François Hartog

François Hartog, né le , est un historien et universitaire français[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Formation et cursus[modifier | modifier le code]

Ancien élève du lycée Pasteur (Neuilly-sur-Seine) puis de l'École normale supérieure, il enseigne l'histoire grecque aux universités de Strasbourg et de Metz avant d'occuper à partir de 1987 la chaire d'historiographie antique et moderne à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS)[2].

Membre de plusieurs sociétés savantes, il est membre du Centre Louis Gernet de recherches comparées sur les sociétés anciennes, membre associé du Centre de recherche historique (CRH), follow à l'Institut d'étude avancée de Berlin (en) de 1993 à 1994 et membre élu de l'Academia Europaea depuis 2015[3]. En 1997, il est l'un des 60 membres fondateurs de L'Association des historiens[4].

Élève de Jean-Pierre Vernant et lecteur assidu de Reinhart Koselleck, son œuvre mêle étroitement histoire intellectuelle de la Grèce antique (sa thèse portait sur l'écriture de l'autre chez Hérodote), historiographie (livres sur Fustel de Coulanges, l'écriture de l'histoire en Grèce ancienne) et étude des formes historiques de temporalisation (ses travaux les plus récents)[5].

Apport à l'écriture de l'histoire[modifier | modifier le code]

Il a largement contribué à la formation et à la diffusion du concept de « régime d'historicité » (cf. son livre éponyme) qu'il définit comme « les modes d’articulation des trois catégories du passé, du présent et du futur, en parlant en termes de catégories, pas du contenu que l’on donne à chacune des catégories, mais des catégories elles-mêmes, et de la façon dont leurs articulations ont varié selon les lieux et selon les époques »[6]. Selon Hartog, ce régime d'historicité (rapport qu'une société a au passé, au présent et à l'avenir) est marqué actuellement par le présentisme qui privilégie la mémoire (traces laissées dans le présent par des passés successifs) à l'histoire (reconstruction et mise à distance de ces passés)[7],[8].

Il développe également dans ses recherches une approche fondée sur les rapports entre histoire et historiographie, entre Anciens et Modernes, toujours attentif aux conjonctures qui traversent les sciences humaines et sociales[9]. De là est issue un nombre important d’ouvrages qui constituent une des réflexions majeures sur le rôle de l’histoire, les fonctions et l’identité de l’historien et les interférences de la mémoire[10],[11].

Publications[modifier | modifier le code]

Il est notamment l'auteur de :

  • Régimes d'historicité. Présentisme et expériences du temps, Paris, Le Seuil, 2003, (ISBN 2-02-059328-9).
  • Anciens, modernes, sauvages, Paris, Galaade, 2005.
  • Évidence de l'histoire. Ce que voient les historiens, Paris, EHESS, 2005.
  • Vidal-Naquet, historien en personne, Paris, La Découverte, 2007.
  • Les récits du temps [sous la dir. de], Paris, PUF, 2010.
  • Croire en l'histoire, Paris, Flammarion, 2013.
  • Entre temps court et temps long. Les Forums du CESE sur le vivre ensemble (ouvrage collectif), Paris, PUF, 2013.
  • La chambre de veille (avec Felipe Brandi et Thomas Hirsch), Paris, Flammarion, 2013.
  • Partir pour la Grèce, Paris, Flammarion, 2015.
  • La nation, la religion, l'avenir : Sur les traces d'Ernest Renan, Paris, Gallimard, , 160 p. (ISBN 978-2-07-269957-3).
  • L'histoire à venir (avec Patrick Boucheron), Paris, Anacharsis, 2018.
  • Chronos - L’Occident aux prises avec le Temps, Paris, Gallimard, .
  • Confrontations avec l'histoire, Paris, Gallimard, 2021>.
  • À la rencontre de Chronos (1970-2022), Paris, CNRS Éditions, 2022.

Il a dirigé l'édition critique de :

  • Plutarque, Vies parallèles, Gallimard, collection Quarto, 2001, 2292 pages.
  • Polybe, Histoire, Gallimard, collection Quarto, 2003, 1504 pages.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Décorations[modifier | modifier le code]

Récompenses[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « François Hartog », sur babelio.com.
  2. « Une traversée des conjonctures intellectuelles, 1970-2015. Entretien avec François Hartog », sur openedition.org, .
  3. a b et c « François Hartog », sur ae-info.org.
  4. « François Hartog », sur savoirs.ens.fr.
  5. « François Hartog », sur ehess.fr.
  6. Claire Richard, Politiques de la littérature, politiques du lien, Archives contemporaines, , p. 67
  7. « Sommes-nous bloqués dans le “présentisme”? », sur radiofrance.fr, .
  8. « "Il n’y a plus que du présent, et ce présent n’en finit pas" », sur lemonde.fr, .
  9. « François Hartog : "Le présent est devenu envahissant" », sur lejdd.fr, .
  10. « François Hartog, "historien à temps plein" », sur radiofrance.fr, .
  11. « François Hartog: "les revendications autour de la «race», dans une perspective très longue, reviennent à réinstaurer une forme d'altérité" », sur lefigaro.fr, .
  12. Henriette Asséo, « François Hartog et Jacques Revel (dir.) "Les usages politiques du passé" », Annales. Histoire, Sciences sociales, vol. 57, no 1,‎ , p. 209-211 (lire en ligne).
  13. « François Hartog. Courte Biographie », sur mfj.gr.jp.
  14. a b et c « François Hartog », sur academie-francaise.fr.

Liens externes[modifier | modifier le code]