Eygoutier

Eygoutier
Illustration
Caractéristiques
Longueur 15,1 km [1]
Bassin 70 km2
Bassin collecteur Eygoutier
Débit moyen (Toulon)
Nombre de Strahler 2
Régime pluvial méridional
Cours
Source à un kilomètre à l'est du centre équestre
· Localisation La Crau
· Altitude 34 m
· Coordonnées 43° 07′ 49″ N, 6° 03′ 15″ E
Embouchure Mer Méditerranée
· Localisation Toulon
· Altitude m
· Coordonnées 43° 06′ 27″ N, 5° 56′ 22″ E
Géographie
Principaux affluents
· Rive droite Lambert, Régana
Pays traversés Drapeau de la France France
Département Var
Arrondissement Toulon
Cantons La Crau, La Garde, Toulon-6
Régions traversées Provence-Alpes-Côte d'Azur
Principales localités Toulon

Sources : SANDRE:Y4530500, Géoportail

L'Eygoutier est un petit fleuve côtier d'une quinzaine de kilomètres de long, coulant dans l'est de l'agglomération toulonnaise dans le département du Var et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Il se jette à Toulon dans la rade homonyme, en mer Méditerranée occidentale.

Il est également surnommé rivière des amoureux.

Sur ces trois derniers kilomètres aval, l'Eygoutier est intégralement canalisé et en partie en souterrain.

Étymologie[modifier | modifier le code]

Le nom "Eygoutier" est consigné sous sa forme provençale "Eigoutié" dans le dictionnaire des Félibriges. Ce nom viendrait selon ce dictionnaire, du provençal "Esgout" ou "Eygout" ("égout", "évacuation des eaux de pluie")[2].

Le nom "rivière des amoureux" provient, selon la version couramment admise, d'une transcription erronée du provençal "riviero deis amourié" (rivière des mûriers), en référence aux nombreux mûriers qui poussaient le long de son lit, en aval du pont du Suve.

Géographie[modifier | modifier le code]

Source[modifier | modifier le code]

L'Eygoutier prend sa source à une douzaine de kilomètres à l'est de Toulon, dans l'ancien marais de l'Estagnol, aujourd'hui remblayé[3] (à un kilomètre à l'est du centre équestre), dans la localité de La Moutonne, dans le sud-ouest de la commune de La Crau, à l'altitude d'environ 34 mètres[4].

Bassin versant[modifier | modifier le code]

Le bassin versant de l'Eygouttier couvre 70 km2 et neuf communes soit la majeure partie de l'est de l'agglomération toulonnaise[5]. Il forme une large cuvette plane bordée de reliefs culminant jusqu'à 700 mètres[5].

Cours[modifier | modifier le code]

Vieux pont du Suve avec un panneau reprenant les noms de l'Eygoutier et de la rivière des Amoureux
Eygoutier canalisé à la Rode

D'une longueur de 15,1 kilomètres[1], l'Eygoutier coule d'abord vers le nord-ouest, passant sous l'autoroute A570[4] (reliant La Garde à Hyères), il prend ensuite une direction ouest, repasse sous l'autoroute, prend une direction sud-ouest et après quelques centaines de mètres rentre dans la commune de La Garde, traversant le Plan et des zones agricoles, un peu au sud du parc nature du Plan de zones agricoles. Il y marque la limite communale entre La Garde (au nord) et Le Pradet (au sud), avant de prendre une direction ouest au pas de la Clue[Note 1], juste un peu au dessus du carrefour en T entre les routes départementales D42 et D559, à fin de limite communale entre La Garde et Le Pradet, marquant son entrée dans des zones résidentielles de La Garde[4]. Il prend alors une direction ouest-nord-ouest. Il marque alors sur une petite partie de son cours la limite communale entre La Garde et Toulon, avant de rentrer dans cette dernière commune. Il traverse le quartier de Sainte-Marguerite, passe sous le vieux pont du Suve[Note 2],[4] puis va suivre peu ou prou la voie verte (tracée à l'emplacement de l'ancienne voie ferrée métrique entre Toulon et Saint-Raphaël) traversant le quartier des Ameniers. Il arrive ensuite à la Barre, à hauteur de l'autoroute A50 sous laquelle et à coté de laquelle (sous l'avenue de Forbin et rue Amiral Nomy) il va couler dans un tunnel dans une direction sud-ouest sur 2,5 km[4] avant de ressurgir à l'air libre, juste au sud de la porte des Oliviers, dans le quartier de la Rode[Note 3]. Il va alors parcourir un peu plus d'un kilomètre[4], dans un cours canalisé par de hautes berges en béton (ce qu'il lui vaut d'être localement connu dans le quartier sous le nom de « canal de la Rode »[3]). L'Eygoutier prend ensuite juste au nord du rond-point de Bazeilles, une direction plein sud, dans un tunnel creusé sous les terrains du collège Maurice-Ravel, sous le nord de l'avenue Jacques-Cartier, puis l'est de l'allée Boy Scout Léon Millou, sous les hauteurs du quartier du fort Lamalgue, jusqu'à se jeter dans la rade des Vignettes[4], partie de la rade de Toulon, dans l'ouest des plages du Mourillon.

Embouchure[modifier | modifier le code]

Débouché de l'Eygoutier à travers une des digues de rochers des plages du Mourillon.

