Jacqueline Bernard

Jacqueline Bernard
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Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Jacqueline Douce Huguette BernardVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
AugéVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Père
Fernand Bernard
Mère
Marguerite Ettlinger
Fratrie
Parentèle
Bernard Lazare (oncle)
Yvette Farnoux (belle-sœur)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Conflit
Lieu de détention
Distinctions
Archives conservées par
Service historique de la Défense (GR 16 P 51215, AC 21 P 707479)[1]
Institut Pasteur (FR‑AIP‑BEJ)[2]
Archives nationales (72AJ/46 Dossier n° 1 - pièce n° 4, 72AJ/48 Dossier n° 1 - pièce n° 8, 72AJ/48 Dossier n° 1 - pièce n° 9)[3],[4],[5]Voir et modifier les données sur Wikidata

Jacqueline Bernard, née le dans le 8e arrondissement de Paris et morte le dans le 7e arrondissement de Paris[6], est une journaliste, traductrice et résistante française de la Seconde Guerre mondiale.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille et formation[modifier | modifier le code]

Jacqueline Douce Huguette Bernard naît le dans le 8e arrondissement de Paris.

Issue d'une famille française d'origine juive[7],[8], elle est la fille de Fernand Bernard (1866-1961), polytechnicien et officier d'artillerie coloniale, et de Marguerite Ettlinger (1880-1978)[9].

Par ailleurs, elle est la sœur de Jean-Guy Bernard (1917-1944), également polytechnicien, aviateur et futur résistant[10] et la nièce de Lazare Bernard (1865-1903), écrivain[9].

Elle grandit au domicile familial situé au 101, avenue Henri Martin dans le 16e arrondissement de Paris[8].

Diplômée de la Faculté de droit (Paris) et de l’École libre des sciences politiques, elle est journaliste avant la Seconde Guerre mondiale[10].

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

À Lyon, en avril 1941, Jacqueline Bernard fait la connaissance de Bertie Albrecht[10]. Elle entre dans la Résistance et rejoint le mouvement Combat, tout comme son frère Jean-Guy[10],[11],[12],[13],[14]. Elle est chargée de l’organisation, du recrutement et de la propagande[10].

En 1943, elle est responsable nationale de la rédaction de Combat[11],[15],[16],[17], et assure par intérim, de janvier à mai 1944, sa diffusion en zone nord[10].

Le la Gestapo de la rue de la Pompe de Friedrich Berger l'arrête à Paris, par le biais d'un agent double infiltré dans le mouvement Voix du Nord[Note 1] qui lui a donné rendez-vous dans un café situé place de l'Odéon[18],[19]. Horriblement torturée en même temps qu'Yvonne Baratte[20],[18], une autre résistante, elle est ensuite transférée à la Gestapo de la rue des Saussaies[21].

Internée au centre pénitentiaire de Fresnes puis au fort de Romainville, elle est déportée vers l'Allemagne par le convoi parti de Pantin le 15 août 1944, dit "convoi des 57000"[22].

Arrivée au camp de Ravensbrück avec le matricule 57774, elle est ensuite envoyée à Torgau, puis Königsberg, avant de revenir à Ravensbrück puis d'être transférée à Leitmeritz[22],[10].

Elle est libérée à Leitmeritz le 9 mai 1945 et rentre en France le 30 mai 1945[10].

Son frère Jean-Guy Bernard, arrêté le 28 janvier 1944[23], meurt en déportation le 5 août 1944, pendant son transfert à Auschwitz[10],[24] ; il reçoit à titre posthume la médaille de la Résistance française avec rosette[25].

Après-guerre[modifier | modifier le code]

De retour en France, Jacqueline Bernard devient secrétaire générale et membre du comité de rédaction de Combat jusqu’en 1948[11],[10].

Elle fait ensuite partie du l’équipe du mensuel Réalités jusqu’en 1961[11],[10].

Puis elle est journaliste indépendante et traductrice ; elle traduit de l’anglais une trentaine d’ouvrages[11],[10].

Elle participe à la Fondation Jacques Monod en 1979[11],[10].

Elle décède le dans le 7e arrondissement de Paris, à l'âge de 85 ans.

Vie privée[modifier | modifier le code]

Jacqueline Bernard épouse Hubert Ventre d’Auriol (1913-1980), compositeur de musique, le dans le 1er arrondissement de Paris[10],[26] ; le couple divorce le [10],[26].

Elle ne se remarie pas ensuite[26].

