Goutroux

Goutroux
Goutroux
La station de métro Morgnies.
Administration
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
Région Drapeau de la Région wallonne Région wallonne
Communauté Drapeau de la Communauté française de Belgique Communauté française
Province Drapeau de la province de Hainaut Province de Hainaut
Arrondissement Charleroi
Commune Charleroi
Code postal 6030
Zone téléphonique 071
Démographie
Gentilé Goutroussien(ne)[1]
Population 2 911 hab. (1/1/2022[2])
Densité 1 078 hab./km2
Géographie
Coordonnées 50° 24′ 49″ nord, 4° 21′ 44″ est
Superficie 270 ha = 2,70 km2
Localisation
Localisation de Goutroux
Localisation de Goutroux dans la commune de Charleroi
Géolocalisation sur la carte : Belgique
Voir sur la carte topographique de Belgique
Goutroux
Géolocalisation sur la carte : Belgique
Voir sur la carte administrative de Belgique
Goutroux
Géolocalisation sur la carte : Région wallonne
Voir sur la carte administrative de la Région wallonne
Goutroux
Géolocalisation sur la carte : Hainaut
Voir sur la carte administrative du Hainaut
Goutroux

Goutroux (en wallon Goutrou) est une section de la ville belge de Charleroi située en Région wallonne dans la province de Hainaut.

Toponymie[modifier | modifier le code]

Goutroux, probablement forme germanique de « Gotte-rode » ce qui veut dire « essart de Gotton »[3].

Géographie[modifier | modifier le code]

Goutroux est traversé par deux ruisseaux:

Plus petite section de la ville de Charleroi, Goutroux est la plus boisée et comptant la plus forte proportion de maisons récentes[6].

Morphologie urbaine[modifier | modifier le code]

Hameaux[modifier | modifier le code]

  • La Bretagne, ancien hameau de Landelies qui, en 1896, se sépare pour former Goutroux.
  • Amérique.
  • Le Pont-à-Vaches.

Bois[modifier | modifier le code]

Goutroux accueille de nombreux bois sur son territoire :

  • Bois de Goutroux ;
  • Bois de l'Espesse, il appartenait autrefois à Monceau, mais son emplacement est actuellement sur le territoire de Goutroux[7] ;
  • Bois Este Ditte, se situe à la limite de Monceau et Goutroux ;
  • Bois devant Goutroux. Ce bois faisait partie des parcelles 49 et 50 et s'étendait entre le bois de l'Espesse et la première ferme de Goutroux, d'où sa dénomination « devant Goutroux » (sens restreint des siècles précédents). Il a pris ensuite le nom de « Bos Louviaux » le garde particulier en étant Alphonse Louviaux[8];
  • Bois de Peffuts. Le bois de Peffuts existe encore, en partie, longe la rue Ferrer, à l'est, et Fontaine à l'ouest. Il y pousse bon nombre de fusains noirs dénommés « peffuts » dont les branches servent à confectionner les lacets pour piéger les grives[8];
  • Bois taille à Bornes. Il s'agit du triangle pont « Chufflot », chemin de fer, cité Jh. Henry, où se trouvent deux anciennes bornes armoriées (P. Masset en cite trois) limitant Monceau et Goutroux. Ces bornes de 75 centimètres de haut sont gravées aux armes des comtes de Corswarem « d'hermine à deux fasces de gueules », du côté ouest, et à celles de Gâvre au « lion de gueules », du côté est. Ces emblèmes nous prouvent qu'elles ont été dressées entre 1667, date du relief de Monceau par Pierre-Eugène de Gâvre, époux de Anne-Florence de Hamal, héritière de son père Guillaume, et 1734, époque où les armoiries des Corswarem sont liées à celle des de Looz-Diest[9].

Démographie[modifier | modifier le code]

Évolution de la population[10],[11]
1801 1846 1900 1947 1977[12] 2001
Avec Landelies 1 089 1 676 3 752 3 174

Histoire[modifier | modifier le code]

Au départ, il y avait le lieudit des « 4 Seigneuries », c'est-à-dire l'endroit où, bien avant la Révolution française[13], quatre territoires[14] se touchaient. Goutroux, à cette époque, était un hameau excentré au nord de Landelies (appelé La Bretagne). Son territoire était très boisé. Au XVIIIe siècle, on y note la construction d'une ferme et d'une roue à eau.