L'Eygoutier est canalisé en souterrain jusqu'à son embouchure, passant de manière presque rectiligne sous le terre-plein devant les plages du Mourillon puis au travers de la digue de rochers qui protège l'anse Mistral (à l'ouest) et l'anse de la Source (à l'est)[3], deux des plages artificielles du site. Plusieurs sources donnent erronément une embouchure située 200 mètres plus à l'ouest, dans l'anse du Lido, à une soixantaine de mètres à l'est du fort Saint-Louis. Il semble que cela soit le débouché de l'ancienne dérivation de l'Eygoutier, avant la création des plages artificielles du Mourillon.

Initialement l'Eygoutier débouchait dans la petite rade, dans l'actuelle Port marchand. Un première dérivation fut faite sous Colbert avec un chenal au parcours compliqué passant par l'actuel boulevard Cuneo pour rejeter les eaux dans la grande rade, à l'est de la pointe de la Tour Royale[3].

Puis au milieu du XIXe siècle, un tunnel fut creusé depuis Bazeilles pour le rejeter vers son débouché actuel.

Communes et cantons traversés[modifier | modifier le code]

L'Eygoutier traverse quatre communes [1] et trois cantons varois (de l'amont vers l'aval) :

Affluents[modifier | modifier le code]

L'Eygoutier a deux affluents référencés dans le référentiel Sandre[1] :

Selon d'autres sources[6], trois affluents supplémentaires sont contributeurs :

  • la Planquette, au nord
  • la Règue, au sud
  • l'Artaude, au sud.

Le rang de Strahler est donc de deux.

Aménagements et hydrologie[modifier | modifier le code]

L'embouchure actuelle de l'Eygoutier est artificielle, le cours d'eau ayant été dévié dès le XVIIe du port de Toulon qu'il ensablait[7],[Note 4] (comme cela fut aussi le cas du Las, l'autre fleuve côtier de la ville) .

Le tunnel creusé sous le quartier du fort Lamalgue en 1856 permet d'évacuer un débit maximum de 15 m3/s. Insuffisant lors de fortes précipitations pour éviter les inondations de Toulon, un second tunnel, exutoire de crues, est alors creusé entre 1889 et 1892 du Pas de la Clue jusqu'à l'anse San Peyre, juste à l'est de la pointe Sainte-Marguerite (à la limite des communes de La Garde et du Pradet). Ce tunnel permet d'évacuer un débit maximum de 30 m3/s mais cela a été insuffisant pour la crue centennale de 1978[8].

L'Eygoutier a une faible pente et des exutoires à la mer insuffisants, il est donc fréquent lors des épisodes méditerranéens avec de forts orages, que subit la région que la plaine de La Garde et des quartiers de l'est de Toulon soient inondés.

Écologie[modifier | modifier le code]

Le marais de l'Estagnol est une ZNIEFF (zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique) deuxième génération[9].

Cette ZNIEFF de type II est référencée depuis 1988 pour 277 hectares sur les deux communes de La Garde et du Pradet (ZNIEFF 930012494 - Plans de la Garde et du Pradet)[10],[11].

Une douzaine d'espèces différentes de poissons sont présentes dans l'Eygoutier dont l'anguille, le barbeau méridional, le blageon ou la blennie fluviatile[12]. Celles-ci sont régulièrement référencées lors du sauvetage avant le curage annuel de la partie canalisé et souterraine du fleuve[12], faite par le syndicat de gestion de l'Eygoutier[13].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

wikilien alternatif2

Les coordonnées de cet article :

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Clue en provençal signifie un rétrécissement, l'Eygoutier au pas de la Clue traçant son chemin entre deux petits reliefs.
  2. L'Eygoutier passe sous le vieux pont du Suve, qui a donné son nom au quartier. Ce nom vient d'un gros chêne liège, suvé en provençal, qui s'y trouvait. Le vieux pont est aujourd'hui doublé d'un pont en béton sur lequel passe le boulevard de l'Enseigne-de-Vaisseau Guès
  3. Le quartier de la Rode, marqué par ses tours est un quartier récent de Toulon, la zone avant la canalisation et divers aménagements de l'Eygoutier étant une zone marécageuse et régulièrement inondé
  4. Les sources indiquent que la première déviation a été faite sous le Colbert, ministre de Louis XIV, ou moins précisément, au XVIIe siècle mais sans mention de percement d'un tunnel. Les dates données pour le premier percement du tunnel sous Lamalgue indiquent elles 1856.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Sandre, « Fiche cours d'eau - L'Eygoutier (Y4530500) » (consulté le )
  2. « eigassa - Tresor dòu Felibrige - Dictionnaire provençal-français - Page 10843 », sur lexilogos.com (consulté le ).
  3. a b c et d L'Eygoutier sur le site du bureau des guides des GR
  4. a b c d e f g et h Géoportail - IGN, « Géoportail » (consulté le ).
  5. a et b Philippe Roederer=, « Qu'est ce que l'Eygoutier ? », sur eygoutier.free.fr, Association intercommunale des riverains de l'Eygoutier (consulté le ).
  6. Fédération M.A.R.T., « Mouvement d'Actions pour la Rade de Toulon et le littoral varois »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le ).
  7. Association intercommunale des riverains de l'Eygoutier, « L'Eygoutier »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le ).
  8. Histoire de l'eau à Hyères, « Les Eygoutiers » (consulté le ).
  9. « Cuverville ».
  10. ZNIEFF 930012494 - Plans de la Garde et du Pradet sur le site de l’INPN et sa carte sur le site de la DIREN.
  11. Plans de la Garde et du Pradet - commentaires
  12. a et b « L'Eygoutier », sur federation@pechevar.fr, Fédération du Var pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique, (consulté le ).
  13. Thierry Turpin, « Toulon : 350 tonnes de sédiments évacuées de la rivière des Amoureux », La Marseillaise,‎ (lire en ligne, consulté le )