Fanfare pour l'Éventail de Jeanne

Fanfare pour l'Éventail de Jeanne
(M 80)
Genre Fanfare pour orchestre
Nb. de mouvements 1
Musique Maurice Ravel
Durée approximative min 30 s
Dates de composition 1927
Création (création privée)
salon de Jeanne Dubost, Paris
Interprètes Roger Désormière (dir.)
Représentations notables

Fanfare pour l'Éventail de Jeanne est une œuvre pour orchestre de Maurice Ravel composée en 1927 comme prélude au ballet collectif L'Éventail de Jeanne, écrit pour Jeanne Dubost.

Présentation[modifier | modifier le code]

L'Éventail de Jeanne est un ballet collectif écrit en 1927 par dix compositeurs[note 1] en guise de surprise pour la mécène Jeanne Dubost. Maurice Ravel compose dans ce cadre une Fanfare qui tient lieu de prélude, et en principe de ritournelle, précise le musicologue Marcel Marnat[2].

L'œuvre est créée avec le ballet intégral à titre privé dans le salon de Jeanne Dubost le , sous la direction de Roger Désormière, et en public à l'Opéra de Paris (Palais Garnier) le , dans des décors et costumes de René Moulaert et Pierre Legrain, avec les danseuses Yvette Chauviré, Odette Joyeux et la jeune Tamara Toumanova, notamment[1],[note 2].

La partition est publiée par Heugel en 1929[3].

Dans le catalogue des œuvres de Maurice Ravel établi par Marcel Marnat, la pièce porte le numéro O 80[4].

Analyse[modifier | modifier le code]

D'une durée moyenne d'exécution d'une minute trente environ[3], la Fanfare pour l'Éventail de Jeanne est une œuvre de vingt-neuf mesures « fascinante par sa brièveté et sa densité[2] ».

Roland-Manuel la qualifie de « fanfare lilliputienne, qui commence comme une sonnerie de trompes d'insectes pour finir dans le style du Crépuscule des Dieux[5] ».

Marcel Marnat relève que Ravel, « partant d'une bitonalité exquise, évoquant le monde en réduction des Histoires naturelles et plus particulièrement du Grillon, [...] aboutira « Wagneramente » (!) à un plongeon abrupt dans le néant (violent coup de tam-tam[6]) ». Dans la partition, « on ne peut manquer de noter la maîtrise instrumentale, le « coffre » — d'une solennité parodique — donné à la rafale de batterie qui introduit l'aérienne pétarade de bois stridents. L'apparition des trompettes est aussitôt relayée par des cordes griffées qui accorderont une acidité inoubliable à la petite marche qui suit, marche qui mène à quelque chose d'inexorable, à la chute d'un Wallalah miniature. Voici donc la contrepartie farceuse de Ronsard à son âme, mais aussi tracé le profil du Concerto pour la main gauche[6] ».

Instrumentation[modifier | modifier le code]

L'instrumentation requiert[4],[7] :

Instrumentation de Fanfare pour l'Éventail de Jeanne
Bois
1 flûte (jouant piccolo), 1 hautbois, 1 clarinette en la, 1 basson
Cuivres
1 cor en fa, 1 trompette en ut
Percussions
tambour, grosse caisse, tam-tam
Claviers
jeu de timbres
Cordes
premiers violons, seconds violons, altos,
violoncelles, contrebasses

L'œuvre existe également dans une transcription du compositeur pour piano à quatre mains[3].

Discographie[modifier | modifier le code]

Intégrales du ballet[modifier | modifier le code]

Isolément[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Marnat 1986, p. 599.
  2. a et b Marnat 1986, p. 598.
  3. a b c et d Marnat 1986, p. 774.
  4. a et b Marnat 1986, p. 773.
  5. Roland-Manuel 1928, p. 155.
  6. a et b Marnat 1986, p. 600.
  7. « Fanfare for the ballet 'L'éventail de Jeanne', M.80 (Ravel, Maurice) - IMSLP », sur IMSLP (consulté le )
  8. Stéphane Friédérich, « Vertiges et vestiges de l'intégrale Ravel de Warner Classics », sur ResMusica,

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Écrits de Maurice Ravel[modifier | modifier le code]

Monographies[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]