Décorations[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]

Notices d'autorité : Bibliothèque nationale de France (données)

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Il s’agit de Charles Fauvel, alias "Roy", Français de 48 ans en 1944, marié et père de 5 enfants, agent double de l’occupant allemand infiltré dans la Résistance. Il fait partie de la Gestapo de la rue de la Pompe à compter de juin 1944 jusqu'à son exécution par sa propre bande de la Gestapo le 21 juillet 1944. Il est responsable de nombreuses arrestations de résistants, principalement dans le Nord et à Paris.

Références[modifier | modifier le code]

  1. « https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/arkotheque/client/mdh/recherche_transversale/bases_nominatives_detail_fiche.php?fonds_cle=24&ref=2684144&debut=0 »
  2. « https://rhpst.huma-num.fr/items/show/657 »
  3. « https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/UD/FRAN_IR_053870/cu00dio47o6--124dg57q182e1 »
  4. « https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/UD/FRAN_IR_053870/cu00dioax6m--x89niongbp1k »
  5. « https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/UD/FRAN_IR_053870/cu00dioayq6--7dnmjcd1xlas »
  6. INSEE, « Fichier des personnes décédées depuis 1970 - Fiche Jacqueline » (consulté le )
  7. « Marie Fillet - Chap#13 -La déportation à Ravensbrück | Grands Entretiens Patrimoniaux - Ina.fr », sur Marie Fillet - Chap#13 -La déportation à Ravensbrück | Grands Entretiens Patrimoniaux - Ina.fr (consulté le )
  8. a et b « Jean Guy BERNARD », sur Convoi 77 (consulté le )
  9. a et b Jean-Denis Bredin, Dreyfus, un innocent, Fayard, (ISBN 978-2-213-62877-6, lire en ligne)
  10. a b c d e f g h i j k l m n o p et q Marie-Cécile Bouju, « BERNARD Jacqueline [BERNARD Jacqueline, Douc », dans BERNARD Jacqueline, Douce, Huguette, Maitron/Editions de l'Atelier, (lire en ligne)
  11. a b c d e f g et h Jacqueline (1913-1998) Bernard, « Fonds Jacqueline Bernard (1913-1998) », sur rhpst.huma-num.fr (consulté le )
  12. Marie Granet et Henri Michel, Combat: histoire d'un movement de résistance de Juillet 1940 à Juillet 1943, Presses Universitaires de France, (lire en ligne)
  13. (en) Olivier Todd, Albert Camus: A Life, Random House, (ISBN 978-1-4735-1214-6, lire en ligne)
  14. Marie Granet, Ginette Gros et Claude Lévy, Les jeunes dans la Résistance, FeniXX réédition numérique, (ISBN 978-2-402-24936-2, lire en ligne)
  15. Collectif, Écrire sous l'Occupation: Du non-consentement à la Résistance, France-Belgique-Pologne, 1940-1945, Presses universitaires de Rennes, (ISBN 978-2-7535-6829-7, lire en ligne)
  16. Maurice Kriegel-Valrimont et Olivier Biffaud, Mémoires rebelles, Odile Jacob, (ISBN 978-2-7381-4069-2, lire en ligne)
  17. Jacqueline Bernard, Albert Camus et la Résistance | INA Consulté le .
  18. a et b Bonnet 2013, p. 86-87.
  19. Gilbert Joseph, Une si douce Occupation: Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre 1940-1944, Albin Michel, (ISBN 978-2-226-37980-1, lire en ligne)
  20. Justine Picardie, Miss Dior. Le destin insoupçonné de Catherine Dior, Flammarion, (ISBN 978-2-08-044353-3, lire en ligne)
  21. Bonnet 2013, p. 98-99.
  22. a et b Fondation pour la mémoire de la déportation, « Liste du convoi I.264 parti de Pantin le 15 août 1944 » (consulté le )
  23. Ania Francos, Il était des femmes dans la Résistance..., Stock (réédition numérique FeniXX), (ISBN 978-2-7062-8267-6, lire en ligne)
  24. « FRAN_IR_053870 - Salle de lecture virtuelle », sur www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le )
  25. Ordre de la Libération, « Base Médaillés de la Résistance française - fiche Jean Guy BERNARD » (consulté le )
  26. a b c et d « Généalogie de Jacqueline BERNARD (5) », sur Geneanet (consulté le )
  27. Ordre de la Libération - Base Médaillés de la Résistance française, « Fiche Jacqueline Bernard, alias Augé » (consulté le )