le nom sous lequel nous les connaissons; c'est ce qu'il n'a point fait pour la poire d'Angora, quoiqu'il eût été à même de l'observer. Il est donc très probable ou plutôt certain qu'il s'agit ici d'une variété à nous inconnue; il ne l'est pas moins qu'au double titre de sa bonté et de l'époque (1) de sa maturité, elle ne soit susceptible de présenter un but d'acquisition des plus précieux pour nos jardins. Amateur fort zélé de l'horticulture, j'ai donc cru rendre un véritable service à la nôtre, en tentant cette conquête indiquée et dédaignée depuis plus d'un siècle. Si petite d'ailleurs qu'elle puisse paraître, encore m'a-t-elle présenté beaucoup de difficultés, et c'est ce dont ne seront pas surprises les personnes qui auront eu occasion de porter en Orient des investigations de ce genre. Ces difficultés, toutefois, se sont enfin aplanies devant le zèle éclairé et l'extrême complaisance de M. le général Guilleminot, alors notre ambassadeur à la Porte. C'est à lui, en effet, qu'après plusieurs tentatives infructueuses et en véritable désespoir de cause, j'eus l'heureuse indiscrétion de m'adresser, et c'est lui aussi qui ne crut pas ravaler ses hautes fonctions, en daignant les appliquer à ces soins plus modestes, mais peut-être non moins utiles, qui eussent fait sourire la superbe gravité d'un diplomate trop retranché dans sa dignité. Il a fait mieux encore, et voulant bien s'associer à toute l’insatiabilité d'amateur que je n'avais pas craint de lui exprimer, à notre précieuse variété de poirier, il en a joint une autre de pommier égalememt renommée dans le pays, et dont il a pu lui-même reconnaître la bonté. Cette complaisance, toute dans l'intérêt de la science, puisque je n'avais aucun titre à réclamer, ne vous paraîtra peut-être pas indigne, monsieur, de recevoir un hommage public dans son sanctuaire le plus élevé. Cette communication, ai léger que puisse être son mérite propre, ne peut être d'ailleurs tout à fait sans intérêt pour l'Académie des Sciences, puisqu'elle se rattache au nom d'un des membres dont elle a le plus le droit de s'enorgueillir. À ce double titre, monsieur, j'ose donc espérer que vous voudrez bien mettre cette lettre sous les yeux de l'illustre Société que vous présidez. J'ai l'honneur d'être, etc. (Extrait des Annales de Fromont, cahier de février 1883). (l) Assez tardive pour qu'il ne fut pas possible à Tournefort de goûter cette poire dans le mois de novembre, où il eut occasion de l'observer.
  31. Dictionnaire de Pomologie, André Leroy, tome 1, p. 147-148, 1867. Jardins de France, Volumes 12 à 13, Société nationale d'horticulture de France, Société d'horticulture de Paris, Société centrale d'horticulture de France, Société d'horticulture de Paris et centrale de France, Société impériale et centrale d'horticulture, p. 350.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]