Au début du XIXe siècle, la production de charbon de bois est lancée grâce aux ressources forestières pour alimenter en combustible les nouvelles industries se développant à proximité. Durant la deuxième moitié du XIXe et le XXe, l'exploitation du bois est remplacée par celle de charbon de houille à la suite de l'ouverture de mines. La Société des Charbonnages de Monceau-Fontaine y exploite le puits no 14.

Charbonnage 14 de Monceau Fontaine à Goutroux vers 1955.

Dans ce charbonnage, deux puits permettaient l'extraction et l'aérage des travaux. La population de Goutroux devient alors majoritairement ouvrière [15],[16] se distinguant de Landelies, resté relativement agricole. Outre la distance pour rejoindre le centre de Landelies, les habitants du hameau se sentaient défavorisés notamment au niveau de l'instruction et des moyens de communication. Ainsi, ce n’est qu’en 1891 que l’école de Goutroux est construite[17].

À partir de 1895, une station « Landelies-Bretagne » est toutefois ouverte par la Société des chemins de fer des bassins houillers du Centre sur la ligne reliant Marchienne-au-Pont à Haine-Saint-Pierre.

Le 14 avril 1896, Goutroux proclame son autonomie administrative en se séparant de Landelies dont il était un prolongement fort excentré vers le nord. Il est désormais érigé en commune à part entière. Symbolisant ce nouveau statut, la commune se dote d'une église (l'Église Saint-Benoît Labre) et d'une chapelle (la chapelle Notre-Dame de Walcourt). La commune compte alors 968 habitants.

La commune se développe alors et électrifie ses habitations en 1930-1931 avant la voirie en 1936[17].

De 1950 à 1970, Goutroux double sa population par la construction de cités sociales par la Société des Charbonnages de Monceau-Fontaine, la Petite propriété terrienne et le Foyer moncellois[18].

À partir des années 1970, s'amorce le déclin des sociétés charbonnières. Fermé le , le charbonnage de Monceau-Fontaine est rasé en 1974.

Lors de la fusion des communes en 1977, Goutroux est intégré à la ville de Charleroi et perd son autonomie politique.

Depuis la fin du XXe siècle, l'activité économique de Goutroux repose sur ses petites et moyennes entreprises familiales (boulangerie semi-industrielle, commerces, Horeca, menuiserie, etc.)[19]. Avec la fin de son activité industrielle, elle est devenue une commune résidentielle de la région de Charleroi dont l'attrait principal est constitué par ses nombreux espaces verts.

Patrimoine[modifier | modifier le code]

  • L'Église Saint-Benoît Labre : construite en 1894-1895 par l'architecte Hector Leborgne de style néo-gothique.
  • Chapelle Notre-Dame de Walcourt : il y avait autrefois un pèlerinage, la chapelle fut construite en 1896.

Démographie[modifier | modifier le code]

Évolution de la population[10],[11]
1801 1846 1900 1947 1977[12] 2001
Avec Landelies 1 089 1 676 3 752 3 174

Tourisme vert et promenade[modifier | modifier le code]

Goutroux est traversé par le RAVeL L112 de Fontaine-l'Évêque à Monceau-sur-Sambre. Le RAVel (Réseau Autonome des Voies Lentes) permet la pratique du vélo à des fins sportives et de tourisme sur des itinéraires protégés.

Depuis 2023, Goutroux se trouve sur le tracé d'un grand itinéraire de randonnée balisé GRP1666 , la Grande Dérive. Ce chemin forme une boucle de 54 km entourant le grand Charleroi. La Grande Dérive, passe à travers les marges vertes de Charleroi, sur des sentiers balisés en grimpant sur les terrils et en traversant parcs publics, bois, zones agricoles et friches[20].

Liste des bourgmestres (1896-1976)[modifier | modifier le code]

  • Jean-Baptiste Cuinié : bourgmestre (1896-1907) ;
  • Célestin Hecq : bourgmestre(1908-1911) ;
  • Émile Moureau ff. : bourgmestre (1912-1917[21] et 1919-1942) ;
  • François Duray : bourgmestre (1945-1962)[22];
  • Joseph Bargibant : bourgmestre socialiste et houilleur (1963-1976)[23].

Enseignement[modifier | modifier le code]

L'école fondamentale des Coquelicots est la seule école maternelle et primaire du village[24]. Le 19 novembre 1995, un incendie criminel, impliquant quatre jeunes âgés de 13 à 18 ans, détruisait entièrement l'école des Coquelicots. Le 14 septembre 1996, la nouvelle école reconstruite est inaugurée. Une plaque en l'honneur de cette réouverture trône sur la façade même de l'école.

Bénéficiant d'une infrastructure récente, l'école est en mesure d'accueillir 300 enfants[25].

Culture[modifier | modifier le code]

  • Bibliothèque communale « La Taille aux Loups » . La bibliothèque propose des animations destinées aux enfants à partir de 8 ans tous les mercredi après-midis.

Folklore[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jean Germain, Guide des gentilés : les noms des habitants en Communauté française de Belgique, Bruxelles, Ministère de la Communauté française, (lire en ligne), p. 31
  2. https://statbel.fgov.be/fr/open-data/population-par-secteur-statistique-10
  3. Augusta Lemal, Goutroux regard sur le passé, Augusta Lemal, édit, , 132 p., p. 4
  4. http://ccff02.minfin.fgov.be/cadgisweb/?local=fr_BE
  5. http://cartopro3.wallonie.be/CIGALE/viewer.htm?APPNAME=ERRUISSOL&APPMODE=VIEWER
  6. Après la seconde guerre mondiale, Goutroux prit son essor, se développa et commença à s'équiper du confort exigé par l'évolution de la vie moderne. Des cités se construisirent en divers quartiers : au nord, par la Société de Monceau-Fontaine ; au sud, par la "Petite Propriété Terrienne"; au centre, par le "Foyer Moncellois", ce qui porta à 1 000 le nombre d'habitations. La population fit donc un nouveau bond et de 1 707 habitants en septembre 1945, elle passa successivement à 1 800 en 1950, 2 290 en 1957 (dont 1 637 belges et 653 étrangers), 2 800 en 1965 pour atteindre 3 373 en 1970 et rétrograder à 3 079 en 1976. Lemal 1979.
  7. Lemal 1979.
  8. a et b Lemal 1979, p. 85.
  9. Lemal 1979, p. 87.
  10. a et b Sauf 1977 - Michel Poulain (dir.), Ville de Charleroi : Atlas géostatistique des quartiers, Charleroi, , p. 55
  11. a et b 1977 - Pierre-Jean Schaeffer, Charleroi 1830-1994, Histoire d'une Métropole, Ottignies-Louvain-la-Neuve, Quorum, , 466 p. (ISBN 2-930014-42-3), p. 337
  12. a et b Fusion de communes en Belgique
  13. La seigneurie a été abolie pendant la Révolution française.
  14. comté de Hainaut, duché de Brabant, comté de Namur et la principauté de Liège
  15. Jean-Jacques Jespers, Le nouveau dictionnaire des noms de lieux en Wallonie et à Bruxelles, Bruxelles, Éditions Racine, , 750 p. (ISBN 978-2-87386-733-1), p. 310.
  16. Didier Albin, « Les cent ans de Goutroux : « Bretons » à l'origine, Carolos depuis les fusions », Le Soir,‎ , p. 16 (lire en ligne)
  17. a et b « «Au cœur de nos quartiers»: jusqu’en 1896, Goutroux faisait partie de Landelies et comptait 200 maisons pour 968 habitants », Sudinfo - La Gazette,‎ (lire en ligne)
  18. Jean-Louis Delaet, « Bargibant Joseph », sur Maitron, 8 avril 2014, modifié le 17 décembre 2019 (consulté le )
  19. Quelques petits commerces subside encore pour les besoins des habitants du village et des environs.
  20. « Grande Dérive », sur Chemin des terrils (consulté le )
  21. De 1912 à 1919, aucun bourgmestre ne fut nommé à Goutroux, par arrêté royal. Lemal 1979.
  22. E. Moureau étant décédé en 1942, pendant la guerre, il n'y eut aucun bourgmestre nommé légalement avant 1945. Lemal 1979.
  23. Fusion des communes.
  24. Elle se situe rue des Coquelicots.
  25. Laura Gentile, « Goutroux: vers un agrandissement de l'école des Coquelicots », sur Télésambre, (consulté le )
  26. JEAN-CLAUDE HERIN, « Après 6 ans d’absence, le carnaval est relancé à Goutroux », sur sudinfo.be, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Redécouvrir son quartier sous un autre regard... Charleroi : Section de Goutroux, Charleroi, Espace Environnement, , 14 p. (lire en ligne)
  • Augusta Lemal, Goutroux, regard sur le passé, Augusta Lemal, , 133 p.
  • André Lépine, « Les charbonnages du Pays noir en cartes postales anciennes », Cercle d'Histoire de Cerfontaine, no 503,‎